Vos moments préférés de quelques-uns des 104 tours de France cyclistes.

Bonjour à toutes et bonjour à tous ,

Nous sommes aujourd’hui le samedi 1er juillet 2017 (jour julien n° 2 457 936 à 12 heures 00 minute 00 secondes, Temps Universel Coordonné) et cet après-midi commencera la 104ème édition du Tour de France cycliste à Düsseldorf, en Allemagne, par une étape contre-le-montre de 14 kilomètres. Ce 104ème du Tour de France cycliste conduira les 198 coureurs présents au départ aujourd’hui (9 coureurs pour chacune des 22 équipes engagées) sur les 3 540 kilomètres du parcours sur quatre pays (Allemagne, Belgique, Luxembourg et France), dont 34 départements français. Le mythique “sommet du Tour” sera situé cet année 2017 au majestueux Col du Galibier (2 642 mètres) reliant le département de la Savoie à celui des Hautes-Alpes, le mercredi 19 juillet 2017, lors de la 17ème étape reliant La Mure (Isère) à Serres-Chevalier (Hautes-Alpes). Ce 104ème Tour de France cycliste prendra fin le dimanche 23 juillet 2017, avec la 21ème et dernière étape, reliant Montgeron (Essonne) aux Champs-Élysées (Paris 8ème arrondissement). Le départ fictif de cette dernière étape du Tour 2017 sera donné à 14h40 à l’emplacement exact de la brasserie “Le Réveil Matin” où fut donné le mercredi 1er juillet 1903 le départ fictif du premier Tour de France cycliste.

 



 

Si vous voulez suivre, en léger différé de 114 ans :D , toutes les six étapes du premier Tour de France cycliste, je vous conseille de consulter la numérisation du quotidien cycliste “l’Auto” (imprimé sur un papier de couleur jaunâtre, d’où le choix de la couleur du maillot distinctif du premier coureur au classement général ) qu’a effectué le site Internet “Gallica” de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) des 42 années (manquent hélas les années 1924, 1925 et 1926 :( ) entre 1900 et 1944 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375/date ; l’année 1903 est numérisée ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375/date1903 et le mercredi 1er juillet 1903 est numérisé ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k46241894.item.

Voilà, le décor est planté.

J’aimerais que les webastrams qui se sont intéressés une année ou une autre à un Tour de France cycliste nous indiquent une anecdote (voire plusieurs anecdotes) qui les a particulièrement marquée lors d’un (ou de plusieurs) Tours de France.

Roger le Cantalien.

Quand j'étais gosse, les héros, c'était "Pinpin" et "Poupou", pour Roger Pingeon et Raymond Poulidor.

Puis Pingeon s'est fait contrôler positif, malgré sa consommation très anecdotique d'amphétamines (le

Maxiton, en vente libre à l'époque). Poulidor prenait un peu de caféine, mais n'a jamais été révélé positif,

malgré sa longue carrière.

Tout ça a fait grand bruit à l'époque, et fait beaucoup de mal à ce grand sport et à ces grands

champions.

Je me rappelle pourtant de ces magnifiques paysages (en noir et blanc, mais en 825 lignes, la HD de

l'époque), des échappées spectaculaires et du suspense des arrivées.

Un ami , féru de vélo, m'a raconté que même les amateurs du Dimanche "tapaient dans la boite à

bonbons", selon l'expression consacrée. Je n'ai plus jamais regardé de course cycliste et donc, jamais vu

en couleurs.

Je commence ce sujet par une anecdote qui m’avait beaucoup marqué dans mon adolescence (j’avais alors 14 ans et demi) lors de la très inquiétante 14ème étape du Tour de France 1964 (la 51ème édition depuis sa création en 1903) le lundi 6 juillet 1964 qui reliait Andorre à Toulouse.

Je signale d’abord qu’au départ du Tour de France 1964 à Rennes, le lundi 22 juin 1964, Jacques Anquetil avait déjà gagné quatre tours de France : 1957 (il n'avait alors que 23 ans), 1961, 1962 et 1963, et pour la plupart des spécialistes sportifs il devait en gagner un cinquième cette année-là…

Le Tour de France cycliste était organisé, depuis 1947 date de sa reprise après la Seconde guerre mondiale, par les quotidiens "L'Équipe" et "Le Parisien Libéré", qui avaient succédé à "L'Auto" qui l'avait organisé entre 1903 et 1939.

Or, le quotidien "France-Soir" était le grand rival des deux journaux organisateurs de cette très prestigieuse épreuve cycliste. Un peu avant le départ du Tour 1964 France-Soir fit sensation en révélant une prédiction du "Mage" Belline : Jacques Anquetil se tuera lors d'une chute lors de la quatorzième étape, reliant Andorre-la-vieille à Toulouse... :o

Bien sûr, tout le monde, Jacques Anquetil en premier, s'est dans un premier temps moqué de cette "prophétie" du Mage Belline. :D

Le Tour 1964 était arrivé, au terme de la 13ème étape à Andorre-la-vieille le samedi 4 juillet 1964 (étape Perpignan-Andorre). Le lendemain, dimanche 5 juillet était la journée de repos. Le Directeur de Radio-Andorre en avait profité pour organiser ce jour-là un méchoui géant, arrosé par une copieuse sangria, éventuellement pour les coureurs mais surtout pour les suiveurs du Tour. La quasi-totalité des coureurs (régime oblige) n'assisteront pas à ce méchoui. Mais le Directeur Sportif de Jacques Anquetil, Raphaël Geminiani, qui sait combien son poulain est au fond de lui-même très inquiet de la prédiction du "Mage", l'incite à y participer, à la très grande surprise des journalistes présents !... Tout le monde, sauf Raphaël Geminiani et la femme de Jacques, est stupéfait : Anquetil commet là une stupidité qui va lui coûter son Tour de France !!!... La nouvelle parvient aux oreilles des autres coureurs qui sont ravis de cette incartade de "Maître Jacques" aux règles les plus élémentaires de la diététique sportive, ils vont lui faire payer très cher son méchoui !... Les plus heureux de cette nouvelle sont les deux rivaux les plus sérieux de Jacques Anquetil pour le podium final au Parc des Princes : l'espagnol Federico Bahamontes (dit "l'Aigle de Tolède") et le français Raymond Poulidor (dit "Poupou").

Le lendemain matin, lundi 6 juillet 1964, alors qu'il commence à escalader les premières pentes du col d'Envila (2 408 mètres) Anquetil va effectivement payer très cher son méchoui arrosé à la sangria : il est à la peine et est en train de perdre le Tour de France !!!... :(

Le méchoui lui pèse sur l'estomac et la prédiction du "Mage" Belline lui revient en permanence et lui coupe les jambes... Jacques Anquetil déclarera au soir de l'étape : « Dès le début de l'ascension, je me suis senti mal à l'aise. Je vivais dans un cauchemar. Et quand je me suis rendu compte que ça n'allait pas, je me suis dit que le mage avait raison. » A ses côtés se tient son co-équipier, Louis Rostollan qui ne cesse de l'encourager à persévérer pour lui remonter le moral.

Hélas, rien n'y fait et à six kilomètres du sommet du col d'Envalira Jacques Anquetil craque et dit à Louis Rostollan : « Je suis épuisé, j'arrête ». Louis Rostollan lui répond en l'engueulant : « Mais enfin tu t'appelles Anquetil, nom de dieu ; tu ne peux pas abandonner comme ça ! Il faut au moins que tu termines l'ascension du col !... ». C'est alors que Raphaël Geminiani va sortir sa "potion magique" :be: : il fait rapprocher sa voiture tout près de son leader et lui tend un bidon où l'eau à été remplacée par... du champagne !!!... :o Raphaël dit alors au conducteur de la voiture : « Ou il s'envole, ou ça le crève !... »

L'effet du champagne est immédiat !... :be: Jacques Anquetil ne parle plus d'abandonner, mais un brouillard de plus en plus épais enveloppe le col d'Envalira, où le coureur normand passe avec 4 minutes 30 secondes de retard sur le premier ; Federico Bahamontes et Raymond Poulidor sont soulagés : Anquetil va abandonner d'une minute à l'autre... :D

Arrive alors la descente du col d'Envalira : histoire de narguer la prévision du Mage Belline, Jacques Anquetil va effectuer une descente incroyablement rapide, il s'est dit alors : « Perdu pour perdu, si le Mage a raison, autant mourir en beauté !.. ». Et dans une purée de pois où on n'y voit qu'à dix mètres, le coureur normand impressionne les suiveurs en voitures qu'il dépasse avec une audace incroyable. Tous ceux qui l'ont vu descendre se sont dit : « Le pauvre Anquetil, le Mage avait raison, il va se tuer dans la descente, c'est la dernière fois que nous le voyons vivant... ».

Les chronométreurs officiels du Tour de France situé au pas de la Case (à la frontière franco-andorrane) en sont stupéfaits : alors qu’ils avaient appris par “Radio-Tour” que Jacques Anquetil s’était vraisemblablement tué lors de la descente du col, ils voient soudain émerger du brouillard Jacques Anquetil qui non seulement ne s'est pas tué dans cette descente périlleuse mais qui a réussi l'exploit incroyable de reprendre trois minutes aux premiers de la course !... :o Raymond Poulidor et Federico Bahamontes seront ensuite rejoints et même dépassés !... C'est ce jour-là que Raymond Poulidor a perdu le Tour de France 1964...

Rétrospectivement Jacques Anquetil a dû se dire que sans la prédiction du "Mage" et sans la "potion magique" de Raphaël Geminiani, il n'aurait pas gagné pour la cinquième (et dernière) fois un Tour de France.

Au soir de cette étape grandiose Raphaël Geminiani dira aux journalistes à propos du Mage Belline : « Il y a une chose qu'il n'avait pas prédite : c'est ma prochaine visite. Et j'en profiterai pour lui mettre une chaise en travers de la gueule. Ça changera peut-être sa prédiction... » :D

Pour approfondir cette curieuse anecdote avec le “mage” Belline : http://www.eurosport.fr/cyclisme/tour-de-france/2009/il-etait-une-fois-le-tour_sto1998328/story.shtml.

Roger le Cantalien.

Quand j'étais gosse, les héros, c'était "Pinpin" et "Poupou", pour Roger Pingeon et Raymond Poulidor.

Puis Pingeon s'est fait contrôler positif, malgré sa consommation très anecdotique d'amphétamines (le Maxiton, en vente libre à l'époque). Poulidor prenait un peu de caféine, mais n'a jamais été révélé positif, malgré sa longue carrière.

Tout ça a fait grand bruit à l'époque, et fait beaucoup de mal à ce grand sport et à ces grands champions.

Cetes, mais il y a eu la terrible montée du mont Ventoux (1 911 mètres) lors du Tour de France 1967 où le coureur cycliste britannique Tom Simpson, est mort, quasiment en direct à la télévision, d'une overdose due à une surconsommation de produit dopants... :cry::cry:Voir :

C'est à partir de cette tragédie du 13 juillet 1967 que le problème du dopage dans le cyclisme professionnel fera les gros titres de l'actualité sportive.

Malgré les polémiques le duel Armstrong/Ullrich en 2003

Malgré les polémiques le duel Armstrong/Ullrich en 2003

Et par ça ? Tu n'as aucune anecdote personnelle concernant le Tour de France ?

Mon moment préféré c'est quand ce cirque (fric + dopage + publicité) s'arrête

Mon moment préféré c'est quand ce cirque (fric + dopage + publicité) s'arrête

T'arrive-t-il de poster parfois des messages qui ne critiquent pas les domaines qui intéressent les autres ? Pas avec moi apparemment... Enfin, si ça te satisfait de perpétuellement poster des messages négatifs, continue !...

Bonjour à toutes et bonjour à tous ,

Aurais-je plus de chance avec l'anecdote suivante ? Cela concerne les péripéties causées par le relais télévisé espagnol des Baléares lors du tour de France 1962 (le 49ème Tour de France qui s’est déroulé du dimanche 24 juin au dimanche 15 juillet 1962).

Une petite anecdote dont le Tour de France 1962 a été la cause indirecte : fin juin 1962, le journal télévisé de vingt heures de l'unique chaîne de la télévision française commençait bien sûr à 20 heures précises par les dramatiques événements d'Algérie, où à quelques jours de l'indépendance des centaines de milliers de "Pieds-Noirs" prenaient d'assaut les bateaux en partance pour la métropole… :(

C'était un spectacle affligeant de voir ces petits colons (car bien sûr les gros étaient partis depuis longtemps en avion… ) s'entasser par milliers dans les salles d'attente des ports d'Oran, Alger et Constantine, en attendant un hypothétique bateau qui les emporterait définitivement vers la métropole (que la plupart n'avaient jamais vue ) avec souvent seulement une ou deux valises par personne… :cry:

La télévision française avait alors réussi alors un exploit : transmettre des images en direct d'Alger, via un relais espagnol situé aux îles Baléares et un avion survolant la Méditerranée entre les Baléares et Alger. Le correspondant spécial de la RTF à Alger était Joseph Pasteur. Pendant les premières dix minutes du journal de 20 heures ce n'était qu'incident technique sur incident technique : tantôt on n'avait que l'image, tantôt que le son, tantôt rien des deux.

Vers 20h10 on avait enfin réussi à obtenir à la fois l'image et le son, et le présentateur depuis Paris posait des questions à Joseph Pasteur sur l'état d'esprit des Français d'Algérie désireux de la quitter au plus vite (il ne faut pas oublier la terreur due à l'OAS dans l'Algérois et l'Oranais… :mad: ). Et puis, le premier soir de ce dispositif, le dimanche 1962 à 20h20, la liaison avec Alger est brutalement coupée !… :mad: Embarras du présentateur du journal télévisé à Paris, qui lance alors un sujet de secours.

Celui-ci terminé, il nous délivre, après que le réalisateur de la régie finale de la télévision française 15 rue Cognacq-Jay (Paris 7ème arrondissement) ait pu joindre par téléphone les responsables de la télévision espagnole à Madrid, le pot aux roses : la télévision espagnole (TVE), pour pouvoir retransmettre à 20h30 précises le reportage en Eurovision sur le résumé de l'étape du Tour de France cycliste était obligée de "retourner" l'émetteur des Baléares et de le réorienter vers la France. Le résumé du Tour de France durait dix minutes (20h30-20h40), le temps de retourner une nouvelle fois le relais des Baléares, ce n'est qu'à 20h50 que la liaison avec Joseph Pasteur à Alger pouvait être reprise. La fin du journal télévisé avait alors lieu vers 21h15/21h20, chose impensable à cette époque. Et cela dura une bonne dizaine de jours, le fameux "retournement du relais des Baléares" dû au résumé de l’étape du jour du Tour de France était devenu la crainte majeure des présentateurs du journal télévisé de vingt heures, en ces journées dramatiques…

Roger le Cantalien.

Mon moment préféré au tour de France, c'est quand ignorant qu'il va passer je me jette en voiture dans une nasse routière et reste coincé dans la canicule en me demandant à grands renfort de jurons in petto comment je vais pouvoir aller faire ce que je devais faire.

Enfant, j'avais un tonton normal en apparence, pensez donc, il avait été garde républicain, et qui me surprenait beaucoup en entrant en digue-digue dès qu'il apercevait un numéro de l'Equipe, tout particulièrement en juillet.

Pas beaucoup de souvenirs à Montluçon (il faut dire que le Tour se fait rare chez nous. Je me souviens de la victoire de Colotti, en 1992)

Pourtant, pour une petite ville d'à peine 40 000 âmes, nous avons quelques "bons" : Florian Vachon, Julian Alaphilippe (blessé pour cette édition) et la fierté disparue il y a peu, le grand Roger Walkowiak

J'en oublie peut-être....

Vive le Tour !

Moi je me souviens de l'arrivee du regretté Laurent Fignon, au contre la montre sur les Champs, perdant le tour pour 8 secondes. Quel suspenc dans ces dernières étapes !!!

Moi, c'était la distribution des chapeaux en papier et des visières en carton avec un élastique...

Je ne suis pas sur que ce soit mon moment préféré mais c'est celui qui m'a le plus marqué:

La montée d'Hautacam le 16 juillet 1996! Alors que Indurain est en grande difficulté, Riis, domine insolemment la montée, ce permettant de redescendre au niveau de ses rivaux pour juger de leur méforme et attaquer a fond!! ce qui créera un malaise.

Riis avouera s’être dopé quelques années plus tard.

Je ne suis pas sur que ce soit mon moment préféré mais c'est celui qui m'a le plus marqué:

La montée d'Hautacam le 16 juillet 1996! Alors que Indurain est en grande difficulté, Riis, domine insolemment la montée, ce permettant de redescendre au niveau de ses rivaux pour juger de leur méforme et attaquer a fond!! ce qui créera un malaise.

Riis avouera s’être dopé quelques années plus tard.

Ben pour moi Hautacam, c'est Luc Leblanc qui me vient à l'esprit... Un grand, très grand numéro qu'il nous avait offert notre Luc ce jour là. Oui, un de mes plus beau souvenir du tour de France.

J’aimerais que les webastrams qui se sont intéressés une année ou une autre à un Tour de France cycliste nous indiquent une anecdote (voire plusieurs anecdotes) qui les a particulièrement marquée lors d’un (ou de plusieurs) Tours de France.

1947 : premier tour de France de l'après-guerre, et le plus beau de l'histoire. Le Tour tourne dans le sens des aiguilles d'une montre : d'abord les Alpes, puis les Pyrénées. Une seule étape de haute montagne pour les Pyrénées, mais pas n'importe laquelle : Luchon-Pau, avec les quatre Grands Cols Pyrénéens (Peryresourde, Tourmalet, Aubisque et j'en oublie un). Cette étape, les Français l'ont vécue devant leur poste de radio, et que de rebondissements !

C'est Vietto qui est maillot jaune. Vietto est un peu le Poulidor de cette époque. Sa popularité est comparable. Il n'a jamais gagné le Tour, mais il aurait pu. D'ailleurs jusqu'à récemment, il détenait le record d'étapes passées en jaune pour un non-vainqueur (Cancellara a battu ce record il y a peu). Vietto est devenu un héros national en 1934, à tout juste vingt ans, lors de son fameux Sacrifice entré depuis dans la légende :

Lors de ce Tour 1947, Vietto est à la hauteur. Il gagne l'étape des pavés du nord et s'empare du maillot jaune. Il est attaqué dans les Alpes par les Italiens Ronconi et Camellini, perd même le maillot jaune, mais réagit et le reprend lors de la dernière étape alpestre. S'il sort en jaune de la grande étape des Pyrénées, il aura un boulevard. Car il ne restera plus que des étapes de plat, ainsi que le contre-la-montre Vannes-Saint-Brieuc. Or Vietto, à présent trentenaire, est très bon dans les contre-la-montre, contrairement à Ronconi et Camellini. Le spécialiste de cet exercice est le Belge Impanis, et il faudra aussi se méfier du régional de l'étape, le petit grimpeur breton Robic, lui aussi bon dans les contre-la-montre, mais tous deux sont largués au général. Robic est bien placé pour le grand prix de la montagne grâce notamment à sa victoire dans la première étape alpestre, mais il s'est raté dans les autres.

Robic est un cas particulier. Il ne fait pas partie de l'équipe de France mais de l'équipe régionale de l'Ouest, où il n'est pas le leader (c'est Goasmat, je crois, qui est le leader). Surtout, Robic a un caractère de cochon et s'est mis à dos toute son équipe. Aucun coéquipier ne l'assiste, c'est comme s'il était sans équipe en fait. La veille de la grande étape pyrénéenne, à l'hôtel, Robic a dit : « les gars, je pète la forme, demain je vais tout casser ». Les gars ont haussé les épaules et sont allés se coucher.

Et donc nous y voilà. Le départ est donné, il y aura quatre grands cols à gravir, avec une minute de bonification chacun. D'entrée, Robic s'échappe. Est-il fou ? Brambilla, l'italien de l'équipe des Étrangers de France, très bien classé au général, le suit. Robic accélère pour le décramponner, l'Italien s'accroche. Le Breton s'en moque, il sait qu'il finira par le lâcher. Durant toute cette montée, Robic grimpe à vite allure, et Brambilla s'accroche sur son porte-bagage, sans prendre le moindre relais.

Derrière, c'est le drame : Vietto, victime d'une fringale, est lâché par le groupe des leaders. Toute l'équipe de France est autour de lui, mais c'est à peine s'il avance. Que faire ? Dire à Fachleitner, le deuxième français au classement, de rejoindre le groupe de tête, et ainsi sacrifier Vietto ? Impossible, en 1947 Vietto est un mythe. Devant, Ronconi et Camellini comprennent qu'ils sont en train de gagner le Tour.

Mais en fait non ! C'est Brambilla qui est en train de le gagner. Car Robic ne faiblit pas, il continue sa chevauchée fantastique dans la montée du deuxième col, et Brambilla, sans prendre le moindre relais, continue à grapiller des minutes sur les Italiens d'Italie. Vietto semble aller mieux et peut encore espérer ne pas trop perdre de temps sur Ronconi et Camellini, mais Brambilla est loin devant. Le public français, dont Vietto est l'idole, se met alors à conspuer Robic, le traître qui est en train d'emmener Brambilla à la victoire. Les auditeurs insultent Robic devant leur poste, et les spectateurs, sur le bord de la route, en font autant. Mais Robic grimpe toujours à folle allure et franchit le deuxième col en tête, avec toujours Brambilla la sangsue. C'est pas vrai mais c'est pas vrai : Vietto va perdre le Tour à cause de Robic ! Le petit breton est déjà le paria du peloton, voilà qu'il va devenir le paria de toute la France...

Vietto s'est repris et, aidé par ses coéquipiers, entame l'improbable remontée. Les Italiens ne gagnent plus de terrain, et commencent même à en perdre, c'est bon signe, et il reste deux cols. Dans la montée du troisième, Robic marche sur l'eau et s'élève vers les nuages. Brusquement, Brambilla décroche. En quelques secondes il voit Robic disparaître.

Car Robic est dans un jour de grâce et s'envole vers la plus belle victoire de sa carrière. Brambilla s'est usé à s'accrocher à lui ‒ le fou ! ‒ et n'a plus de force. Heureusement, son avance sur Ronconi & Co est considérable. Mais les positions se resserrent : ce groupe se rapproche de Brambilla, et l'équipe de France se rapproche de ce groupe. Et si, finalement, Vietto n'avait pas perdu le Tour ? Car s'il réussit à ne pas perdre plus de deux ou trois minutes, on sait qu'il les regagnera dans le contre-la-montre.

Robic en tête au Tourmalet :

Devant, Robic monte le quatrième col avec une facilité inhumaine. Il bascule en tête et descend vers une victoire de légende. Mais c'est derrière lui ‒ loin derrière lui ‒ que le Tour se joue, semble-t-il. Brambilla est repris par le groupe des Italiens, et l'équipe de France s'est encore rapprochée. Dans la descente, alors que Robic prend sa douche, Vietto rejoint les leaders. Le Tour est sauvé ! Mieux : Vietto, relativement frais (car il a laissé ses coéquipiers mener la chasse) dispute le sprint et remporte la deuxième place de l'étape, ce qui lui assure une petite bonification. Le matin, il avait perdu le Tour. Le soir, il a renforcé son maillot jaune.

Vietto en jaune :

Le classement de cette étape : http://www.letour.fr/HISTO/fr/TDF/1947/1500/etape.html . Comme vous le voyez, le grimpeur breton a frappé fort !

À présent 5è du classement, Robic poursuivra ses exploits et finira par remporter le Tour 1947 in extremis, grâce à une ultime échappée à 150 km de l'arrivée de la dernière étape, et sans avoir jamais porté le maillot jaune.

Très beau commentaire sportif!

Moi, c'était la distribution des chapeaux en papier et des visières en carton avec un élastique...

Excellent

Très beau commentaire sportif!

Je dirai même plus : excellent commentaire de 'Bruno. :be:

J'ajoute un détail à propos de ce tour 1947 (le premier d'après-guerre comme l'a très bien souligné 'Bruno) : c'est grâce à Pierre Sabbagh que la télévision française va diffuser chaque jour à 12h30 un reportage fimé dans la journée précédente par l'équipe de la RTF qui suit (sans autorisation de la direction du Tour ; qui finalement verra cela d'un bon œil !...) les coureurs, avec des commentaires de Georges de Caune. Ce fut une véritable révolution !... Jusqu'alors il fallait attendre les actualités filmées diffusées chaque semaine dans les salles de cinéma pour voir des images des étapes du Tour. Désormais, le "grand poste" (par référence au "petit poste" qui était le poste de TSF) s'est imposé pour montrer progressivement les images quotidiennes du Tour. Quand a eu lieu le premier direct télévisé ? D'après le lien suivant c'est en juillet 1958 : http://www.memoire-du-cyclisme.eu/dossiers/dos_cyclismag_tele_tour.php.

Je confirme, contrairement à ce qu'indique ce lien Internet que c'est bien en 1947 que le résumé de l'étape de la veille a commencé à être diffusé à 12h30 à la télévision française. Pourquoi dis-je cela ? Eh bien, parce que dans les années soixante-dix (septante) j'avais trouvé au fond d'une caisse de ma maison familiale d'Antony une vingtaine de numéros du "Parisien Libéré" de juillet 1947 qui indiquaient dans les programmes de la télévision française ce résumé quotidien. Hélas, je n'ai pas conservé ces vieux journaux... :( Dommage que "Gallica" n'ait pas encore numérisé les quotidiens français des années 1945 à 1975.

Roger le Cantalien.

Mon moment préféré c'est quand ce cirque (fric + dopage + publicité) s'arrête

Pour une fois, je suis d'accord avec toi mon gars

http://www.cyclisme-dopage.com/chiffres/tdf-vraischiffres.htm

Le dopage y en a malheureusement certainement dans tous les sports (ou presque, peut-être pas en curling, luge ou tir à l'arc ), un peu comme le problème du fric ou de la corruption dans le sport...soit on boycotte (J.O., coupes du monde, tour de France...) soit on décide de profiter tout de même de ce qu'on nous donne à voir, pas évident.

Pour ma part je choisis de ne pas me priver du plaisir de regarder du sport à la télé mais c'est vrai que du coup je ne m'intéresse pas à l'athlétisme et préfère les sports d'équipe où la tactique compte autant que la performance physique (bon cela dit quand tu es crevé tu peux y aller pour appliquer un plan tactique )

J'ai quelques souvenirs du Tour de France

En colonie de vacances quand je devais avoir 9 ans par là, on était descendu sur la route en contrebas pour regarder passer les coureurs, je me souviens bien de la caravane publicitaire qui nous jetait des boissons sucrées et autres petits cadeaux.

Sinon il y a près de 15 ans avec mon épouse, après la visite du château cathare de Quéribus (11) on était allé se balader dans le village de Cucugnan et là ambiance incroyable : plein cagnar, personne dans les rues, petites rues sillonnant entre petites maisons avec fenêtres ouvertes sur des intérieurs sombres et le son du tour de France à la télé sortant de chacune d'elles

De la télé : Virinque (orth?) avec le maillot à pois dans les Alpes, Pantani en rose qui dépose Armstrong dans une ascension, le diable au bord de la route, tous ces gens contents de voir passer le tour près de chez eux

Mon père aussi dans le salon avec ses cartes au 25 millièmes suivant chaque virage

Oui, n'oublions pas que le cyclisme est un des sports qui luttent le plus efficacement pour le dopage. C'est d'ailleurs pour ça qu'il y a souvent des affaires de dopage dans le cyclisme. Le foot ou le tennis, par exemple, sont très laxistes (je ne sais plus si c'est Blatter ou Platini qui avait dit « pourquoi des contrôles anti-dopage ? il n'y a pas de dopage en foot »). Je ne sais pas si ça a changé récemment, mais la dernière fois que j'en ai entendu parler, il n'y avait pas de contrôle sanguin en foot et en tennis. En tennis, il y en avait au début des années 2000 et ça a disparu après les scandales de dopage qui ont touché des joueurs argentins.

Malheureusement beaucoup de gens ne comprennent pas ça, ce qui n'incite pas les autres sports à lutter contre le dopage. Je me souviens qu'à une époque, la télé allemande ne voulait plus diffuser le Tour de France à cause des affaires. C'est grave, car les sports professionnels ont besoin d'argent, et les autres sports en ont évidemment tiré les conséquences : si les affaires de dopage font fuir la télé, il ne faut surtout pas lutter contre le dopage. Ne vous faites pas avoir.

oui, le Tour ce n'est pas simplement du sport, c'st un évènement populaire festif, une ambiance et pour les plus anciens, souvent des souvenirs en famille au bord des routes avec la Caravane et tout le barnum

@ yui, Virenque (mais c'était sûrement à l'insu de ton plein gré )

Le diable, je m'en souviens, c'était un allemand, un dingo

Oui voilà Virenque merci Pas

(Je me disais bien qu'il y avait un "e" quelque part )

Effectivement Bruno c'est en athlétisme et en cyclisme qu'il y a le plus de contrôles et donc de scandales.

(Bon pour Jeannie Longo il a fallu attendre la mort cérébrale de Jacques Chirac pour oser lui faire passer un test )

Sur France Info ils ont dit aujourd'hui que le départ du Tour 2017 avait été donné en Allemagne et que cela n'était plus arrivé depuis très très longtemps. Que de manière générale les Allemands regardaient à fond le Tour de France lorsque Ian Ulrich était au sommet de la gloire mais que depuis qu'il avait été convaincu de dopage ça avait fait pschit. Aujourd'hui nous dit-on les gamins qui s'étaient alors mis au vélo arrivent sur le Tour en nombre et de là espéretons un regain d'intérêt outre-Rhin.

Mon plus beau souvenir n'est pas sur le tour, mais c'est en 1980 lors du championnat du monde de cyclisme ici à Sallanches (haute-savoie) du haut de mes 17 ans j'ai vécu un grand moment.

C est Hinault qui l'avait remporté et j'étais sur la ligne d'arrivée

La veille de la course était organisé une course des anciens champions et avec le club CB/Radio local nous étions volontaires pour faire l'assistance radio.

A l'époque il n'y avait pas de tel portable /internet ... et l'assistance radio était souvent confiée au club local de CB/Radio pour les courses en tout genre, les rallyes , démonstrations aériennes etc .

Il y avait Merckx ,Poulidor,Geminiani, Robic,Anquetil ...et on les a tous vu a notre voiture radio, pour nous demander de passer un message, demander un renseignement....(je me souviens de la tête de mon ami Carlos a qui Poulidor a demandé un stylo, il a écrit un message avec, et lui a rendu...a mon avis il est toujours dans un cadre accroché au mur:) )

Pour nous remercier l'organisation nous avait invité a un barbecue privé dans un restaurant sur la route de Megève, mais on était loin de se douter qu'on serait en comité très très restreint et que ces grands champions étaient conviés.

Ils sont tous venus sauf Merckx qui avait un empêchement je crois, on les avait tous que pour nous... je me servais du vin au tonneau et Robic est venu avec Geminiani, on a discuté, rigolé, ils m'ont vanné , quels personnages ces deux la.

Puis un peu plus tard j'étais seul avec Anquetil et Poulidor, un verre a la main , ils discutaient de taille des plateaux pignons/dents qu'ils pansaient les mieux adaptés pour le championnat du monde qui avait lieu le lendemain...

On a tous mangé ensemble, quelle belle soirée, j'avais des étoiles plein les yeux ...

A+

Rémy

Mon plus beau souvenir c'est tout les ans quand c'est fini et qu'on passe à autre chose !

OK

Mon plus beau souvenir c'est tout les ans quand c'est fini et qu'on passe à autre chose !

OK

Merci Éric pour ton message très sympathique envers moi... :(

D'ailleurs si chaque fois que je poste une nouvelle discussion ou que je réponds à un message je n'ai droit qu'à des sarcasmes (moi qui ne critique jamais ce que les autres webastrams postent, et pourtant 95% de leurs interventions ne m'intéressent pas du tout et même très souvent m'insupportent !...) j'en tirerais les conséquences et estimerais que ma place n'est plus sur Webastro !...

Roger le Cantalien, très déçu du comportement de la majorité des internautes de Webastro.

Salut Roger ce serait. Dommage que tu te décourage alors que tu fais profiter de ton savoir a une grande majorité.

Moi le tour hormis la performance technique et sportive c'est les paysage qui m'émerveille:wub:

Roger, j'apprécie personnellement tes interventions, très colorées:), et l'accueil que tu

réserves aux nouveaux arrivants est remarquablement aimable et utile.

Par ailleurs, il est vrai que le vélo ne passionne pas tout le monde. C'est ainsi mais ça

n'enlève rien à la qualité et la typicité de tes interventions, qui me manqueraient.

Voilà, c'est dit!

Bon ciel à toi ...et aux ronchons aussi!

(moi qui ne critique jamais ce que les autres webastrams postent, et pourtant 95% de leurs interventions ne m'intéressent pas du tout et même très souvent m'insupportent !...) j'en tirerais les conséquences et estimerais que ma place n'est plus sur Webastro !...

Encore ?

Vous inquiétez pas les gars, il revient toujours (aussi inévitablement que le Tour de France )