Décès de Bruce McCandless

Bonsoir

La NASA a annoncé aujourd'hui le décès de l'astronaute américain Bruce McCandless, le 1er homme-satellite de l'histoire, lors de la mission STS-41B, le 7 février 1984.

Merci pour l'info.

RIP Bruce ...

Amicalement,

Merci pour cette bien triste nouvelle, Mon Cher Pat.

Oooooh ! RIP Bruce.

Une nouvelle étoile dans le ciel.

Cette actualité amène une question en moi : pourquoi aucune agence n'utilise le MMU à présent ?

pourquoi aucune agence n'utilise le MMU à présent ?

Le MMU c'est une vieille histoire émaillée de belles frayeurs. Un truc qui traîne dans la mythologie spatiale depuis les débuts héroïques. Et qui n'a été utilisé que trois fois!

Tout au long de la cristallisation de l'épopée spatiale on en suit la trace. Comme un vieux rêve de liberté intersideral, poncif attendu de l'imagerie cinématographique aussi.

Comme en 1950, dans "Destination Moon". Incontournable!

Toujours vivace ceci dit comme dans WallE

Un truc qui traîne dans la mythologie, exactement comme la navette finalement dont il était un des accessoires obligé. Jusqu'à ce que l'accident de Challenger mette un terme à sa carrière indirectement en ramenant tout le monde à la raison et en confiant le lancement des satellites aux lanceurs dédiés.

Revenons à l'histoire avec un grand "H".

Première mouture opérationnelle, on peut voir dans le pistolet spatial (Zip gun) d'Edward White l’ancêtre du bazar. Dès 1965.

Le MMU apparaît dans sa version "rocking chair" sous le nom explicite "USAF AMU" lors du vol Gemini 9 avec, aux commandes, le regretté lunaute Eugene Cernan. Il est conçu pour être utilisé avec la station MOL, station dérivée des applications militaires du programme Gemini (Blue Gemini). Projet mort né. Cernan s'est fait une belle frayeur en découvrant que tout ça n'est pas si simple!

Ce qui aurait du être simple:

En fait, dans la vraie vie, c'est vite la perplexité chez les astronautes :

Suite à ces déboires, l'entrainement en piscine est devenu indispensable pour valider les procédures. De même des poignées et lignes de vie ont été installées sur les parois des engins spatiaux.

L'idée a malgré tout poursuivi indéfectiblement son chemin. Dans la station Skylab, en 1973, on a recommencé à faire joujou avec le bidule. Avec en ligne de mire la future navette. Et hop on récupère le truc sur étagère.

Pour finalement en arriver au MMU de Bruce Mc Candless lors des vols de navette.

Au moins sur cette photo, on voit sa binette!

Mais l'usage du MMU était cohérent avec une philosophie d'usage de la Navette comme lanceur, réparateur et récupérateur de satellite. Concept qui a vite montré ses limites. D'autant que c'était surtout dans le contexte d'un usage militaire, vieux serpent de mer, avec visite éventuelle aux productions du camp d'en face.

Finalement des déboires avec le satellite Solar Max, la peur d’abîmer Hubble avec les gaz propulsifs, la maîtrise des bras télémanipulateurs, la fin de la guerre froide (Vous savez les gentils US avec leurs MMU commando contre les méchants Soviets avec leur station ALMA dotée de canons en cas de visite sournoise ) et l’impossibilité de déplacer l'ISS (au contraire de la Navette relativement mobile) en cas de panne pour récupérer l'astronaute en perdition ont amené logiquement à renverser le concept. Au bout de seulement trois essais.

Maintenant, on accroche les astronautes au bras robotisés ou aux mains courantes de l'ISS, pour ne garder qu'un petit descendant dérivé du MMU, le SAFER, version légère et uniquement utilisée en cas d'urgence.

Ce n'est plus un moyen de locomotion, une moto de l'espace triomphante, mais c'est un système de secours en cas de défaillance de l'assurage par mousqueton ou de la fixation des pieds dans des sabots.

La conclusion de ces décennies de déboires et d’expérience dans l'espace ? C'est que pour travailler efficacement et sans trop de fatigue, il faut être fixé solidement, et non pas virevolter joyeusement comme dans la SF des années 50 de Chesley Bonestell (superbe et onirique) ou de Clooney dans Gravity .