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1957 - 1972 : les premières années de l'astronautique.


roger15

Messages recommandés

Invité Julie Charland

Bonjour Roger:)

 

Encore félicitation pour ton travail remarquable:wub: J'ai lu, mais peut-être un peu trop vite, car je ne vois rien au sujet de la station orbitale Skylab dans Saturne 5 pour lancer un module Apollo sur notre satellite. Pourtant, à ton intervention 57, tu évoques les années de la deuxième demi de la septième décennie du siècle passé.;)

 

Alors, Mon Cher Professeur Roger:), j'ai lu trop vite ou trop attentivement?

 

Ton travail est de très haut niveau:wub:

 

Bravo et vivement la suite:cool:

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1965 : les États-Unis commencent à rattraper un peu leur retard sur l'Union Soviétique.

 

 

* Jeudi 18 mars 1965 : Lancement à 07h00 (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée SL-4 de la capsule spatiale Voskhod 2 emportant deux cosmonautes : Pavel Belyayev, âgé de 39 ans ½ (né le 26 juin 1925 à Tchelitchevo en Union Soviétique) qui était commandant de la mission et pilote de la capsule et Alexeï Leonov, âgé de 31 ans (né le 30 mai 1934 à Listvianka en Union Soviétique).

 

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Voskhod 2 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 90,9 minutes (1h 30,9m) ;

* périgée initial : 167 km ;

* apogée initial : 475 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 64,8° ;

* masse : 5 682 kg.

 

Le vol Voskhod 2 fit 17 révolutions autour de la Terre en 1 jour 2 heures et 2 minutes. Grande première spatiale lors de la deuxième révolution : Alexeï Leonov sort de la cabine Voskhod 2 et réalise la première sortie extra-véhiculaire de l'espace pendant 12 minutes et 9 secondes. Il fait un petit signe à la caméra pour montrer que tout va bien, puis il s'éloigne de cinq mètres (le maximum de longueur du cordon ombilical qui le relie à la cabine spatiale) et rentre dans la cabine. Officiellement tout s'est bien passé... :confused:

 

 

AlexeiLeonov-600.jpg

 

 

"Officiellement" seulement car cette première sortie extra-véhiculaire a failli se terminer tragiquement !... :o :o :o En effet, outre que sa visière était embuée suite à ces douze minutes passées hors du vaisseau, son scaphandre s'était dilaté et, devenu trop large, il ne permettait plus à Leonov de rentrer à l'intérieur de la cabine... Il eut la présence d'esprit de le dépressuriser un peu pour le faire dégonfler et ainsi il put réintégrer la cabine, la tête la première (alors qu'il était prévu qu'il rentre d'abord les pieds), ce qui fait qu'il a dû se retourner à l'intérieur pour pouvoir s'asseoir et fermer le sas de sortie. Tout ceci est bien sur resté secret jusqu'à la fin de l'URSS. Enfin, décidément il était dit ce vol Voskhod 2 serait plein de mauvaises surprises, la capsule atterrit très loin du point prévu et les secours mirent près de 24 heures avant de pouvoir localiser les deux cosmonautes !!!... :o :o :o

 

Bien entendu, à l'époque, nous ignorions tout des péripéties du vol Voskhod 2 et n'en avions retenu qu'une chose : l'URSS avait réalisé encore une fois une grande première (après Spoutnik 1 et après le vol de Youri Gagarine) en réussissant la première "marche dans l'espace".

 

A ce moment là très rares étaient ceux qui pronostiquaient une victoire américaine dans la course à la Lune.... A l'époque je me suis souvenu du pronostique de Jean-Pierre, mon moniteur à la colonie de vacances de Mayac (Dordogne), le 7 août 1961 (voir message #34 à la 2ème page) comme quoi se serait bien l'URSS qui gagnerait la course à la Lune. Je me suis dit, lors de la rentrée de Voskhod 2 sur Terre, qu'il avait sans doute misé sur le bon cheval, contrairement à moi... :( :( :(

 

 

Voici Alexeï Leonov :



 

 

400px-Alexei_Leonov_UR.jpg

 

 

Et voici Pavel Belyayev :

 

 

Voskhod-2_Pavel.jpg

 

 

Alexeï Leonov repartira une deuxième fois dans l'espace à bord de Soyouz 19 pour participer au premier vol commun américano-soviétique "Apollo-Soyouz" (mission "ASTP" - Apollo-Soyouz Test Project) du jeudi 15 au mercredi 21 juillet 1975.

 

 

Alexeï Leonov vit toujours (il a aujourd'hui 77 ans). Pavel Belyayev est décédé le samedi 10 janvier 1970 (à l'âge de 44 ans ½).

 

* Mercredi 23 mars 1965 : Lancement à 14h 14m (Temps Universel) à Cap Canaveral (Floride) par une fusée Titan II de la toute nouvelle capsule spatiale Gemini 3 emportant deux astronautes américain : Virgil "Guss Grissom (qui avait fait le deuxième vol suborbital lors de la mission Mercury 4 le vendredi 21 juillet 1961 ; c'était la toute première fois qu'un homme qui avait déjà volé dans l'espace y retournait) et John Young.

 

Virgil "Guss" Grissom avait baptisé la capsule du nom de Molly Brown, du nom de la plus célèbre rescapée du naufrage du paquebot soi-disant insubmersible "Titanic" le lundi 15 avril 1912. Ce fut la dernière fois qu'un astronaute put donner un nom à sa capsule...

 

 

Virgil "Guss" Grissom avait déjà volé avec le vol Mercury 4 (deuxième vol sub-orbital américain) le vendredi 21 juillet 1961 et décèdera tragiquement à l'âge de 40 ans le vendredi 27 janvier 1967 dans l'incendie de la cabine Apollo 1.

 

Quant à John Young, il a incontestablement le plus riche palmarès des hommes ayant volé dans l'espace. En effet, après le vol Gemini 3, il s'envolera pour pas moins de cinq autres missions spatiales :

* Gemini 10 du 18 au 21 juillet 1966 ;

* vol circumlunaire (à seulement 15 kilomètres de la surface de la Lune ; c'était la répétition générale du vol historique Apollo 11) Apollo 10 du 18 au 26 mai 1969 ;

* vol lunaire Apollo 16 du 16 au 27 avril 1972, à ce titre il est le neuvième homme à avoir marché sur la Lune ;

* vol STS-1 avec la navette spatiale "Columbia" du 12 au 14 avril 1981 (c'était le tout premier vol d'une navette spatiale américaine) ;

* vol STS-9 avec la navette spatiale "Columbia" du 28 novembre au 3 décembre 1983.

 

 

Le vol Gemini 3 (qui ne dura que 4 heures 52 minutes et 31 secondes) ne fit que trois révolutions autour de la Terre (ce n'était qu'un vol d'essai du nouveau vaisseau spatial américain à deux places Gemini), donc très loin du record du vol Mercury 9 avec Gordon Cooper le 15 mai 1963 avec 22 révolutions et encore plus loin du record soviétique du vol Vostok 5 du 14 au 19 juin 1963 avec 82 orbites parcourues par le cosmonaute Valeri Bykovski.

 

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 3 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,3 minutes (1h 28,3m) ;

* périgée initial : 161,2 km ;

* apogée initial : 224,2 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,6° ;

* masse : 3 236,9 kg.

 

 

Voici John Young (à gauche) et Virgil "Guss" Grissom (à droite) :



 

 

566px-Gemini_3_-_Prime_Crew_%28Young_and_Grissom%29.jpg

 

 

John Young vit toujours, il a fêté ses 81 ans le samedi 24 septembre 2011 (il est né le mercredi 24 septembre 1930 à San Francisco en Californie).

 

* Mardi 6 avril 1965 : Lancement à 14h 14m (Temps Universel) à Cap Canaveral (Floride) par une fusée Titan II du deuxième satellite géostationnaire américain de télécommunication Intelsat 1, surnommé "Early Bird" (l'Oiseau matinal), positionné au-dessus de l'équateur à 28° de longitude Ouest pour permettre les communications télévisées entre les États-Unis et l'Europe.

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Intelsat 1 (Early Bird - l'Oiseau matinal) étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 1 436,9 minutes (23h 56,9m) ;

* périgée initial : 35 000 km ;

* apogée initial : 36 640 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 0,1° ;

* masse : 39 kg.

 

La société Intelsat l'activa le 28 juin 1965 et depuis cette date l'Europe et les États-Unis sont reliés en permanence par satellite de télécommunication. l'Oiseau matinal était prévu à l'origine pour fonctionner durant dix-huit mois, mais Early Bird resta en service durant quatre ans et fut désactivé en janvier 1969.

 

En juin 1969 l'Oiseau Matinal fut réactivé de toute urgence car, suite à la défaillance d'un satellite Intelsat situé au-dessus de l'Océan Atlantique, l'Europe risquait de ne pas pouvoir voir en direct les images du vol historique Apollo 11 et le premier pas d'un homme sur la Lune. Merci à l'Oiseau Matinal d'avoir permis à la vieille Europe de voir en direct le premier pas sur le sol lunaire de Neil Armstrong.

 

Early Bird fut définitivement désactivé en août 1969.

 

L'Oiseau Matinal tourne toujours autour de la Terre, et ce sans doute pendant encore plusieurs siècles...

 

 

Voici Intelsat 1 (Early Bird - l'Oiseau matinal) :



 

 

775px-INTELSAT_I_%28Early_Bird%29.jpg

 

* Jeudi 3 juin 1965 : Lancement à 15h 16m (Temps Universel) à Cap Canaveral (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 4 emportant deux astronautes américain : James McDivitt et Edward White.

 

Le vol Gemini 4 dura 4 jours, 1 heure, 56 minutes et 2 secondes et permit à la capsule d'effectuer 62 orbites terrestres. Le record américain de Mercury 9 avec 22 révolutions avec Gordon Cooper le 15 mai 1963 est donc pulvérisé !... Les soviétiques conservent toutefois le record absolu avec les 82 orbites terrestres effectuées par le cosmonaute Valeri Bykovski du 5 du 14 au 19 juin 1963.

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 4 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,9 minutes (1h 28,9m) ;

* périgée initial : 162,3 km ;

* apogée initial : 282,1 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,5° ;

* masse : 3 574 kg.

 

Lors de ce vol Gemini 5 l'astronaute Edward White fit lors de la troisième orbite la première sortie extra-véhiculaire américaine durant 22 minutes.

 

Grâce au satellite Intelsat 1 (Early Bird - l'Oiseau matinal) douze pays d'Europe purent voir en direct des images de ce vol et de la "marche" d'Edward White. :be: :be: :be:

 

L'objectif initial de ce vol de 62 révolutions autour de la Terre en quatre jours était d'arriver à voler en formation avec le second étage de la fusée Titan II qui venait de mettre cette cabine en orbite. Il s'agissait de mettre au point la technique du rendez-vous orbital. Hélas, l'utilisation des propulseurs d'appoint se révéla beaucoup plus délicate que prévu et le rendez-vous orbital fut sagement abandonné au profit de la sortie extra-véhiculaire d'Edward White.

 

 

Voici Edward White (à gauche) et James McDivitt (à droite) :



 

 

GPN-2000-001013.jpg

 

 

James McDivitt participa ensuite au vol circumlunaire Apollo 9 du lundi 3 au jeudi 13 mars 1969. Il vit toujours, il a fêté ses 82 ans le vendredi 10 juin 2011 (il est né le lundi 10 juin 1929 à Chicago dans l'Illinois).

 

 

Voici James Mc Divitt :



 

 

479px-JamesMcDivitt.jpg

 

 

 

Edward White périra, à l'âge de 36 ans, avec Virgil "Guss" Grissom et Roger Chaffee dans l'incendie de la cabine Apollo 1 survenue le vendredi 27 janvier 1967. :( :( :(

 

 

Voici Edward White :



 

 

Apollo1-EdWhite.jpg

 

* Samedi 21 août 1965 : Lancement à 14h 00m (Temps Universel) à Cap Canaveral (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 5 emportant deux astronautes américain : Gordon Cooper et Charles Conrad.

 

Le vol Gemini 5 dura 7 jours, 22 heures, 55 minutes et 14 secondes et permit à la capsule d'effectuer 120 orbites terrestres. Le record américain de la mission précédente Gemini 4 avec 62 révolutions est donc pulvérisé !... :) Les soviétiques perdent aussi le record absolu avec les 82 orbites terrestres effectuées par le cosmonaute Valeri Bykovski du 5 du 14 au 19 juin 1963. ;)

 

Petite anecdote personnelle : lorsque la capsule Gemini 5 a amerri dans l'Océan Atlantique le 29 août 1965 à 12h 55m (Temps Universel), en ayant battu - et ce pour la première fois depuis le début des vols humains avec Youri Gagarine le 12 avril 1961 - le record de durée dans l'espace, j'ai su que finalement j'avais misé sur le bon cheval. :be: :be: :be:

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 5 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 89,6 minutes (1h 29,6m) ;

* périgée initial : 162 km ;

* apogée initial : 350,1 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,6° ;

* masse : 3 605 kg.

 

 

Voici Charles Conrad (à gauche) et Gordon Cooper (à droite) :



 

 

595px-S65-46990.jpg

 

 

Gordon Cooper (qui avait participé au vol Mercury 9) ne retournera plus dans l'espace avec le vol Gemini 5. Il est décédé le lundi 4 octobre 2004 à l'âge de 77 ans à Ventura en Californie.

 

Charles Conrad participera à trois autres missions spatiales après Gemini 5 :

* Gemini 11 du lundi 12 au jeudi 15 septembre 1966 ;

* Apollo 12 du vendredi 14 au lundi 24 novembre 1969 à ce titre il est le troisième homme à avoir marché sur la Lune ;

* Skylab 2 du vendredi 25 mai au vendredi 22 juin 1973 (25 jours !...).

 

Charles Conrad s'est tué, en conduisant sa moto, le jeudi 8 juillet 1999 à Ojai en Californie à l'âge de 69 ans (il était né le lundi 2 juin 1930 à Philadelphie en Pennsylvanie).

 

* Samedi 4 décembre 1965 : Lancement à 19h 30m (Temps Universel) à Cap Canaveral (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 7 emportant deux astronautes américains : Frank Borman et James Lovell.

 

Le vol Gemini 7 dura 13 jours, 18 heures, 35 minutes et 1 secondes et permit à la capsule d'effectuer le chiffre incroyable pour l'époque de 206 orbites terrestres !!!... Le record américain de la mission précédente Gemini 5 avec 120 révolutions autour de la Terre était donc largement pulvérisé !... Les Soviétiques semblaient désormais avoir un train de retard... ;)

 

De nouveau une petite anecdote personnelle : lorsque la capsule Gemini 7 a amerri dans l'Océan Atlantique le samedi 18 décembre 1965 à 14h 05m (Temps Universel), en ayant pulvérisé la durée d'un séjour dans l'espace, j'ai eu vraiment la certitude que ce serait l'Amérique qui gagnerait, envers et contre tous, la course à la Lune !... :be: :be: :be:

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 5 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 89,6 minutes (1h 29,6m) ;

* périgée initial : 162 km ;

* apogée initial : 350,1 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 32,6° ;

* masse : 3 605 kg.

 

 

Voici James Lovell (à gauche) et Frank Borman (à droite) :



 

 

760px-Gemini_7_Crew_%28Lovell_und_Borman%29.jpg

 

 

James Lovell participera à trois autres missions spatiales après Gemini 7 :

* Gemini 12 du lundi 12 au jeudi 15 septembre 1966 ;

* au célèbre premier vol circumlunaire Apollo 8 du samedi 21 au vendredi 27 décembre 1968 ;

* au non moins célèbre vol circumlunaire Apollo 13 du samedi 11 au vendredi 17 avril 1970 (vous savez : « Houston, nous avons un problème... »).

 

James Lovell vit toujours. Il a fêté ses 83 ans le vendredi 25 mars 2011 (il est né à Cleveland, Ohio, le dimanche 25 mars 1928).

 

 

Voici James Lovell :



 

 

200px-James_Lovell.jpg

 

 

Frank Borman participera à une seule mission spatiale après Gemini 7 : le célèbre premier vol circumlunaire Apollo 8 du samedi 21 au vendredi 27 décembre 1968 (où il retrouvera James Lovell).

 

Frank Borman vit toujours. Il a fêté ses 83 ans le lundi 14 mars 2011 (il est né à Gary, Indiana, le mercredi 14 mars 1928).

 

 

Voici Frank Borman :



 

 

Frank_Borman.jpg

 

 

* Mercredi 15 décembre 1965 : Lancement à 13h 37m (Temps Universel) à Cap Canaveral (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 6A emportant deux astronautes américain : Walter Schirra et Thomas Stafford.

 

Le vol Gemini 6A ne dura que 1 jour, 1 heure, 51 minutes et 24 secondes durant lesquels la capsule n'effectua que 26 orbites terrestres. Le but de ce vol était de réaliser le premier rendez-vous spatial avec le vaisseau Gemini 7. Une fois en orbite, le radar de Gemini 6A détecta Gemini 7 à près de 400 kilomètres de distance. Walter Schirra programma alors l'ordinateur de bord de se rapprocher en douceur de Gemini 7. Tout d'abord les deux vaisseaux se rapprochèrent jusqu'à 40 mètres de distance, puis ensuite la distance diminua jusqu'à atteindre trente centimètres !...

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 6A étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,7 minutes (1h 28,7m) ;

* périgée initial : 161 km ;

* apogée initial : 359,4 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 29,0° ;

* masse : 3 546 kg.

 

Voici Thomas Stafford (à gauche) et Walter Schirra (à droite) :



 

 

750px-Gemini_6_prime_crew.jpg

 

 

Walter Schirra (qui avait déjà participé au vol Mercury 8 le mercredi 3 octobre 1962) participera, après Gemini 6A, à la mission Apollo 7 du vendredi 11 au mardi 22 octobre 1968.

 

Walter Schirra est décédé à La Jolla (Californie) le jeudi 3 mai 2007 à l'âge de 84 ans (il était né à Hackensack, New Jersey, le lundi 12 mars 1923).

 

 

Voici Walter Schirra :



 

 

760px-Mercury_Astronaut_Wally_Schirra_-_GPN-2000-001351.jpg

 

 

Thomas Stafford participera, après Gemini 6A, à trois autres missions spatiales :

* le vol Gemini 9 du vendredi 3 au lundi 6 juin 1966 ;

* le vol circumlunaire Apollo 10 du dimanche 18 au lundi 26 mai 1969 ;

* le premier vol commun américano-soviétique "Apollo-Soyouz" (mission "ASTP" - Apollo-Soyouz Test Project) du jeudi 15 au mercredi 21 juillet 1975.

 

Thomas Stafford vit toujours. Il a fêté ses 81 ans le samedi 17 septembre 2011 (il est né à Weatherford, Oklaoma, le mercredi 17 septembre 1930).

 

 

Voici Thomas Stafford :

 

 

480px-Thomas_Stafford.jpg

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
rectification d'une erreur de frappe...
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Le vol Gemini 7 dura 13 jours, 18 heures, 35 minutes et 1 secondes et permit à la capsule d'effectuer

 

Au retour, alors que la capsule flottait sur la mer et que l'équipe de récupération avait fixé les flotteurs autour de celle-ci et que les portes étaient ouvertes, Lovell aurait déclaré: "Frank et moi, nous sommes maintenant fiancés".

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Bonjour Roger:)

 

Encore félicitation pour ton travail remarquable:wub: J'ai lu, mais peut-être un peu trop vite, car je ne vois rien au sujet de la station orbitale Skylab dans Saturne 5 pour lancer un module Apollo sur notre satellite. Pourtant, à ton intervention 57, tu évoques les années de la deuxième demi de la septième décennie du siècle passé.;)

 

Alors, Mon Cher Professeur Roger:), j'ai lu trop vite ou trop attentivement?

 

Ton travail est de très haut niveau:wub:

 

Bravo et vivement la suite:cool:

Bonjour Ma Chère Julie, :)

 

Tout d'abord merci pour tes compliments qui m'encouragent à persévérer !... ;)

 

La station orbitale américaine Skylab n'a été envoyée dans l'espace que le lundi 14 mai 1973 à 17h30 (Temps Universel), donc l'année d'après le terme que j'ai fixé pour mon sujet : à savoir le mardi 19 décembre 1972 avec la récupération dans l'Océan Pacifique de la capsule Apollo 17.

 

As-tu lu trop vite ou trop rapidement sur ce que j'ai posté au message #57 ? J'avoue que je n'ai pas très bien compris ce que tu veux dire lorsque tu déclares : « Pourtant, à ton intervention 57, tu évoques les années de la deuxième demi de la septième décennie du siècle passé. ;) » Pourrais-tu être plus explicite ?

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Invité Julie Charland

Bonjour Mon Très Cher Roger:)

 

En 1973, tu dis:?: Alors, je me suis trompée et je n'y comprends rien.:?:

 

...

 

Je vois mon erreur: j'ai interchangé Skylab et Apollo:o:o:o

 

Je mérite de retourner en classe de première année:rolleyes::rolleyes:

 

Décidément! Décidément! Décidément!

 

Appolo: 1967;)

 

 

Qu'importe, j'arrive au même constat: l'article de ''Ciel et Terre'' de 1967 dont j'ai lu les premières pages sur le lien que tu présentes à ton intervention 57 ne semble pas mentionner Appolo, utilisé avec Saturn V comme le sera Skylab, six ans plus tard. Je n'ai pas tout lu ''Ciel et Terre'' de 1967 mais seulement que les premières pages.

 

J'ai lu trop vite ou quoi? Il n'est pas question d'Appolo?

 

Alors, Cher Professeur, votre élève a besoin d'éclaircissement;)

Modifié par Julie Charland
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Qu'importe, j'arrive au même constat : l'article de ''Ciel et Terre'' de 1967 dont j'ai lu les premières pages sur le lien que tu présentes à ton intervention 57 ne semble pas mentionner Appolo, utilisé avec Saturn V comme le sera Skylab, six ans plus tard. Je n'ai pas tout lu ''Ciel et Terre'' de 1967 mais seulement que les premières pages.

 

J'ai lu trop vite ou quoi? Il n'est pas question d'Appolo?

 

Alors, Cher Professeur, votre élève a besoin d'éclaircissement;)

Bonjour Ma Chère Julie, :)

 

J'ignore si au Québec on connaît ce proverbe français (attribué à Clément Marot en mai 1526) : « tout vient à point pour qui sait attendre ». Mais tu devrais t'en inspirer : le but de mon sujet est principalement de montrer les étapes importantes depuis le lancement de Spoutnik 1 le vendredi 4 octobre 1957 jusqu'aux missions lunaires Apollo. Alors, attends un peu qu'arrive la période de la fusée Saturn V et les premiers vols du programme Apollo. Tu verras lorsque je vais bientôt évoquer la mission Gemini 8, le mercredi 16 mars 1966 (mission qui fut un grave échec pour la NASA car elle a bien failli se terminer tragiquement... :( :( :( ), que le pilote de cette mission - qui était un civil, et ceci pour la première fois depuis tous les vols spatiaux depuis Youri Gagarine le 12 avril 1961 - a réussi, grâce à son sang froid exceptionnel, à rétablir une situation quasi-désespérée et à ramener la capsule intacte sur Terre. La NASA retiendra l'auteur de cet exploit et saura s'en souvenir pour décider qui sera le premier homme à poser le pas sur la Lune le lundi 21 juillet 1969. ;)

 

Pour te faire patienter, le temps qu'elle arrive dans mon sujet, voici un lien YouTube montrant le décollage de cette fusée gigantesquement puissante qu'était Saturn V (110,6 mètres de haut, 10 mètres de large, capable d'emporter une charge incroyable de 118 tonnes !!!.. :o :o :o ) :

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=CDP4sDmezT8" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

Sinon, il est tout à fait normal que Jean Meeus n'ait pas encore parlé de Saturn V dans le "Ciel & Terre" de 1967 (consacré au bilan astronautique de 1966) car ce modèle de fusée n'effectuera son premier lancement que le jeudi 9 novembre 1967 avec la mission, sans passagers, Apollo 4. Tu liras cependant ce que Jean Meeus a écrit au bas de la page 216 et en haut de la page 217 de "Ciel & Terre" de 1967 dans l'article consacré à "Astronautique 1966" (http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1967C%26T....83..191M&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf) au sujet de la fusée Saturn IB.

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
rectification d'une faute d'orthographe
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Invité tiloune

Je mets pas mal de temps à tout lire (et essayer de tt comprendre car bcp de choses à retenir ) mais c'est un récit vraiment passionnant et si instructif.

Merci Roger.

Thierry

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Je mets pas mal de temps à tout lire (et essayer de tt comprendre car bcp de choses à retenir) mais c'est un récit vraiment passionnant et si instructif.

Merci Roger.

Thierry

Bonjour Thierry, :)

 

Tout d'abord merci pour tes compliments. :be:

 

Ensuite, n'hésite pas à prendre tout ton temps pour lire mes messages et les liens concernant les articles de Jean Meeus rédigés dans la revue astronomique belge francophone "Ciel & Terre" l'année suivant les événements concernés car c'est justement le but de mon sujet : tenter de vous faire partager - à vous qui êtes plus jeunes que moi - le long cheminement que les adolescents comme moi ont vécu à la fin des années cinquante et dans les années soixante concernant l'exploration de l'espace en général et de la conquête de la Lune en particulier.

 

Notamment, j'espère que vous comprendrez mieux pourquoi après tous les succès spatiaux des vols habités russes et américains entre avril 1961 et novembre 1966 sans aucune victime, les quatre premiers mois de la tragique année 1967 furent ressentis comme un violent coup de poing en pleine figure pour tous ceux qui suivaient attentivement au jour le jour l'aventure astronautique. :( :( :(

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Pour te faire patienter, le temps qu'elle arrive dans mon sujet, voici un lien YouTube montrant le décollage de cette fusée gigantesquement puissante qu'était Saturn V (110,6 mètres de haut, 10 mètres de large, capable d'emporter une charge incroyable de 118 tonnes !!!.. :o :o :o ) :

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=CDP4sDmezT8" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

 

Superbe vidéo! :o

 

Les deux plus grands accomplissements de l'espèce humaine, l'exploration spatiale et la musique classique. Oui.:cool:

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1966 (1ère partie) : les États-Unis rattrapent et commencent même à dépasser l'Union Soviétique dans l'aventure spatiale.

 

 

 

 

* Lundi 31 janvier 1966 : Lancement à 11h45 (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée Molniya 8K78M de la sonde spatiale lunaire Luna 9. Après un parcours de six jours cette sonde Luna 9 réussit l'exploit, le dimanche 6 février 1966 à 18h 44m 55 s (Temps Universel) , de se poser pour la première fois en douceur sur notre satellite !!!... A l'époque un journaliste scientifique de la première chaîne de la télévision française (je crois que c'était François de Closet ?) avait indiqué ceci pour illustrer la difficulté d'alunir en douceur : « Imaginez qu'il y ait un moustique sur le poste de télévision sur lequel vous nous regardez ce soir et que vous désiriez l'écraser avec un marteau lancé à pleine vitesse depuis deux mètres et que dans les vingt derniers centimètres vous arriviez à freiner sa vitesse jusqu'au moment où il puisse écraser le moustique sans faire éclater l'écran de votre téléviseur. Eh bien, ce que l'URSS a réussi ce soir avec Luna 9, c'est exactement cela !... »

 

 

Voici Luna 9 :

 

 

luna9.JPG

 

 

Les antennes de la sonde Luna 9, montées sur ressort, se déployèrent et alors la caméra à miroir rotatif débuta la prise de vue des alentours du lieu d'atterrissage, dans Oceanus Procellarum (l'Océan des tempêtes), non loin du cirque Cavalerius. Cette caméra (avec possibilité d'une rotation dans le plan vertical ou dans le plan vertical) a pris de nombreuses photographies du secteur de l'atterrissage en douceur.

 

Luna 9 a cessé d'envoyer des images de la Lune le mardi 6 février 1966.

 

 

* Mercredi 16 mars 1966 : Lancement à 16h 41m (Temps Universel) à Cap Kennedy, ex cap Canaveral, (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 8 emportant deux astronautes américain : Neil Armstrong et David Scott. A noter que Neil Armstrong était un civil !!!... C'était une énorme nouveauté car jusque là tous les cosmonautes soviétiques et tous les astronautes américains étaient des militaires... ;)

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 8 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,8 minutes (1h 28,8m) ;

* périgée initial : 159,9 km ;

* apogée initial : 271,9 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 28,9° ;

* masse : 3 789 kg.

 

Le vol Gemini 8 ne dura que 10 heures, 41 minutes et 26 secondes alors que la mission était initialement prévue pour durer trois jours ; la cabine ne réalisa que 6,75 orbites autour de la Terre.

 

Normalement cette mission Gemini 8 avait pour but de permettre un rendez-vous spatial avec un engin automatique non habité puis une sortie extra-véhiculaire. La "cible" était une fusée Atlas-Agena modifiée, non habitée, et conçue pour des ré-allumages multiples. On l'a baptisé "GATV" (Gemini Agena Target Vehicle). La "GATV" fut lancée par une fusée Atlas 101 minutes avant Gemini 8. Elle fut placée sur une orbite circulaire à 297 km d'altitude. La "GATV" était en fait un gros cylindre de 7,9 mètres de long et 1,50 mètre de diamètre.

 

Gemini 8 fut progressivement placé sur une orbite circulaire proche de celle de la "GATV". A 22h40 la capsule Gemini 8 n'était plus qu'à dix mètres de la cible et à 22h40 Neil Armstrong réussit à arrimer la capsule à la "GATV". Les deux objets n'en formaient plus qu'un long de 14 mètres. 6 heures et 33 minutes après le décollage de Gemini 8 le premier arrimage entre deux engins spatiaux lancés séparément était réalisé. Tout allait donc très bien !... C'est alors que les ennuis commencèrent !... L'ensemble Gemini/GATV fut alors pris dans un tourbillon de plus en plus rapide !... Toute les tentatives que firent Armstrong et Scott pour freiner ce roulis à l'aide des fusées de stabilisation ne donnèrent qu'un résultat très moyen, le roulis recommençant de plus belle après... :o :o :o Assez rapidement l'ensemble fit un tour par seconde !... :o :o :o Les forces centrifuges écrasaient les deux astronautes dont les rythmes cardiaques montèrent à 180 pulsations par minutes, ils étaient au bord de l'évanouissement... :o :o :o Assez rapidement Neil Armstrong crut comprendre que le problème ne venait pas de la capsule Gemini mais de la GATV, aussi tenta-t-il de s'en séparer. Hélas, le dispositif d'amarrage ne fonctionnait plus à cause de la tension exercée par le roulis diabolique !... Ce n'est qu'au bout de cinq longues minutes que Neil Armstrong put enfin séparer Apollo 8 de la GATV. Les deux astronautes pensaient être tirés d'affaire, hélas le roulis repris de plus belle !... :cry: :cry: :cry: Force fut d'admettre que le problème ne venait pas du GATV mais bien de la capsule Apollo 8... Si jamais les deux astronautes perdaient connaissance à cause de ce tournis effrayant leur mort dans l'espace était certaine !... :( :( :(

 

Neil Armstrong compris alors que le problème ne pouvait venir que d'une fusée de stabilisation de la capsule Gemini 8 qui ne s'éteignait pas mais restait allumée en permanence à pleine puissance !... Finalement, au bout de sept minutes de manœuvres diverses Armstrong réussit à faire enfin cesser le roulis infernal... :D :D :D

 

Le problème était que les deux astronautes étaient nerveusement très éprouvés et les réserves de carburant avaient très fortement diminué durant toutes les nombreuses manœuvres effectuées pour tenter de faire cesser le roulis. Houston décida sagement d'arrêter immédiatement la mission et de supprimer la sortie dans l'espace où Scott devait fixer sur la GATV un piège à micro-météorites qui serait récupéré par la mission Gemini suivante. La capsule Gemini 8 atterrit dans la mer des Philippines, à 1 000 km au Sud-Ouest d'Okinawa, où le porte-avions de l'US Navy Masson recueillit les deux astronautes.

 

La NASA saura retenir l'extraordinaire sang froid de Neil Armstrong, lorsqu'il s'agira de décider du choix du premier homme à poser le pas sur la Lune.

 

 

Voici David Scott (à gauche) et Neil Armstrong (à droite) :



 

 

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Neil Armstrong ne participera après Gemini 8 qu'à une seule autre mission spatiale, mais ce fut la plus prestigieuse !!!... : la célèbrissime mission lunaire Apollo 11 du mercredi 16 au jeudi 24 juillet 1969 (où il fera « un petit pas pour un homme, mais un pas de géant pour l'humanité »).

 

 

Voici Neil Armstrong :



 

 

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Lors du vol Gemini 8 Neil Armstrong avait 35 ans (il est né le mardi 5 août 1930 à Wapakoneta dans l'Ohio). Neil Armstrong vit toujours, le vendredi 5 août 2011 il a fêté ses 81 ans.

 

David Scott participera, après Gemini 8, à deux autres missions spatiales :

* au vol autour de la Terre Apollo 9 du lundi 3 au jeudi 13 mars 1969 (151 orbites terrestres) ;

* à la mission lunaire Apollo 15 du lundi 26 juillet au samedi 7 août 1971. A ce titre il fut le septième homme à marcher sur la Lune. Lors de cette mission Apollo 15 David Scott réalisa la première expérience pédagogique en direct de la Lune. Il lâcha devant la caméra en même temps un marteau et une plume de faucon qui touchèrent le sol lunaire en même temps, prouvant que Galilée avait eu raison. Voici grâce à Dailymotion la vidéo de cette exceptionnelle expérience :

 

 

Voici David Scott :



 

 

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Lors du vol Gemini 8 David Scott avait 33 ans (il est né le lundi 6 juin 1932 à San Antonio dans le Texas). David Scott vit toujours, le lundi 6 juin 2011 il a fêté ses 79 ans.

 

* Jeudi 31 mars 1966 : Lancement à 10h48 (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée Molniya 8K78M de la sonde spatiale lunaire Luna 10. Après un parcours de quatre jours cette sonde Luna 10 réussit l'exploit, le dimanche 3 avril 1966, de devenir le premier satellite artificiel de la Lune. Luna 10 demeura opérationnelle pendant 460 révolutions autour de la Lune et effectua 219 transmissions de données vers la Terre jusqu'à la perte totale de son signal radio le lundi 30 mai 1966. Malheureusement la sonde lunaire soviétique Luna 10 n'était pas équipée de caméras...

 

 

Voici Luna 10 :



 

 

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* Lundi 30 mai 1966 : Lancement à 14h 41m (Temps Universel) à Cap Kennedy (Floride) par une fusée Atlas-Centaure (alors que les sondes lunaires américaines "Rangers" étaient lancées par des fusées Atlas- Agena) de la sonde spatiale lunaire Surveyor 1 chargée d'alunir en douceur et d'envoyer des images en très gros plan du sol lunaire.

 

Surveyor 1 toucha, en douceur, le sol lunaire le jeudi 2 juin 1966 à 06h17 (Temps Universel) dans Oceanus Procellarum (l'Océan des Tempêtes), au Nord du cratère Flamsteed. Notons que quatre mois seulement après Luna 9 les techniciens américains réussissaient leur premier atterrissage en douceur sur la Lune, et ce dès leur premier essai !... Précisons que le premier atterrissage en douceur soviétique n'était intervenu qu'après quatre échecs. Les Américains semblaient avoir largement rattrapé et même dépassé les Russes en ce printemps 1966. :)

 

Grâce à la caméra, avec une focale variable (un "zoom"), Surveyor 1 a pu envoyer, durant huit nuits lunaires de 14 jours et demi, pas moins de 11 147 clichés en gros plan de la Lune. Ses émissions radio ne cessèrent que le mercredi 9 novembre 1966.

 

 

Voici Surveyor 1 :



 

 

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* Vendredi 3 juin 1966 : Lancement à 13h 39m (Temps Universel) à Cap Kennedy, (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 9 emportant deux astronautes américains : Thomas Stafford et Eugene Cernan.

 

Le vol Gemini 9 dura 3 jours 0 heure 20 minutes et 55 secondes. La cabine réalisa 47 orbites terrestres. Il devait reprendre toutes les expériences non effectuées lors de la mission Gemini 8.

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 9 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,8 minutes (1h 28,8m) ;

* périgée initial : 158,8 km ;

* apogée initial : 266,9 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 28,9° ;

* masse : 3 750 kg.

 

 

Voici Thomas Stafford (à gauche) et Eugene Cernan (à droite) :



 

 

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La mission Gemini 9 était planifiée au départ pour le 17 mai 1966. Une fusée Atlas-Agena devait être lancée en tant que future cible orbitale pour cette mission suivie, 100 minutes plus tard, de la fusée Titan II pour lancer Gemini 9 proprement dite. Mais le lancement de l'Agena est un échec car 130 secondes après le décollage, et dix secondes avant la séparation du premier étage, un des deux moteurs principaux du premier étage Atlas se met à avoir des problèmes : la tuyère se met à s'orienter de manière aléatoire déstabilisant la trajectoire de la fusée, qui retomba dans l'Océan Atlantique.... :(

 

Suite à cet échec, la NASA fut confrontée à un très grave problème : comment faire voler la mission Gemini 9 le plus tôt possible, sans retarder le programme actuel Gemini et le futur programme Apollo ? Il n'y avait en effet plus de cible Atlas-Agena disponible, et les manœuvres de rendez-vous étaient capitales pour la suite du programme Gemini. Un rendez-vous avec l'Agena du vol précédent (Gemini 8) qui était toujours sur orbite était impossible car son orbite était devenue trop basse, et elle ne disposait plus assez de carburant suite aux tests effectués après l'échec de Gemini 8.

 

Fort heureusement, suite à l'explosion de l'Atlas-Agena de la mission Gemini 6 le 15 décembre 1965, la NASA avait chargé la firme Mc Donnel Aircraft Corporation de concevoir une autre cible à bas coût, dénommée Augmented Target Docking Adapter (ATDA), il fut décidé de créer rapidement un autre lanceur cible, constitué d'un lanceur Atlas et d'une cible "ATDA". Il y avait toutefois un problème : la cible "ATDA" est dépourvue, contrairement à la cible " GATV", de tout moteur de fusée. Or il était impératif que, après l'arrimage entre la capsule Gemini et la "cible", que le moteur fusée de l'Agena soit utilisé pour augmenter l'altitude de la mission, pour rendre possible des manœuvres de rendez-vous complexes. Cela ne sera pas possible pour la mission Gemini 9, mais le reste de la mission pouvait rester quasiment identique.

 

La nouvelle mission Gemini 9 fut planifiée pour le mercredi 1er juin 1966, mais cette mission était assez différente que celle initialement prévue pour le mardi 17 mai 1966.

 

Le mercredi 1er juin 1966 le lancement de l'ATDA a lieu sans problème, bien que les caméras télémétriques de la NASA aient détecté que la coiffe de protection du module d'amarrage de l'ATDA ne s'était pas éjectée correctement, ce qui compromettait toute tentative amarrage. Le lancement de Gemini 9 souffrit quant à lui de nombreuses défaillances de communication entre les ordinateurs de bord et le sol, provoquant l'annulation du lancement, reporté de 48 heures.

 

Gemini 9 fut finalement lancé le vendredi 3 juin 1966, à 08h39 du matin (heure de la côte Est des Etats-Unis, soit 13h39 Temps Universel). A la troisième orbite, le rendez-vous avec l'ATDA est effectué et Gemini 9 s'en rapproche à moins de 8 mètres. En s'approchant, l'équipage confirme que les boulons explosifs pour éjecter le "coiffe" de l'ATDA avaient bien fonctionné mais que les sangles de maintien, hélas trop bien serrées, maintenaient encore l'enveloppe bien en place, faisant ressembler l'ATDA à un "alligator en colère" selon l'expression de Thomas Stafford.

 

 

594px-The_Angry_Alligator_-_GPN-2000-001354.jpg

 

 

Des ordres furent envoyées depuis Houston par radio à l'ATDA pour tenter d'enlever la coiffe : hélas les ordres pour resserrer puis desserrer le collier maintenant la coiffe en place à sa base, se révélèrent inefficaces car réussissant seulement à fermer puis rouvrir les "mâchoires" de l'alligator. Une manœuvre est même envisagée dans laquelle Thomas Stafford approcherait le module Gemini 9 tout près de l'ATDA, et essaierait d'enlever la coiffe avec le "nez" du module Gemini 9. Cette solution sera rapidement abandonnée car le "nez" de Gemini 9 contient les parachutes d'amerrissage qui risqueraient d'être endommagés dans la manœuvre de retour sur Terre.

 

C'est alors qu'est apparu pour la première fois le nom de Edwin "Buzz" Aldrin dans l'aventure spatiale américaine. Ce major de l'US Air Force, qui n'avait alors jamais effectué de vol spatial et qui faisait partie de l'équipage de réserve de Gemini 9 (il était la doublure d'Eugene Cernan comme pilote) proposa une solution très surprenante : que Eugène Cernan fasse une sortie extra-véhiculaire non prévue et aille couper les sangles qui retenaient la coiffe de l'ATDA avec des ciseaux chirurgicaux se trouvant dans la trousse de secours du module Gemini 9. :confused: On effectua une simulation au sol de cette surprenante idée qui fut vite abandonnée car d'une part l'astronaute risquait ainsi de percer sa combinaison à cause des bords coupants de la coiffe et surtout à cause des risques d'explosion des boulons explosifs qui ne s'étaient pas déclenchés. De plus, aucun travail n'avait encore été tenté lors d'une sortie dans l'espace...

 

Robert Rowe Gilruth, le directeur du Centre Spatial de la NASA à Houston, suite à cette idée surprenante d'Aldrin, s'interrogea pour savoir s'il fallait toujours maintenir cet astronaute pour l'équipage de la future mission Gemini 12 ? Edwin "Buzz" Aldrin aurait-il la tête assez sur les épaules pour faire face avec lucidité à un problème inattendu qui surviendrait lors de cette prochaine mission ?... :?:

 

Lors du vol Gemini 9 deux autres rendez-vous furent organisés avec l'ATDA. De plus, Eugene Cernam effectuera une sortie extra-véhiculaire de 2h08 qui s'avèrera elle aussi assez mouvementée...

 

La mission Gemini 9 atterrira dans l'Océan Atlantique le 6 juin 1966 à 14h 00m 23s (Temps Universel).

 

Thomas Stafford (qui avait déjà participé à la mission Gemini 6 les mercredi 15 et jeudi 16 décembre 1965) participera après Gemini 9 à deux autres missions spatiales :

* le vol circumlunaire Apollo 10 du dimanche 18 au lundi 26 mai 1969 ;

* le premier vol commun américano-soviétique "Apollo-Soyouz" (mission "ASTP" - Apollo-Soyouz Test Project) du jeudi 15 au mercredi 21 juillet 1975.

 

 

Voici Thomas Stafford :



 

 

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Thomas Stafford lors du vol Gemini 9 avait 35 ans. Il vit toujours, il a fêté ses 81 ans le samedi 17 septembre 2011 (il est né à Weatherford, Oklaoma, le mercredi 17 septembre 1930).

 

 

Eugene Cernan participera, après Gemini 9, à deux autres missions spatiales :

* le vol circumlunaire Apollo 10 du dimanche 18 au lundi 26 mai 1969 (où il retrouvera Thomas Stafford) ;

* la dernière mission lunaire Apollo 17 du jeudi 7 au mardi 19 décembre 1972. A ce titre il est le onzième, et avant-dernier, homme à avoir marché sur la Lune. Il est aussi le dernier homme à avoir foulé le sol de notre satellite. Avant de remonter dans le LEM, le jeudi 14 décembre 1972 il prononça ces derniers mots : « Bob, ici Gene, je suis sur la surface ; et alors que je rapporte le dernier pas de l'homme sur la Lune chez nous pour quelque temps - mais nous espérons pour pas trop longtemps - j'aimerais juste dire ce que, je crois, l'histoire retiendra. Que le présent défi de l'Amérique a forgé la destinée humaine de demain. Et, alors que nous quittons la Lune ici à Taurus-Littrow, nous repartons comme nous sommes venus et, si Dieu le veut, comme nous reviendrons, dans un esprit de paix et d'espoir pour toute l'humanité. Bon vent à l'équipage d'Apollo 17. »

 

 

Voici Eugene Cernan :



 

 

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Eugene Cernan lors du vol Gemini 9 avait 32 ans. Il vit toujours, il a fêté ses 77 ans le lundi 14 mars 2011 (il est né à Chicago, dans l'Illinois, le mercredi 14 mars 1934).

 

(à suivre...)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
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1966 (2ème partie) : les États-Unis caracolent en tête dans l'aventure spatiale, l'Union Soviétique semble désormais être très en retard.

 

* Lundi 18 juillet 1966 : Lancement à 22h 20m (Temps Universel) à Cap Kennedy (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 10 emportant deux astronautes américain : John Young et Michael Collins.

 

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 10 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,8 minutes (1h 28,8m) ;

* périgée initial : 159,9 km ;

* apogée initial : 271,9 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 28,9° ;

* masse : 3 762 kg.

 

Le vol Gemini 10 dura 2 jours 22 heures, 46 minutes et 39 secondes ; la cabine réalisa 43 orbites autour de la Terre.

 

 

Voici John Young (à gauche) et Michael Collins (à droite) :

 

 

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Les trois objectifs fixés à cette missions Gemini 10 étaient :

* d'abord un premier rendez-vous et un amarrage avec une"cible" Agena lancée le même jour que Gemini 10 ;

* ensuite un second rendez-vous, sur une orbite beaucoup plus élevée, avec la "cible" Agena "GATV" de la mission Gemini 8 lancée le mercredi 16 mars 1966. Mais comme la fusée "GATV" (Gemini Agena Target Vehicle) n'avait plus d'électricité depuis plusieurs mois les deux membres de l'équipage de Gemini 10 allaient pouvoir tester la possibilité pour une capsule Gemini de réaliser un rendez-vous avec un véhicule devenu passif ;

* enfin une sortie extra-véhiculaire.

 

 

La cible Agena "ATDA" fut lancée par une fusée Atlas le lundi 18 juillet 1966 à 20h40 (Temps Universel) et placée sur une orbite circulaire à 293 km d'altitude. 1 heure et 40 minutes plus tard, donc à 22h20 (Temps Universel), Gemini 10 fut lancé à son tour par une fusée Titan II et placé sur une orbite de 160 km de périgée et de 270 km d'apogée. Le premier rendez-vous avec la "cible" fut parfaitement réussi. Le moteur de l'Agena fut rallumé et l'ensemble Gemini 10-Agena atteignit l'altitude record pour un vol habité par des passagers humains de 763 km d'apogée (pour un périgée de 298 km). Le record précédent d'altitude pour un vol avec des passagers humains était de 480 km d'apogée pour les cosmonautes Pavel Belyayev et Alexeï Leonov lors du vol Voskhod 2 les jeudi 18 et vendredi 19 mars 1965. C'était la toute première fois que des hommes dans l'espace utilisaient l'énergie d'un autre engin spatial pour exécuter une manœuvre.

 

Douze heures plus tard, le moteur de la cible Agena "ATDA" fut rallumé pour abaisser l'orbite à 388 km d'apogée. Michael Collins sortit à mi-corps de la cabine pour prendre des photographies de l'espace en ultra-viollet. Cette demi-sortie dura 49 minutes.

 

Ensuite, le moteur de la cible Agena "ATDA" fut rallumé une nouvelle fois pour prendre en chasse la fusée cible "GATV" lancée lors de la mission Gemini 8 le mercredi 16 mars 1966. Le 20 juillet 1966 à 19h03 (Temps Universel) Gemini 10 se sépara de sa "GATV" et quelques plus tard arriva à moins de deux mètres de la "GATV" de Gemini 8. C'était la toute première fois qu'une cabine spatiale accomplissait deux rendez-vous successifs avec deux cibles différentes. Michael Collins a fait alors une véritable sortie extra-véhiculaire de 39 minutes pour s'approcher de la "GATV" de Gemini 8 pour y recueillir des instruments qui y avaient été placés pour mesurer l'impact des micro-météorites.

 

Gemini 10 amerrit dans l'Océan Atlantique le jeudi 21 juillet 1966 à 21h 07m 05s (Temps Universel) à seulement 5,6 km de l'endroit prévu, ses passagers furent récupérés par le porte-hélicoptères de l'US-Navy Guadalcanal.

 

John Young, qui avait déjà participé à la mission Gemini 3 le mardi 23 mars 1965, participera à encore quatre missions spatiales après Gemini 10 :

* vol circumlunaire (à seulement 15 kilomètres de la surface de la Lune ; c'était la répétition générale du vol historique Apollo 11) Apollo 10 du 18 au 26 mai 1969 ;

* vol lunaire Apollo 16 du 16 au 27 avril 1972, à ce titre il est le neuvième homme à avoir marché sur la Lune ;

* vol STS-1 avec la navette spatiale "Columbia" du 12 au 14 avril 1981 (c'était le tout premier vol d'une navette spatiale américaine) ;

* vol STS-9 avec la navette spatiale "Columbia" du 28 novembre au 3 décembre 1983.

 

 

Voici John Young :

 

 

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John Young, qui avait 35 ans ½ lors du vol Gemini 10 (il est né le mercredi 24 septembre 1930 à San Francisco en Californie) vit toujours, il a fêté ses 81 ans le samedi 24 septembre 2011.

 

Michael Collins ne participera plus qu'à une seule mission spatiale après Gemini 10, mais quelle mission prestigieuse !!! la célèbrissime mission lunaire Apollo 11 du mercredi 16 au jeudi 24 juillet 1969.

 

 

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Voici Michael Collins :

 

 

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Michael Collins, qui avait 35 ans ½ lors du vol Gemini 10 (il est né le mercredi 24 septembre 1930 à Rome en Italie) vit toujours, il a fêté ses 81 ans le samedi 24 septembre 2011.

 

 

* Mercredi 10 août 1966 : Lancement à 19h 26m (Temps Universel) à Cap Kennedy (Floride) par une fusée Atlas-Agen de la sonde lunaire Lunar Orbiter 1 qui devint le dimanche 14 août 1966 à 15h 23m (Temps Universel) le deuxième satellite artificiel de la Lune (le premier fut Luna 10 lancée le 31 janvier 1966). Lunar Orbiter 1 a transmis 215 paires d'images du sol de la Lune (la même vue prise par deux caméras : l'une à moyenne résolution l'autre à haute résolution). Le but de toutes ces photographies était de sélectionner tous les endroits possibles pour les sites d'atterrissage des futures missions Apollo.

 

Le mardi 23 août 1966 à 16h 36 (Temps Universel) Lunar Orbiter 1 prit la première photographie très lointaine de la Terre, en noir et blanc, qui montra notre planète comme une demi-lune en grande partie recouverte de nuages, juste au-dessus du sol lunaire. Curieusement cette photographie n'eut pas l'impact médiatique de celle - en couleur cette fois-ci - prise par William Anders depuis le hublot de la mission Apollo 8.

 

 

Voici la première photographie de la Terre prise depuis la Lune par Lunar Orbiter 1 :



 

 

 

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Les dernières photographies de la Lune furent prises par Lunar Orbiter 1 le mardi 30 août 1966 et leur transmission vers la Terre prit fin le mardi 13 septembre 1966.

 

 

Voici Lunar Orbiter 1 :

 

 

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Le 29 octobre 1966 à 12h 25m (temps Universel) les techniciens de la NASA envoyèrent par radio à Lunar Orbiter 1 l'ordre d'allumer son moteur pendant 97 secondes pour ralentir sa course. A 13h 20m la sonde disparut derrière la face cachée de la Lune et s'écrasa dix minutes plus tard au cours de sa 527ème révolution lunaire. Le but de cette destruction volontaire des Américains était d'empêcher que les signaux radio de Lunar Orbiter 1 interfèrent avec ceux de la future sonde Lunar Orbiter 2 qui devait être lancée le dimanche 6 novembre 1966.

 

 

* Mercredi 24 août 1966 : Lancement à 08h09 (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée SL-4 de la sonde lunaire soviétique Luna 11. Elle devint le troisième satellite artificiel de la Lune (après Luna 10 et Lunar Orbiter 1). Luna 11 transmit à la Terre des données sur le champ gravitationnel de la Lune et celles concernant les micro-météorites au voisinage de la Lune. Luna 11 resta en contact radio avec la Terre jusqu'au samedi 1er octobre 1966, au cours de sa 277ème révolution autour de la Lune.

 

 

Voici Luna 11 :



 

 

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* Lundi 12 septembre 1966 : Lancement à 14h 42m (Temps Universel) à Cap Kennedy (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 11 emportant deux astronautes américain : Charles Conrad et Richard Gordon.

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 11 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,8 minutes (1h 28,8m) ;

* périgée initial : 160,5 km ;

* apogée initial : 279,1 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 28,8° ;

* masse : 3 798 kg.

 

Le vol Gemini 11 dura 2 jours 23 heures 17 minutes et 8 secondes ; la cabine réalisa 44 orbites autour de la Terre.

 

 

Voici Richard Gordon (à gauche) et Charles Conrad (à droite) :



 

 

750px-Gemini_11_prime_crew_%28Gordon_and_Conrad%29.jpg

 

 

L'objectif principal de ce vol était de réaliser un rendez-vous avec la cible Agena dès la première orbite du vaisseau Gemini ; des sorties extra-véhiculaires étaient prévues pour Richard Gordon.

 

Une nouvelle cible Agena "GATV" fut lancée par une fusée Atlas le lundi 12 septembre 1966 à 13h05 (Temps Universel) et placée sur une orbite presque circulaire (périgée à 290 km d'altitude et apogée à 307 km). Gemini 11 fut lancé à son tour à 14h42 (Temps Universel), par une fusée Titan II et placé sur une orbite de 160 km de périgée et de 279 km d'apogée. Dès la première orbite Gemini 11 s'est rapproché de la GATV à 16h02, et à 16h16 elle s'arrima à la cible Agena, avant le fin de sa première révolution. 40 minutes plus tard Gemini s'est détaché de la GATV et a effectué plusieurs manœuvres autour d'elle.

 

Le 13 septembre Richard Gordon fit une première sortie dans l'espace. Elle devait durer 2 heures et 5 minutes mais fut interrompue au bout de 33 minutes car l'astronaute était dans un état de fatigue extrême et avait sa visière aveuglée par de la sueur. Le 14 septembre le moteur de l'Agena fut rallumé pendant 25 secondes ce qui transféra l'ensemble Gemini 11-Agena sur une orbite beaucoup plus élevée : 1 368 km de distance apogée (nouveau record d'altitude pour une mission habitée par des humains). Cette orbite fut conservée pendant deux révolutions. Au moment où l'ensemble passait au périgée le moteur de l'Agena fut rallumé pendant de nouveau 25 secondes après l'avoir pointé cette fois-ci vers l'avant pour qu'il agisse en rétro-fusée, cela amena l'ensemble à une nouvelle orbite à peu près circulaire (périgée à 290 km et apogée à 304 km). Peu après Richard Gordon sortit à mi-corps de la cabine et prit pendant deux heures et 8 minutes des photographies de l'espace et de la Terre.

 

Grande première pour le retour : celui-ci fut réalisé pour la première fois en pilotage totalement automatique guidé par un ordinateur. L'amerrissage eut lieu dans l'Océan Atlantique à seulement 4,5 km du point prévu.

 

Charles Conrad, qui avait déjà participé à la mission Gemini 5 du samedi 21 au dimanche 29 août 1965, participera à encore deux autres missions spatiales après Gemini 11 :

* la mission lunaire Apollo 12 du vendredi 14 au lundi 24 novembre 1969 à ce titre il est le troisième homme à avoir marché sur la Lune ;

* Skylab 2 du vendredi 25 mai au vendredi 22 juin 1973 (25 jours !...).

 

Charles Conrad, qui avait 36 ans lors de la mission Gemini 11(il était né le lundi 2 juin 1930 à Philadelphie en Pennsylvanie), s'est tué, en conduisant sa moto, le jeudi 8 juillet 1999 à Ojai en Californie à l'âge de 69 ans.

 

Voici Charles Conrad :



 

200px-Conrad-c.jpg

 

Richard Gordon ne participera qu'à une seule mission spatiale après Gemini 11 : la mission lunaire Apollo 12 (où il retrouvera Charles Conrad) du vendredi 14 au lundi 24 novembre 1969 à ce titre il est le quatrième homme à avoir marché sur la Lune.

 

Richard Gordon, qui avait presque 37 ans lors du vol Gemini 11 (il est né le mercredi 5 octobre 1929 à Seattle, état de Washington) vit toujours, il a fêté ses 82 ans le mercredi 5 octobre 2011.

 

 

Voici Richard Gordon :



 

 

RichardFGordon.jpg

 

 

* Samedi 22 octobre 1966 : Lancement à 08h38 (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée SL-4 de la sonde lunaire soviétique Luna 12. Elle devint le quatrième satellite artificiel de la Lune. Elle transmit à la Terre des photographies du sol lunaire. Luna 13 resta en contact radio avec la Terre jusqu'au mercredi 19 janvier 1967, au cours de sa 602ème révolution autour de la Lune.

 

 

Voici Luna 12 :



 

 

Luna-11_12.jpg

 

 

* Vendredi 11 novembre 1966 : Lancement à 20h 46m (Temps Universel) à Cap Kennedy (Floride) par une fusée Titan II de la capsule spatiale Gemini 12 emportant deux astronautes américain : James Lovell et Edwin Aldrin.

 

Les caractéristiques techniques de l'orbite de Gemini 12 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 88,9 minutes (1h 28,9m) ;

* périgée initial : 160,8 km ;

* apogée initial : 270,6 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 28,9° ;

* masse : 3 762 kg.

 

Le vol Gemini 12 dura 3 jours 22 heures 34 minutes et 31 secondes ; la cabine réalisa 59 orbites autour de la Terre.

 

 

Voici Edwin Aldrin (à gauche) et James Lovell (à droite) :

 

 

Gemini12_crew.jpg

 

 

L'objectif principal de ce vol était de multiplier les manœuvres en dehors du vaisseau à l'extérieur duquel on avait rajouté des nouveaux moyens pour se tenir hors de la cabine. De plus, préalablement au vol, les astronautes avaient longuement tout répété dans une piscine spécialement aménagée. Comme c'était la toute dernière mission du programme Gemini, avant le programme Apollo (avec une cabine prévue cette fois-ci pour trois astronautes et non plus deux seulement), il fallait surtout savoir si un homme revêtu d'une combinaison spatiale pouvait longuement travailler efficacement hors d'une cabine spatiale.

 

Une nouvelle cible Agena "GATV" fut lancée par une fusée Atlas le vendredi 11 novembre 1966 à 19h08 (Temps Universel) et placée sur une orbite presque circulaire (périgée à 294 km d'altitude et apogée à 300 km). Gemini 12 fut lancé à son tour à 20h47 (Temps Universel), par une fusée Titan II et placé sur une orbite de 161 km de périgée et de 281 km d'apogée. Le rendez-vous entre Agena et Gemini 12 eut lieu le 12 novembre à 00h31, au cours de la troisième révolution du vaisseau spatial Gemini. L'arrimage fut réalisé une demi-heure plus tard. Hélas, il y eut une défaillance du moteur de l'Agena et les astronautes ne purent atteindre l'altitude apogée de 760 km comme prévu. :( :( :(

 

Comme il devait y avoir une éclipse totale de Soleil le 12 novembre 1966 (éclipse n° 7560 à la page 304 du "Canon der Finsternisse" de Theodore von Oppolzer publié en 1887; voir : http://www.archive.org/stream/canonderfinstern00oppo#page/304/mode/1up) les deux astronautes ont pu admirer ce phénomène depuis leur cabine, c'était la toute première fois qu'une éclipse de Soleil était observée depuis l'espace. Pour eux le spectacle fut très court car le vaisseau spatial a mis seulement sept secondes pour traverser l'ombre de la Lune (sur Terre la durée maximale de cette éclipse totale de Soleil du samedi 12 novembre 1966 fut de 1 minute et 57 secondes pour un lieu situé dans l'Océan Atlantique Sud, au large de l'Uruguay).

 

Le 12 novembre 1966 Edwin Aldrin est resté pendant 2 heures et 29 minutes le buste en dehors de la cabine pour prendre plein de photographies de la Terre et de l'espace. Le lendemain, Aldrin est resté pendant 2 heures et 9 minutes complètement à l'extérieur de la cabine pour effectuer diverses tâches consistant à visser puis dévisser des boulons ou encore à brancher puis débrancher des connexions, etc. Il ne ressentit aucune fatigue comparable à celle de ses prédécesseurs Eugene Cernan (Gemini 9) et Richard Godon (Gemini 11). Enfin, Edwin Aldrin effectua le 14 novembre 1966 une nouvelle sortie à mi-corps pendant 52 minutes. L'objectif principal de ce vol Gemini 12 (hormis le non fonctionnement du moteur de la "cible" Agena) était une pleine réussite. :)

 

 

 

James Lovell, qui avait déjà participé à la mission Gemini 7 du samedi 4 au dimanche 18 décembre 1965 (206 orbites terrestres !!!...), participera à encore deux autres missions spatiales après Gemini 12 :

* au célèbre premier vol circumlunaire Apollo 8 du samedi 21 au vendredi 27 décembre 1968 ;

* au non moins célèbre vol circumlunaire Apollo 13 du samedi 11 au vendredi 17 avril 1970 (vous savez : « Houston, nous avons un problème... »).

 

James Lovell, qui avait 38 ans lors de la mission Gemini 12 (il est né à Cleveland, Ohio, le dimanche 25 mars 1928) vit toujours. Il a fêté ses 83 ans le vendredi 25 mars 2011.

 

 

Voici James Lovell :



 

 

JamesLovell.jpg

 

 

Edwin Aldrin, ne participera plus qu'à une autre mission spatiale après Gemini 12 : au célèbrissime vol lunaire Apollo 11 du mercredi 16 au jeudi 24 juillet 1969. A ce titre il est le deuxième homme à avoir marché sur la Lune.

 

Edwin Aldrin, qui avait 36 ans lors de la mission Gemini 12 (il est né à Glen Ridge, New Jersey, le lundi 20 janvier 1930), vit toujours. Il a fêté ses 81 ans le jeudi 20 janvier 2011.

 

 

Voici Edwin Aldrin :



 

 

422px-Buzz_Aldrin_%28Apollo_11%29.jpg

 

 

Le programme Gemini s'achevait par une apothéose, les États-Unis avaient largement pris la tête dans la course à la Lune.

 

A l'époque je m'inquiétais de savoir pourquoi l'Union Soviétique n'avait envoyé aucun cosmonaute durant toute l'année 1966 ? :?:

 

J'ignorais bien sûr que cela était dû au décès de Sergueï Korolev lors d'une opération chirurgicale le vendredi 14 janvier 1966. Sa dernière mission, qui consistait à concevoir une super-fusée géante "N1", ainsi que la pression constante des commissaires politiques du Politburo et les séquelles des six longues années passées au Goulag entre 1938 et 1944, épuiseront son cœur qui ne supporta hélas pas l'anesthésie avant l'opération pour lui enlever une tumeur... :cry: :cry: :cry:

 

Après le décès de Sergueï Korolev, son adjoint Vassily Michine prendra sa succession, mais la conception de la super-fusée "N1" sera un échec total : lors des quatre vols d'essai il se produira quatre explosions dès la première phase du lancement... :o :o :o Le premier essai, le 21 février 1969 verra la fusée "N1" exploser au bout de 70 secondes (à 14 km d'altitude) !... Le deuxième essai le 3 juillet 1969 verra la fusée "N1" exploser violemment alors qu'elle ne s'est élevée que de 100 mètres, cette très violente explosion détruira entièrement le pas de tir... Le 3ème essai, le 27 juillet 1969, verra la fusée "N1" exploser 51 secondes après son lancement. Le 4ème essai, le 23 novembre 1972, se soldera lui aussi par l'explosion de la fusée "N1" après 1 minute et 47 secondes de vol...

 

La mission "N1" sera alors définitivement arrêtée le 2 mai 1974. Pour l'anecdote les deux dernières super-fusées de type "N1" seront transformées en hangars... :rolleyes:

 

La super-fusée soviétique "N1" avait les dimensions suivantes :

* hauteur : 110 mètres ;

* diamètre : 17 mètres ;

* nombre d'étages : 5 ;

* poids au décollage : 2 735 tonnes ;

* poussée au décollage : 4 620 tonnes ;

* masse pouvant être transportée : 70 tonnes.

 

 

Voici une des très rares photographies d'une super-fusée soviétiques "N1" convoyée jusqu'au pas de tir de Baïkonour :



 

 

381px-N1_rollout.jpg

 

 

Voici un schéma montrant, à la même échelle, la fusée américaine "Saturn V" à gauche et la fusée soviétique "N1" à droite :

 

 

285px-Saturn_V_vs_N1_-_to_scale_drawing.png

 

 

Mais, tout ceci est demeuré bien entendu "top secret" jusqu'à la fin de l'URSS le 26 décembre 1991...

 

 

* Mercredi 21 décembre 1966 : Lancement à 10h17 (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée SL-4 de la sonde lunaire soviétique Luna 13. Elle atterrit en douceur le samedi 24 décembre 1966 à 18h04 (Temps Universel) dans Oceanus Procellarum (l'Océan des tempêtes). Elle transmit à la Terre des photos et des résultats d'analyse du sol lunaire. Luna 13 resta en contact radio avec la Terre jusqu'au mercredi 28 décembre 1966 à 06h13 (Temps Universel).

 

 

Voici Luna 13 :

 

 

300px-USSR_Luna_lander_bus.jpg

 

 

L'année astronautique 1966 s'achevait brillamment, l'année 1967 promettait d'être encore plus brillante !... :)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
rectification de diverses erreurs de frappe...
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Te lire est sans cesse un plaisir, je me surprends à rentrer du travail et filer sur l'ordinateur voir si tu as mis à jour ce post dantesque.

 

Merci :be:

Bonjour Julien, le Figeacois, :)

 

Merci beaucoup pour ton appréciation très élogieuse. :wub:

 

Si ce n'est pas trop indiscret, quel âge as-tu ? Et si tu n'étais pas né à l'époque que j'évoque dans ce sujet, comment l'as-tu connue ? Par des livres, des revues, des émissions de télévision, des témoignages de personnes plus âgées que toi ? Enfin, pourrais-tu me citer, parmi tous les événements astronautiques que j'ai déjà décrits jusqu'à présent, celui qui t'a le plus étonné, et pourquoi ?

 

Passe une bonne dernière journée d'automne. ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Je suis né en 1987, j'ai donc 24 ans :D .

 

Effectivement, je n'étais, à mon grand désarroi, pas né lorsque la conquête spatiale a connu ses années les plus folles.

 

Comment j'ai connu l'histoire de l'astronautique ?

 

Tout gamin, ma mère m'a acheté un globe lumineux et une maquette du système solaire, je devais avoir 3 ans... hé bien, depuis, ces sphères me hantent quasiment jour et nuit :be: .

 

J'ai dévoré dès un très jeune âge toutes les encyclopédies possibles traitant du sujet, tous les documentaires télévisés, la brillante - à mon avis - série de Tom Hanks.

 

Et, point culminant dont je ne suis pas peu fier, j'ai eu l'immense chance et l'immense plaisir de rencontrer en 1998, un peu avant mes 11 ans, le deuxième français a avoir jamais mis les pieds hors de l'atmosphère terrestre, alors à l'époque pilote d'essai chez Airbus à Toulouse : monsieur Patrick Baudry, un très grand monsieur que je salue pour les quelques heures passée avec lui, et qui n'a fait qu'attiser ma passion :be:

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C'est alors qu'est apparu pour la première fois le nom de Edwin "Buzz" Aldrin dans l'aventure spatiale américaine. Ce major de l'US Air Force, qui n'avait alors jamais effectué de vol spatial et qui faisait partie de l'équipage de réserve de Gemini 9 (il était la doublure d'Eugene Cernan comme pilote) proposa une solution très surprenante : que Eugène Cernan fasse une sortie extra-véhiculaire non prévue et aille couper les sangles qui retenaient la coiffe de l'ATDA avec des ciseaux chirurgicaux se trouvant dans la trousse de secours du module Gemini 9. On effectua une simulation au sol de cette surprenante idée qui fut vite abandonnée car d'une part l'astronaute risquait ainsi de percer sa combinaison à cause des bords coupants de la coiffe et surtout à cause des risques d'explosion des boulons explosifs qui ne s'étaient pas déclenchés. De plus, aucun travail n'avait encore été tenté lors d'une sortie dans l'espace...

 

Robert Rowe Gilruth, le directeur du Centre Spatial de la NASA à Houston, suite à cette idée surprenante d'Aldrin, s'interrogea pour savoir s'il fallait toujours maintenir cet astronaute pour l'équipage de la future mission Gemini 12 ? Edwin "Buzz" Aldrin aurait-il la tête assez sur les épaules pour faire face avec lucidité à un problème inattendu qui surviendrait lors de cette prochaine mission ?...

 

J'image la scène. :be:

 

- Houston: "Cornebuse! Les boulons ont bien pétés, mais la coiffe est toujours retenue par les sangles."

 

- Aldrin: "bah, il a qu'à sortir et aller les couper avec des ciseaux.:cool:"

 

- Les autres: ":b:"

 

C'est le moment que je retiens. ^^

 

 

 

Sinon, j'imagine si ça avait été Aldrin à la place d'Armstrong lors de la perte de contrôle de Gemini 8.:D

 

- Houston: "Mince! Les gars ont perdu le contrôle de Gemini 8. Tourbillon infernal, c'est affreux, on va les perdre! Au secours!"

 

- Aldrin (dans la capsule): "Vous inquiétez pas, avec David, on va courir en sens inverse sur les parois de la capsule comme des hamsters pour rétablir l'équilibre.:cool:"

 

- Houston: ":b:"

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Bonjour,

 

Voici ma petite contribution à ce post très intéressant.

 

Quand j'étais jeune....:confused:....j'étais très attiré par tout ce qui touchait à la conquête de l'espace. J'avais donc imaginé un jour de féliciter les astronautes américains à la suite de leurs missions.

 

Quand je parlais à mon père de mon intention d'écrire à la NASA il prit le plus beau fou-rire de sa vie et m'assura que je ne doutais de rien. "Tu imagines un peu qu'il n'ont rien d'autre à faire que de te répondre" !

 

Vexé mais tétu je préparais donc mes lettres de félicitation et je les envoyais à l'adresse que j'avais trouvé sur Paris-Match en espérant que les facteurs US achemineraient mon courrier.

 

Je vous laisse imaginer la tête de mon père en voyant que je recevais des réponses ! :be:

 

Voici donc ces réponses :

 

Elles proviennent des astronautes des missions Gémini 5, 6, 7, 9, 10, 11 et 12

 

Vous trouverez aussi une réponse d'Alan Shepard à ma lettre de condoléances lors de la mort de Grisson, White et Chaffee.

 

Et enfin, une lettre anecdotique que je conserve pieusement. C'est la réponse (négative mais pleine de tact) de Gordon Cooper à ma demande de correspondre avec ses filles Cam et Jan :wub: dont j'avais vu la photo toujours sur Paris-Match.

 

Ben oui, j'avais 16ans et mon père avait raison : je ne doutais de rien. :(

 

Pour finir vous trouverez les deux sortes d'enveloppes dans lesquelles je recevais les réponses.

 

Je ne sais pas si tout cela vous intéressera mais bon, je pense que le post s'y prète.

 

StarMarshall.

 

OOOooops ! Je m'a trompé de post ! Si un gentil modérateur voulait bien le mettre dans le poste sur "les images qui ont fait l'histoire de l'astronautique" ça serait sympa.

 

Merci d'avance.

 

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Modifié par StarMarshall
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OOOooops ! Je m'a trompé de post ! Si un gentil modérateur voulait bien le mettre dans le poste sur "les images qui ont fait l'histoire de l'astronautique" ça serait sympa.

 

Merci d'avance.

Bonsoir Jean, :)

 

Tu as eu beaucoup de chance de recevoir toutes ces lettres d'astronautes américains. :be: :be: :be: Conserve-les précieusement, c'est un véritable trésor !... :wub: :wub: :wub: Si cela ne te gène pas je souhaiterais que tu les laisses quand même sur ce topic car elles y ont tout à fait leur place selon moi et je demande qu'un "gentil modérateur" comme tu dis les copie en plus sur le topic de Will "Les images qui ont fait l'histoire de l'astronautique".

 

Comme je sais que Will affectionne spécialement l'astronaute James Lovell il sera sans doute très content de voir la lettre qu'il t'a signée, avec Edwin Aldrin (du temps où celui-ci ne se faisait pas encore appeler "Buzz" ;) ), en décembre 1966 suite à la mission Gemini 12.

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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1967 (1ère partie) : le rêve astronautique s'est tragiquement brisé...

 

 

 

Jusqu'à présent, depuis le lancement de Spoutnik 1 le 4 octobre 1957, tous les adolescents qui avaient mon âge étaient enthousiasmés par cette merveilleuse aventure astronautique qui n'avait jamais eu aucun mort humain à déplorer (seulement quelques pauvres animaux du côté soviétique).

 

Certes, à chaque vol humain nous savions qu'il pouvait se produire une tragédie, mais comme à chaque fois les cosmonautes et les astronautes avaient eu la baraka il n'y avait aucune raison de s'inquiéter plus que cela.

 

En ce mois de janvier j'étais plus que jamais persuadé (voir mon message #62 à la 3ème page concernant la mission américaine Gemini 5) que j'avais fait "le bon choix" en ayant misé sur les États-Unis comme vainqueurs de la course à la Lune. D'ailleurs, vu l'absence totale de cosmonautes soviétiques dans le ciel durant toute l'année 1966 (le dernier vol humain soviétique remontait à Voskhod 2 les jeudi 18 et vendredi 19 mars 1965) de moins en moins de personnes pronostiquaient la victoire de l'URSS...

 

En ce mois de janvier 1967 la NASA autorisait très volontiers les télévisions occidentales et autres à filmer les préparatifs des astronautes pour le tout nouveau vaisseau spatial Apollo, devant emporter trois passagers dans l'espace (la capsule Mercury n'était prévue que pour un seul passager et la capsule Gemini pour deux).

 

Les dates de la mission Apollo 1 étaient déjà fixées :

 

* lancement par une fusée Saturn IB à Cap Kennedy le mardi 21 février 1967 ;

 

* équipage composé de trois astronautes :

 

  • Commandant de la mission : Virgil "Guss" Grissom qui avait déjà volé lors de la mission Mercury 4 le vendredi 21 juillet 1961 (second vol sub-orbital américain) et lors de la mission Gemini 3 le mardi 23 mars 1965 ;
  • Pilote en chef (senior pilot) de la cabine : Edward White qui avait déjà volé lors de la mission Gemini 4 du jeudi 3 au lundi 7 juin 1965 (où il était devenu le premier américain à réaliser une sortie extra-véhiculaire) ;
  • Pilote de la cabine : Roger Chaffee qui n'avait encore jamais volé dans l'espace.

 

* amerrissage prévu dans l'Océan Atlantique le mardi 7 mars 1967, soit une mission de 14 jours dans l'espace pour tester le nouveau vaisseau spatial Apollo, notamment l'analyse des opérations de décollage, le suivis du vol par les stations au sol, le pilotage humain, ainsi que l'évaluation des performances du couple Saturn IB-Apollo.

 

 

Voici l'équipage de la mission Apollo 1, de gauche à droite : Edward White, Virgil "Guss" Grissom et Roger Chaffee :



 

 

as1_crew.JPG

 

 

Dois-je préciser qu'en janvier 1967 mon astronaute préféré parmi les trois qui allaient inaugurer la toute nouvelle capsule Apollo lors du vol de mars 1967 était Roger Chaffee ? Pourquoi ? Tout simplement - c'était peut-être un peu bêta comme réaction - parce qu'il portait le même prénom que moi. De plus, c'était un tout nouveau parmi les astronautes qui allait voler dans l'espace pour la toute première fois. Intérieurement je l'admirais beaucoup et aurais aimé être à sa place lors de ce vol inaugural de la capsule Apollo.

 

 

Voici Roger Chaffee :

 

 

chaffee.jpg

 

 

 

 

Le sinistre vendredi soir 27 janvier 1967 : les trois astronautes de la cabine Apollo 1 périrent dans un incendie...

 

 

 

Un test était prévu le vendredi 27 janvier 1967, soit 34 jours seulement avant décollage réel d'Apollo 1. C'était une répétition du lancement, les liaisons avec l'extérieur ne se faisant que par radio, la capsule Apollo étant incorporée au sommet de la fusée Saturn IB (vide de carburant).

 

Pour les techniciens de la NASA à Cap Kennedy ce test n'était pas considéré comme dangereux, car si Apollo se trouvait bien au-dessus de la fusée Saturn 1B, les réservoirs de cette fusée étaient vides. Donc aucun danger, a priori...

 

Dès le début du test tant les astronautes que les techniciens au sol furent confrontés au gros problème de la très détestable qualité des liaisons radio entre Apollo 1 et l'extérieur : cela commença par des grésillements dans les écouteurs, puis ces grésillements augmentèrent énormément en intensité jusqu'à en devenir insupportables. Le bruit était tel que les techniciens n'arrivaient plus à identifier les astronautes au son de leurs voix. Ce vacarme s'amplifiait et diminuait sans cesse, au point que les techniciens du centre de contrôle, l'ont comparé à « du gravier que l'on aurait déversé dans un tuyau de poêle ».

 

Dix minutes avant l'heure du lancement fictif, Virgil "Guss" Grissom s'aperçut qu'il ne pouvait plus mettre son micro hors circuit. Cela l'inquiéta énormément, car traduisant l'état déplorable de l'installation électrique à bord du vaisseau spatial Apollo. On envisagea un moment d'arrêter le test du lancement fictif, mais cela aurait risqué d'entraîner une révision complète de la capsule, donc une suspension du programme Apollo pendant plusieurs mois. On y renonça car on n'avait point envie de voir les Soviétiques reprendre la tête de la course à la Lune !... :confused:

 

Une courte suspension du compte à rebours fut néanmoins décidée, afin de vérifier les circuits électriques principaux. Comme on ne détecta aucune cause de dysfonctionnement, il fut décidé simplement de se passer du micro de Grissom. Le compte à rebours reprit à 18h31 (heure de la côte Est des États-Unis, soit 23h31 Temps Universel).

 

Pendant que Grissom, White et Chaffee tentaient de suivre le programme du test malgré les différents problèmes rencontrés, Deke Slayton, le patron des astronautes, surveillait les activités des trois astronautes depuis la salle de contrôle, en compagnie de Stuart Roosa, un astronaute débutant sélectionné dans le groupe 3 (il volera dans la mission Apollo 14 du dimanche 31 janvier au mardi 9 février 1971), qui officiait comme Capcom (Communicant vocal avec la cabine). A 18h31, Deke Slayton lisait le programme des tests, lorsqu'il entendit une voix retentir dans les haut-parleurs de la salle de contrôle : « Fire ! ». C'était la voix de Roger Chaffee. Deke Slayton ne comprit pas immédiatement ce qu'il venait d'entendre, tout comme les dizaines de techniciens autour de lui. Il releva la tête pour jeter un coup d'œil sur les écrans de contrôles. Une caméra était fixée dans le vaisseau. C'est alors qu'il réalisa que l'image montrait des flammes. Un deuxième appel arriva dans la salle de contrôle : « We have a fire in the cockpit ! » et quelques minutes plus tard la dernière transmission d'Apollo 1 fut un cri de douleur. La salle de contrôle contacta de toute urgence le responsable de la Salle Blanche, la salle située au niveau du vaisseau spatial, sur la tour de lancement. Les techniciens ne purent hélas pas ouvrir la trappe durant de trop longues minutes car la chaleur dégagée par l'incendie les empêchaient de s'approcher du module. De plus, la trappe des vaisseaux du Block 1 s'ouvrait vers l'intérieur, et les gaz issus de la combustion des différents éléments à l'intérieur du module de commande faisaient pression sur la trappe, qui devenait ainsi impossible à débloquer. Après que le feu se fut enfin été éteint de lui-même, il fut possible de déverrouiller la trappe et de pénétrer à l'intérieur de la cabine Apollo 1.

 

Slayton envoya deux médecins, Fred Kelly et Alan Harter sur le pas de tir, puis il les rejoint ensuite accompagné de Stuart Roosa. Peu avant, il avait contacté le PC à Houston (Texas), où avait informé l'astronaute Alan Bean de ce très grave incident. Alan Bean (qui volera lors de la mission Apollo 12 du 14 au novembre 1969 ; à ce titre il est le 4ème homme à avoir marché sur la Lune) était l'un des rares astronautes présents à Houston ce vendredi soir. Ses autres collègues étaient occupés dans les usines chargées de la conception des équipements Apollo à divers endroits des États-Unis. Deke Slayton chargea Alan Bean de prendre les mesures nécessaire pour informer les familles.

 

Une fois arrivés sur le pas de tir 34, Decke Slayton et Stuart Roosa ne purent que constater les dégâts. Une odeur flottait dans la Salle Blanche, tout était quasiment fondu. Les corps, totalement méconnaissables, étaient encore à l"intérieur de la capsule. L'autopsie révéla que les trois hommes étaient morts par asphyxie dans les quinze secondes du début de l'incendie. :( :( :(

 

 

Voici le triste état de la cabine Apollo 1 après l'incendie :



 

 

a1-capsule.jpg

 

 

On transféra les corps. Et après une autopsie poussée, Virgil "Guss" Grissom et Roger Chaffee furent enterrés au cimetière national d'Arlington, et Edward White au cimetière militaire de l'académie de West Point.

 

Pour rendre hommage à ces trois premières victimes humaines de l'exploration de l'espace je crois qu'il est de mon devoir de reposter ici la vidéo émouvante que Astromania 74 avait réalisée dansle sujet de Will "APOLLO 1 : Le DRAME" au message #6 : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=40928 :

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=OsnSf_JkVUU&feature=player_embedded#!" via YouTube
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Le Congrès des États-Unis exigea une enquête sur ce drame, avec de nombreuses auditions dans les sphères de la NASA.

 

Le module de commande d'Apollo 1 fut totalement démonté, et chaque pièce fut analysée. De nombreuses modifications furent apportées : d'abord l'installation d'une trappe à ouverture rapide vers l'extérieur : en moins de trois secondes, la cabine pouvait être dépressurisée et la trappe ouverte. Ensuite, l'oxygène pur qui remplissait jusque là les capsules fut remplacé par un mélange 60% azote, 40% oxygène, mélange beaucoup moins inflammable. Enfin, tous les nombreux matériaux très inflammables furent remplacés par de nouvelles matières.

 

Grâce à ces mesures radicales, la tragédie d'Apollo 1 permit d'éviter d'autres accidents de ce type, et contribua indiscutablement au succès des lancements Apollo suivants...

 

Comment avons-nous appris cette tragédie d'Apollo 1 en Europe ?

 

Vous avez vu plus haut que c'est à 18h31 (heure de la côte Est des États-Unis) que c'est produit l'incendie dans le module de commande d'Apollo 1, soit 23h31 en Temps Universel et 00h31 heure légale française (TU+1heure).

 

La dépêche de l'agence de presse américaine Associated Press annonçant le drame d'Apollo 1 a dû être envoyée sur les téléscripteurs du monde entier vers 21 heures, heure de la Floride, soit 3 heures du matin heure française, le samedi 28 janvier 1967. Cette dépêche fut bien sûr immédiatement reprise par les deux autres agences de presse internationales : l'agence Reuters en Grande-Bretagne et l'Agence France Presse (AFP).

 

A cette époque le dernier bulletin d'information d'Europe n°1 avait lieu à 1 heure du matin avant l'arrêt de l'émetteur pour la nuit, il était en principe présenté par le journaliste Guy Pierrot. Celui-ci assurait pendant toute la nuit la "veille" journalistique de la station radiophonique périphérique en surveillant les téléscripteurs des trois agences de presse internationales. Il comprit tout de suite l'importance de cette nouvelle annonçant l'incendie de la cabine Apollo 1 et appela son rédacteur en chef pour le prévenir. Celui-ci lui demanda d'appeler immédiatement Albert Ducrocq chez lui à Versailles. Le chroniqueur scientifique d'Europe n°1 fut réveillé vers 3h30 du matin. Il annonça à Guy Pierrot qu'il allait immédiatement venir en voiture dans les studios de la station pour intervenir dès le premier journal d'Europe n°1 à 6 heures du matin.

 

Ma maman, qui se levait tous les matins, même le samedi, à 5h50 avait l'habitude d'écouter le premier bulletin d'information d'Europe n°1 à 6 heures. Elle fut effrayée d'apprendre cette triste nouvelle et pensa qu'elle allait me causer un immense chagrin... Ma maman m'a réveillé à 6h29 en me disant : « Roger, écoute le prochain bulletin d'informations sur Europe dans une minute. Je te préviens tout de suite, il vont t'apprendre une nouvelle qui va te bouleverser… ».

 

Effectivement, tout un monde s'écroulait !… Tout s'était si bien passé jusqu'à présent sans aucune perte humaine (du moins officiellement du côté soviétique) et puis ce drame auquel nous pensions tous depuis des années sans oser nous l'avouer… :confused:

 

En écoutant ce bulletin de 6h30 j'ai surtout été surpris par le ton très inhabituel d'Albert Ducrocq : lui qui était si expansif d'habitude parlait tout doucement, très lentement, bref il n'avait pas son "ton" habituel... On sentait bien qu'il était très touché par le décès des trois astronautes américains... :( :( :( Tout au long de ce triste samedi j'ai plusieurs fois écouté les bulletins d'information d'Europe n°1, Albert Ducrocq y intervenait à chaque fois. Dans l'après-midi un journaliste d'Europe n°1 a osé lui demander : « Albert Ducrocq, ne croyez-vous pas qu'il serait plus sage pour l'Amérique d'arrêter d'envoyer des hommes dans l'espace ? ». La réponse d'Albert Ducrocq fut immédiate : « Bien sûr que non !... C'est mal connaître les Américains que d'envisager cela !... Ils vont patiemment et méticuleusement analyser les causes de ce dramatique incendie, puis ils vont y remédier. Ça prendra sans doute du temps, beaucoup de temps, mais vous verrez que même si le premier homme à marcher sur la Lune est un Soviétique, un jour les États-Unis arriveront à envoyer un homme sur la Lune et à le ramener vivant selon le vœu du Président Kennedy. »

 

Ces paroles d'Albert Ducrocq m'ont un peu réconforté en ce bien sinistre samedi 28 janvier 1967.

 

Pour ceux qui ne sauraient pas qui était Albert Ducrocq, voir ce qu'en dit Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Ducrocq. De plus, voici, grâce à l'INA (Institut National de l'Audiovisuel), ce qu'Albert Ducrocq déclarait sur l'unique chaîne de la télévision française le mercredi 10 octobre 1962 à propos des "Futurs vols spatiaux" : http://www.ina.fr/sciences-et-techniques/espace/video/CAF97505733/albert-ducrocq-les-futurs-vols-spatiaux.fr.html. Vous y découvrirez que pour Albert Ducrocq, en octobre 1962, la date pour l'homme sur la Lune c'était en 1967. ;)

 

Mais, revenons à la fin de janvier 1967 : l'Amérique était désormais hors jeu pour pas mal de temps, elle semblait avoir alors perdu la course à la Lune. Comment les Soviétiques allaient-ils en profiter pour reprendre l'avantage ?

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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1967 (2ème partie) : décidément il était dit que ce serait la pire année de l'aventure astronautique...

 

 

 

Comment a-t-on réagit en URSS à l'annonce de drame d'Apollo 1 ? Du côté du monde astronautique soviétique ce fut surtout une grande tristesse et une grande compassion envers le monde astronautique américain car les techniciens et les cosmonautes soviétiques savaient très bien que cette catastrophe aurait pu se produire lors d'un de leurs essais avant un vol spatial, ou encore pire lors d'un vol...

 

En revanche, du côté des commissaires politiques du Politburo l'incendie de la cabine Apollo 1 fut une excellente nouvelle : c'était l'occasion ou jamais de mettre les bouchées doubles pour envoyer une nouvelle mission russe dans l'espace et ainsi devancer définitivement les Américains pour la course à la Lune. Aussi, harcelèrent-ils les techniciens de Baïkonour pour lancer le plus tôt possible le nouveau vaisseau Soyouz. Cette précipitation sera hélas fatale à ce nouveau vaisseau spatial Soyouz...

 

 

* Dimanche 23 avril 1967 : Lancement à 00h35 (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée A2 Vostok (avec un nouveau 3ème étage) de la nouvelle capsule spatiale Soyouz 1 ("Soyouz" signifiant "Union" en russe) emportant le cosmonaute Vladimir Komarov dont c'était le deuxième vol spatial (après le vol Voskhod 1 le lundi 12 octobre 1964). C'était la première fois que l'URSS envoyait un cosmonaute dans l'espace après avoir déjà effectué une première mission. Le vaisseau spatial Soyouz 1 avait été baptisé "Roubine". Pour l'anecdote, la doublure de Vladimir Komarov était un certain... Youri Gagarine !...

 

 

Voici Vladimir Komarov :



 

 

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Les caractéristiques techniques de l'orbite du vaisseau spatial Soyouz 1 étaient les suivantes :

 

* période de révolution initiale : 109,0 minutes (1h 19,0 m) ;

* périgée initial : 197 km ;

* apogée initial : 223 km ;

* inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 51,8° ;

* masse : 6 450 kg.

 

Comme c'était le premier vol soviétique après la catastrophe d'Apollo 1 les services d'écoutes occidentaux (spécialement les services secrets américains) étaient en permanence à l'écoute des fréquences utilisées par les russes lors de leurs envois spatiaux pour tenter d'en savoir plus sur ce premier vol soviétique depuis Voskhod 2 les 18 et 19 mars 1965. Tout le monde occidental savait que les Soviétiques préparaient une grande année spatiale 1967 pour deux raisons :

  • c'était d'abord le cinquantenaire de la Révolution russe de 1917 ;
  • c'était ensuite le dixième anniversaire de l'envoi de Spoutnik 1 le 4 octobre 1957.

Durant l'année 1966, s'il n'y avait eu aucun vol humain dans l'espace côté russe, l'URSS avait tout de même envoyé pas moins de 34 satellites baptisés simplement "Cosmos", dont certains préparaient incognito les futures missions humaines. Vous trouverez leur liste exhaustive dans l'article de Jean Meeus "Astronautique 1966" paru dans la revue astronomique belge francophone "Ciel & Terre" de 1967 aux pages 191 à 244 (http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1967C%26T....83..191M&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf). Il s'agissait des satellites Cosmos 104 lancé le 7 janvier 1966 à Cosmos 137 lancé le 21 décembre 1966.

 

Entre le 1er janvier et la date du lancement de Soyouz 1 (23 avril 1967) l'URSS a lancé encore pas moins de 18 satellites baptisés sobrement "Cosmos". Il s'agissait des satellites Cosmos 138 lancé le 19 janvier 1967 à Cosmos 155 lancé le 12 avril 1967. Vous retrouverez leur liste exhaustive dans l'article de Jean Meeus "Astronautique 1967" dans la revue astronomique belge francophone "Ciel & Terre" de 1968 aux pages 73 à 116 (http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1968C%26T....84...73M&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf).

 

Le but poursuivi par l'Union Soviétique était de frapper les esprits occidentaux par un double vol prestigieux : un second vaisseau spatial Soyouz devait être mis en orbite le même jour que Soyouz 1, avec trois cosmonautes à bord : Valeri Bykovski (qui avait déjà volé avec la mission Vostok 5 le vendredi 14 juin 1963), Yevgeny Khrunov (qui n'avait encore jamais été dans l'espace) et Alexseï Yelïseyev (qui lui non plus n'avait jamais encore volé dans l'espace). Deux d'entre eux devaient effectuer une sortie extérieure jusqu'à Soyouz 1 d'où ils redescendraient sur Terre avec Vladimir Komarov.

 

Peu après le lancement de Soyouz 1, les problèmes commencèrent lorsqu'un de ses panneaux solaires refusa de se déplier, provoquant un manque de puissance pour le moteur du vaisseau spatial. En plus, des problèmes avec les détecteurs d'orientation ont beaucoup compliqué la manœuvrabilité du vaisseau de Vladimir Komarov. Les responsables russes envisagèrent de demander à l'équipage du second Soyouz (dont les trois cosmonautes étaient entraînés pour effectuer des travaux de réparation lors de sorties dans l'espace) de s'approcher de Soyouz 1 afin de tenter de réparer le panneau solaire défaillant de Soyouz 1. Hélas, une pluie importante sur le cosmodrome de Baïkonour rendit le second lancement d'un Soyouz impossible... Ces trombes d'eau ont certainement sauvé la vie des trois cosmonautes comme nous le verrons plus loin...

 

L'orbite de Soyouz 1 était de plus en plus instable. Les responsables soviétiques décidèrent donc qu'il devait interrompre son vol lors de la 19ème orbite terrestre.

 

L'agence soviétique Tass, d'habitude prolixe en dépêches lors des vols habités précédents (dix dépêches par jour généralement) n'en a cette fois-ci envoyées que deux : une première à 6 heures du matin (heure de Moscou, soit 3 heures du matin Temps Universel) et une deuxième à 10 heures du matin (heure de Moscou) avec un très court texte identique : « Tout va bien à bord de Soyouz 1. »

 

Dans l'après midi du dimanche 23 avril 1967, les liaisons radio sont interrompues entre le vaisseau Soyouz 1 et les stations soviétiques au sol entre 14 heures et 20 heures. A 22h30, les liaisons radio sont rétablies avec Soyouz 1. L'agence Tass ne diffuse plus depuis longtemps aucune dépêche concernant Soyouz 1. Radio Moscou qui habituellement cesse ses émissions après le dernier journal de minuit, continue d'émettre, ce qui est très mauvais signe... Enfin, à 4h15 du matin le lundi 24 avril 1967 (heure de Moscou, soit 01h15 Temps Universel), Radio Moscou annonce qu'à 02h50 du matin "tout allait bien à bord de Soyouz 1"...

 

C'est à 06h22 (heure de Moscou, soit 03h22 Temps Universel,) que Vladimir Komarov s'est tué dans sa cabine Soyouz qui s'est violemment écrasée au sol... Ce n'est qu'au journal de 11 heures du matin (8h00 Temps Universel) que Radio Moscou annoncera la fin tragique de Vladimir Komarov.

 

Ce n'est qu'en fin d'après-midi, vers 17h30, que j'apprendrais la fin tragique de Vladimir Komarov en voyant affiché au kiosque à journaux de la station de métro Richelieu-Drouot (Paris 9ème) la "une" de France soir "Komarov se tue en rentrant sur terre".

 

Trois mois après la tragédie d'Apollo 1 un nouveau drame endeuillait tous ceux qui s'intéressaient à l'exploration de l'espace. :( :( :(

 

Que s'était-il passé lors du retour de Soyouz 1 ? Ce n'est que bien des années plus tard qu'on a su que Vladimir Komarov a connu bien des problèmes lors de son vol pour stabiliser son vaisseau. Il aurait à la fin de la 16ème orbite terrestre tenté une manœuvre qui aurait échoué. Le cosmonaute a alors tenté d'atterrir à la 19ème révolution, mais le Soyouz s'est mis à tourner sur lui même, ce qui aurait provoqué à une altitude de 7 000 mètres la mise en torche de ses parachutes de secours, le parachute principal étant resté coincé dans son container déformé par la chaleur lors de la rentrée... Le vaisseau Soyouz 1 s'est écrasé très violemment le lundi 24 avril 1967 à 03h22 (Temps Universel) dans la steppe d'Orenbourg, à 1 190 km de Moscou, à la vitesse de 40 mètres par seconde. Le choc a fait brûler les fusées à poudre de décélération et la cabine a pris immédiatement feu. Vladimir Komarov est mort sur le coup. Il avait 40 ans (il était né le mercredi 16 mars 1927 à Moscou).

 

 

Voici les restes calcinés de la capsule Soyouz 1 :



 

 

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Vladimir Komarov a été incinéré le jour même et ses cendres transportées à Moscou où des funérailles nationales furent organisées en sa mémoire.

 

 

Voici la veuve de Vladimir Komarov devant son tombeau devant le mur du Kremlin :



 

 

komarov-12.jpg

 

 

Le drame est très durement ressenti en URSS. Les spécialistes estiment toutefois qu'il ne remet pas en cause l'avenir du nouveau Soyouz. Le rapport d'enquête sur l'accident montre que le parachute principal n'a pas pu sorti de son container à cause de sa forme elliptique et de son petit volume gênant son déploiement. De plus, la différence de pression entre la cabine et le container a fait que le parachute principal s'est trouvé trop compressé et qu'il aurait fallu plus de force pour qu'il puisse sortir du container et se déployer.

 

Donc y a eu deux causes dans cet accident : d'abord l'extracteur du parachute principal qui n'est pas sorti à cause de sa forme et de la différence de pression entre la cabine et le conteneur et ensuite le parachute de secours qui ne s'est pas déployé gêné par son extracteur. Des essais ultérieurs en soufflerie ont confirmé cette analyse.

 

La commission d'enquête soviétique a demandé à ce que les containers à parachutes soient modifiés, exigeant qu'ils soient désormais de forme cylindrique et plus volumineux avec la paroi intérieure polie pour faciliter leur extraction. Le container de secours devant désormais contenir non plus un mais deux petits parachutes au cas où l'un d'entre eux se mettrait en torche.

 

Malgré les nombreuses simulations après l'accident, la question de savoir comment le container a pu se déformer de la sorte n'a pas pu être résolue. Une piste semble toutefois indiquer que le fait de recouvrir l'extérieur de la cabine de matériaux ablatifs après avoir mis les parachutes dans leurs containers aurait pu laisser filtrer des coulures de ces matériaux dans les containers, ce qui aurait pu gêner l'extraction des parachutes.

 

Le fait qu'un tel problème ne se soit pas produit sur les Soyouz inhabités (camouflés par l'appellation banalisée "Cosmos") qui ont précédé Soyouz 1 parce que les parachutes y avaient été installés après cette opération, semble conforter cette hypothèse.

 

Paradoxalement les trombes d'eau qui sont tombées sur Baïkonour, empêchant le décollage du second Soyouz, ont été très bénéfiques pour les trois passagers de ce deuxième vaisseau (Valeri Bykovski, Yevgeny Khrunov et Alexseï Yelïseyev), les sauvant sans doute d'une fin comparable à celle de Vladimir Komarov... :confused:

 

En mai 1966, la commission d'enquête soviétique décide de modifier le système de parachutes et propose de refaire l'expérience d'un rendez-vous spatial avec un nouvel équipage. Auparavant de nouveaux tests sont réalisés dans le cadre des satellites du programme Cosmos et le samedi 16 septembre 1967, le satellite Cosmos 177 donnera entière satisfaction, côté parachutes. Le 30 octobre 1967 un premier rendez-vous automatique est réalisé entre les satellites Cosmos 186 (lancé le 27 octobre 1967) et Cosmos 188 (lancé le 30octobre 1967). Les deux satellites volent côte à côte pendant 3h30, reliés mécaniquement entre eux. Chacun libère une capsule (de type Soyouz) qui atterrissent sans problème respectivement les 31 octobre et 2 novembre 1967. Nul doute qu'en 1968 l'URSS devrait pouvoir reprendre ses vols habités en toute sécutité.

 

Et les Américains ?

 

Eh bien, tout doucement ils se sont remis peu à peu du drame de l'incendie d'Apollo 1. Le jeudi 9 novembre 1967 ils ont lancé depuis Cap Kennedy pour la première fois la fusée géante "Saturn V" haute de 111 mètres : ce fut un succès total !... :be: :be: :be:

 

 

Voici le premier lancement de la fusée géante Saturn V (mission inhabitée Apollo 4) le jeudi 9 novembre 1967 à 12h00 (Temps Universel, soit 07h00 heure de la côte Est des États-Unis) :

 

 

467px-Launch_Apollo4.jpg

 

 

Et voici comment les téléspectateurs américains ont assisté en direct à ce premier lancement de la fusée géante Saturn V devant leurs écrans de télévision, commenté par le célèbre présentateur du journal télévisé de CBS Walter Cronkite :

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=1uoVfZpx5dY" via YouTube
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Suite à ce succès les Américains ont été rassurés : dès 1968 ils pourront reprendre les vols habités d'abord en orbite terrestre, puis vers la Lune ! :)

 

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
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Extraordinaires StarMarshall (Jean) documents que tu nous présentes :wub:, tu as très bien fait ! Merci de nous les avoir présentés.

 

Comme je sais que Will affectionne spécialement l'astronaute James Lovell il sera sans doute très content de voir la lettre qu'il t'a signée, avec Edwin Aldrin (du temps où celui-ci ne se faisait pas encore appeler "Buzz" ), en décembre 1966 suite à la mission Gemini 12.

 

Comment l'as-tu deviné ? :p

 

Encore bravo Roger pour cet extraordinaire récit de cette histoire de l'astronautique. A lire et à conserver !

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Un petit mot pour te dire que je suis toujours ce fil avec attention, Roger, et que je te félicite pour ton approche de la question. Pour un jeune comme moi (né en 1980) qui ne peux qu'imaginer ce qui se passait à cette époque, le récit détaillé de ces événements, enjolivé de précisions sur le ressenti de la population à l'époque par ton témoignage direct, me donne un peu l'impression de me rattraper...

 

Merci encore !

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Un petit mot pour te dire que je suis toujours ce fil avec attention, Roger, et que je te félicite pour ton approche de la question. Pour un jeune comme moi (né en 1980) qui ne peux qu'imaginer ce qui se passait à cette époque, le récit détaillé de ces événements, enjolivé de précisions sur le ressenti de la population à l'époque par ton témoignage direct, me donne un peu l'impression de me rattraper...

 

Merci encore !

 

helas , le dessous des cartes fut moins riant : echo 1: fabuleux un ballon en mylar ultrafin premeirs renvois experimentaux de photos et films tv...on a revé fort ensuite telstar1: revelé par télérevue.1ier satellite renvoyeur regulier de tv..bien.....déja le debut du modernisme..echo 3(et4) en 63 et plus je crois destiné a géolocaliser moscou pour le bombarder avec precision avec des missiles thermonucleaires depuis les states...sympa l'espace?!:p;)

63:la mort de kennedy d'une balle frontale apres une balle dans la gorge...:wub:

il ne s'en est pas remis nous non plus...

 

malgré la guerre froide,les années 60_70 furent des années dorées: des fusées et de l'emploi+++ QUELLE EPOQUE!!!

QUELLES ANNEES MERVEILLEUSES:D:D:D

 

rien ne demeura plus beau dans mes yeux d'ado que les vues relief de maquettes du lem encore non realisé en papier doré,mini vues diapos sur carton" camenbert" dans ces visionneuses en plastic

 

 

JC

Modifié par albatros
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Un petit mot pour te dire que je suis toujours ce fil avec attention, Roger, et que je te félicite pour ton approche de la question. Pour un jeune comme moi (né en 1980) qui ne peux qu'imaginer ce qui se passait à cette époque, le récit détaillé de ces événements, enjolivé de précisions sur le ressenti de la population à l'époque par ton témoignage direct, me donne un peu l'impression de me rattraper...

 

Merci encore !

Bonjour Vakoran et joyeux Noël !... :be: :be: :be:

 

Merci pour tes propos très sympathiques qui me confortent dans l'idée que ce "topic" pouvait apporter un éclairage différent de celui qu'on trouve habituellement sur l'histoire de l'astronautique, surtout pour tous ceux qui sont nés, comme toi, après la fin de 1972. :)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Mille mercis Roger.

C'est bien sûr imprimé.

Mais c'est qu'il va falloir que j'envisage la constitution d'un classeur dédié à la Rogépediae...

Bonjour Mon Cher Saturnin, :)

 

Crois-tu qu'un seul classeur sera suffisant ? :D :D :D

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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1967 (3ème partie) : les autres lancements, non habités, se poursuivent.

 

 

Lundi 5 février 1967 : Lancement de la sonde lunaire américaine Lunar Orbiter 3 par une fusée Atlas-Agena depuis Cap Kennedy à 01h17 (Temps Universel). Après un voyage de 92 heures cette sonde a été satellisée autour de la Lune le mercredi 8 février 1967 à 21h45 (Temps Universel). Du 15 au 22 février 1967 Lunar Orbiter 3 a pris 211 photographies du sol lunaire à grand angle et 211 photographies à haute résolution. A noter que le mercredi 22 février 1967 cette sonde réalisa une grande première : elle photographia la sonde américaine Surveyor 1 qui s'était posée en douceur sur le sol de la Lune le jeudi 2 juin 1966. C'était la toute première fois qu'on arrivait à photographier un objet fabriqué par l'homme sur un autre astre que la Terre !... ;) Les Américains ont rallumé les moteurs de la sonde Lunar Orbiter 3 pour qu'elle s'écrase sur le sol de la Lune le lundi 9 octobre 1967.

 

 

Lundi 17 avril 1967 : Lancement de la sonde lunaire américaine Surveyor 3 par une fusée Atlas-Centaure depuis Cap Kennedy à 07h05 (Temps Universel). Après un voyage de 65 heures Surveyor 3 se posa en douceur sur la Lune le 20 avril 1967 à 00h04 (Temps Universel) au Sud-Est du cirque Lansberg. Surveyor 3 fut la 4ème sonde de l'histoire à atterrir en douceur en douceur sur la Lune (après Luna 9, Surveyor 1, et Luna 13). Surveyor 3 a transmis 6 315 clichés photographiques vers la Terre.

 

Le lundi 24 avril 1967 il devait se produire sur Terre une éclipse totale de Lune. C'était l'éclipse totale de Lune n° 4910 à la page 374 du "Canon der Finsternisse" de Theodore von Oppolzer publié en 1887; voir : http://www.archive.org/stream/canonderfinstern00oppo#page/374/mode/1up])

La grandeur dans l'ombre de la Terre de cette éclipse totale de Lune était de 16,0 doigts (un "doigt" valant un douzième de diamètre de la Lune), donc de 16,0 /12 = 1,333 ; le diamètre de la Lune valant 1,000 - le site Internet de Xavier Jubier "cinq millénaires d'éclipses lunaires" [http://xjubier.free.fr/site_pages/lunar_eclipses/5MCLE/xLE_Five_Millennium_Canon.html] donne une grandeur de 1,336). Une éclipse totale de Lune vue de la Terre correspond sur la Lune à une éclipse totale de Soleil !!!... Et quelle fabuleuse éclipse, vu que le diamètre de la Terre regardé depuis la Lune est quatre fois plus grand que celui de la Lune observée depuis la Terre, avec en plus l'atmosphère terrestre qui est éblouissante à cause des rayons du Soleil qui sont réfléchis par elle. Aussi, pour pouvoir admirer ce phénophène jusqu'ici inédit, les techniciens de la NASA ont orienté les deux caméras de la sonde Surveyor 3 pour photographier la Terre à ce moment précis et l'on vit pour la première fois une photographie d'une éclipse de Soleil (la Terre cachant le Soleil) depuis la Lune !... :be: :be: :be:

 

 

Voici cette photographie historique de la première éclipse de Soleil vue depuis la Lune le lundi 24 avril 1967 grâce à la sonde Surveyor 3 :

 

 

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Surveyor 3 était munis d'un bras articulé qui a permis pour la première fois de forer le sol lunaire jusqu'à une profondeur de 45 cm. Cette opération fut répétée quatre fois dans le sol autour de la sonde lunaire pour en éprouver la dureté. Le verdict fut : le sol lunaire est suffisamment ferme pour supporter l'alunissage d'un vaisseau spatial avec des humains !...

 

 

Jeudi 4 mai 1967 : Lancement de la sonde lunaire américaine Lunar Orbiter 4 par une fusée Atlas-Agena depuis Cap Kennedy à 22h25 (Temps Universel). Après un voyage de près de quatre jours cette sonde a été satellisée autour de la Lune le lundi 8 mai 1967 à 15h08 (Temps Universel). Du 11 mai au 1er juin 1967 Lunar Orbiter 4 a pris 163 photographies du sol lunaire à grand angle et 163 photographies à haute résolution. Lunar Orbiter 4 s'est s'écrasée d'elle-même sur le sol de la Lune le vendredi 6 octobre 1967.

 

 

Lundi 12 juin 1967 : Lancement à 02h 40m (Temps Universel) à Baïkonour (Kazakhstan) par une fusée Molniya de la sonde spatiale interplanétaire Venera 4, d'un poids de 1 106 kg, à destination de la planète Vénus.

 

Cette sonde survolera Vénus le 18 octobre 1967 à 04h34 (Temps Universel). Elle se trouvait alors à 78,1 millions de kilomètres de la Terre (les signaux radio mettaient quatre minutes pour parvenir à notre planète). Venera 4 a pénétré à cet instant verticalement dans l'atmosphère de Vénus. Elle a alors éjecté une cabine-laboratoire sphérique de un mètre de diamètre et d'un poids de 383 kg. Lorsque la "boule", freinée par l'atmosphère vénusienne n'est plus descendue qu'à 0,3 kilomètres par seconde un parachute (capable de supporter une température de 450°C) s'est alors ouvert automatiquement et la sphère, qui était alors à 26 kilomètres de la surface vénusienne, s'est mise à descendre très lentement vers le sol de "l'étoile du berger" (lors de l'ouverture du parachute la vitesse de descente était encore de 10 mètres par seconde et à la fin la vitesse de descente n'était plus que de 3 mètres par seconde). Pendant toute la descente l'émetteur radio a transmis pendant 94 minutes de précieuses informations sur l'atmosphère vénusienne.

 

Ainsi, la pression augmenta durant ces 94 minutes de 1 à 15 atmosphères terrestres et la température s'est élevée de 40 à 280°C. Cela confirmait la température élevée transmises par la sonde Mariner 2 le 14 décembre 1962.

 

Cette sphère de Venera 4 était le premier engin terrestre à avoir pu atteindre le sol même de Vénus. L'atmosphère de Vénus est composée entre 90 et 95% de gaz carbonique, le reste étant composé de gaz rares(dont 0,8 % d'oxygène et 1,6% de vapeur d'eau). La pression à la surface a été estimée entre 15 et 22 atmosphères terrestres.

 

Les techniciens soviétiques résumèrent les renseignements recueillis par cette phrase : « Vénus est un désert chaud et rocailleux, coloré par de l'oxyde de fer, le ciel y est toujours couvert, mais il n'y pleut pas. Vénus n'a ni champ magnétique ni ceintures de radiation. »

 

Après le 18 octobre 1967 Venera 4 a suivi une orbite héliocentrique. Elle est donc devenue une nouvelle planète artificielle gravitant autour du Soleil.

 

 

Voici Venera 4 :



 

 

Venera_4.jpg

 

 

Mercredi 14 juin 1967 : Lancement à 06h 01m (Temps Universel) à Cap Kennedy (Floride) par une fusée Atlas-Agena de la sonde spatiale interplanétaire Mariner 5, d'un poids de 245 kg, à destination elle aussi de la planète Vénus. C'était le deuxième tir américain vers l'étoile du berger depuis la sonde Mariner 2 lancée le lundi 27 août 1962.

 

 

Voici la sonde vénusienne Mariner 5 :



 

 

Mariner_05.PNG

 

 

Au terme d'un voyage de 127 jours et demi la sonde Mariner 5 est passée au plus près de Vénus le jeudi 19 octobre 1967 à 17h 34m (Temps Universel). A cette minute précise la distance entre Vénus et la Terre était de 79,8 millions de kilomètres. La plus courte distance entre la sonde Mariner 5 et le centre de la planète Vénus était alors de 10 151 kilomètres. Si on considère que Vénus a un diamètre de 12 300 km (donc un rayon de 6 150 km), on trouve que Mariner 5 est passée à 4 001 km du sol vénusien (le vendredi 14 décembre 1962 la sonde vénusienne américaine était passée à 34 840 km du sol de l'étoile du berger).

 

Mariner 5 ne comportait pas de caméra, cela aurait été totalement inutile vu que le sol de Vénus est recouvert par des kilomètres de nuages opaques.

 

Après son survol de Vénus, Mariner 5 est devenue une nouvelle planète artificielle du Soleil qui s'en approche au périhélie à 86 756 000 kilomètres.

 

 

Vendredi 14 juillet 1967 : Lancement de la sonde lunaire américaine Surveyor 4 par une fusée Atlas-Centaure depuis Cap Kennedy à 11h53 (Temps Universel). Hélas, après un voyage Terre-Lune parfait, cette sonde lunaire a brusquement cessé d'envoyer ses signaux vers la Terre le 17 juillet 1967 à 02h 03m (Temps Universel) alors qu'elle était à 10 kilomètres seulement de la surface lunaire. Les techniciens de la NASA en ont conclu que cette sonde s'est probablement écrasée violemment sur le sol lunaire, suite à l'explosion en vol de sa rétro-fusée... :( :( :(

 

 

Mardi 1er août 1967 : Lancement de la sonde lunaire américaine Lunar Orbiter 5 par une fusée Atlas-Agena depuis Cap Kennedy à 22h33 (Temps Universel). Après un voyage de 89 heures cette sonde a été satellisée autour de la Lune le samedi 5 août 1967.

 

Du 6 au 19 août 1967 Lunar Orbiter 5 pris 212 photographies du sol lunaire à grand angle et 212 photographies à haute résolution. Le moteur de la sonde lunaire Lunar Orbiter 5 a été remis en route pendant 19 secondes afin qu'elle s'écrase sur le sol de la Lune le mercredi 31 janvier 1968.

 

 

Vendredi 8 septembre 1967 : Lancement de la sonde lunaire américaine Surveyor 5 par une fusée Atlas-Centaure depuis Cap Kennedy à 07h59 (Temps Universel). Après un voyage de 65 heures Surveyor 6 se posa en douceur sur la Lune le lundi 11 septembre 1967 à 00h47 (Temps Universel) dans Mare Tranquillitatis (la Mer de la Tranquillité). Surveyor 6 fut la 5ème sonde de l'histoire à atterrir en douceur sur la Lune (après Luna 9, Surveyor 1, Luna 13, et Surveyor 4). Surveyor 5 a transmis 18 000 clichés photographiques vers la Terre. Son signal sera perdu le 16 décembre 1967 (donc deux jours après celui de Surveyor 6).

 

 

Mardi 7 novembre 1967 : Lancement de la sonde lunaire américaine Surveyor 6 par une fusée Atlas-Centaure depuis Cap Kennedy à 07h39 (Temps Universel). Après un voyage de 65 heures Surveyor 6 se posa en douceur sur la Lune le vendredi 10 novembre 1967 à 00h01 (Temps Universel) dans Sinus Medii (la Baie du Centre). Surveyor 6 fut la 6ème sonde de l'histoire à atterrir en douceur en douceur sur la Lune (après Luna 9, Surveyor 1, Luna 13, Surveyor 4 et Surveyor 5). Surveyor 6 a transmis 29 500 clichés photographiques vers la Terre. Son signal sera perdu le 14 décembre 1967.

 

1967 s'achevait sur un bilan assez contrasté : succès pour les engins spatiaux non habités, terribles échecs pour les missions habitées... L'année 1968 permettra-telle aux Américains et aux Soviétiques de reprendre la Course à la Lune après l'immense retard pris suite aux tragédies d'Apollo 1 et de Soyouz 1 ? :?:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Bonjour Roger,

 

Toujours aussi passionnant. Tu annonces 1968 dans ta conclusion et j'en re-salive d'avance.

 

Je m'arrête sur un détail.

 

Je savoure toujours ton usage de termes inhabituels, délicieusement surannés et toujours judicieux. Tu évoques ici l'unité de grandeur d'une éclipse "doigt" (comme lors de ton sujet tout aussi excellent sur les éclipses "extrêmes" : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=59743).

 

J'ai lu assez récemment que l'on peut diviser un doigt en soixante minutes, évitant ainsi l'usage de nombres décimaux pour quantifier la grandeur (tout en conservant l'intérêt d'éviter la fraction, même si celle-ci s'est imposée dans notre langage).

 

Sans doute pas un scoop pour toi ainsi que pour de nombreux webastrams, mais je trouvais opportun d'apporter la précision ('pis c'est aussi histoire d'apporter mon grain de sel, nah).

 

Très bonne journée à toutes et tous.

 

Saturnin.

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Bonjour Mon Cher Saturnin, :)

 

Merci pour tes propos très sympathiques.

Toujours aussi passionnant. Tu annonces 1968 dans ta conclusion et j'en re-salive d'avance.

Tu as raison d'en re-saliver d'avance car l'année 1968, d'un point de vue astronautique, a été l'année la plus extraordinaire de toute l'aventure spatiale :be: :be: :be: :

  • d'une part durant toute l'année 1968 les Soviétiques ont mis les bouchées doubles pour rattraper leur retard dans la course à la Lune (retard accumulé depuis 1966) et y sont largement parvenus jusqu'à la mi-décembre 1968 ;
     
     
  • d'autre part les Américains, à cause du drame de la capsule Apollo 1 le 27 janvier 1967, ont multiplié les contrôles pour obtenir une nouvelle cabine Apollo quasi-parfaite pour éviter tout ennui électrique ou mécanique. Ils y sont parvenus mais au prix d'un immense retard qui a fait que le vœu du Président Kennedy (envoyer un homme sur la Lune et le ramener vivant avant la fin de la décennie) risquait fort de ne pas pouvoir être atteint...

Un certain Thomas Paine, nouveau patron de la NASA depuis le 8 octobre 1968, décida le 11 novembre 1968 de porter un violent uppercut dans le ventre des Soviétiques en annonçant que le prochain vol Apollo habité, qui devait n'être qu'un simple vol avec des révolutions autour de la Terre, avec toutefois un apogée à très grande distance pour tester une première fois l'ensemble Saturn V et la cabine Apollo (car jusqu'à présent les vols habités Apollo n'étaient partis qu'avec la fusée Saturn 1B ), sera radicalement modifié et ira directement... survoler la Lune !!!... C'était le pari le plus fou de toute l'histoire de la NASA : s'il échouait l'Amérique perdait définitivement la course à la Lune :( :( :( , mais s'il réussissait l'URSS était définitivement hors course pour être la première à voir un de ses cosmonautes poser le pied sur la surface lunaire. :be: :be: :be:

 

Aussi, le samedi 21 décembre 1968 à 12h 51m (Temps Universel, soit 13h 51m heure légale française) nous étions très inquiets devant nos téléviseurs lorsque nous avons vu la gigantesque fusée Saturn V s'envoler de Cap Kennedy emportant pour la première fois un vaisseau spatial habité par trois astronautes !... Cette fusée gigantesque Saturn V n'allait-elle pas exploser immédiatement sur le pas de tir ou alors dans les minutes suivant le décollage ? Cette cabine Apollo allait-elle bien réussir à survoler la Lune pour la première fois ? Et enfin, ces trois astronautes allaient-ils bien revenir vivants sur Terre ?

Je m'arrête sur un détail.

 

Je savoure toujours ton usage de termes inhabituels, délicieusement surannés et toujours judicieux. Tu évoques ici l'unité de grandeur d'une éclipse "doigt" (comme lors de ton sujet tout aussi excellent sur les éclipses "extrêmes" : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=59743).

 

J'ai lu assez récemment que l'on peut diviser un doigt en soixante minutes, évitant ainsi l'usage de nombres décimaux pour quantifier la grandeur (tout en conservant l'intérêt d'éviter la fraction, même si celle-ci s'est imposée dans notre langage).

 

Sans doute pas un scoop pour toi ainsi que pour de nombreux webastrams, mais je trouvais opportun d'apporter la précision ('pis c'est aussi histoire d'apporter mon grain de sel, nah).

Mais, Saturnin tu as tout à fait raison d'apporter ton grain de sel !... :be: :be: :be: J'en rajoute un deuxième ;) : si autrefois un doigt pouvait (tout comme le degré d'angle et l'heure de temps) être divisé en soixante minutes (symbole : ), chaque minute pouvait être divisée en soixante secondes (symbole : ’’) et - cela est quasiment oublié aujourd'hui - chaque seconde pouvait être divisée en soixante tierces (symbole : ’’’).

 

Très bonne journée à toutes et à tous. :)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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