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C'était dans la revue de la SAF "l'Astronomie" il y a 80 ans.


roger15

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C'était dans la revue de la SAF "l'Astronomie" il y a 80 ans.

 

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Nous allons nous mettre dans la peau d'un astronome amateur francophone il y a 80 ans, donc en janvier 1930, et voir comment la revue mensuelle de la Société Astronomique de France "l'Astronomie" l'informait de l'actualité des "choses du ciel".

 

Que pouvait-il lire dans le numéro de janvier 1930 de "l'Astronomie" ?

 

Tout d'abord, ce numéro était reçu avec des pages non découpées, il fallait les découper soi-même, plus ou moins soigneusement, avec un coupe-papier. Il comprenait 48 pages, non comprises les quatre pages jaunes en carton plus solide formant la couverture et les huit pages "non nobles" (et qui à ce titre ne sont hélas pas reprises dans les collections reliées...) en couleur (en janvier 1930 c'était une couleur rose) qui concernait la "réclame" (la "publicité" dirait-on aujourd'hui).

 

Le premier article (pages 1 à 11), très intéressant, était dû à la plume du très grand astronome Eugène Antoniadi et concernait "La planète Saturne", qu'il observait avec la plus puissante lunette de France (et même d'Europe !...) : celle de 83 cm de diamètre de l'observatoire de Meudon.

 

Ensuite, figurait le compte rendu de la dernière séance publique de la Société Astronomique de France, tenue le mercredi 4 décembre 1929, à 20h45 à l'amphithéâtre "Descartes" à la Sorbonne. 28 nouveaux sociétaires étaient proposés à l'admission à la SAF, dont seulement deux dames et une demoiselle.

 

Qui adhérait à la SAF en décembre 1929 ? Sur les dix premiers postulants on trouve :

 

- 1°) un "négociant" à Noname, par Fatick, au Sénégal ;

 

- 2°) une demoiselle "aide-astronome" route de Courbons, près de Digne (Basses-Alpes) ;

 

- 3°) un "actuaire" à Oslo, en Norvège ;

 

- 4°) un "décorateur" rue des Meuniers à Paris 12ème arrondissement (Seine) ;

 

- 5°) une dame "commerçante" rue Pouchet à Paris 17ème arrondissement (Seine) ;

 

- 6°) un "docteur" à Therezopolis (Brésil) ;

 

- 7°) un "prêtre" à Juvisy (Seine-et-Oise) ;

 

- 8°) un "horloger" à Meymac (Corrèze) ;

 

- 9°) un "ingénieur" à Newark-on-Trent (Angleterre) ;

 

- 10°) un homme, dont la profession n'est pas indiquée, rue Cardinet à Paris 17ème arrondissement (Seine).

 

Il n'y avait curieusement aucun agriculteur, et cependant à cette époque 80% de la population française travaillait dans l'agriculture. :( :( :(

 

L'article suivant (pages 18 à 21) évoque les conditions d'observation de l'éclipse de Soleil du vendredi 1er novembre 1929 (éclipse annulaire, partielle pour la France).

 

L'article qui suit évoque, pages 21 à 24, "une protubérance solaire remarquable", observée du 23 août au 4 septembre 1929 à l'observatoire de Meudon. Ensuite il est question (pages 25 à 28) de "l'activité solaire", puis (pages 28 à 32) "le cirque lunaire Eratosthène". Page 29 on évoque la "recrudescence d'activité solaire en décembre 1929", suivi (pages 34 à 41) des "Nébuleuses et amas". Le bulletin de janvier 1930 se termine par les "Nouvelles de la science, variétés, bibliographie" (pages 41 à 44), puis par "en marge de l'astronomie" (pages 44 à 46), puis enfin (pages 46 à 48) par "le ciel du 1er au 31 mars 1930".

 

Bref, il ne se passait pas grand chose dans le monde astronomique en France en janvier 1930. :confused:

 

Mais, très loin de la France, et même très loin de l'Europe, là bas, tout là bas en Amérique, un jeune homme de 23 ans et demi (né le 4 février 1906 à Streator dans l'Illinois) allait entrer dans l'histoire de l'astronomie du vingtième siècle en ce mardi 21 janvier 1930.

 

En janvier 1930 la situation professionnelle de ce jeune homme était rythmée par les phases de la Lune :

 

* Nouvelle Lune : 30 décembre 1929 à 23h42 (Temps Universel) ;

 

* Premier Quartier : 8 janvier 1930 à 03h11 (Temps Universel) ;

 

* Pleine Lune : 14 janvier 1930 à 22h21 (Temps Universel) ;

 

* Dernier Quartier : 21 janvier 1930 à 16h17 (Temps Universel) ;

 

* Nouvelle Lune : 29 janvier 1930 à 19h07 (Temps Universel).

 

Donc, ce 21 janvier 1930 était le jour du Dernier Quartier de la Lune.

 

Voici la photographie d'époque de ce jeune homme qui allait fêter ses 24 ans dans 16 jours :

ClydeTombaugh-for-web.jpg

Comme vous le voyez, il porte sous son bras droit une immense plaque photographique de 35 x 43 cm.

 

Son "job" consistait à fixer sur ces très grandes plaques une région du ciel grâce à un télescope de 33 cm de diamètre de l'observatoire "Lowell" à Flagstaff (Arizona). Les soirs où la lumière de la Lune n'était pas trop gênante (et à condition que les nuages ne contrarient pas les observations), ce jeune homme devait grimper dans une coupole réfrigérée et mettre l'appareillage photographique en route et attendre dans le froid la fin de la prise du cliché.

 

Entre avril et juin 1929 ce jeune homme avait déjà pris environ 100 plaques dont chacune comportait pas moins de cent cinquante mille étoiles !!!... Chaque plaque devant ensuite être analysée au "comparateur" avec une plaque de la même région stellaire pour savoir s'il y aurait un léger "déplacement" d'un de ces minuscules point lumineux. Le but était de poursuivre l'œuvre de Percival Lowell (décédé le 13 novembre 1916), le fondateur de l'Observatoire de Flagstaff construit en 1896, visant à découvrir la neuvième planète de système solaire.

 

Le télescope de 33 cm de diamètre dédié à cette mission était celui-ci :

 

 

180px-Lowell_astrograph.jpg

 

 

Ce jeune homme de 23 ans ½ s'appelait Clyde William Tombaugh et avait commencé son activité professionnelle dans la ferme de ses parents dans le Kansas. Et comme passe-temps, il était astronome amateur. En 1928, donc à l'âge de 22 ans, il construisit lui-même son troisième télescope : un télescope de type Newton de 230 mm de diamètre et de 2 000 mm de focale :

ClydeTombaugh2.gif

Son destin semblait tout tracé au début juin 1928 : succéder à son père comme fermier dans le Kansas. Hélas pour la famille Tombaugh, ce mois de juin 1928 un orage de grêle catastrophique détruisit toute la récolte de blé !... La famille Tombaugh était à deux doigts de la faillite... :( :( :(

 

Clyde Tombaugh a raconté lui-même la suite dans "l'Astronomie" de décembre 1981 (page 531) :

« Le Docteur Slipher [le responsable de l'Observatoire "Lowell" à Flagstaff] cherchait plutôt un jeune amateur passionné et il misa sur moi.

 

Après un échange de lettre de décembre 1928, il me proposa de venir à l'Observatoire Lowell pour une période d'essai de trois mois, dans le but de prendre des plaques à l'aide d'une nouvelle chambre, dans une coupole réfrigérée. En fait, je suis resté 14 ans...

 

Ayant été fermier, j'étais habitué au travail pénible, aux dures conditions de l'existence et au découragement. J'avais seulement un diplôme de collège, beaucoup de connaissances d'astronomie acquises sur le tas et un moral de fer. N'importe comment je voulais quitter cette ferme du Kansas, car nous avions perdu tout notre blé en juin 1928, à la suite d'un orage de grêle catastrophique.

 

J'aspirais à une vie plus exaltante dans les jardins de l'astronomie. J'étais prêt à travailler pour rien pour arriver à mes fins.

 

Quand je pris le train de la ligne "Santa Fé" à Larned (Kansas), je n'avais pas assez d'argent dans ma valise pour le billet retour. »

 

C'est pourquoi j'adore le personnage de Clyde Tombaugh : il n'était pas, loin de là, né avec une cuillère en argent dans la bouche, mais comme il était courageux il a tenté l'aventure hasardeuse du voyage en train vers l'Observatoire de Flagstaff où il ignorait si on le garderait ou non à la fin de la période d'essai de trois mois...

 

Clyde Tombaugh déclare ensuite :

 

« J'étais à peine arrivé à Flagstaff que j'appris que le but de la nouvelle chambre était la recherche d'une nouvelle planète.

 

L'équipe de l'Observatoire, en particulier le Docteur Vesto Melvin Slipher avait passé beaucoup de temps à définir un plan adapté au télescope de 33 cm fabriqué par Stanley Sykes, le technicien qui réalisa l'essentiel de la monture équatoriale.

 

Fin février et tout le mois de mars 1929, le Docteur Slipher fit de nombreux essais sur le nouvel appareil, et je travaillais en étroite collaboration avec lui. J'appris comment faire fonctionner l'instrument et développer les grandes plaques 35 x 43 cm. Un jour il me dit : "maintenant vous pouvez voler de vos propres ailes" et il ne m'accompagna plus dans la coupole. »

 

Pendant dix mois ce fut très pénible pour le jeune Clyde car aucune planète n'apparaissait sur les plaques prises par lui, qu'il étudiait minutieusement au comparateur entre le Premier et le Dernier Quartier de Lune, lorsque les nuits n'étaient plus assez noires. Et pourtant, il ne se décourageait pas, se disant à chaque fois que "ce soir peut-être ce sera enfin la bonne fois !..."

 

C'est donc dans cet état d'esprit qu'il prit le mardi 21 janvier 1930 un cliché des étoiles faibles autour de Delta des Gémeaux (Delta Geminorum). Chaque plaque comportait la bagatelle de 160 000 étoiles !!!... Deux jours plus tard, donc le jeudi 23 janvier 1930 il prit un deuxième cliché des environs de Delta des Gémeaux, puis un troisième cliché le mercredi 29 janvier 1930 (le jour-même de la Nouvelle Lune).

 

C'est un peu plus tard que ces trois plaques seront examinées au comparateur, très exactement le mardi 18 février 1930, avant-veille du Dernier Quartier de Lune. Si cela vous intéresse, je vous raconterais ce qui s'est passé vers quatre heures de l'après-midi ce jour-là.

 

Bien entendu, notre astronome amateur francophone lecteur de "l'Astronomie" de janvier 1930 est très loin d'imaginer ce qui se passe tout là-bas en Amérique...

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Bonjour Roger :). Très intéressant ton article. Il m'a donné l'occasion de ressortir mon exemplaire de "L'Astronomie 1930" que je possède depuis une trentaine d'années. Ce genre de bouquin est vraiment instructif de ce qu'était l'astronomie dans la première moitié du XXe siècle.

Comme tu parles de Tombaugh :) et de Pluton, il faut avouer que L'Astronomie ne se débrouillait pas trop mal et que ses lecteurs étaient rapidement informés. Dès le numéro d'avril 1930, dans la rubrique "Nouvelles de la science, variétés, bibliographie", page 180, il est question de la découverte d'une planète transneptunienne. Mais exécrable détail, le nom de Tombaugh n'est même pas cité :mad::mad::mad::mad:. Comme tu l'as expliqué dans un autre topic les deux ignobles :be: Shapley et Lampland ont essayé de s'approprier la découverte. Tombaugh n'existe pas encore :be:, il devient même génant.

Mais l'affaire est trop grosse. Dans un autre article de L'Astronomie de mai 1930, on apprend enfin que " la découverte aurait été faite par un jeune assistant, M. Clyde-W. Tombaugh entré à l'Observatoire Lowell en janvier 1929". J'aime assez le aurait :be:. Cet épisode de l'histoire de l'astronomie est vraiment sordide.

Continue à "éplucher" L'Astronomie 1930 pour nous faire connaître la suite de l'affaire, Roger. Ça fait du bien de se rafraîchir la mémoire :rolleyes:.

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Je dirai même plus... passionnant!!! ;):D

 

C'était la belle époque, tout restait à découvrir! Enfin tout... plus qu'aujourd'hui.

 

Mais bien sur Roger que l'on attend la suite, tu vas quand même pas nous laisser

en plan comme ça, non? ;):D

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Très intéressant Roger!

 

Une époque où beaucoup restait à découvrir dans le ciel, un ciel sans nul doute fantastique de qualité!

 

Autre chose qui attire mon attention, les nouveaux adhérents à la SAF, certes on n'y trouve pas d'agriculteurs, mais un joli panel de professions et de milieux sociaux (commerçants, intellectuels, éclésiastiques, et deux femmes!). C'est quelque chose qui m'a toujours frappé, l'astronomie attire tous les milieux, il n'y a qu'à regarder les membres de WA ;)

 

Merci pour cet article!

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Très intéressant ton article. Il m'a donné l'occasion de ressortir mon exemplaire de "L'Astronomie 1930" que je possède depuis une trentaine d'années. Ce genre de bouquin est vraiment instructif de ce qu'était l'astronomie dans la première moitié du XXe siècle.

 

Bonjour Whiston, :)

 

Ainsi, tu possèdes toi aussi "l'Astronomie" de 1930 ? Eh bien, toutes mes félicitations. :be: Puis-je me permettre de te poser deux questions à propos de cette revue ?

 

- 1°) possèdes-tu un exemplaire relié de "l'Astronomie" de 1930, sous couverture solide, ou alors, comme moi, les douze numéros de cette année-là incorporés grâce à des pinces métalliques amovibles à un gros classeur rouge ? L'avantage de cette dernière catégorie c'est qu'on y trouve les fameuses pages en couleur "non nobles" numérotées en chiffres romains.

 

- 2°) combien d'années (reliées ou en fascicules individuels) de "l'Astronomie" possèdes-tu dans ta bibliothèque ou dans ta cave ou encore dans ton grenier ? :?:

 

 

Continue à "éplucher" L'Astronomie 1930 pour nous faire connaître la suite de l'affaire, Roger. Ça fait du bien de se rafraîchir la mémoire :rolleyes:.

 

Mais, rien ne t'empêche (vu que j'ai déjà commencé à réfléchir à février 1930) de poster bientôt un article sur mars 1930, le mois où la découverte de "l'objet Lowell" a été enfin annoncée au monde entier, très précisément aux premières heures du jeudi 13 mars 1930 quand le Docteur Vesto Melvin Slipher téléphona à la "Western Union" pour envoyer le télégramme historique à l'Observatoire du "Harvard College" pour diffusion dans le monde entier.

 

Je te sens très motivé pour développer ton indignation envers les deux principaux responsables de l'Observatoire de Flagstaff (V. M. Slipher et Carl Lampland) qui ont tout fait pour se mettre en valeur et passer sous silence le nom du véritable découvreur de "l'objet Lowell". ;) ;) ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Mon cher Roger :),

En tant qu'ancien de la SAF (45 ans de membre au compteur :D), je possède effectivement beaucoup d'anciennes années de L'Astronomie. Dans les années 1970, il restait en stock au siège de la Société quelques exemplaires d'anciennes années (de 1900 à 1950) brochées par années. J'étais donc un bon client de Robert Sagot, le bibliothécaire que tu as bien connu, qui "bradait" un peu ces bouquins qui encombraient ses étagères. J'en ai acheté une quarantaine, pour pas cher autant qu'il m'en souvienne, et il m'en reste encore une trentaine entre 1888 et 1938. Mais je ne suis pas ce qu'on appelle un collectionneur. Je me suis déjà séparé de toutes les années ultérieures (années 1940 à 1995) par manque de place :(. Je me suis aussi séparé de centaines d'autres bouquins d'astronomie et autres, toujours par manque de place. C'est triste, mais nécessaire :be:.

Je ne veux surtout pas empiéter sur tes plates-bandes. C'est toi l'historien de webastro ;) et il te revient donc d' "éplucher" L'Astronomie 1930, et pourquoi pas les années suivantes (ou précédentes) :be: Tu fais ça vraiment très bien :D. A ton tour de maudire Slipher et Lampland :D, ils méritent le dégoût de tous ceux qui sont attachés au respect de la personne humaine. Heureusement, Tombaugh, le jeune "assistant", a fini par retrouver ses droits. C'est lui qui a fini par attacher son nom à la découverte de Pluton. C'est la moindre des choses, puisque c'est lui le découvreur.

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C'était dans la revue de la SAF "l'Astronomie" il y a 80 ans, en février 1930.

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Nous allons donc continuer à nous mettre dans la peau d'un astronome amateur francophone il y a 80 ans, cette fois-ci en février 1930.

 

Le numéro de "l'Astronomie" de février 1930 comprenait 48 pages (pages 49 à 96 ; la numérotation des pages étant en effet annuelle). Il n'y avait que deux pages "non nobles" (toujours de couleur rose) et deux petites pages roses (même pas numérotées avec un chiffre romain) faisant de la publicité pour le nouveau livre, publié par les éditions "Gauthier-Villars" 35, quai des Grands-Augustins, Paris 6ème (téléphone : DANTON 05-11 et DANTON 05-12 - donc le téléphone n'était pas encore totalement automatique à Paris, il fallait encore passer par une "demoiselle des téléphones" ; pour information, le premier central téléphonique automatique - celui du central "Carnot" avait été inauguré par le Ministre des PTT Henry Chéron le samedi 22 septembre 1928 à 22 heures) écrit par Ernest Esclangon (directeur de l'Observatoire de Paris de 1927 à 1944) "Dix leçons d'astronomie", volume in-8° (23 cm sur 14 cm) de 110 pages avec 21 planches ; coût : 25 francs + 5% de "frais de port" pour la France et la France d'Outre-Mer (10% de "frais de port pour l'étranger).

 

Le premier article (pages 49 à 57), toujours très intéressant, concernait "Généralités sur l'anneau" et poursuivait donc l'étude de Eugène Antoniadi sur Saturne. Le deuxième article (pages 57 à 76) "La machine planétaire et l'œuvre astronomique de Huygens" était dû à Léopold Reverchon et Paul Ditisheim. Ensuite (page 76 à 83), Jacques Camus évoquait les récentes "observations de Vénus".

 

Après cela Ferdinand Quénisset (astronome à l'observation Flammarion de Juvisy) évoquait à la page 83 "une faible et courte nova dans le Scorpion" ; puis aux pages 84 et 85 Fernand Baldet puis Lucien d'Azambula informaient les lecteurs de "l'activité solaire pendant le troisième trimestre 1929". Après cela (aux pages 85 à 87) Léonid Andrenko (astronome à l'Institut Scientifique Lesshaft) mentionnait les "observations de la planète Mars pendant les oppositions 1922-1928" ; ensuite (pages 87 à 98) E. Sommermont a parlé des "observations d'étoiles variables". Ce numéro de février 1930 s'achevait sur les rubriques habituelles : "nouvelles de la science, variétés, bibliographie" (pages 90 à 92), "en marge de l'astronomie" (pages 92 et 93) et enfin "le ciel du 1er au 30 avril 1930" (pages 93 à 96).

 

 

Et à l'Observatoire "Lowell" à Flagstaff (Arizona), que se passait-il en février 1930 ? Eh bien, rien de bien folichon, rien que la routine pour Clyde Tombaugh jusqu'au fameux mardi 18 février 1930. ;)

 

Continuons le témoignage de Clyde Tombaugh lui-même dans l'Astronomie de décembre 1981 (pages 534 et 535) :

 

« Les pluies de l'été [1929] touchaient à leur fin et, en septembre, je commençai à photographier les régions du Verseau et des Poissons. Celles-ci présentaient l'avantage d'être proches du méridien à minuit et facilitaient le programme d'une nuit de travail. Bientôt je mis au point une méthode consistant à prendre trois plaques de la même région en une semaine et à choisir ainsi la meilleure paire à examiner au comparateur. La plaque restante servait à répertorier les centaines de fausses planètes suspectes rencontrées, la plupart d'entre elles étant faibles d'éclat, à la limite de la magnitude de la plaque.

 

Maintenant, j'avais un meilleur moral et je menai ma recherche plus intensément. Peut-être la planète X était-elle plus faible d'éclat que Lowell ne l'avait pensé. Je descendis donc jusqu'à la magnitude 17, sous la limite de toutes les mesures précédentes [Percival Lowell avait estimé que la planète X serait sans doute de 12ème magnitude ; plus précisément entre la 11ème et la 13ème magnitude]. Je pourrais ainsi trouver quelque planète non attendue. J'étendis également ma méthode à l'entière ceinture zodiacale.

 

A la fin de 1929, j'affrontais les régions Est du Taureau, très riches en étoiles. Le temps requis pour comparer deux grandes plaques variait de trois jours à deux semaines. Leur examen prenait du retard. Celles des riches régions de la Voie Lactée, à l'Ouest des Gémeaux, contenaient environ 400 000 étoiles chacune. Je décidai alors de différer leur étude au comparateur. »

 

Bref, la tâche était quasi-insurmontable pour ce pauvre Clyde Tombaugh, sauf un "coup de pouce" du destin...

 

Et ce "coup de pouce" du destin se produisit le mardi 18 février 1930. :be: :be: :be: Redonnons la parole à Clyde Tombaugh :

 

« Le matin du 18 février 1930, j'examinai deux plaques centrées sur Delta Geminorum [Delta des Gémeaux], région moins peuplée mais de 160 000 étoiles néanmoins. A 16 heures [soit 22 heures Temps Universel ; l'heure légale du Kansas étant l'heure Central Standard Time (CST) en retard de six heures sur le Temps Universel], j'avais couvert le quart de deux plaques. Mon habitude était en effet d'examiner les clichés par sauts de deux centimètres en hauteur et un centimètre en largeur (l'échelle des plaques était de 3 cm par degré). Alors que je passais au champ de 2 x 1 cm suivant, à 2 cm à l'Est de Delta Geminorum environ, je distinguai soudain une image de magnitude 15 apparaissant et disparaissant au rythme de l'obturateur automatique, alternant les vues d'une plaque à l'autre.

 

Une autre image de magnitude 15, 3,5 mm plus loin, faisait de même. "Ça y est !" m'exclamai-je. Un grand frisson me parcourut. Le décalage était juste celui que j'avais prévu, indiquant une distance de 1 500 millions de kilomètres au-delà de l'orbite de Neptune.

 

Je passai en commande manuelle et commençai à observer intensément les images à l'aide d'une petite loupe. Chacune des deux images était bien sur une plaque différente. Le mouvement était-il rétrograde comme il aurait dû l'être ? Oui ! L'image du 29 janvier était à l'Ouest de celle du 23. Je pris alors une règle pour mesurer le déplacement. Il était de 3,5 mm en six jours. Puis je changeais une des deux plaques et remis celle du 21 janvier. L'image devait se trouver à 1 mm à l'Est de celle du 23 janvier puisque l'intervalle entre les deux clichés valait 1/3 de la paire originelle. Elle était exactement à la bonne place.

 

Maintenant, j'étais sûr de moi à 100%. Avec une excitation grandissante je sortis les trois plaques 20 x 25 cm prises simultanément par la chambre de 12,7 cm liée au tube de l'astrographe de 33 cm. A l'aide d'une loupe, je me mis à comparer les mêmes configurations d'étoiles que précédemment, dans le même secteur.

 

Sur ces plaques, les images étaient très faibles, à la limite d'éclat. Et pourtant, sans le moindre doute possible, elles étaient toutes rigoureusement à la même place. C'était une confirmation éclatante. Depuis 3/4 d'heure j'étais la seule personne au monde à connaître exactement l'emplacement de la planète X appelée plus tard Pluton. »

 

Peut-être le jeune Clyde pensait-il à ce moment précis avec émotion à ce matin du mardi 15 janvier 1929 où il prit la décision courageuse de quitter la ferme familiale des Tombaugh située à Burdet (Kansas), là où il avait passé son baccalauréat en 1925, et aller à la gare de Larned prendre un aller simple pour se rendre à l'observatoire de Flagstaff en Arizona.

 

Mais, en ce mardi 18 février 1930, Clyde Tombaugh se devait d'informer ses supérieurs de sa découverte. Reprenons son récit :

 

« J'en avertis alors le Docteur Lampland dont le bureau se trouvait de l'autre côté du couloir. Il pouvait, de cet endroit, entendre le cliquetis de l'obturateur. Il entendit d'ailleurs son arrêt soudain, suivi d'un long silence. Il pensa que j'avais changé de sujet.

 

Avant de lui dire ce qu'il en était, j'avais replacé la plaque du 23 janvier sur le microscope comparateur. Je lui expliquai alors quels étaient l'intervalle de temps entre les deux clichés, la direction et la valeur du déplacement, le tout conforme aux prévisions. Il mit l'obturateur en marche et examina les images en détail.

 

Pendant ce temps, je courus chercher le Docteur Slipher. Sa porte était ouverte, il travaillait à son bureau. J'attendis un moment puis j'entrai :

« Docteur Slipher, j'ai trouvé votre planète X »

L'effet ne se fit pas attendre. Il se dressa immédiatement. Son visage exprimait à la fois de la joie et la réserve. « Si vous voulez jeter un coup d'œil, je vous la montrerai » . Il sortit et se dirigea vers le comparateur. Je dus allonger le pas pour le suivre.

 

Lampland passa l'instrument à Slipher. Ce dernier se mit lui aussi à actionner l'obturateur pour examiner les images. Je me permis d'ajouter : « Il y a une image sur la plaque du 21 janvier, juste au bon endroit et avec un déplacement compatible » . J'enlevai une des plaques pour mettre celle du 21, et risquai le commentaire : « Les images sont floues et peu contrastées car cette nuit-là, la turbulence et l'opacité de l'atmosphère étaient mauvaises » . Car Earl C. Slipher l'homme de Mars, ne se trouvait pas à l'Observatoire à ce moment là. [Note de la rédaction de l'Astronomie : il y a deux « Slipher » : E.C. Slipher, « l'homme de Mars » (spécialiste des planètes) et V. M. Slipher (éminent « spectroscopique » )].

 

L'atmosphère était tendue et fébrile. Jamais auparavant une découverte n'avait suscité autant d'espoirs.

 

Il était presque 18 heures. Slipher dit alors : « Bon, c'est l'heure de dîner ; nous ne pouvons rien faire de plus aujourd'hui » . Puis il nous recommanda : « Gardez tout cela strictement confidentiel. N'en parlez à personne en dehors de l'Observatoire. Cela ferait immédiatement la une des journaux. La question est de savoir où est l'objet maintenant ? Monsieur Tombaugh, rephotographiez la région dès que possible ».

 

Nous regardâmes à travers la fenêtre. Le ciel était désespérément nuageux. La neige recouvrait uniformément le sol. »

 

C'était très bien d'avoir identifié un "objet" mouvant sur trois plaques photographiques prises les 21, 23 et 29 janvier 1930. Mais était-ce bien "la fameuse planète X" ? Pour en être convaincu il fallait l'observer visuellement, et pour cela retrouver où elle était exactement à l'heure actuelle.

 

Voyons comment Clyde Tombaugh nous explique cela :

 

« Le soir suivant [donc le mercredi 19 février 1930], le ciel était très dégagé et je fis une nouvelle plaque de la région de la planète X. Après l'avoir développée, je la mis à sécher dans un bac.

 

Le lendemain matin [donc le jeudi 20 février 1930], je la plaçai sur le microscope comparateur avec celle du 29 janvier. Puisque les deux clichés avaient été pris à 21 nuits d'intervalle, l'image de la planète devait être 10 à 11 mm plus à l'Ouest.

 

Après quelques secondes d'observation, j'identifiai l'image exactement au bon endroit. Je la montrai alors aux autres membres de l'équipe. Slipher me demanda de faire une reproduction par contact du cliché de la région concernée, en vue d'une observation à la lunette de 61 cm.

 

Le soir du 20 février, V. M. Slipher, Lampland et moi-même, montâmes à la coupole abritant l'instrument pour voir si la planète se présenterait comme un petit disque. La lunette avait été pointée sur la région considérée.

 

Slipher commença alors à identifier les petites configurations d'étoiles de faible éclat grâce au cliché photographique. Il y avait là une petite image d'aspect stellaire et de faible luminosité, ne se présentant pas sous forme de disque, même avec un fort grossissement. Ce fut une petite déception car Lowell avait prédit un diamètre de une seconde de degré environ.

 

L'objet s'était déplacé légèrement vers l'Ouest par rapport à sa position sur le cliché du 19 février.

 

Les trois mois qui suivirent, le programme de l'Observatoire fut profondément boulversé. Après avoir pris d'autres clichés de la région de Delta Geminorum je continuai le travail de surveillance photographique du zodiaque en direction de l'Est, avec la lunette de 33 cm ; mais je ne fis plus d'observation au comparateur. Slipher et Lampland observaient constamment la planète X pour mieux la connaître. Lampland prit plusieurs clichés à long temps de pose avec le télescope de 1 mètre afin de découvrir un satellite. Si tel avait été le cas, cela aurait permis de déterminer la masse de la planète et de la confronter à celle prévue par Lowell, mais Lampland ne découvrit rien.

 

Le fait de trouver la planète à 6 degrés de la position prévue par Lowell était une satisfaction. Comme elle était à peu près dix fois plus faible d'éclat que ce qu'on attendait, nous en déduisîmes qu'elle était petite.

 

D'autre part, elle devait être très dense si l'on en croyait Lowell qui estimait sa masse à sept fois celle de la Terre. Il avait envisagé, en effet, une planète du type de Neptune.

 

Slipher et Lampland affûtaient leurs arguments pour faire face à l'avalanche de questions que susciterait notre découverte. Slipher avait rédigé la pleine page d'une "Circulaire d'Observation" qui fut tirée en plusieurs centaines d'exemplaires. Avec l'aide de la secrétaire, je les pliai et les plaçai dans autant d'enveloppes et libellai leurs adresses tirées de notre registre.

 

Ces enveloppes furent placées dans des casiers, prêtes à être expédiées vers tous les Observatoires du monde, le jour de l'annonce de la découverte. »

 

Oui, vous avez bien lu !... Dès que Clyde Tombaugh a découvert "l'objet Lowell" il est quasiment écarté de son observation par Lampland et Slipher qui désirent seuls s'approprier l'honneur de sa découverte. :( :( :(

 

Le pauvre Clyde est relégué à aider la secrétaire de l'Observatoire de Flagstaff à plier et à mettre sous enveloppe la future circulaire qui annoncera au monde entier que Messieurs Slipher et Lampland ont découvert la neuvième planète du système solaire... :mad: :mad: :mad:

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Mon cher Roger :),

En tant qu'ancien de la SAF (45 ans de membre au compteur :D), je possède effectivement beaucoup d'anciennes années de L'Astronomie. Dans les années 1970, il restait en stock au siège de la Société quelques exemplaires d'anciennes années (de 1900 à 1950) brochées par années.

Il en restait même en stock depuis 1882. J'ai acheté tout ce que j'ai pu, à partir du premier numéro. Il faut dire aussi, que la bibliothèque s'enrichissait de temps en temps de dons faits après le décès d'anciens membres
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Clyde Tombaugh n'a pas découvert Pluton "par hasard".

 

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Il m'est arrivé de lire assez souvent que Clyde Tombaugh avait découvert Pluton "par hasard". C'est une affirmation mensongère. S'il a réussi à découvrir la fameuse "planète X" de Percival Lowell c'est qu'il a, début juillet 1929, eu l'idée d'une méthode rigoureuse pour séparer les points lumineux des astéroïdes de ceux d'une éventuelle planète. Il a très bien expliqué sa méthode dans l'Astronomie de décembre 1981 aux pages 532, 533 et 534 :

 

« Je me sentis alors un peu désemparé car j'éprouvais encore quelques difficultés qu'il me fallait aplanir. L'astrographe de 33 cm avait fait une sérieuse incursion dans le programme spectographique du Docteur Slipher et il semblait impatient de s'y remettre.

 

Je commençai la routine photographique en avril 1929. Slipher m'avertit que l'examen des plaques au microscope comparateur serait fait par des personnes plus expérimentées.

 

Après avoir pris deux plaques dans la constellation des Gémeaux, ceux-ci les examinèrent mais quelque peu hâtivement. Ils semblèrent déçus de ne pas trouver la planète X et ne voulurent plus, dès lors, utiliser l'appareil.

 

Lampland, qui était le plus expérimenté dans l'exercice, se trouvait à l'Université de Princeton au printemps 1929. La secrétaire aurait pu s'en sortir mais elle était débordée de travail.

 

A la fin du mois de juin [1929], j'avais recueilli 100 plaques environ, chacune représentant une heure d'exposition. Mais seules quelques-unes avaient été observées au comparateur. Le Docteur Slipher commençait à désespérer et, fin juin, il me demanda d'examiner les plaques moi-même. J'en fus abasourdi. Chaque plaque contenait environ 150 000 étoiles. La tâche était gigantesque.

 

Maintenant, beaucoup d'entre vous doivent penser que c'était plutôt flatteur pour moi. Pourquoi diable le Docteur silpher avait-il reporté sur moi la responsabilité de trouver la planète X ? En fait, Slipher s'était rendu compte que la tâche nécessiterait une énorme disponibilité et beaucoup de temps, ce qu'il n'avait pas.

 

Néanmoins j'avais des doutes quant au succès de l'entreprise.

 

Pendant quelques semaines, je commençais à comparer deux plaques. Je rencontrai plusieurs douzaines d'astéroïdes qui s'étaient déplacés entre les deux photographies. Mais comment distinguer la planète X des astéroïdes ? Mon moral était au plus bas.

 

Je me mis alors à étudier le mouvement apparent journalier de plusieurs planètes sur une période de deux ans environ, d'après leur position dans "l'American Ephemeris and Nautical Almanac". Je me rendis bientôt compte que la solution était de photographier les régions du zodiaque strictement à leur opposition (180 degrés du Soleil). Cela évite l'aspect presque "stationnaire" des astéroïdes qui imite alors le petit déplacement caractéristique des planètes très lointaines. En outre, plus celles-ci sont lointaines, plus leur déplacement journalier vers l'Ouest est petit.

 

Ce mouvement apparent rétrograde à l'opposition résulte du vecteur déplacement tangentiel de la Terre sur son orbite, annulant et même dépassant le déplacement vers l'Est des planètes. Cela fournit un moyen de calcul des parallaxes grâce auxquelles la distance approximative de n'importe quelle planète suspecte peut être rapidement déterminée.

 

Je me rendis alors compte qu'un nombre considérable de plaques que j'avais prises durant le printemps 1929 avaient violé ce principe capital.

 

J'expliquai alors à V. M. Slipher qu'il était inutile de comparer ces plaques et qu'il faudrait reprendre l'étude de ces régions l'année d'après, au moment de l'opposition. Dans ces seules conditions une planète pouvait être examinée avec précision et certitude. Il m'approuva. »

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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"...écrit par Ernest Esclangon (directeur de l'Observatoire de Paris de 1927 à 1944 *1) "Dix leçons d'astronomie", volume in-8° *2 (23 cm sur 14 cm) de 110 pages avec 21 planches ; coût : 25 francs + 5% de "frais de port" pour la France et la France d'Outre-Mer (10% de "frais de port pour l'étranger)." *3

 

*1 De quelle heure à quelle heure, s'il te plaît...:( ?

 

*2 L’in-octavo, également noté in-8° et parfois prononcé in-huit, est une forme de livre où la feuille imprimée a été pliée trois fois, donnant ainsi huit feuillets, soit seize pages. L'in-octavo est plus ou moins grand, selon l'étendue de la feuille,

donc les "23 cm sur 14 cm" demanderaient une enquête plus poussée sur le format de la feuille d'origine...:be:

 

*3 Et pour Monaco et le territoire de Belfort, a-t-on une idée précise des frais...:?: ?

 

 

Sacré Roger... ! :)

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Roger, tu as abordé ce matin un sujet que je trouve très important.

 

Le coup de la découverte par hasard, c'est vrai qu'on le lit parfois, et si on ne connaît pas les détails de la démarche de Tombaugh, c'est vrai qu'on peut être enclin à y croire. Sauf que non : avec sa méthode, Tombaugh était sûr de finir par trouver une planète comme Pluton. D'ailleurs c'est d'autant plus important de le rappeler que Tombaugh a continué pendant dix ans à scanner le ciel, et s'il n'a rien trouvé d'autres (comme planète - mais il a trouvé plein d'astéroïdes, comètes, étoiles variables et amas de galaxies), c'était la preuve qu'il n'existait pas d'autre planète, ou alors des toutes petites ou bien des bien plus lointaines.

 

Une autre erreur qu'on lit parfois, c'est que cette planète était celle de Lowell, sous prétexte que les calculs de Lowell aboutissaient à une position assez proche de là où on l'a découverte. Sauf que les calculs de Lowell étaient basés sur des mesures de perturbation qu'on sait, aujourd'hui, être bidons (les valeurs étaient inférieures aux marges d'erreur). Et quand bien même les calculs auraient été justes, Tombaugh ne les a pas utilisés : il a pointé les régions du ciel ni au hasard ni selon Lowell mais selon la stratégie expliquée dans l'extrait cité par Roger.

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Bonsoir 'Bruno, :)

 

Merci pour ton commentaire. :)

 

Tu as tout à fait raison de souligner que Pluton ne correspondait que de très loin aux calculs de Percival Lowell.

 

Voici deux citations assez intéressantes qui rendent hommage à l'autre astronome qui avait prévu l'endroit où devait se trouver la planète trans-neptunienne : William Henry Pickering (il l'avait baptisée « la planète "O" »).

 

Philippe de la Cotardière dans son livre "Astronomie" (éditions Larousse, octobre 1989) écrit à la page 321 : « En 1915, deux astronomes américains, Percival Lowell et William H. Pickering, se fondant sur les faibles perturbations inexpliquées dans le mouvement d'Uranus et de Neptune, suggérèrent, indépendamment l'un de l'autre, l'existence d'une planète inconnue, au-delà de l'orbite de Neptune.

 

Comme l'avait fait Le Verrier pour Neptune quelque soixante-dix ans auparavant, Lowell indiqua la région du ciel où devait, selon lui, se trouver cet astre qu'il dénommait "planète X". L'astronome Milton Humasson entreprit, en 1919, à l'observatoire du mont Wilson, une recherche photographique, mais celle-ci demeura vaine. »

 

Quant à l'abbé Théophile Moreux, le directeur de l'Observatoire de Bourges (Cher) voici ce qu'il écrivit à ce sujet dans son gros ouvrage de 636 pages "Le ciel et l'Univers" paru en 1928 aux éditions Octave Doin à Paris (pages 293 à 297) où il ne cite pas du tout Percival Lowell, mais longuement William Pickering :

 

« Neptune constitue-t-il la dernière planète de notre système ? Les observations récentes permettent de plus en plus d'en douter, mais quel Le Verrier nous dira l'emplacement de la planète hypothétique ?

 

Cette question d'une planète située au-delà de Neptune défraye périodiquement les revues astronomiques et, de temps à autre, on enregistre une solution nouvelle du problème. (...)

 

Toutefois, un grand nombre d'astronomes, impatients d'attendre de plus longues recherches, se sont livrés à propos de la planète trans-neptunienne à des hypothèses basées sur des interprétations quelque peu fantaisistes de phénomènes cependant réels.

 

Sans vouloir entrer dans les détails, je me contenterai d'énumérer quelques résultats :

 

Pour M. Forbes, la planète inconnue se trouverait à près de 16 milliards de kilomètres du Soleil. C'est beaucoup si on table sur la loi de Bode, déjà en défaut pour Neptune, il serait plus prudent d'adopter un nombre voisin de 47 unités astronomiques, soit 7 milliards de kilomètres en chiffres ronds, ainsi que le propose M. Dallet.

 

Pour des raisons d'ailleurs aussi sujettes à caution, M. Todd admet une distance un peu plus forte, tandis que M. Hans Lau, de Copenhague, réclame deux planètes au lieu d'une.

 

Toute autre est la solution de W. H. Pickering. Sans tabler sur les données antérieures à 1846, malgré la lenteur de son mouvement, Neptune, depuis sa découverte, a parcouru à peu près la moitié de son orbite. On a donc pu repérer soigneusement ses positions ; or, constatation extrêmement suggestive, il se passe encore pour les deux dernières planètes connues quelque chose d'anormal : les positions observées de Neptune ne suffisent pas du tout pour expliquer les perturbations d'Uranus. Même en ajoutant l'influence de "toutes les mauvaises compagnies" soupçonnées par le spirituel Bouvard, c'est-à-dire l'action perturbatrice de Jupiter et de Saturne, la marche d'Uranus semble inexplicable. (...) Les anomalies d'Uranus doivent indiquer la position de la planète trans-neptunienne, sa distance, sa masse, etc. Bref, tout compte fait, la planète hypothétique serait actuellement dans la constellation des Gémeaux.

 

Mais sur la voûte céleste, elle serait représentée par une étoile invisible à l'œil nu, un astre de onzième grandeur tout au plus, de treizième très probablement.

 

La masse serait deux fois environ celle de la Terre et les calculs de Pickering la placeraient à la distance de 51 unités astronomiques, soit près de 8 milliards de kilomètres.

 

L'avenir dira ceux qui ont raison. »

 

Deux ans plus tard, en 1930, la réponse fut enfin fournie : personne n'avait raison, sauf William Pickering qui la situait dans la constellation des Gémeaux. ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Éléments orbitaux de Pluton le lundi 20 janvier 1930.

 

 

La veille du jour où Clyde Tombaugh a pris la première des trois photographies qui ont permis de découvrir la "planète X", quels étaient les éléments orbitaux précis concernant Pluton ?

 

Pour le savoir on peut se reporter à ce que Jean Meeus a écrit dans son premier "Morsels" ("Mathematical Astronomy Morsels", Willmann-Bell, 1997) qui évoque au chapitre 47 les positions de Uranus, Neptune, Pluton et Cérès lors de leurs découvertes, ainsi que leurs distances au Soleil et à la Terre :

 

Pour Pluton on y apprend que le 20 janvier 1930 à 0h TU :

 

* son Ascension Droite (équinoxe J2000,0) était de 07h 23mn 23,7s ;

 

* sa Déclinaison (équinoxe J2000,0) était de + 21° 48' 52" ;

 

* sa distance au Soleil était de 41,316 unités astronomique (soit 6,181 milliards de kilomètres) ;

 

* sa distance à la Terre était de 40,349 unités astronomique (soit 6,150 milliards de kilomètres).

 

Jean Meeus ajoute les éléments suivants concernant Pluton en 1930 :

 

* Pluton était en opposition avec le Soleil le 9 janvier 1930 ;

 

* le 8 mars 1930 Pluton était en conjonction avec Delta des Gémeaux, il est passé à 1 minute d'arc au Sud de cette étoile ; ensuite, après avoir fini sa rétrogradation et repris sa route directe, il est passé à 2,5 minutes d'arc au Nord de cette étoile le 22 avril 1930.

 

Quant au logiciel astronomique "Guide 8" de l'américain Bill Gray, il donne les précisions supplémentaires suivantes (toujours pour le 20 janvier 1930 à 00h TU) :

 

* magnitude : 15,3 ;

 

* diamètre apparent : 0,08 seconde d'arc.

 

Ce logiciel très performant nous apprend que Pluton était passé précédemment au périhélie le 30 août 1741 à 29,649 unités astronomiques du Soleil (soit 4,435 milliards de kilomètres) ; ensuite il est passé à l'aphélie le 5 juin 1866 à 49,302 unités astronomiques du Soleil (soit 7,375 milliards de kilomètres). Après sa découverte Pluton est repassé au périhélie le 4 septembre 1989 à 29,656 unités astronomiques du Soleil (soit 4,436 milliards de kilomètres) et actuellement il chemine vers son aphélie qu'il atteindra le 24 février 2114 à 49,319 unités astronomiques du Soleil (soit 7,378 milliards de kilomètres).

 

Bien, maintenant que vous savez les principaux chiffres concernant Pluton en cette année 1930, nous pouvons reprendre notre voyage historique en mars 1930, le mois où enfin la découverte de Clyde Tombaugh a été rendue publique, en ne citant surtout pas son nom... :( :( :(

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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C'était dans la revue de la SAF "l'Astronomie" il y a 80 ans, en mars 1930.

 

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Nous allons donc continuer à nous mettre dans la peau d'un astronome amateur francophone il y a 80 ans, cette fois-ci au mois décisif de mars 1930.

 

Le numéro de "l'Astronomie" de mars 1930 comprenait toujours 48 pages (pages 97 à 144), plus huit pages "non nobles" (toujours de couleur rose).

 

Le premier article (pages 97 à 102) était dû à Robert Lancement et devrait intéresser les "astrams" de 2010 car il traitait du "Mouvement lent pour lunettes et télescopes à monture azimutale - solution approchée de l'Équatorial". Je vous en cite le début : « Il est inutile de s'étendre sur les nombreux avantages que procure à un amateur la possession d'un instrument équatorial. Je ferai cependant quelques remarques au sujet des équatoriaux "transportables". Il ne devrait être en aucune façon question de "transporter" un tel instrument qui est ou doit être essentiellement fixe ou tout au plus demi-fixe. La mise en station est une opération qui demande toute la rigueur possible, sinon les avantages deviennent illusoires. Le seul qui subsiste est la possibilité de suivre grossièrement un astre observé visuellement. Et c'est ce dont on se contente souvent. D'autre part, si la monture azimutale est appréciable pour la facilité de déplacement de l'instrument, elle est insuffisante pour l'observation prolongée, surtout si le grossissement est fort. Les mouvements lents ordinaires n'apportent qu'un confort relatif et exigent l'action continuelle sur deux manettes. Il est possible de suivre avec une exactitude suffisante pour l'observation visuelle et pendant un temps appréciable de l'ordre d'une heure en n'utilisant qu'une seule manette. C'est ce qui est réalisé par l'appareil suivant, solution approchée de l'équatorial. »

 

Robert Lancement décrivait ensuite en détail comment réaliser avec une lunette à monture azimutale le bricolage pour arriver à obtenir une lunette approchée de l'équatorial. Il terminait son article en annonçant : « La maison Manent a bien voulu se charger de la construction de cet appareil qui pourra s'adapter à toutes les lunettes et télescopes à monture azimutale actuellement en usage. »

 

Ensuite, de la page 102 à la page 110 a lieu le compte rendu de la première réunion de la Société Astronomique de France de 1930 : celle du mercredi 5 février 1930, ouverte à 20h50 dans l'amphithéâtre Descartes , à la Sorbonne "devant une nombreuses assistance" (la précédente réunion était celle du mercredi 4 décembre 1929, que j'ai évoquée au message #1).

 

Pas moins de 73 nouveaux sociétaires étaient proposés à l'admission à la SAF, dont seulement quatre dames et trois demoiselles.

 

Qui adhérait à la SAF en février 1930 ? Sur les dix premiers postulants on trouve :

 

- 1°) un "cultivateur" à Viserny (Côte-d'Or) ;

 

- 2°) un négociant" à Bône [l'actuelle Annaba] en Algérie ;

 

- 3°) un homme, dont la profession n'est pas indiquée à Marsac (Tarn) ;

 

- 4°) un "étudiant d'astronomie" rue Hallé à Paris 14ème arrondissement (Seine) ;

 

- 5°) un "chef de musique de première classe en retraite" à Sournia (Pyrénées-Orientales) ;

 

- 6°) un "adjoint de direction" à Montreux (Suisse) ;

 

- 7°) un homme, dont la profession n'est pas indiquée rue de la Rochefoucauld à Paris 9ème arrondissement (Seine) ;

 

- 8°) un "typographe" à Puteaux (Seine) ;

 

- 9°) un étudiant à la "Maison belge de la Cité Universitaire" boulevard Jourdan à Paris 14ème arrondissement (Seine) ;

 

- 10°) un "commis de banque" à Nyons (Suisse).

 

L'article suivant, très technique, était dû au général Gustave Ferrié et concernait la "Propagation des ondes radiotélégraphiques - Observations faites pendant l'éclipse de Soleil du 9 mai 1929 à Poulo-Condore" [NB : Poulo-Condore était un bagne dans l'Indochine française, en Cochinchine ; c'était l'équivalent du sinistre bagne de Cayenne en Guyane française].

 

Après cela était évoqué, pages 115 à 119, par P. Baize "l'étoile double Delta Cygni". Ensuite, page 120 Lucien d'Azambuja évoquait "l'activité solaire". Pages 120 à 122 M. Darney nous entraînait vers la Lune avec les "Variations du sol aux environs du mur droit".

 

Après cela, pages 122 à 130, "Le travail des surfaces optiques" était savamment raconté par C. Rozet. Ensuite, "Bolides et T.S.F." était évoqué par L. Petetin (radoiélectricien).

 

Ce numéro de mars 1930 s'achevait sur les rubriques habituelles : "nouvelles de la science, variétés, bibliographie" (pages 132 à 139), "en marge de l'astronomie" (pages 139 et 140) et enfin "le ciel du 1er au 31 mai 1930" (pages 140 à 144).

 

Et à l'Observatoire "Lowell" à Flagstaff (Arizona), que se passait-il en mars 1930 ? Eh bien, ce fut le moment tant attendu depuis le mardi 18 février 1930 : la révélation au monde entier de la découverte de la "planète X".

 

Clyde Tombaugh termine ainsi son récit de la découverte de Pluton dans "l'Astronomie" de décembre 1981 :

 

« Slipher et Lampland choisirent le 13 mars 1930 pour annoncer la nouvelle, faisant coïncider ainsi les 75 ans de Lowell et le 149ème anniversaire de la découverte d'Uranus par Herschel.

 

J'étais dans le bureau de l'Observatoire avec V. M. slipher, tard dans la nuit du 12 mars, quand il téléphona à la Western Union pour envoyer le télégramme historique à l'Observatoire du Harvard College pour diffusion dans le monde entier.

 

Il mentionnait, je cite : « La recherche systématique entreprise depuis des années à la suite des investigations de Lowell sur une planète trans-neptunienne, a révélé un objet qui, depuis sept semaines, se comporte en vitesse et en direction comme doit le faire un corps trans-neptunuien, à une distance proche de celle attendue. Magnitude 15. La position, le 12 mars à 3 heures GMT, était de 7 secondes d'heure à l'Ouest de Delta Geminorum, en plein accord avec la longitude prévue par Lowell » .

 

Les nouvelles se propagèrent comme une traînée de poudre. Le jour suivant, Slipher était débordé par les journalistes et les appels téléphoniques. Il chargea alors Lampland de quitter Mars Hill [Note de Philippe Wallace, traducteur en français pour cet article de "l'Astronomie" : « colline au sommet de laquelle se trouve l'Observatoire Lowwell » )] pour aller au Collège des Professeurs de l'État de l'Arizona, afin de décerner le prix annuel Lowell aux Étudiants en mathématiques de l'Établissement. En remettant la récompense, Lampland annonça qu'une neuvième planète avait été découverte à l'Observatoire Lowell.

 

Pendant des semaines il y eut divergences d'opinion sur le nom de la nouvelle planète. Fin avril, l'équipe de l'Observatoire Lowell se mit d'accord sur le nom de Pluton. Le 1er mai, Slipher proposa ce nom à plusieurs sociétés astronomiques, lesquelles l'adoptèrent à l'unanimité.

 

Le peu de ce qu'on pouvait savoir de Pluton du fait de sa petite taille et de son éloignement aux confins du Système solaire, suscita toutes sortes de spéculations concernant la nature de la planète. Plusieurs astronomes contestèrent la validité de la prédiction de Lowell, d'autres l'affirmèrent.

 

Les controverses ont fait rage depuis cinquante ans, et sont à l'origine d'une avalanche de littérature passionnée.

 

Avec le défaut de masse apparent de Pluton, la vraie planète X était peut-être encore à découvrir. Nombre d'astronomes encouragèrent Slipher à poursuivre ses recherches. « Qu'y a-t-il d'autre au-delà de l'orbite de Neptune ? Vous êtes le mieux placé pour le savoir. Vous avez l'instrument, l'expérience et la compétence » dirent-ils.

 

Fin mai 1930, V.M. Slipher me demanda de reprendre la recherche de la planète. Il ne voulait confier l'examen des plaques au comparateur à personne d'autre. Les calculs d'orbite révélèrent que le plan de l'orbite de Pluton était incliné de 17 degrés sur l'écliptique. L'orbite de Mercure était inclinée de 7 degrés, celle des autres planètes beaucoup moins. Il y aurait donc pu avoir d'autres planètes au-delà de Neptune avec des inclinaisons supérieures ou égales à celle de Pluton, pouvant ainsi se trouver 25 ou 30 degrés en dehors de la ceinture zodiacale et à n'importe quelle longitude.

 

La recherche ne faisait que commencer. Les 13 années suivantes, je parcourus plus de 60 % de la voûte céleste jusqu'à la magnitude 17, et 10 % de plus jusqu'à la magnitude 16. Je me mis pendant 7 000 heures au comparateur pour pointer 90 millions d'étoiles à la recherche d'un déplacement attribuable à une planète, mais aucune ne se montra. Les sous-produits de cette recherche furent la découverte d'un amas globulaire, de cinq amas ouverts, d'un super amas de galaxies, de centaines d'astéroïdes et d'étoiles variables.

 

La Deuxième Guerre Mondiale interrompit notre travail. Je faisais partie du contingent militaire chargé d'enseigner la navigation dans une école de la marine installée au Collège de Flagstaff. Cela dura sept semestres, jusqu'à la fin du conflit.

 

Pendant les cinquante ans écoulés Pluton est resté une énigme, eu égard à sa nature et son rôle dans l'origine et l'évolution du Système solaire. Quelques mois après sa découverte, tout le monde reconnaissait que sa masse était insuffisante pour rendre compte des prévisions de Lowell. Pourtant, le plein accord entre les éléments orbitaux avancés par celui-ci et sa position dans le ciel était impressionnant. La controverse dura des années.

 

De fait, juste après la mise en évidence de Pluton, on se demanda si une autre planète X ne restait pas encore à découvrir. J'ai continué la surveillance photographique sur une vaste zone du ciel. En dépit de l'étude la plus attentive des plaques, aucune planète supplémentaire ne fut décelée.

 

Plusieurs chercheurs aux États-Unis et en Europe prédirent l'existence de planètes massives, quelques uns avançant la distance de 60 à 75 UA du Soleil. Elles se seraient trouvées dans les bonnes fenêtres de nos observations ; je peux donc en conclure que de telles planètes n'existent pas, pas plus que la planète X de Lowell. ».

 

L'avenir donna raison à Clyde Tombaugh : aucune planète massive n'existe au-delà de Neptune, la fameuse "planète X" de Pervival Lowell n'existait pas. Pluton n'était en fait qu'un très gros astéroïde trans-neptunien.

 

Clyde William Tombaugh est décédé à l'âge de 90 ans dans la nuit du 17 janvier 1997 à Las Cruces (Nouveau Mexique).

 

La revue de la SAF "l'Astronomie" d'octobre 1997 lui a rendu hommage dans un très bel article de Thierry Wattez (Président du Groupement des Astronomes Amateurs de la Gâtine, à Parthenay dans les Deux-Sèvres), pages 262 à 268, intitulé "Clyde Tombaugh a rejoint Pluton".

 

C'est en lisant cet excellent article de Thierry Wattez que j'ai appris beaucoup de choses sur les coulisses de la découverte de Pluton. Je ne puis que vous encourager à vous renseigner auprès de la Société Astronomique de France pour savoir si ce numéro de "l'Astronomie" d'octobre 1997 est toujours disponible à la vente.

 

Thierry Wattez termine ainsi son article sur la fin de vie de Clyde Tombaugh :

 

« Après 1945, Clyde Tombaugh partit à White Sands au Nouveau Mexique pour mettre au point le guidage de nouveaux missiles. Le nom de White Sands ne vous dit peut-être pas grand chose, sauf si vous êtes passionnés d'aéronautique ; pour le situer, disons que ce n'est pas très loin de Roswell... En même temps, il enseigna à l'Université de Los-Angeles - Californie. A partir de 1955, il enseigna à la faculté du Nouveau-Mexique à Las Cruces, ville où il prit sa retraite en 1973, entouré de sa femme Patsy et de ses télescopes dont son fameux 230 mm. Clyde Tombaugh est mort dans la nuit du 17 janvier 1997. Il ne reste plus qu'à espérer que Charon le conduise vers les Champs Elysées. »

 

Une dernière information sur Clyde Tombaugh : le jeudi 19 janvier 2006 sa veuve, Patsy, âgée de 93 ans, avait tenu à être présente à Cap Canaveral en Floride pour assister en personne à 14 heures heure de la Côte Est des États-Unis (19 heures Temps Universel) au lancement de la sonde spatiale "New Horizons" par une fusée Atlas V. James Walter Christy (né en 1938), l'astronome américain qui a découvert "Charon", le gros satellite de Pluton le jeudi 22 juin 1978, avait lui-aussi tenu à être présent pour ce décollage.

 

Le lancement de la sonde spatiale "New Horizons" le 19 janvier 2006 :



 

398px-New_Horizons_Liftoff.jpg

 

 

Et pourquoi cette dame très âgée avait-elle tenue à assister à ce lancement ? Tout simplement parce que "New Horizons" emportait les cendres de son défunt mari Clyde Tombaugh, et normalement le mardi 14 juillet 2015 vers 11h 59 (Temps Universel) cette sonde frôlera Pluton (qui jusqu'ici n'a jamais été approché par la moindre sonde spatiale) à seulement 9 600 kilomètres. Les cendres de Clyde Tombaugh seront ainsi au plus proche de l'objet qu'il a découvert le mardi 18 février 1930.

 

Lori Paul (la femme de Robert Staehle, ingénieur à la NASA-JPL) a raconté (voir : http://www.science-sainte-rose.net/actions/Robert%20Staehle%20-%20Pluton%20et%20La%20Reunion.pdf) la réaction de Patsy Tombaugh lors du lancement de la sonde spatiale "New Horizons" : « Patsy se tenait à côté de moi appuyée sur la rambarde, et c'est à ce moment que se sont confirmés les soupçons que j'avais eus au sujet de quelque chose d'inhabituel avec la sonde spatiale. Rob, mon mari, et Alan Stern, ami et collègue m'avaient caché, et à tous les autres aussi, que les cendres de Clyde Tombaugh, ses restes funéraires, étaient à bord du vaisseau spatial. Il serait le premier humain, d'une certaine manière, à s'approcher de Pluton, plus près que n'importe qui d'autre, au moins par ses cendres. Pendant qu'avait lieu cet incroyable décollage de la fusée, et qu'un nuage immense se déversait sous le vaisseau spatial, qu'on entendait un tonnerre et des grondement que l'on pouvait sentir dans ses tripes par les vibrations de la terre si proche du lancement, il y avait Patsy qui serrait fortement la balustrade ses deux mains, et on pourrait la voir se chuchoter à elle-même « Vas-y Clyde, vas-y ! », ce qui a naturellement a fait fondre en larmes ceux qui étaient autour d'elle parce que nous avons alors compris que quelque chose de son mari était à bord du vaisseau spatial en route vers la planète qu'il avait découverte. C'était très spécial. »

 

Voilà, j'en ai presque terminé, dans un dernier sujet je vous raconterai comment les astronomes amateurs francophones ont appris, à partir du numéro d'avril 1930 de "l'Astronomie" la découverte de la fameuse "planète X".

 

(à suivre)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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C'était dans la revue de la SAF "l'Astronomie" il y a 80 ans, à partir d'avril 1930.

 

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Nous allons terminer notre voyage, 80 ans en arrière, en voyant comment un astronome amateur francophone a appris l'existence de la neuvième planète du système solaire ans, entre avril et décembre 1930.

 

Le numéro de "l'Astronomie" d'avril 1930 comprenait toujours 48 pages (pages 145 à 192), plus huit pages "non nobles" (toujours de couleur rose).

 

La première mention de la découverte de la nouvelle planète est faite par André Hamon (1900-1984), secrétaire de la Société Astronomique de France, aux pages 180 et 181, dans le cadre de la rubrique "Nouvelles de la science, variétés, bibliographie" :

 

« La planète transneptunienne. - Un télégramme de l'Observatoire de l'Union Astronomique Internationale, à Copenhague, daté du 14 mars 1930, annonce la nouvelle suivante : Planète découverte à l'Observatoire Lowell, en accord avec la planète transneptunienne de Lowell. Position, le 12 mars 1930, à 3h0m0s (T.U.) : à 7 secondes de temps (1' 45") à l'Ouest de Delta Geminorum. 15e grandeur (1).

 

(1) : D'après les circulaires numéros 3D et 4D des Informations rapides de la Société Astronomique de France, des 15 et 19 mars 1930.

 

Cette planète a été observée pendant sept semaines à Flagstaff (Arizona) (Observatoire Lowell). Elle se trouverait à 45 unités astronomiques du Soleil (ce qui donne une période de révolution d'environ 300 ans) et d'après les dernières nouvelles, son diamètre serait beaucoup plus petit qu'on l'imaginait d'abord et de l'ordre de celui de Mercure.

 

Depuis le 21 janvier, date de sa découverte, elle a été suivie photographiquement et visuellement par M. LAMPLAND, qui télégraphia la nouvelle le 13 mars à H. SHAPLEY. Elle a été photographiée depuis à l'Observatoire d'Heidelberg par MAX WOLF, à l'Observatoire d'Yerkes par VAN BIESBROECK et enfin le 20 mars à l'Observatoire de Juvisy par notre habile collègue M. F. QUENISSET. L'existence de cette nouvelle planète est donc certaine.

 

Il s'agit d'un objet extrêmement difficile, ne pouvant être observé visuellement que dans un instrument de 0,450 m d'ouverture au moins. La plaque photographique, grâce à son merveilleux pouvoir d'accumulation, peut nous le déceler avec des moyens plus modestes. Nous engageons donc vivement tous nos collègues, possédant un appareil photographique équatorial à grande ouverture au moins 0,160 m de faire des clichés à longue pose de la région, en notant soigneusement les dates et heures d'exposition. L'étude attentive, au moyen d'un stéréoscope, des clichés pris à des dates suffisamment éloignées pourra déceler l'existence et le déplacement de la nouvelle planète. D'après sa position actuelle, la planète trans-neptunienne sera en conjonction avec Jupiter en octobre 1930, ce qui pourra fournir aux chercheurs un repère commode. »

 

Vous voyez, le nom de Clyde Tombaugh n'est pas mentionné, seulement celui de M. Lampland. :confused: :confused: :confused:

 

C'est dans le numéro de "l'Astronomie" de mai 1930 qu'un article (pages 212 à 215) de Fernand Baldet (1885-1964), secrétaire de la SAF, astronome à l'Observatoire de Meudon, évoque "Le corps céleste trans-neptunien découvert à l'Observatoire Lowell". Et à la page 213 Fernand Baldet indique enfin aux lecteurs de l'Astronomie le nom du découvreur de cette nouvelle planète :

 

« D'après une circulaire de l'Observatoire Lowell datée du 13 mars et divers numéros de Daily Science News Bulletin, résumés dans Nature (12 avril 1930, page 577), la découverte aurait été faite par un jeune assistant, M. Clyde-W. Tombaugh entré à l'Observatoire Lowell en janvier 1929. Chargé de trouver la planète trans-neptunienne prédite par P. Lowell, il photographia systématiquement la zone écliptique au moyen du télescope Lawrence Lowell. Il avait presque entièrement terminé le tour du ciel lorsqu'il découvrit, le 21 janvier, la planète dans le voisinage de Delta des Gémeaux. La découverte fut confirmée par des photographies prises les 23 et 29 janvier et l'astre fut suivi régulièrement depuis le 19 février. L'examen visuel au réfracteur de 0,61 m ne leur montra pas de disque sensible. La différence entre les grandeurs photographiques et visuelles montre que sa lumière est plus jaune que celle d'Uranus ou de Neptune.

 

Le Docteur A.-C.-D. Crommelin ajoutait, d'après les observateurs américaines (Circulaires B.A.A., numéros 86 et 88), que la planète devait se trouver à 45 unités du Soleil et que son diamètre devrait être compris entre celui de la Terre et d'Uranus, soit 20 00 milles environ (32 000 kilomètres). »

 

Vous noterez que Fernand Baldet emploie dans son article un très désagréable conditionnel : « la découverte aurait été faite par un jeune assistant, M. Clyde-W. Tombaugh entré à l'Observatoire Lowell en janvier 1929. » Sans doute en 1930 le fait que ce soit un simple "jeune assistant" qui ait découvert cette nouvelle planète était difficilement admissible... :( :( :(

 

Dans ce numéro de mai 1930, aux pages 215 à 227, le spécialiste de la Mécanique Céleste à l'Observatoire de Paris, l'astronome-adjoint Henri Mineur (1899-1954), évoquait très longuement "La trajectoire de l'objet Lowell".

 

A noter que cet article est la reproduction de l'exposé oral de Henri Mineur effectué lors de la séance du mercredi 2 avril 1930 de la Société Astronomique de France ouverte à 20h45 dans l'amphithéâtre Descartes à la Sorbonne

 

Enfin, dans ce numéro de "l'Astronomie" de mars 1930, Ferdinand Quénisset (1872-1951), astronome à l'Observatoire Flammarion à Juvisy (Seine-et-Oise) évoque à son tour, aux pages 227 à 231, "La trans-neptunienne". A la page 230 on peut lire le compte rendu par Madame Gabrielle-Camille Flammarion de leur première tentative d'observer visuellement, avec la lunette de 240 mm de diamètre de l'Observatoire de Juvisy, "l'objet Lowell" à la mi-mars 1930 :

 

« Sitôt qu'à Juvisy nous eûmes reçu les télégrammes astronomiques annonçant la découverte faite à l'Observatoire Lowell, nous entreprîmes l'exploration de la région indiquée. Mais notre œil échoua dans l'invisible, là où la photographie se montra d'une supériorité que nous osions à peine espérer, et qui fait le plus grand honneur à la fois à l'habilité d'ailleurs bien connue de M. Quénisset et au ciel de la région parisienne, souvent maltraité. » Madame Flammarion indique ensuite que Ferdinand Quénisset a réussi à obtenir, du 20 au 31 mars 1930 onze photographies du nouvel astre.

 

A la page 231 Ferdinand Quénisset laisse échapper un regret : « A aucun moment, Mme G.C. Flammarion et moi, n'avons pu sûrement l'apercevoir dans l'équatorial de 240 mm. »

 

Cette dernière phrase illustre superbement le talent visuel exceptionnel de Zaurel qui a réussi elle, avec Gégé, à observer visuellement Pluton (voir à ce propos le "CROA" de Gégé intitulé "Nous avons vu Pluton !" - http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=32891).

 

Enfin, dans le numéro de "l'Astronomie" de juillet 1930, à la page 238 on peut enfin découvrir quel est le nom définitif de "l'objet Lowell" :

 

« Juin 1930. - Une communication du Bureau de l'Union Astronomique Internationale annonce que les astronomes de l'Observatoire Lowell ont décidé de donner à la nouvelle planète le nom de Pluton. »

 

 

Maintenant, comment fut choisi le nom de "Pluton" ("Pluto" en anglais) pour cette "planète trans-neptunienne" ? :?:

 

Cela a été très bien raconté par Thierry Wattez (Président du Groupement des Astronomes Amateurs de la Gâtine à Parthenay dans les Deux-Sèvres) dans l'article que j'ai déjà évoqué paru dans "l'Astronomie" d'octobre 1997 :

 

« L'Observatoire se résout à annoncer la découverte le 13 mars 1930, jour anniversaire de la naissance de Lowell, 75 ans auparavant, et de la découverte d'Uranus, en 1781. Il ne restait plus qu'à baptiser la neuvième planète. Très vite les noms affluèrent, les journaux relayèrent le débat. En tout une douzaine de noms furent proposés. Parmi eux, on peut retenir Chronos, Bacchus, Pan, Minerve, l'Égypte apparaît avec Osiris, Lowell et Percival furent également cités. Sa veuve éplorée, Constance, proposa d'abord Zeus puis en toute modestie Constance. Un trio de tête, composé de Chronos, Minerve et Pluton se détacha dès le 27 mars. Pluton partait malheureusement avec un handicap : dans les années 20, l'eau de Pluton faisait fureur et c'était un... laxatif. Malgré cette purge, Pluton l'emporta le 1er mai ; dans une circulaire, Slipher y précisa même qu'une petite anglaise de 11 ans, Venetia Burney avait été la première à proposer ce nom ; la planète, si loin du Soleil, ne vit-elle pas dans les ténèbres ? Quant au sigle, il reprend les initiales entrelacées de Percival Lowell : P L. »

 

Voir ce qu'indique Wikipédia au sujet de Venetia Burney, qui est morte le 30 avril 2009, à l'âge de 90 ans : http://fr.wikipedia.org/wiki/Venetia_Burney.

 

Voici la photographie, en 1930, de la jeune Venetia Burney (1919-2009) qui est à l'origine du nom de Pluto (Pluton) :

 

venetia_phair_1396858f.jpg

 

Un détail supplémentaire : savez-vous que Walt Disney a nommé le chien de Mickey "Pluto", en mai 1931 en honneur de la planète récemment découverte par Clyde Tombaugh ? ;)

 

pluto (5).gif

 

Voilà, j'en ai fini avec ce voyage dans le temps, en cette année 1930 où fut découverte la neuvième planète du système solaire.

 

Vous comprenez peut-être, si vous m'avez bien suivi tout au long de ce "topic", pourquoi j'ai pris comme un coup de poing en pleine figure la décision de l'Union Astronomique Internationale du jeudi 24 août 2006 à Prague... :cry: :cry: :cry:

 

En ce premier jour de février 2010, ce mois qui verra le 80ème anniversaire de la découverte de Pluton le mardi 18 février 1930 par Clyde Tombaugh, j'ose de nouveau le dire : « Ma chère planète Pluton, je t'ai aimée, je t'aime et je t'aimerai » (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=22963)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Merci Roger :) pour ton excellent reportage. Tu t'es donné du mal mais ça valait le coup :p.

 

Je suis absolument navré :be::be: (c'est vrai) que tu aies pris "un coup de poing en pleine figure la décision de l'Union Astronomique Internationale du jeudi 24 août 2006 à Prague...". J'espère que tu as enfin récupéré de cette (très) grosse contrariété :cry: Mais Roger, même si c'est difficile à accepter, il faut vivre avec son époque :be:. Tout est différent de 1930 aujourd'hui. Regarde ces centaines d'objets de Kuiper déjà répertoriés (en attendant des milliers d'autres à découvrir). Pluton est l'un d'eux c'est clair, même pas le plus gros.

 

L'histoire de Pluton et de Clyde Tombaugh :rolleyes: restera par contre un très intéressant épisode de l'histoire des sciences. Et tu nous a expliqué ça avec brio :D.

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Je suis absolument navré :be::be: (c'est vrai) que tu aies pris "un coup de poing en pleine figure la décision de l'Union Astronomique Internationale du jeudi 24 août 2006 à Prague...". J'espère que tu as enfin récupéré de cette (très) grosse contrariété :cry: Mais Roger, même si c'est difficile à accepter, il faut vivre avec son époque :be:. Tout est différent de 1930 aujourd'hui. Regarde ces centaines d'objets de Kuiper déjà répertoriés (en attendant des milliers d'autres à découvrir). Pluton est l'un d'eux c'est clair, même pas le plus gros.

 

L'histoire de Pluton et de Clyde Tombaugh :rolleyes: restera par contre un très intéressant épisode de l'histoire des sciences.

 

Bonjour Whiston, :)

 

Merci pour tes commentaires élogieux. :wub: :wub: :wub:

 

Rassure-toi, depuis le 24 août 2006 je me suis remis peu à peu avec le temps du "coup de poing en pleine figure" que m'a asséné l'Union Astronomique Internationale en "virant" Pluton du cercle de plus en plus restreint des "véritables" planètes du système solaire. ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Bonsoir Dominique, :)

 

Merci également pour ton commentaire trop élogieux. :wub: :wub: :wub:

 

Vu que tu nous a indiqué au message #11 que tu avais une très impressionnante collection des numéros anciens de "l'Astronomie", pourrais-tu choisir une autre année (pourquoi pas 1925, l'année de la mort de Camille Flammarion ?) et nous raconter à ta façon quels sont les articles que tu as trouvé intéressants ?

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

PS : ça m'intéresserait d'autant plus que je ne possède pas l'année 1925.

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J'ai fait une erreur de "Dominique"...

 

 

 

Bonjour les deux "Dominique", :)

 

Ma suggestion d'article concernait bien entendu "oncle_dom" et non "djdom"... :cry: :cry: :cry:

 

Je leur adresse à tous les deux mes excuses pour cette fâcheuse méprise... :( :( :(

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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J'ai fait une erreur de "Dominique"...

 

 

 

Bonjour les deux "Dominique", :)

 

Ma suggestion d'article concernait bien entendu "oncle_dom" et non "djdom"... :cry: :cry: :cry:

 

Je leur adresse à tous les deux mes excuses pour cette fâcheuse méprise... :( :( :(

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

bonjour Roger:),

 

Ne t'excuses pas pour ça, on avait bien compris;)

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Bonsoir Dominique, :)

Vu que tu nous a indiqué au message #11 que tu avais une très impressionnante collection des numéros anciens de "l'Astronomie", pourrais-tu choisir une autre année (pourquoi pas 1925, l'année de la mort de Camille Flammarion ?) et nous raconter à ta façon quels sont les articles que tu as trouvé intéressants ?

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

PS : ça m'intéresserait d'autant plus que je ne possède pas l'année 1925.

L'année 1925 contient effectivement un numéro complet consacré à la vie de Camille Flammarion

Mais tous les vieux numéros de l'Astronomie m'interessent, y compris ceux qui contiennent des erreurs

Par exemple, le numéro de septembre 1885 qui a lancé

la légende des photos d'OVNI de Zacatécas

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Bonsoir Roger :), bonsoir à tous :),

 

Merci Roger d'avoir ouvert ce très intéressant post.

 

J'y apprends beaucoup de choses, comme d'habitude avec tes sujets, notamment cela :

 

Venetia Burney, qui est morte le 30 avril 2009, à l'âge de 90 ans
Moins d'un an ! :confused: (l'Histoire est là, juste derrière nos talons !)

 

 

 

et ça :

 

savez-vous que Walt Disney a nommé le chien de Mickey "Pluto", en mai 1931 en honneur de la planète récemment découverte par Clyde Tombaugh ?
Elle est une sympathique anecdote à retenir ! ;)
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Vu que tu nous a indiqué au message #11 que tu avais une très impressionnante collection des numéros anciens de "l'Astronomie", pourrais-tu choisir une autre année (pourquoi pas 1925, l'année de la mort de Camille Flammarion ?) et nous raconter à ta façon quels sont les articles que tu as trouvé intéressants ?

Bon, après avoir remué quelques cartons, voila ce que je trouve:

année 1925

numéro de janvier, page 36

Chronique radio-astronomique

oui, vous avez bien lu: radio-astronomique!

Comment, comment, comment? La radio-astronomie existait déjà en 1925, et on nous l'avait caché?

Meuh non! Ce sont tout simplement des conférences vulgarisatrices faites à la TSF. Hubert Reeves n'a rien inventé

sujet: introductions aux merveilles célestes

 

numéro de février, page 49

Le cirque lunaire Flammarion et les variations de la surface de la lune

Non ce n'est pas l'aire de la lune qui varie mais l'apparence de sa surface

c'est une traduction de la revue english mechanics, et le rédacteur s'interroge sur l'énigmatique aspect de Gruithuisen city, observé pendant 42 ans avec une lunette de... 82 mm

 

page 58

la mesure de l'énergie lumineuse des étoiles par la cellule photoélectrique

C'est beau le progrès: on passe maintenant les spectrogrammes au microphotomètre

 

numéro d'avril, page 177

le centenaire de Pierre-Louis Guinand

Comment un jeune homme sachant à peine lire a révolutionné la fabrication du verre pour télescopes

 

numéro de mai, page 230

L'association astronomique du Nord

Hé oui, il y avait aussi des amstrams dans le nord. Ils ont organisé une conférence publique et du refuser des centaines de personnes: la salle était trop petite :(

 

numéro de juin , page 257

La légende de l'affaissement du sol de la France

tremblez Lillois, votre ville s'enfonce de 25 mm par an! C'est prouvé par la comparaison de deux nivellements successifs! :o

Meuh non, c'était rien que des conneries. On a rien inventé avec le trou d'ozone et le réchauffement climatique

 

numéro de juillet

presqu'entièrement consacré à Camille Flammarion, mort le 3 juin 1925 à 16 heures (et né le 26 février 1842 à 01H)

Ca lui faisait, heu... 83 ans, 3 mois, 5 jours et 15 heures. J'ai bon?

 

numéro d'aout 1925 page 389

allocution de mr Lallemand, la théorie de la relativité

Mr Lallemand ne croit pas du tout à la relativité: l'expérience de Michelson est douteuse, le déplacement du périhélie de Mercure est incertain, la déviation de la lumière par la gravitation n'obéit pas bien à la théorie et le décalage vers le rouge n'a donné lieu qu'à des observations contradictoires

En résumé... La théorie de la relativité apparaît comme une conception purement métaphysique, échafaudée sur une suite d'hypothèses, dont l'une au moins, nettement contraire au bon sens, est démentie par l'expérience.... Richard Hachel a eu des prédécesseurs :be:

 

numéro de septembre 1925 page 417

Le troisième centenaire de Jean Dominique Cassini

Intéressante bio, ou l'on apprend que cassini était d'une modestie naturelle et sincère (?)

Qu'il a réellement découvert la division de Cassini, dont la contestation fut éphémère, alors que la division d'Encke n'existe pas. Non!

On peut lire ce qu'il faut en penser ici

 

numéro d'octobre 1925 p 457

le bleu du ciel et la transparence de l'atmosphère

Ce n'est pas parce que l'ozone est un gaz bleu que le ciel parait bleu, sans quoi le soleil à l'horizon serait bleu :b:

C'est parce que les particules diffusantes de l'air diffusent plus de bleu que de rouge

C'est ben vrai cha!

 

numéro de novembre 1925 p 503

sur la cause de la périodicité des taches solaires

Les taches solaires seraient elles provoquées par des effets de marée? :?:

Dommage que l'auteur n'ait pas connu l'actuel minimum, car il n'a pas l'air de se préoccuper du minimum de Maunder

 

numéro de décembre 1925 p 545

l'observatoire royal de greenwich, commémoration du 250ème anniversaire de sa fondation

Un historique de l'observatoire à l'occasion de la visite du roi d'Angleterre

(très bien habillé le roi, ça contraste avec la misère passée de l'observatoire)

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