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Compte-rendu du T600 Dobson Factory / Mirrosphère


Vakoran

Messages recommandés

Bonjour à tous,

 

Depuis que l’idée de passer au diamètre (très) supérieur m’a effleuré, je me suis toujours dit que j’aimerais faire un compte-rendu à la Bruno Salque pour son Lukehurst : un texte détaillé et complet, fruit de nombreux mois d’expérience permettant de parler aussi précisément que possible de l’instrument.

 

Bon, ça ne fait pas si longtemps que ça que j’ai mis la main sur ce 600 signé Dobson Factory / Mirrosphère, et je n’ai ni la compétence technique ni l’organisation d’un Bruno Salque pour produire un compte-rendu de la même trempe. J’espère donc que mes lecteurs pardonneront les probables approximations dans les termes techniques et autres détails.

 

Je l’espère d’autant plus que je ne suis pas du tout bricoleur. J’aime beaucoup observer, j’adore ces moments de plénitude astronomique où tout semble disparaître en dehors de ma cible et de ma planche à dessin, et que les détails se révèlent avec d’autant plus de précision que j’ai passé du temps à admirer l’objet. Mais je ne suis pas toujours très à l’aise avec les aspects techniques du fonctionnement d’un télescope. Et surtout, ma maladresse naturelle, ma distraction et, il faut bien le dire, mon manque total d’intérêt pour le bricolage, font que je n’ai pas envisagé une seconde de construire mon propre instrument. Je sais que pour certains, c’est assez inacceptable, et j’en suis le premier désolé, mais c’est hélas ainsi ! :confused:

 

Mais entrons dans le vif du pavé :

 

 

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COMMANDE

 

J’ai débuté ma démarche début septembre 2012, lorsque j’ai rencontré Erwan Le Berre, possesseur d’un 600 mm Dobson Factory ouvert à f/d 3,3, afin de mieux me rendre compte de la taille et des contraintes de manipulation de l’engin. Erwan m’a rassuré là-dessus, et m’a d’ailleurs indiqué que ce modèle avait bien évolué depuis, chez le fabriquant.

 

Confiant et réjoui, j’envoyai donc le mail suivant, que je prends la peine de copier-coller car il indique des éléments importants, comme vous le verrez par la suite :

 

Après 2 ans passés à profiter d'un Dobson 250 chinois, j'ai envie de passer au diamètre supérieur. Et comme je préfère faire les choses à fond, je suis très intéressé par votre modèle de 600 mm à f/d 3,3. J'ai rencontré Erwan le Berre (qui vous passe le bonjour) la semaine dernière et ai pu voir "en vrai" le monstre, dont la facilité d'utilisation et la focale encore raisonnable m'ont définitivement convaincu.

 

Une chose à préciser tout de suite : je suis tout l'inverse d'un bricoleur, raison pour laquelle je préfère vous demander la réalisation de l'instrument plutôt que de m'y attaquer moi-même. Cela signifie aussi que je compte sur le fait que le télescope soit, autant que faire se peut, totalement utilisable dès livraison, sans avoir besoin de mettre certains détails au point par la suite. J'ai par exemple vu qu'Erwan avait dû mettre un contrepoids à l'arrière de son instrument. Si je peux éviter ce genre de manipulation, ce n'est que mieux.

 

Et après une conversation au téléphone pour peaufiner certaines choses, le projet était lancé ! J’ai préféré faire les choses correctement, et j’ai donc bien précisé mes besoins, toujours dans l’esprit de ne pas avoir à y revenir par la suite :

  • Un PO Feathertouch,
  • Des tubes en carbone (plutôt qu’en alu) plus épais (35 mm) pour résister au vent (utile, dans ma région exposée au Mistral),
  • Une jupe de protection et un bafflage en mousse plastazote, “léger mais assez dur” selon Dobson Factory,
  • Un passe-filtre,
  • Les rampes pour charger l’engin dans mon véhicule,
  • Un support pour le Telrad que j’utilise au pointage.

 

Le délai annoncé était de 12 à 15 mois. Un peu long évidemment, mais je savais qu’à l’arrivée, l’attente passerait au second plan ! ^^

 

 

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ATTENTE

 

J’ai repris des nouvelles en septembre 2013 (donc un an plus tard), espérant que le projet serait sur sa fin et que je pourrais mettre la main dessus avant la fin de l’année. Dobson Factory m’a alors indiqué qu’il y aurait du retard, et qu’il vaudrait mieux compter dessus pour le début du printemps suivant.

 

J’ai donc repris des nouvelles fin mars 2014, et Dobson Factory m’a alors indiqué que Mirrosphère allait bientôt attaquer le miroir.

 

J’ai vu les interlocuteurs des deux sociétés en mai 2014, aux RAP, et Mirrosphère m’a alors indiqué qu’il allait commencer le miroir au cours de l’été.

 

J’ai donc repris des nouvelles en décembre 2014, mais Dobson Factory n’avait pas davantage d’informations.

 

J’ai donc repris des nouvelles en mars 2015, avec un peu d’insistance je dois bien l’avouer, car la consultation du blog de Dobson Factory semblait indiquer qu’une commande pour un autre 600 m’était passée devant fin 2014. Mon interlocuteur chez Mirrosphère m’a confirmé la chose et s’en est excusé : la commande en question concernait une association allemande, avec des contraintes de budget liées au délai de mise à disposition. Dobson Factory ne m’a pas donné la même version, mais bon, je peux comprendre qu’on craigne la réaction d’un client qui s’apercevrait de cela. Pour ma part, je suis d’un naturel plutôt indulgent, et je comprends très bien qu’ils aient préféré faire ainsi plutôt que rater une commande.

 

J’ai ensuite reçu des nouvelles fin août 2015, lorsque les miroirs étaient en cours de finalisation, et fin septembre, Mirrosphère m’a informé qu’ils étaient terminés, tout en s’excusant encore pour le délai.

 

J’ai ensuite reçu des nouvelles début novembre 2015, de la part de Dobson Factory, qui avait dû mettre en suspens la construction de mon télescope, mais qui allait le reprendre, pour une date de livraison prévue à la fin du mois.

 

J’ai enfin reçu des nouvelles début décembre 2015 de la part de Dobson Factory, pour avoir la date de mise à disposition : le 19 décembre 2015 !

 

Bon, avec tout ce temps, il avait oublié de s’occuper du passe-filtre, donc finalement, mon télescope en est dépourvu. Avec un tel délai, ça peut se comprendre, et c’est la seule chose qui ait été oubliée pour ma demande.

 

Je dois bien dire qu’après 39 mois d’attente au lieu de 12 à 15, j’étais content de faire les quelque 900 km (aller-retour) pour mettre enfin la main sur ce T600 ! :barbe:

 

À noter que Mirrosphère m’a proposé un gentil geste pour s’excuser encore de l’attente, ce qui est très sympathique de sa part.

 

 

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PREMIER CONTACT

 

Je passe rapidement sur la prise de l’instrument à Blanzy, où son (dé)montage m’a été dûment expliqué, pour en venir à l’utilisation par moi-même, parce que c’est bien ce qui compte !

 

***

 

MONTAGE ET ÉQUIPEMENTS

 

Je me suis d’abord entraîné dans mon garage où le monstre est stocké, afin de profiter de la lumière du jour. Il m’a fallu prendre quelques marques : comme dit plus haut, je suis distrait et manque d’esprit pratique. C’est bête, mais on a vite fait d’installer les tubes en carbone dans le mauvais sens ! J’ai donc fini par trouver une petite astuce mnémotechnique pour ne plus faire d’erreur.

 

J’appréhendais un peu la pose de la cage secondaire, mais en fait, ça se fait relativement bien, même s’il faut être prudent et acquérir un certain tour de main. Bien évidemment, il faut aussi avoir un peu de force pour accomplir l’opération correctement.

 

Tout distrait que je suis, je n’ai pour l’instant jamais oublié d’installer le couvercle de la boîte à miroir à l’arrière du télescope comme cale, avant d’ôter la cage secondaire, et ainsi éviter que tout ne bascule en arrière, brisant les tubes en carbone au passage. Pourvu que ça dure !

 

La jupe n’est pas évidente à mettre de nuit, il faut une certaine habitude et j’ai bien galéré au départ. Le bafflage quant à lui n’est finalement pas en plastazote, il s’agit d’une simple plaque de bois toute fine et peinte en noir, mais je suppose que ça ne change rien. Par ailleurs, il semblerait que certains modèles aient été dotés de poignées sur la boîte à miroir primaire, afin de mieux la transporter. Ce n’est pas mon cas, mais là encore, je ne pense pas que ça me serait utile tous les jours, de toute façon.

 

***

 

TRANSPORT

 

Là aussi, il y a un coup à prendre. Il faut savoir que je ne peux pas observer de chez moi avec cet instrument, je dois donc toujours le déplacer, à chaque séance. Par ailleurs, je n’utilise pas toujours le même véhicule, donc je dois assez fréquemment réinventer la poudre et trouver de nouvelles marques pour caser le télescope : besoin de sangles ou non, difficultés à faire monter l’instrument sur les rampes selon la hauteur du hayon arrière, etc. Il m’est arrivé d’éprouver bien des difficultés en la matière, mais à force d’expérience, je commence à savoir m’y prendre.

 

Il faut toujours soulever la base du télescope à un moment : même avec un utilitaire type Kangoo (à seuil de chargement très bas), les vis qui dépassent du fond, dirigées vers le sol, et sous lesquelles j’installe les cales fournies pour éviter que le télescope ne roule, frottent toujours le coffre au moment où l’instrument a deux roues dedans et deux dehors. Finalement, je suis content d’avoir fait des pompes pendant les 3 ans et quelques d’attente : ça me sert bien à présent !

 

Parmi les éléments les plus délicats à transporter, il y a les barres carbone, car elles sont longues, arrondies et glissantes. Pour le moment, je fais ça avec des bandes de velcro serrées autour des barres, mais ça glisse toujours un peu. Je pense finir par prendre une housse de skis, ça devrait être plus pratique.

 

Mais surtout, il y a la cage du secondaire. Et là, c’est une autre paire de manches : comme le miroir secondaire (surtout doté de sa boîte protectrice) dépasse de beaucoup, j’ai toujours peur de l’endommager. Pour l’instant, la meilleure méthode que j’ai trouvée consiste à l’installer sur le siège passager à l’avant, ceinture attachée, mais selon le véhicule, ça a quand même tendance à se promener un peu, et ça peut même dépasser côté conducteur, donc gêner la conduite. Par ailleurs, la poignée fixée sur l’anneau permettant d’orienter le télescope dépasse elle aussi beaucoup, ce qui fait que j’ai toujours peur qu’elle bute dans quelque chose. Si c’était à refaire, je crois que je demanderais plutôt au fabricant un cage plus haute (double anneau), ce qui permettrait à la fois de protéger le secondaire, et de raccourcir les barres en carbone afin de faciliter le transport.

 

Pour l’instant, sur les conseils d’un astram qui a suivi le projet avec moi, j’essaie surtout de trouver de la mousse adaptée pour pouvoir poser la cage secondaire sur le reste de l’engin, mais ça n’est pas gagné.

 

***

 

OBSERVATIONS

 

Je dois bien l’avouer : mes premières observations m’ont à demi déçu. Il faut dire que j’avais pris soin d’éviter de me gâcher la surprise, malgré les multiples tentations d’autres astrams rencontrés pendant l’attente de l’arrivée de ma commande (et auxquelles j’admets avoir succombé quelques rares fois !). Et donc, je m’attendais à une vraie surprise, un bond en avant qui m’aurait laissé pantois. Sauf que diverses choses ont fait que ce ne fut pas aussi spectaculaire que prévu…

 

La première chose, c’est que je n’avais pas lu le compte-rendu de Bruno assez attentivement. Et ce passage était malheureusement sorti de ma mémoire :

 

Les objets nébuleux ne sont pas plus brillants. Eh oui ! C'est normal : la clarté des objets nébuleux ne dépend pas du diamètre mais du rapport diamètre sur grossissement (que l'on appelle "pupille de sortie"' date=' mais j'évite ce terme qui prêt à confusion). Quand on pointe M51, on n'a pas l'impression qu'elle est plus brillante qu'au 200 mm. Et elle ne l'est pas. Mais à grossissement équivalent (j'emploie ce terme pour dire "à même pupille de sortie") l'objet est bien sûr plus étendu, donc globalement nous envoie plus de lumière. Mais la clarté est la même. Ça signifie qu'il faut utiliser, encore et encore, la vision décalée. Oui : même à 495 mm on a besoin de la vision décalée.

 

Mieux : à 495 mm, on a plus que jamais besoin de la vision décalée. En effet, sauf exception les détails du ciel profond se voient uniquement en vision décalée. Or un 495 mm montre bien plus de détails qu'un petit diamètre. Donc il faudra utiliser bien plus la vision décalée ![/quote']

 

En plus de cela, pour mes premières séances, je me suis contenté de poser l’instrument dans les collines de Grambois, où le ciel est bon mais pas top, et où la turbulence était souvent assez importante. Sans autre référence, sur le moment, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un souci de mise en température de l’énorme galette, ou autre. Or, l’influence de la turbulence atmosphérique me paraît absolument déterminante pour profiter vraiment de cet instrument : lorsqu’elle est faible, tout devient plus spectaculaire, quelle que soit la cible.

 

Enfin, je maîtrisais mal la collimation systématique et obligatoire du secondaire. Habitué au 250 à tube fermé, où je n’avais pour ainsi dire jamais eu besoin de retoucher ce réglage, je pense que je me suis privé, sans m’en rendre compte, de toute la lumière que pouvait m’offrir l’instrument. Et vu le transport délicat de l’anneau secondaire évoqué plus haut, il a été difficile pour moi au début de conserver un réglage précis dans la durée.

 

Une fois toutes ces choses rectifiées/améliorées/maîtrisées, j’ai compris que j’avais de très, très bonnes optiques, et que Mirrosphère avait fait de l’excellent boulot. Chose qui m’a été confirmée par tous les autres astrams qui ont observé dans cet instrument.

 

Par ailleurs, les mouvements du télescope sont tout à fait à mon goût : doux juste comme il faut, ce qui me permet de suivre assez facilement un objet à 800x (champ de 0,1° avec mes oculaires si ne me trompe pas), en accompagnant en permanence la rotation de la Terre. Et quel que soit l’oculaire en place (+ Powermate si nécessaire), l’ensemble réagit toujours de la même manière, sans que la moindre différence ne soit notable.

 

Voici quelques dessins témoignant de l’amélioration constatée sur certaines cibles, en passant du 250 au 600. Il n’y a pas encore beaucoup d’éléments de comparaison, mais ça donne une idée quand même (surtout NGC 3242, réalisé avec le 600 rectifié, sous un ciel à la hauteur) :

 

 

2016_03-Comparatif-250-600.png

 

 

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MON MEILLEUR ENNEMI

 

C’est ainsi que j’ai considéré ce 600 pendant quelques semaines, et c’est à l’issue de cette période délicate que j’ai pris la pleine mesure de l’extrême précision et de l’étonnant souci de personnalisation de chaque instrument de Dobson Factory. Sans exagérer, je ne trouve pas les mots pour exprimer à quel point cette précision est inouïe, comme vous allez le voir dans les lignes qui suivent.

 

Ça a commencé doucement, dès la 2ème sortie de l’instrument, par le manche fixé à la cage secondaire qui permet d’orienter le télescope. Il a commencé à branler sensiblement, ce qui rendait le pointage bien moins agréable, et je me suis vite rendu compte que les écrous qui en tenaient le support se desserraient régulièrement. Même pour un handicapé du bricolage comme moi, les resserrer n’était pas insurmontable, mais faire en sorte que ça ne se dévisse plus, c’était une autre paire de manches ! Je me suis dit que je ferais avec, et j’en suis resté là.

 

 

01.jpg

Le fameux manche qui branle.

 

 

Ça s’est poursuivi avec le Telrad. Ce dernier est fixé par une seule vis dans un support en bois, lui-même fixé par une seule vis dans l’anneau du secondaire. Du coup, l’orientation du Telrad varie toujours, selon que chaque vis est plus ou moins serrée (elles aussi se desserrent facilement). Une fois, la vis du support en bois s’est tellement desserrée que le Telrad “tombait” sur le côté, jusqu’à toucher l’anneau du secondaire ! Outre les indispensables séances de serrage d’écrous, il m’a donc fallu apprendre à régler le Telrad à chaque sortie pour pouvoir pointer mes cibles correctement.

 

 

02.jpg

Le Telrad, en cours de chute douce sur l’anneau du secondaire.

 

 

Et aussi, à regarder un peu partout sur l’instrument pour régulièrement resserrer les écrous qui commençaient à reprendre leur liberté ! Car dans le même temps, le télescope commençait à devenir moins stable : après chaque mouvement, il y avait des vibrations dans les barres, ou en tout cas, un temps plus important qu’au début pour amortir le déplacement de l’instrument.

 

 

08.jpg

Exemple de truc qui se desserre : la plaque de métal ici. Je pense que ça n’aidait pas, pour les vibrations.

 

 

Mais là où j’ai commencé à avoir peur, c’est lorsque, après 4 sorties, je n’ai plus réussi à faire la collimation du primaire : les molettes de réglage tournaient dans le vide la plupart du temps, et il n’était plus du tout possible de régler le télescope. Je préfère passer vite sur les détails de cette soirée accablante, où les événements inattendus et désastreux se sont enchaînés au point de me précipiter, sur le moment, dans le désespoir astronomique le plus noir. J’en étais presque à abandonner les observations et à envisager donner le télescope à plus compétent que moi, me sentant incapable de maîtriser un tel engin. Mais une fois ce sentiment surmonté, je me suis dit qu’il fallait vraiment faire quelque chose. Tout solitaire que je suis, j’ai donc pris sur moi pour contacter quelques astrams voisins, afin qu’ils m’indiquent ce que je faisais mal. Ils ont alors pu m’indiquer que pour la collimation du primaire aussi, il y avait des écrous qui se dévissaient, ce qui fait que les molettes de réglage n’agissaient plus. Tout simplement !

 

Et là où c’est vraiment fort, c’est que c’est à l’occasion de cette réunion avec d’autres astrams que le Porte-Oculaire FeatherTouch s’est détaché de l’anneau du secondaire et m’est resté dans les mains. Et encore, juste au bon moment : alors que j’enlevais simplement le bouchon pour y mettre un premier oculaire. Un astram m’avait prêté son Ethos 21 et j’allais le mettre sur le PO. Si ce dernier s’était détaché juste une minute plus tard, il serait peut-être tombé avec le coûteux oculaire, et j’étais bon pour le lui rembourser ! Interloqué, j’ai demandé à mes collègues ce qui se passait, et ils m’ont montré que Dobson Factory avait, en fait, serré les vis maintenant le PO sur le chanfrein, et non dans la gorge prévue à cet effet. Dans ces conditions, ça ne pouvait pas tenir longtemps.

 

 

05.jpg

Le chanfrein, soigneusement entamé en deux endroits correspondant aux deux vis qui soutiennent le PO.

 

 

Du coup, mes collègues ont mieux regardé le reste de l’instrument, et ont remarqué que :

 

  • L’un des supports pour les roulements destinés à supporter le miroir primaire lorsqu’il vient en position basse, était de travers. Du coup, le miroir appuyait sur une rondelle et non sur le roulement.

 

 

03.jpg

À gauche, un support droit. À droite, un support plutôt gauche.

 

 

04.jpg

Pas de place pour une rondelle, on l’a enlevée pour la sauver, la pauvrette.

 

 

  • Les roulements en question étaient de toute façon descendus (les écrous se sont desserrés), et n’appuyaient donc plus au bon endroit pour éviter toute déformation du miroir primaire.
     
  • Le cadre sur lequel s’appuyait le PO était branlant, car insuffisamment vissé. Du coup, la collimation du PO n’était pas bonne.

 

Les astrams autour de moi ont également trouvé qu’avoir des pas de vis qui dépassent avec des tailles diverses et aléatoires, ça faisait moins “propre” pour un instrument de ce standing. Mais bon, ça franchement, je m’en fiche, c’est tout à fait secondaire, même si certaines étaient longues au point de mordre dans le bois à certains endroits, et qu’il a fallu revernir ce dernier.

 

 

06.jpg

Franchement, ce n’est pas bien grave...

 

 

Par rapport à ce qu’il fallait reprendre sur le télescope pour qu’il soit utilisable, l’un d’eux a même dit : “Quand tu achètes une Ferrari, on ne te dit pas qu’il va falloir changer la courroie à 20.000 km”. Sous-entendu, sans doute, que le télescope aurait dû tenir pendant plus de 4 sorties sans que j’aie à le rectifier. Mais ho, on ne me la fait pas, à moi : une Ferrari, ça coûte 200.000 € au bas mot, alors qu’une structure Dobson Factory pour un 600, c’est plutôt dans les 5.000 € ! On ne parle quand même pas de la même chose !

 

 

07.jpg

Franchement : ça n’a rien à voir !

 

 

En tout cas, c’est à cet instant que j’ai vraiment commencé à comprendre ce qu’il en était. Relisez le mail que j’avais fait à Dobson Factory pour passer commande : il indique clairement que je ne suis pas du tout bricoleur. Eh bien, le fabricant a profité de cette occasion unique pour me le faire devenir, sachant que cela me serait toujours utile par la suite ! Et c’est là où la précision incroyable dont je parlais plus haut prend tout son sens :

 

  • Dobson Factory savait que je ferais les efforts nécessaires pour apprendre le bricolage, vu l’investissement en temps et en argent consenti pour obtenir cet instrument. :O_o:
     
  • Donc, Dobson Factory a ajouté des défauts au télescope pour que je sois amené à les remarquer, puis à apprendre à les corriger. :o
     
  • Mieux, Dobson Factory a fait en sorte que les premiers défauts à apparaître soient bénins, afin de me placer sur une douce courbe d’apprentissage avant d’avoir à traiter des problèmes plus sérieux. :b:
     
  • Encore plus fort, Dobson Factory savait à quel moment je finirais par avoir besoin de l’aide d’autres astrams, et du coup, a pu prévoir à quel instant EXACT le PO tomberait de sa base : pile le soir où je suis avec des astrams capables de m’aider, et juste avant qu’un oculaire coûteux soit fixé dessus ! :waaarg:

 

J’avoue que tout cela m’a scié : pour arriver à un tel degré de maîtrise, il a sans doute fallu analyser mes CROAs et dessins, pour connaître ma psychologie, prévoir mes réactions, deviner les oculaires utilisés et leur temps respectif d’utilisation, puis être incroyablement minutieux dans la réalisation du télescope pour que les éléments prévus cèdent exactement au moment voulu !

 

Malheureusement, et même si je sais gré à Dobson Factory de m’avoir consacré autant d’efforts pour me rendre bricoleur, je dois bien avouer, à ma courte honte, avoir été têtu et flemmard : j’ai donc laissé l’un de mes collègues astrams récupérer l’instrument et le retaper. Il a tout remis d’aplomb : écrous “anti-desserrage” installés, support du roulement sous le miroir redressé, PO correctement vissé et fixé à une plaque alu plus solide puis collimaté, vernis apposé, et même rampes de chargement optimisées (elles avaient tendance à glisser sur le hayon de mon véhicule). Pour être honnête, tout ceci l’a obligé à faire l’avance pour le matériel nécessaire, pour un montant total de 30€. :deal:

 

À ce propos, et entre-temps, certains ont essayé de me faire croire que Dobson Factory avait tout simplement rogné sur les pièces pour faire des économies, mais je n’y crois pas : si le fabricant avait voulu rogner, il n’aurait pas passé autant de temps pour que tout se passe conformément à ses prévisions en ce qui concerne mon apprentissage du bricolage.

 

Mais globalement, à partir du moment où j’ai contacté les collègues astrams, j’ai pu entendre bien des critiques à l’égard de Dobson Factory, portant principalement sur le degré de finition, soi-disant indigne du positionnement tarifaire. Alors que, je le répète, on parle d’un instrument 40 fois moins cher qu’une Ferrari, ça n’a rien à voir ! :rolleyes:

 

Et la preuve que ces commentaires sont exagérés, c’est qu’on n’en lit quasiment jamais sur les forums. On m’a dit que c’était parce que les utilisateurs, une fois qu’ils avaient rectifié ce qui n’allait pas, étaient contents de leurs instruments et voulaient éviter de se fâcher avec le fabricant, mais aussi, qu’ils n’osaient pas prendre le risque de faire baisser la valeur de leur télescope, en prévision d’une éventuelle revente.

 

Franchement, c’est tiré par les cheveux : qui diable craindrait de communiquer sur les aspects négatifs d’un produit, s’il a quelque chose de factuel et de pragmatique à dire ?

 

 

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CONCLUSION

 

Maintenant que tout est rentré dans l’ordre, j’ai l’impression d’avoir enfin l’instrument de mes rêves : pas excessivement compliqué à transporter, monter et manipuler, pour des images qui peuvent atteindre une qualité étonnante. J’ai même été surpris lors de mes dernières observations : je n’ai pas eu l’impression d’être embêté par la mise en température des optiques (mais il faut dire que je stocke l’instrument dans mon garage et que je ne mets jamais de chauffage dans mon véhicule), et l’observation de NGC3242 témoigne que même une cible basse peut révéler de nombreux détails. Preuve, s’il en était besoin, que la fameuse sensibilité des gros diamètres à la turbulence est plus une légende qu’autre chose : avec de bonnes optiques bien réglées, on peut se faire vraiment plaisir.

 

Et du plaisir, je compte bien en prendre désormais avec ce télescope, à présent qu’il est vraiment achevé ! ;)

 

 

 

[EDIT] : En complément de ce compte-rendu, j'invite le lecteur qui se poserait certaines questions à cliquer sur la réponse que j'ai postée ici (page 09), il y trouvera peut-être son bonheur.

Modifié par Vakoran
Ajout des réponses à deux questions récurrentes
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  • Snif, c'est trop triste 1
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(message édité, le premier message ayant été écrit dans la hâte, au réveil d'une mauvaise nuit)

 

 

Monsieur,

 

Je suis profondément désolé de ce qui est arrivé. Quand j'ai construit cet instrument, je l'ai fait avec passion et plaisir, d'autant plus que vous le vouliez pour Noel. Je l'ai fait on me disant que cela vous procurerait plaisir et joie.

 

C'est donc pour moi un grand sentiment d'échec si vous n'en avez pas été content.

 

Vous auriez du m'appeler, les problèmes auraient été facilement résolus.

 

Je vous l'avais déjà dit, je suis désolé pour la longue attente, mais nous avons, Franck Grière et moi, une très longue liste de commandes, un 600 ne se fait pas comme un petit 300, c'est très prenant en temps, et en "stress". Le votre a été réalisé après le 600 allemand, qui avait été commandé avant le votre. I

 

 

Comme je vous l'avais dit, il faut de temps en temps vérifier le serrage des écrous et vis dans le bois, qui peut travailler quand les condition hygrométriques varient. C'est ce qui fait que des écrous aient pu se desserer pour le bras de cabestan, la boite de fixation du po, ou le bloc de fixation des supports de tranche du miroir.

 

En ce qui concerne le PO, c'est un problème de conception du Feathertouch, un très beau PO, mais qui a une fixation très légère sur la platine. Le fait que le PO se détache est déjà arrivé et je l'avais signalé au fabricant, mais sans réponse de sa part. J'en ai installé peut-être une cinquantaine, et ils n'ont pas posé de problèmes, sauf deux. Je suis désolé que cela ait été le votre.

 

J'attache une extrême importance quant à la qualité de réalisation de mes instruments, en terme de stabilité, rigidité, tenue de la collimation, souplesse et précision des mouvements. De même pour les finitions.

 

Je ne laisserais jamais partir un instrument qui ne correspondrait pas à ces exigences.

 

Je suis à votre entière disposition pour faire en sorte que cet instrument réponde entièrement à vos attentes, et s'il le faut, je peux venir procéder aux modifications nécessaires. De même si le PO a été endommagé, je demanderai à mon fournisseur de le changer.

 

J'espère que vous pourrez profiter pleinement à l'avenir de cet instrument.

 

Bien à vous,

 

Pierre Desvaux

The Dobson Factory

Modifié par PierreDesvaux
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Le plus important, c'est que tu sois satisfait maintenant (?).

 

Je commence à manipuler un nombre significatif de Dobsons d'origines diverses ; le constat est que l'instrument parfait n'existe pas encore.

C'est normal, plus l'expérience augmente, plus l'exigence est forte.

Quand on utilise un dobson, il faut avoir l'esprit un peu "technique". Pour moi, cela fait partie du charme de ce télescope. Il ne s'agit pas d'une lunette dont l'usage est immédiat (pas de montage/démontage, de réglage, pas de collimation, etc).

Modifié par Fredjel
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Cela sert à quoi de s'épancher devant la foule assemblée ?

 

Mode déconne on

 

Ça c'est plutôt à réserver au 20" SW dont on n'a pas encore eu l'avis d'un astam .;):D:be::)

 

Paul

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Bon post délicat que voici, on peut comprendre Vakoran et ses problématiques mais aussi Pierre qui découvre tout cela sur le forum.

 

Je vais essayé d'apporter ma vision des choses sans que cela soit préjudiciable aux 2 parties.

 

Pour moi Pierre tu es un artiste: ça travaille dur dans le cerveau pour rechercher le concept ultime, le nec plus ultra de l'invention, tes modèles de télescopes ou d'horloge ou autres objets en sont la preuve.

Un artiste (j'en ai une à la maison) travaille d'abord pour lui au gré de ses envie et coup de coeur, le temps est une notion subjective, la passion l'emporte souvent sur la raison. Je respecte tout celà.

 

Mais tu dois également être un artisan, l'artisan est à l'écoute de son client, pour qui la notion du temps est importante, on se doit de respecter des délais, et si il y a retard, de communiqer et d'échanger avec son client pour ne jamais perdre sa confiance.

Un artiste produit une oeuvre, un artisan livre un produit qui respecte un cahier des charges ( je sais c'est pas très glamour quand on rapporte cela à des télescopes)

La qualité des finitions c'est cela que l'on conserve au long de la vie d'un objet, pour citer Audiard dans les tontons flingueurs ( france 2 demain soir).

"Le prix s'oublie, la qualité reste"

J'ai pu voir dernièrement une de tes dernières réalisations et effectivement une plus grand attention est à apporter à tes telescopes à ce niveau, car la aussi il a fallu faire "appel à un ami" pour que le dobson soit parfaitement utilisable et cela durablement.

 

Donc mes conseils pour que tes télescopes restent le top du top:

 

1) Etre à l'écoute de son client, communiquer et échanger sur des choix techniques.

2) soigner les finitions, ne pas bacler parce qu'un client attends derrière et te met la pression

3) Organisation: tenir les délais annoncés (marge d'erreur de 10% étant acceptable) et surtout garder le contact avec le client, attendre la livraison de son telescope alors que tu présentes ton telescope imprimé 3D cela doit agacer et mérite d'être justifié. ( voir être plus discret sur les forums).

 

Je ne suis pas entrepreneur, mais je suis client tant au niveau professionnel que particulier.

 

Mes remarques me semblent de bon sens, mais ce n'est que ma vision.

 

En espérant être constructif, je pense que ce post doit aller dans ce sens et non comme le bureau des pleurs du SAV. ( y'en à aussi chez Ferrari ;))

 

Salutations

Modifié par AZtro
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Bonjour Vakoran

Je comprends cette petite déception a devoir tout resserrer après chaque

déplacements. Il va falloir investir dans le produit auto comme les petites

fioles "frein filet" et en mettre sur toutes les tiges filetées.

Pourquoi avoir changé les vis qui tiennent les compas et ne pas avoir

mis les mêmes ?

Embêtant de ne pas avoir de poignées pour soulever la boîte a miroir, c est

pratique.

Tu aurais dû laisser les boutons en plastique d origines , ceux qui serrent la

boîte a miroir en dessous. Les papillons que tu as mis font moins classe et sont

moins facile a serrer . Le serrage a la main est plus facile avec les gros boutons.

Que ton garage soit chauffé ou pas , ça n empêchera pas les gling gling , le frein

filet est la soluce.

JM

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Eh ben passionnant et plein de sincérité, et ça c'est fort louable de ta part Vakoran...Je vais lire et relire, décortiquer même ton post. Merci !!

600mm, ça fait rêver certes, mais à la fin de cette première lecture, et à l'aube moi-même de l'achat d'un dobson, je suis sur un premier constat : lles contraintes sont loin d'être négligeables, et possiblement aussi les déceptions...mais je vais relire tout ça à tête plus reposée...

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Salut,

 

il faut du courage pour écrire un compte-rendu qui va à ce point à contre-courant sur ce forum.

 

Vakoran, tu t'exposes à des retours de bâtons (d'ailleurs ça a commencé avec un "on trouve de tout dans l'humanité"), mais tout ce que tu dis est factuel donc indéboulonnable face à des imprécations.

 

Je trouve que tu rétablis une certaine objectivité sur Webastro, voire une indépendance, c'est tout à ton honneur.

 

Fred.

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Possesseur d'un 400 DF et mirrosphere j'avais fait le choix du bois plutôt par lien affectif avec la matière (vs une autre logique de qualité egale qu'est celle de skyvision).

Connaissant peu le bois mais l'ayant pratiqué en bricolage de loisir (en toute humilité), je savais qu'il faut périodiquement vérifier les assemblages, la structure étant "vivante", ce que Pierre n'a pas manqué de me rappeler au briefing lors de la réception de la bête.

J'y ai apporté quelques menues modifications de mon cru qui ne me font pas regretter mon choix d'une structure bien conçue et résistante au feu du terrain (et je ne suis pas un grand délicat).

J'imagine qu'avec un 600 le caractère "vivant" est exacerbé et doit nécessiter une appropriation accrue pour le maîtriser.

 

C'est certes une dimension qui s'appréhende difficilement lors de la phase d'achat, peut être un point à renforcer à l'avenir, aussi bien pour Pierre qu'ici... ;)

 

Autre point : j'ai aussi vécu des aléas de construction mais j'ai pris mon mal en patience en assumant et maintenant mon choix d'un artisan travaillant en solo. C'aurait été autre chose s'il y avait concurrence mais force est de constater que des pointures sur des dob en bois made in France il n'y en a pas des masses.

 

Des contre références existent partout, le mieux me semble quand même de les régler avec le prestataire directement, on est pas face à un sourd type astam en son temps...

 

Et pour le PO j'ai eu le même désagrément : j'ai dû demander une vis de rechange au bout de 3 ans environ au fabricant du FT (fournie avec réactivité et la cle qui va avec) et faire un trou dans le support PO pour serrer la dite petite vis qui parfois sort de la rainure de solidarisation.

 

Bien emmerdant c'est sur mais ça fait partie de la vie de l'instrument : sa conception et sa réalisation couvrent l'essentiel des contraintes de fonctionnement mais on n'est pas à l'abri d'aléas à l'usage...

 

...et dans ce cas un échange avec le constructeur est le meilleur recours.

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Bon post délicat que voici, on peut comprendre Vakoran et ses problématiques mais aussi Pierre qui découvre tout cela sur le forum.

 

Je vais essayé d'apporter ma vision des choses sans que cela soit préjudiciable aux 2 parties.

 

Pour moi Pierre tu es un artiste: ça travaille dur dans le cerveau pour rechercher le concept ultime, le nec plus ultra de l'invention, tes modèles de télescopes ou d'horloge ou autres objets en sont la preuve.

Un artiste (j'en ai une à la maison) travaille d'abord pour lui au gré de ses envie et coup de coeur, le temps est une notion subjective, la passion l'emporte souvent sur la raison. Je respecte tout celà.

 

Mais tu dois également être un artisan, l'artisan est à l'écoute de son client, pour qui la notion du temps est importante, on se doit de respecter des délais, et si il y a retard, de communiqer et d'échanger avec son client pour ne jamais perdre sa confiance.

Un artiste produit une oeuvre, un artisan livre un produit qui respecte un cahier des charges ( je sais c'est pas très glamour quand on rapporte cela à des télescopes)

La qualité des finitions c'est cela que l'on conserve au long de la vie d'un objet, pour citer Audiard dans les tontons flingueurs ( france 2 demain soir).

"Le prix s'oublie, la qualité reste"

J'ai pu voir dernièrement une de tes dernières réalisations et effectivement une plus grand attention est à apporter à tes telescopes à ce niveau, car la aussi il a fallu faire "appel à un ami" pour que le dobson soit parfaitement utilisable et cela durablement.

 

Donc mes conseils pour que tes télescopes restent le top du top:

 

1) Etre à l'écoute de son client, communiquer et échanger sur des choix techniques.

2) soigner les finitions, ne pas bacler parce qu'un client attends derrière et te met la pression

3) Organisation: tenir les délais annoncés (marge d'erreur de 10% étant acceptable) et surtout garder le contact avec le client, attendre la livraison de son telescope alors que tu présentes ton telescope imprimé 3D cela doit agacer et mérite d'être justifié. ( voir être plus discret sur les forums).

 

Je ne suis pas entrepreneur, mais je suis client tant au niveau professionnel que particulier.

 

Mes remarques me semblent de bon sens, mais ce n'est que ma vision.

 

En espérant être constructif, je pense que ce post doit aller dans ce sens et non comme le bureau des pleurs du SAV. ( y'en à aussi chez Ferrari ;))

 

Salutations

 

Presque tout est dit.

 

J'ai pu voir dernièrement une de tes dernières réalisations et effectivement une plus grand attention est à apporter à tes telescopes à ce niveau, car la aussi il a fallu faire "appel à un ami" pour que le dobson soit parfaitement utilisable et cela durablement.

 

L'ami en question sur cet exemple précis, c'est moi.

Le télescope est superbe, c'est un très bel objet et ma femme, un peu artiste aussi a été charmée par cet objet à la fois beau, léger et extrêmement rigide. (Concept nickel)

Maintenant, mon point de vue diffère, je suis concepteur en mécanique et le niveau de finition n'est en effet pas à la hauteur. Il faut le dire et Pierre doit aussi l'entendre.

C'est un fait, laisser dépasser des vis pas toutes coupées à la même longueur c'est quand même pas terrible... J'ai personnellement fais le même constat que vakoran sur un télescope DF.

 

Plus globalement, en artisan Français on a 3 ou 4 possibilités:

 

DF: Super concept, très beaux objets, légers sans concession sur la rigidité MAIS mécanique pas à la hauteur.

 

SV: Une mécanique et une finition "indus" (ras) mais des télescopes qui n'ont pas le charme d'une production de Pierre.

 

SD: Connais pas de près mais ce que je pressent, c'est que ce sont des structures correctes sans être exceptionnelles et un design "commun".

Des structures qui font le boulot.

 

Tout cela est un ressenti personnel mais pour conclure, je dirais que si Pierre faisait l'effort de soigner ses finitions, il serait sans conteste a mes yeux le meilleur artisan français.

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Bonjour Vakoran,

 

Ton compte-rendu fut très passionnant à lire, je te remercie d'ors et déjà pour la sincérité de celui-ci ainsi que pour les détails que tu as pu y apporter.

 

Maintenant je ne comprends pas que le fabricant ne t'ait pas averti au préalable qu'un tel instrument demandait obligatoirement un minimum de savoir-faire en bricolage.

 

Ce qui apparemment, n'est pas ton cas. :)

 

Ceci dit, même si ce n'est pas le prix d'une Ferrari, c'est quand même très onéreux, je peux donc comprendre ta déception.

 

Par ailleurs, tu as eu beaucoup de chance, cela aurait pu te couter bien plus cher ( j'ai des frissons à l'idée de ce qui aurait pu arriver à l'Ethos) .

 

C'est pourquoi il me semble que si ces dobsons sont sans aucun doute magnifiquement bien faits, la matière...le bois ici en l'occurrence est une faiblesse a cours et à long terme. (bien sûr, n'ayant jamais eu un instrument comme cela, je peux me tromper aussi. ;) )

 

J'en profite pour t'avertir aussi que ton lieu de stockage ( le garage ) n'est pas sans danger pour les miroirs.

 

En effet, je me rappelle d'un astram (un poste sur WA.) qui s'est vu bouffer en un temps records (quelques mois) la surface de son miroir primaire de son nouveau dobson par les émanations résiduelles dû aux échappements de gaz de sa voiture ( malgré le fait qu'il recouvrait son dobson avec une couverture. :o

 

Evidemment me diras-tu il s'agissait d'un Dobson chinois et donc la qualité du miroir n'a rien à voir, certes tu aurais raison... mais quand même, moi à ta place je me méfierais.

 

Amicalement,

 

Phil.

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Hello,

 

Cher Vakoran, je comprends tes mésaventures et ta surprise. Sois en certain. Selon ce que tu dis sur ton post, DobsonFactory a été long et pas très communicatif quant aux différents retards.

 

Deux choses me turlupinent pourtant :

 

*** Pourquoi ne pas avoir pris contact avec DobsonFactory ????!!!!

*** Sur ta bagnole, ne regardes-tu jamais les niveaux d'huile et d'eau ? Sais-tu changer une roue ??!

 

L'essentiel maintenant est que tu prends du plaisir avec ton matos !

 

Bon ciel à toi.

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Vakoran, tu as bien fait de communiquer sur tes problèmes.

Je ne vois pas pourquoi on ne devrait se plaindre uniquement du matos Chinois tan décrié mais pas forcément si mauvais finalement...

Les marques des boules dans le bois au niveau de l'attache rapide ça fait peur, mais quand même un peu moins que le PO qui tombe.

 

Fred

Modifié par zeubeu
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Je suis effaré :b: de voir la gueule de la cale de serrage en bois des tubes en carbone, après seulement une petite dizaine de montages-démontages.

Tout à fait d'accord sur ce point : le serrage des barres de mon 400 DF sont en alu de part et d'autre, ça n'a quasiment pas bougé depuis le début.

Mais ça se gère aussi en direct avec le constructeur, sans préjuger d'une stratégie malhonnête de sa part comme c'est suggéré dans le post de tête...

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Ce qui m'interpelle beaucoup, c'est au fond le rendu visuel obtenu avec un 600 que j'imaginais exceptionnel mais pas aussi immédiat qu'on le voudrait apparemment sitôt l'oeil à l'oculaire...600mm pourtant, ça me paraissait une évidence que tant de détails se devaient d'être visibles en vision directe et non plus décalée...Je reste perplexe et du coup un peu dans la confusion...

Pour être franc les images comparatives 250/600 ne m'encourageraient guère à passer d'un 250mm à un 600mm si j'avais un 250....

A titre de comparaison, Serge Vieillard communique tant de joie avec son nouveau 600mm, suscitant l'envie de faire des folies financières, mais là...bah non...Où se situe le vrai dans tout ça ???

Modifié par Gildas974
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Tout à fait d'accord sur ce point : le serrage des barres de mon 400 DF sont en alu de part et d'autre, ça n'a quasiment pas bougé depuis le début.

Mais ça se gère aussi en direct avec le constructeur, sans préjuger d'une stratégie malhonnête de sa part comme c'est suggéré dans le post de tête...

 

 

ben, oui, pourquoi changer un truc qui marche?

J'étais assez circonspect sur le principe même, mais quand j'ai vu celui d'un pote, un 600 ouvert à 3,2, je me suis en effet rendu compte que ça marchait. (modèle avec cornière alu, le bois ne vient que mettre du corps et du volume).

ce qui est surprenant, c'est que les 2 T600 ne se ressemblent pas du tout sur certains points.

Dans le fond, si il y a pas un telescope fait pareil, ça rejoint la vision de l'artiste et de l'artisan évoquée plus haut. Au final, j'ai peur qu'on essuie les plâtres à chaque naissance, alors qu'on devrait capitaliser sur des choses testées et éprouvés. Tout le monde y trouverait son compte: le réalisateur pourrait faire des mini series et dégager du temps pour ses propres recherches artistiques, et le propriétaire ne serait pas déçu d'avoir autant attendu et investi pour un instrument qui ne répond pas à ses attentes légitimes.

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Salut,

 

N'étant pas un adepte de la langue de bois et du politiquement correct, tout comme Benjamin j'ai vu une production DF et là...

... cela m'a définitivement vacciné d'un quelconque achat chez eux.

 

Il y a des choses pardonnables et d'autres non, artiste oui mais commerçant et artisan d'abord!

Quand un client claque 5000 € ou 2000 € pour la seule structure d'un télescope (il faut rajouter le prix des optiques donc!), le minimum c'est une finition irréprochable et le sens du détail.

Dans le petit monde de l'astro les clients semblent très conciliants, dans un autre domaine commercial avec une telle prestation, c'est la clé sous la porte et les procédures en contentieux.

Les arguments avançés en réponse des problèmes de Vakoran sont d'une légéreté déconcertante.

D'autres marques et artisans de téléscope fabriquent des Dobsons en bois et eux ils ne se dévissent pas tout seuls.

Pour le PO Fathertouch, puisque le problème est connu pourquoi le vendre? il n'existe pas de solution alternative? c'est aussi le travail d'un commerçant d'avertir sur le choix initial d'un client...

Et après les délais d'attente :b:

 

Bon courage !

Modifié par Astro_007
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Plus globalement, en artisan Français on a 3 ou 4 possibilités:

 

DF: Super concept, très beaux objets, légers sans concession sur la rigidité MAIS mécanique pas à la hauteur.

 

SV: Une mécanique et une finition "indus" (ras) mais des télescopes qui n'ont pas le charme d'une production de Pierre.

 

SD: Connais pas de près mais ce que je pressent, c'est que ce sont des structures correctes sans être exceptionnelles et un design "commun".

Des structures qui font le boulot.

 

Tout cela est un ressenti personnel mais pour conclure, je dirais que si Pierre faisait l'effort de soigner ses finitions, il serait sans conteste a mes yeux le meilleur artisan français.

 

Euh, et le 4ème ? Faut pas dire le nom ? :)

 

STELLARZAC !

C'est pourtant le top.

 

Fred.

Modifié par fred-burgeot
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Il y en a même peut-être un cinquième qui ne va pas tarder et qui semble pouvoir aller titiller le haut du panier, si tout du moins leurs scopes sont à l'image d'une table équato que j'ai pu voir..................

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Merci pour ce compte-rendu, il fallait oser. :b:

 

Il eu été en effet préférable de me contacter... Non ?

Vu la déception, je comprends sa réaction.

Si dans un resto tu attends deux heures pour enfin recevoir un steak froid et pas cuit, tu hésiteras à le renvoyer en cuisine au risque de devoir attendre encore une heure, sans garantie qu'au final il soit mangeable.

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J'ai un temps songé à acquérir un DF car je les trouvais beaux (mais ce n'est pas un critère de choix pour moi), ils le sont toujours a mes yeux, mais pour avoir vu de mes yeux le bazar a trimballer et l'encombrement conséquent (comparé a d'autres modèle d'artisans de même diamètre), avec des trucs vraiment peu pratiques (la cage du secondaire pour le transport) j'ai jeté mon dévolu sur un SV qui n'a effectivement pas le même capital séduction, mais qui ne bouge pas d'un poil avec le temps et ou tous les éléments se superposent pour le transport, seul le fagot est a part, plus simple, plus sur, ce qui ne veut pour autant pas dire qu'il est exempt de défauts (je le trouve trop lourd et la brouette est mal conçue)

 

Sur le forum, on entend jamais de critique sur les DF, pourtant quand on en parle avec leurs propriétaires, certains sont moins élogieux sur le sujet. Et certains concepteurs reconnus sont mêmes très critiques, même si ils ont la politesse de ne pas faire de commentaire ici.

 

Aucun instrument n'est parfait, mais quand on y met le prix et la patience, on est en droit d'attendre un résultat à la hauteur, et durable!

 

Je trouve courageux de la part de Fred d'oser émettre des critiques, d'une part ça peut aider les potentiels acheteurs au moment du choix, et d'autre part ça peut permettre aussi a l'artisan d’améliorer la conception.

 

Au moment du choix tous les avis comptent, surtout quand aujourd'hui on a la chance d'avoir plusieurs artisans en France, (SD, SV, DF et aujourd'hui Stellarzac, peut-être le meilleur d'entre eux)

 

Nico

Modifié par John Mc Burne
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Si dans un resto tu attends deux heures pour enfin recevoir un steak froid et pas cuit, tu hésiteras à le renvoyer en cuisine au risque de devoir attendre encore une heure, sans garantie qu'au final il soit mangeable.

 

ce qui est surprenant, c'est que les 2 T600 ne se ressemblent pas du tout sur certains points.

 

Peut-être justement parce qu'il n'y a pas 2 miroirs pareils; et que la construction ou l'ajustement définitif nécessite d'avoir le miroir sous la main.

 

L'attente n'est pas due en grande partie à Mirrosphère?

Faut pas non plus mettre tout sur le dos de Pierre, que personnellement j'aurais contacté dès constat des soucis mécaniques.

 

Ceci dit, je trouve le texte de Vakoran bien écrit!

En début de lecture, je pensais qu'il s'agissait d'un "faux" compte rendu, à l'instar de celui écrit à l'occasion d'une rencontre astro:

http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=118554

 

Malheureusement, il s'agit ici d'une réelle complainte...

 

Patte.

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