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Retour sur lunette iNova ou TS 70/420ED


OrionRider

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Salut les copains!

 

J'ai acquis cette lunette dans les PA 'comme neuve' dernièrement. Tout simplement parce que depuis longtemps j'avais envie moi aussi d'avoir une 'ED'. :hm:

Elle vient compléter en visuel un Dob 200 et une lunette achro 80/320 ultralégère. J'ai aussi possédé des jumelles 20x80 'semi-apo'.

 

La iNova 70/420ED est identique à la TS 70/420ED. Elle est munie d'un doublet avec un élément en verre chinois FK61 (contrairement à la description de TS qui parle de FPL51 japonais). Ce verre produit par CDGM a des caractéristiques semblables au FPL51. Plus que le type de verre, c'est la qualité de l'optique et la combinaison avec le second élément qui font la réussite d'un doublet; seul un test peut donner une réponse.

 

J'ai pu tester cette lulu sur Jupiter, Mars et la Lune, en attendant une meilleure météo pour les balades en très grand champ dans la VL, destination primaire de l'engin.

Cela dit, qui peut le plus peut le moins et c'est le planétaire qui pousse ce petit instrument dans ses derniers retranchements.

 

Finition et qualité mécanique.

A l'ouverture de la belle valise semi-souple, la lulu est magnifique. Très compacte (30cm), elle est affublée d'un PO démultiplié et orientable absolument énorme pour le gabarit de l'optique. Notez que la course importante de ce PO permet de jouer avec barlow et tirage sans arrière-pensée, surtout avec un renvoi en 31,75mm.

La finition carbone ne sert à rien sur ce genre d'instrument mais il faut reconnaître que ça en jette!

La lulu est livrée nue, il faut au moins y ajouter un renvoi coudé et un chercheur avec son support. Deux trous+vis sont déjà prévus pour visser un sabot de chercheur standard, genre SkyWatcher.

Comme renvoi coudé j'ai choisi un Takahashi à prisme en 31,75mm. Excellent et pas cher du tout, avec en plus un chemin de lumière très court.

Le pare-buée en carbone coulisse très facilement. Il faudra voir après quelques années s'il ne se replie pas tout seul quand on pointe au zénith.

Enfin, un sabot au format d'une queue d'aronde Vixen permet de fixer la lunette. Il y a aussi un pas de vis 'Kodak' qui permet d'employer un trépied photo.

 

La lulu équipée pèse plus de 2kg, presque 3kg avec certains oculaires. C'est à la fois peu mais aussi trop pour un trépied photo qui ne coûte pas une fortune. En formule de voyage, on peut se débrouiller avec un trépied lesté, jusqu'à un grossissement de ±80x. Au-delà, ça vibre trop.

Pour les tests, j'ai opté pour ma fidèle monture Vixen New Polaris, avec motorisation en AD. Aucun souci, ça ne bouge pas d'un poil.

 

Test en planétaire

Sur Jupiter avec l'oculaire MaxVision 24mm/68° (G=17x) on ne voit qu'une grosse 'étoile' accompagnée des satellites. L'image est belle mais je note un peu d'astigmatisme en intra/extra focale. Le champ étoilé est propre, même près du bord. Il n'y a pas de reflets ni de fantômes.

Très vite, on est limité par les oculaires. L'ES 11mm/82° ne fait que passer dans le PO. Ma plus courte focale est un 5mm, un SkyWatcher de série 'WA', une formule 'TMB planetary' de 58° qui marche incroyablement bien pour le prix. Cet oculaire donne un grossissement de 84x, insuffisant en planétaire.

Je sors donc ma barlow TeleVue 1,8x. Avec G=151x on distingue bien 4 bandes équatoriales et la grande tache rouge. La vue présente une dominante chaude mais les couleurs sont bien marquées, plus que dans mon Dob 200. Malgré la turbu clémente, impossible de distinguer les festons comme dans le Dob 200. Par ailleurs, l'image est sombre et un poil granuleuse. Si la planète est bien centrée, le chromatisme est imperceptible, c'est une très bonne nouvelle.

En ajoutant du tirage j'arrive à l'équivalent d'un oculaire 2mm, soit un G=205x. L'image reste exploitable mais on sent bien que c'est la limite, en tout cas pour Jupiter. Pour Mars, on pourrait aller plus loin, mais avec quel oculaire? La disque est petit mais très coloré et on voit très bien un 'continent' plus sombre, qui couvre 1/3 de la planète. Les calottes glaciaires sont en revanche absentes.

Sur la Lune, petite déception. Une frange bleue est visible à tous les grossissements, mais uniquement sur le limbe; les cratères sont épargnés. En revanche, l'image est moins tranchée que dans le Dob 200. La 70/420ED n'est clairement pas dans son élément.

Enfin, sur les étoiles fortes comme Arcturus et Véga, je note pas mal de chromatisme, selon le placement de l'objet dans le champ. Curieusement, ce chromatisme disparaît en grossissant. Le test sur la polaire révèle le compagnon facilement, dès G=84x. Les étoiles sont vraiment très, très fines et bien définies, mais il faut de bons yeux tellement c'est petit!

 

Je n'ai pas testé en astrophoto, par faute de correcteur de champ. A ce sujet, il semble qu'il soit difficile de corriger un champ important sur cette lulu, donc un APS-C sera la limite supérieure.

 

Conclusion

Voilà un bel instrument spécialisé mais pour un usage nomade, il faudra prévoir un trépied massif car malgré un format de 30cm 'tout rentré', elle est quand même assez lourde.

En planétaire elle se défend très bien, avec des images à mon avis équivalentes à celles d'un bon Newton de 150mm.

 

Compte-tenu du prix et de l'obligation d'utiliser une monture suffisante (NEQ3 au minimum), cette lunette entre en concurrence avec des optiques bien plus performantes. Sauf usage ou contrainte très spécifique, je ne la recommande pas comme premier instrument.

Il est préférable d'acquérir un Dob 200, plus performant, bien moins cher et plus compact que cette 70/420ED sur une monture équatoriale.

Et si le poids ne vous effraie pas, pour le prix de la lulu et d'une NEQ3 on peut même s'offrir un Dob 250.

Comme second instrument, à côté d'un C11 par exemple, la 70/420ED c'est le chaînon manquant entre les jumelles et l'artillerie lourde. Elle permet d'accéder à des champs absolument immenses et magnifiques grâce à un doublet ED très réussi.

Sous un bon ciel c'est un instrument redoutable. :wub:

 

Quelques photos:

 

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Modifié par OrionRider
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  • 3 mois plus tard...

J'ai passé de bons moments avec cette lulu à Lombok (sur une petite monture Alt-Az, bien mieux adaptée à ce type de lulu pour l'observation visuelle qu'une NEQ3).

 

Parfois, il faut collimater le pointage du porte-oculaire, par contre. Mon exemplaire était un peu de travers (mais dévisser et revisser le tube en carbone éliminait déjà la plus grosse partie de l'erreur). C'est ce qui donnait un peu d'astigmatisme même au centre du champ avant que je ne rafistole ça.

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Tu es le bienvenu en Belgique, Jean-Marc! :be:

 

@sixela: merci pour ton commentaire. Je suis en train de tester en astrophoto. A priori mon exemplaire est assez droit. Question finesse des étoiles, c'est pas une japonaise mais elle se défend bien. Le gros souci c'est le correcteur de champ. La courbure dans ces petits diamètres est très importante.

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