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Des débuts riches et fructueux


Pinguise

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Salut à tous ! Bon ben le voilà, mon premier CROA qui coïncide avec mes premières observations au 200/1200. Pas vraiment d’objets originaux pour une première, je me suis surtout contenté d’observer des objets simples à trouver dont beaucoup que j’avais déjà pu voir ça et là, avec néanmoins quelques nouveautés dont la brillante Jupiter ;). J’espère que ça vous plaira. Bonne lecture !

Camon, banlieue amiénoise. Nuit du 15 au 16 Juin 2018. Il est aux alentours de 23h. Après une attente astronomique et quelques jeux de cartes (c’est là qu’on se rend compte à quel point les nuits d’été commencent tard !), il est l’heure de débuter mes premières « vraies » observations. Tout seul, comme un grand. Il fait très humide et assez frais. On verra bien si ça turbule. Le temps au départ très nuageux s’est bien dégagé, excepté  vers l’ouest/nord-ouest ce qui va nous empêcher de voir Vénus et la Lune naissante.

 

Car nous sommes finalement deux pour inaugurer cette première observation maison : moi et ma sœur. C’est elle qui pointe le tube vers le sud et notre premier objet. Un point très brillant, encore seul pour le moment, a fait son apparition. Elle ne le sait pas encore mais c’est Jupiter. On s’apprête à la découvrir pour la première fois « de près », bien que toujours à 700 milliards millions de km de nous. Un nombre tellement grand qu’on peut se le répéter plusieurs fois dans sa tête sans qu’il n’ait ne serait-ce qu’une once de signification. Au 25mm, on aperçoit déjà trois satellites : Io, Ganymède et Callisto. Europe est encore terrée dans l’ombre de la géante. En passant au 10mm, le spectacle nous laisse rêveur : d’abord un disque très blanc à l’œil, des bandes nuageuses se détaillent en moins de quelques secondes. C’est là qu’elle découvre avec émotion la nature de ce point si lumineux dans le ciel. Avec un regard attentif, on distingue même des détails dans les bandes : des sortes de petites vagues ! L’image n’est pas turbulente. Je dirais même assez détaillée malgré l’humidité. Mais comme je n’ai pas d’oculaires plus courts, difficile à dire !

 

Et là, coup de chance : Vénus apparaît au nord-ouest, sortant des nuages. Ni une ni deux, nous pointons le télescope en sa direction. Comme prévu, elle nous offre une belle phase gibbeuse et une couleur blanche-jaune. Bien sûr, aucun détail de son atmosphère n’est visible avec nos modestes yeux humains. La Lune s’est également échappée des nuages, rougeoyante à l’horizon. Mais elle est trop basse et l’environnement du jardin nous empêche de la pointer. De toute façon, ce n’est pas l’objet le plus difficile à trouver. Une autre fois peut-être.

 

Il est temps de passer aux choses sérieuses en entamant un peu de ciel profond. En attendant un ciel plus sombre, pourquoi ne pas regarder du côté des étoiles doubles ? Mon regard se tourne en direction de Mizar l’étoile du « milieu de manche de la grande casserole » et sa fidèle acolyte Alcor qui forment un beau doublet optique. Car on ne sait pas vraiment si elles font partie du même système. En tout cas, elles sont en tout cas éloignées de trois bonnes années-lumière. Le plus intéressant, c’est que notre Mizar est elle aussi joliment séparée en deux composantes. Et le plus fou dans tout ça, c’est qu’Alcor, Mizar A et B sont toutes les trois doubles ! Si ça ce n’est pas vertigineux. On repart ensuite quelques temps sur Jupiter et Vénus.

 

Vers 23h30, Véga pointe le bout de son nez au-dessus de la maison, côté est. L’obscurité commence à être marquée. Il est temps de retrouver M57, la nébuleuse de la Lyre (ou nébuleuse de l’Anneau pour les intimes). Normalement, elle est très simple à trouver : entre « les deux étoiles du bas du quadrilatère », Sulafat et Sheliak. Je pointe cette dernière et l’œil à l’oculaire, je descends doucement le tube en le décalant légèrement vers la gauche. Stop ! Une tâche floue défile à l’oculaire. Je la centre est passe directement à 120x, tellement pressé de la revoir ! Elle est toujours aussi belle : un magnifique anneau en vision décalée. On aperçoit bien l’anneau en deux parties : le contour et la partie centrale plus claire que le ciel. Trop dans l’émotion, je ne pense pas avoir distingué les anses, même si la nébuleuse avait bien sa forme elliptique !

 

C’est maintenant seul que je continue mon périple à travers les étoiles. Je profite d’être encore dans la Lyre pour observer ε Lyrae, la double-double de la Lyre. Les deux grandes étoiles sont déjà bien séparées au chercheur. En revanche, soit je ne les ai pas vues, soit les deux autres étoiles étaient indiscernables à 120x. Je réessaierais une autre fois.

 

Saturne est maintenant visible au-dessus des arbres, mais malheureusement encore trop bas pour mon télescope… Pas grave, on va attendre un peu en (re)découvrant Albiréo ! Rien de plus facile : je pointe la « tête du cygne » au chercheur et reste directement à 150x. Le joli couple jaune-bleu est toujours là. C’est sûrement l’une des plus belles doubles grâce à ce magnifique mariage de teintes, distant de près de 400 années-lumière. Bon maintenant, faisons une petite pause. Suivre des objets n’est pas de tout repos et il faut parfois faire un peu de gym, notamment quand on se rapproche du zénith :-_-:.

 

Il est maintenant près d’01h00 et Saturne commence son ascension hors des arbres. C’est toujours un plaisir de revoir les magnifiques anneaux ceinturer la géante. Ils sont déjà visibles à 48x et bien sûr encore mieux à 120x. En revanche, aucune division de Cassini ni de détails atmosphériques à l’horizon : le tout est uni. Elle doit être encore un peu basse. On remarque toutefois ce qui doit être quelques satellites autour d’elle.

 

Poursuivons notre voyage avec M13, le grand amas d’Hercules. Il se trouve au flanc droit du héros grec, représenté par la ligne ζ Herculis (au nom plus doux de Rutilicus) et η Herculis. En partant de cette dernière, il se situe au tiers de la ligne. Sa hauteur dans le ciel ne facilite pas les choses, et c’est un peu à tâtons et au pifomètre que je parcours ce coin de ciel. Mais voilà qu’une petite pelote se balade dans l’oculaire : c’est lui. Et ben, wow ! Déjà plutôt évident à 48x, il se détaille particulièrement bien au 120x. Si je vois ça en ville, qu’est-ce que ça doit-être sous de meilleurs cieux…

 

Il est finalement 1h30. Sans succès, j’essaie de trouver M27, la nébuleuse de l’haltère et M11, l’amas du canard sauvage. Je décide de mettre ça sur le dos de la fatigue, et après avoir regardé une dernière fois Jupiter ou la petite Europe est sortie de l’ombre, je commence à remballer le matériel. Après tout, j’ai toutes les vacances (et plus) pour m’y faire.

Modifié par Pinguise
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Mais si, il est très sympathique ce CROA. D'après sa lecture on en déduit que tu n'as pas de GOTO. Félicitations donc, pour une première observation, c'est super d'avoir découvert tous ces objets "à la main".

 

Pendant ces nuits d'été où le ciel n'est pas vraiment sombre, surtout que le Lune était bien présente, je te conseille les amas globulaires. Comme tu as pu t'en rendre compte sur M13, ils sont brillants et offrent une belle vision malgré la pollution lumineuse.

 

Il y a 22 heures, Pinguise a dit :

700 milliards de km de nous

Houlà, ça fait beaucoup. C'est plutôt 700 millions de km. En effet, Jupiter orbite en moyenne à 5,2 unités astronomiques du Soleil. L'unité astronomique est égale à la distance entre la Terre et le Soleil soit 150 millions de km. Même si l'opposition est passée depuis quelques semaines nous sommes encore assez proche, environ 4,7 UA. Pour connaître notre distance à la géante, tu peux utiliser l'excellent logiciel Stellarium qui te donnera ce genre d'info.

 

Bon ciel.

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Très bon CROA, bravo

Ce qui me fais surtout plaisir, c'est que tu utilise les bons termes en disant que tu pointe un objet et non vise tes objets, je sais, je suis un peu pointilleux mais j'aime bien quand on utilise les bons termes

 

Pour la double double, il faut bien grossir,  les anses sur M57, c'est surtout en photo que l'on peut les faire ressortir, en visuel peut-être avec un gros diamètre un 400 ou un 500.

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