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Synthèse de 3 soirées d'observation


Herve38

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Salut,

 

Ce compte-rendu est la synthèse de mes 3 dernières soirées d’observation.

 

1ère soirée le 18 Octobre 2020 à une douzaine de Km à l’Est de mon village de Satolas-et-Bonce (38). Je n’avais pas encore eu l’occasion d’observer depuis ce site même si je le connaissais depuis très longtemps. Vue à 360°, tous les horizons parfaitement accessibles à partir de 5° d’altitude. La pollution lumineuse reste bien présente, il ne faut pas rêver non plus aussi près de Lyon, mais vers l’Est et le Nord c’est très correct pour un site accessible aussi rapidement en voiture (avantage en semaine) et aussi désert la nuit (aucune voiture durant la séance).

 

Pour ceux qui ont suivi mon précédent CROA, c’est une partie du même programme que j’envisageais de dérouler pour cette soirée, mais aux oculaires des jumelles diam. 100 cette fois-ci, et en y ajoutant de nouvelles cibles. Pour les objets déjà observés lors de la précédente soirée je n’ai pas reprécisé ici les chemins d’étoiles utilisés, mais il faut garder à l’esprit que ça m’a vraiment facilité le pointage lors de cette nouvelle séance pour pouvoir me concentrer pleinement sur les nouveautés.

 

Il est 21h15, la vago garée au début du chemin d’exploitation agricole, je profite de ses phares pour monter le matos comme en plein jour, sachant pertinemment que je vais le payer cash pour obtenir le meilleur de ma vision scotopique plus tard (j’aime bien utiliser des mots dont je viens d’apprendre la signification sur Internet, ça fait le mec super cultivé :cool:). Température autour de 8°C, petit vent de sud et ciel parfaitement dégagé, les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment (enfin j’espère car il y avait "Les Animaux Fantastiques" sur TF1 🤓…).

 

Je monte les 2 cartouches de 7 mm (Gr. 79x) et je me lance dans l’aventure spatiale 🚀 :

 

- M11 Amas du Canard Sauvage : C’est bien éclaté en comparaison des 15x70. Un fourmillement d’étoiles très fines, comme si quelqu’un avait délicatement secoué une salière de très haut. C’est bien comme je l’imaginais. Mon seul regret c’est qu’il est déjà (trop) bas et qu’il serait sans doute encore mieux plus haut. Il faudra attendre juillet l’an prochain pour cela.

 

- M26 : Quelques étoiles principales bien visibles entourées d’une nébulosité devinable en vision décalée. C’est légèrement mieux qu’avec les 15x70 même si ça reste un peu décevant après M11. Là aussi patienter jusqu’à l’été est sans doute la meilleure chose à faire, dans tous les cas ça reste un Messier de deuxième division.

 

- Stephenson 1 : Amas vraiment plus intéressant qu’aux 15x70. Toujours très peu peuplé mais de nouvelles étoiles font leur apparition sous Delta 2 Lyrae apportant un peu de peps à l’ensemble.

 

- M56 : Tâche floue bien délimitée (mieux que M71 au contour plus « confus »). Je ne vois plus mon astérisme « 7 » à côté vu lors de l’épisode précédent, tout du moins oui je le vois mais il me faut scroller et du coup comme il n’occupe plus tout le champ il n’a plus beaucoup d’intérêt.

 

- M29 Cooling Tower : Cette fois la forme en tour de refroidissement de centrale thermique est bien reconnaissable.

 

Voilà pour les cibles déjà réalisées la fois précédente que je souhaitais revoir en mieux. Je m’attaque maintenant à une nouvelle belle série le long de la ligne Epsilon - Ruchbah de Cassiopée. Dans l’ordre :

 

- NGC 654 : Amas ouvert aux étoiles principales bien visibles, une nébulosité autour laissant imaginer la présence de bien plus de monde qui pourrait être révélé avec un gros diamètre. Un peu à la manière de M26 observé auparavant, mais en plus évident ici, je le préfère de loin.

 

- Caldwell 10 : juste un peu à droite de NGC 654, amas ouvert bien large pas très dense.

 

- NGC 659 : Un peu au dessus et à droite de C10, même aspect que NGC 654 mais un peu noyé dans la masse des étoiles bien présentes du secteur. Il pourrait passer inaperçu si on ne tente pas de l’observer spécifiquement.

 

- M103 : Sur le segment C10 - Ruchbah, à environ 2/3 de la distance depuis C10, amas ouvert qui m’apparaît sous la forme d’un petit triangle délimité par 3 étoiles plus brillantes, peu d’« habitants » à l’intérieur.

 

Je reste ensuite dans Cassiopée mais à l’autre bout du « W » côté Caph pour revoir un objet que je connais déjà mais uniquement aux oculaires 12 mm (Gr. 46x). Je l’avais trouvé très joli sous un très bon ciel de moyenne montagne plus tôt au mois de septembre et j’ai envie de voir ce qu’il donne en zoomant plus. Il s’agit donc de :

 

- M52 Amas Sel-et-Poivre d’octobre : Il ressemble beaucoup à M11, même complexité dans la forme et finesse d’un poudroiement d’étoiles. Il est sympa aussi à ce Gr.

 

Dans le même secteur il y a la nébuleuse de la Bulle (Caldwell 11), mais c’est illusoire de penser pouvoir la distinguer en visuel avec mon matériel et sous un ciel pas tip top, c’est plutôt un privilège d’astrophotographe. Par contre il y a aussi une nébuleuse méconnue souvent occultée par la prestigieuse « Bulle » mais qui est pourtant bien plus facile d’accès. C’est donc par là que je dirige mon double-tube, moins de 5° vers le Nord après M52 pour voir :

 

- NGC 7538 Brain Nebula : En plus d’une nébuleuse c’est aussi un amas ouvert mais qui, pour la petite histoire d’après Wiki, contient la plus grande proto-étoile découverte (300x la taille du système solaire !). Une nébulosité brillante est bien visible autour de l’étoile centrale. C’est à réessayer absolument avec un filtre UHC ou O3I pour voir l’amélioration. Mais c’est déjà vraiment pas mal sans aucun artifice.

 

Je sors complètement de Cassiopée pour aller visiter le Cocher et faire les 3 Messier du secteur , faciles à pointer car peu ou prou sur un même axe perpendiculaire au milieu du segment Theta Aurigea – Elnath en bas à droite du Cocher. Donc dans l’ordre de haut en bas :

 

- M38 Amas de l’Etoile de Mer : Amas ouvert peu dense aux étoiles fines.

 

- M36 Amas du Moulinet : Amas ouvert peu dense également mais les étoiles sont bien plus éclatantes que dans M38.

 

- M37 Amas Sel-et-Poivre de janvier (manquera plus que l’amas moutarde ketchup mayo de mars pour compléter la collection des assaisonnements de cuisine 😁) : Amas ouvert bien plus dense, un peu moins toutefois que Le Canard Sauvage si on en fait une référence, mais même finesse des étoiles et même luminosité.

 

Il est près de 23h45 et je me dis que je vais finir cette soirée par Mars qui est à l’opposition. Je change les oculaires pour les 4,5 mm (Gr. 122x), Mise au point toujours un peu galère pour compenser le léger défaut de collimation. [A ce propos j’ai reçu l’outil de collimation d’APM depuis la dernière séance mais je n’ai pas encore eu l’occasion de faire le réglage. Ca attendra le printemps, il me faut un peu de temps et une météo plus chaude pour éviter de faire n’importe quoi dans de mauvaises conditions.]

 

Déception 😟 ! Bien trop lumineuse, bien plus que le 12 septembre lors de sa première observation. J’arrive à peine à distinguer quelques tâches floues de surface mais je ne vois aucun point blanc de trace de la calotte alors qu’elle m’était apparue évidente et éclatante la première fois. Là c’est toute la planète qui est (trop) éclatante !

 

Il me faudrait monter un filtre pour atténuer cette brillance mais il est déjà tard et je n’ai pas le courage, sachant en plus que je bosse le lendemain (on est dimanche). Je remballe donc le matos en jetant quelques sachets dessiccants dans les valises pour absorber l’humidité car elle a fait son apparition avec la baise de la température (4°C au thermomètre de la bagnole sur le retour) et le léger vent est insuffisant pour assécher la masse d’air.

 

[Comme je n’aime pas finir sur un échec dans les quelques jours suivants j’ai pris la peine de ressortir le matériel dans mon jardin pour réessayer juste Mars avec la paire de filtres ND 25 %. Et bien c’est le jour et la nuit, sans jeu de mots. Les irrégularités sombres de surface apparaissent clairement sans toutefois être en mesure d’en dessiner les contours exacts. Et la petite perle blanche glacée ressort bien en bas, même si je l’avais trouvée nettement plus évidente au mois de Septembre (sans doute en partie dû à la fonte de la glace entre-temps et la qualité du ciel même si pour le planétaire ce n’est pas primordial).]

Modifié par Herve38
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2ème soirée le 13 Novembre 2020 dans mon jardin, confinement oblige. C’est tardivement à 23h30 que j’ai pris la décision d’observer ce jour là, un peu sur un coup de tête. Mais Orion déjà bien levée dans le ciel a fini de me persuader. Et puis on est vendredi, j’ai le temps de dormir le lendemain matin. Pour ce qui est du programme il était déjà écrit depuis quelques jours et j’attendais juste la motivation pour le dérouler ainsi qu’une bonne météo et l’absence de la Lune. Il semble donc que cela soit le bon soir. Il fait doux, environ 10°C, le ciel est bien clair et le vent quasi nul.

 

J’ai décidé de dérouler toute cette séance avec les filtres UHC pour tenter de mieux faire ressortir les contrastes des nébuleuses, même si j’ai intégré quelques amas au programme.

 

Une fois n’est pas coutume, ce sont encore les 7 mm qui m’accompagneront tout au long de la séance. Et je commence donc par le doublet roi de la nuit :

 

- M42 Nb d’Orion / M43 : Grosse claque 😵, rien à voir avec les 15x70 ! Une grande partie du champ est occupé par une structure très complexe. Les 4 étoiles principales du Trapèze sont parfaitement séparés. A l’intérieur du volume, car oui les jumelles et la vision stéréoscopique donnent vraiment une sensation de profondeur sur cette merveille, je distingue nettement des filaments de matière qui contrastent sur l’ensemble. La couleur tend vers le vert et certaines étoiles sont colorées (serait-ce l’effet du filtre ?). Le contraste entre le ciel noir et le « début » de la Nb est très net à gauche alors que plus évanescent à droite. Je ne me lasse pas de cette vue et j’y reviendrai d’ailleurs à plusieurs reprises pendant la séance pour être sûr de ne rien manquer et profiter d’une meilleure acclimatation à l’obscurité.

 

Puis direction le Taureau juste au dessus à la verticale de Zeta Tauri :

 

- M1 Nb du Crabe : Très diffus mais je le savais. Il faudrait vraiment un meilleur ciel pour avoir plus de contraste. Je réessayerai sans filtre dans les mêmes conditions pour voir s’il y a un réel avantage à filtrer. Mais dans tous les cas je sais que c'est un objet qui reste décevant en visuel quand on a les photos en tête. Et comme c'est le premier des Messier on se fait sans doute tout un film, qui est pour le coup à tout petit budget 💰.

 

Un peu plus sur la gauche dans Les Gémeaux et 5° en dessous de Zeta Tauri et donc juste à gauche de 1 Geminorum je pointe ensuite :

 

- M35 Amas de la Boucle de Chaussure : Très bel amas ouvert bien large et riche en étoiles bien brillantes. J’adore !

 

Juste à côté à droite je tente aussi NGC 2158, mais je ne vois rien. Certes la magnitude commence un peu à parler pour mon matériel (8,56) mais c’est normalement très loin d’être infaisable même sous mon mauvais ciel de l’Est Lyonnais. Peut-être que les filtres éteignent tout ici… Encore une cible à réessayer en mode « root ».

 

Direction ensuite Cassiopée pour tenter 2 IC bien connu des astrophotographes. Trouvés presque à mi-chemin sur la ligne Epsilon Cassiopeiae - Eta Persei un peu à droite :

 

- IC 1805 et IC 1848 Nbs du Coeur et de l’Ame : Je reste un moment sur l’une et l’autre en forçant ma vision, mais il faut se rendre à l’évidence je n’arriverai pas à voir les nébulosités, ciel pas assez noir et filtres peut-être trop permissifs qui laissent tout passer, surtout ce que l’on ne voudrait pas voir. Je me contente des 2 amas dans chacun des objets mais ils n’ont rien pour eux qui valent vraiment de s’attarder plus longtemps. Ce sont quand même des cibles difficiles en visuel (IC donc découverts après NGC), il faudra retenter en montagne pour s’assurer qu’elles sont bien faisables à partir de mon instrument. A tête reposée, après coup, en réétudiant l’endroit dans Stellarium, je me suis aperçu qu’en dessous de la zone entourée de IC 1805 il y a aussi une portion nébuleuse à priori non nommée. Je pense qu’elle peut faire aussi partie du complexe de la Nb du Coeur. Il faudra que j’y pointe mes jumelles à l’occasion pour voir si quelque chose n’en ressortirait quand même pas. Et pareil pour la Nb de l’Ame, à droite de la seule partie entourée de IC 1848 il y a aussi une tachouille dans Stellarium. A voir s’il n’y aurait pas quelque chose de plus « évident » par là-bas.

 

Toujours dans Cassiopée je retourne vers l’objet découvert lors la soirée d’observation précédente :

 

- NGC 7538 Brain Nebula : En fait j’ai un très gros doute pour cette deuxième tentative d’observation... J’ai bien encore vu quelque chose de joli, comme un petit trait vertical au contour épaissi. Mais c’est finalement assez loin de la vision qui me restait de la fois précédente. Alors certes le ciel était meilleure la dernière séance, cette fois il y a un filtre, la position de la constellation n’est évidemment plus la même à presque un mois d’intervalle... Mais après plusieurs vérifications, je pense que Brain Nebula m’a retourné le cerveau 🧠 et pour cette nouvelle tentative c’est plutôt NGC 7510 qui n’est pas très loin, un amas ouvert présentant cette forme caractéristique de petit trait épais, que j’ai dû observer. Il faudra que je reconfirme tout cela plus tard…

 

Je finis la séance en pointant M33 Gx du Triangle que j’avais eu grande peine à deviner aux 15x70, du côté opposé à M31 en passant par Mirach dans Andromède. Elle est toujours à peine visible, je pense que les 7 mm ne sont pas assez lumineux pour cette cible et que les filtres UHC n’arrangent rien. Aucune délimitation structurelle n’apparaît, encore moins un noyau, il y a juste une région du ciel plus lumineuse assez évidente quand on balaie autour de l’endroit (jour... nuit... jour... nuit...😋).

 

Le temps de ranger tout le matériel il est 1h45. Quelques échecs ou demi réussites lors de cette séance, mais ce n’est pas grave, il ne faut pas que ça soit trop facile sinon ça ne serait pas drôle 😜.

Modifié par Herve38
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il y a 25 minutes, Herve38 a dit :

(enfin j’espère car il y avait "Les Animaux Fantastiques" sur TF1 🤓…).

Je me souviens donc que j'étais devant la TV ce soir là. :laughing:

 

Je vais manger mais je vais me délecter de ces CROA très bientôt.

( je mets bien moins d'énergie dans les miens, ça sent l'hiver qui approche :rolleyes:)

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Je ne sais pas ton degré d'expérience mais tu devrais commencer par observer sans uhc, notamment le galactique. 

Ensuite contrairement à ce que racontent les publicités pour nous vendre des filtres, l'uhc fonctionne mieux sous un bon ciel que sous un ciel pas terrible. 

 

Quand tu es sous un ciel qui te limite, essaye les grosses cibles bien lumineuses, les amas ouverts, amas globulaires, étoiles doubles astérismes. 

Et réserve toi les objets diffus pour les ciels correctes à bon.

Modifié par Evanbourne
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3ème soirée le 25 Novembre 2020 encore confiné dans mon jardin. J’aurais bien voulu pouvoir faire cette séance le week-end précédent alors que la Lune n’avait pas encore atteint le premier quartier et se couchait encore suffisamment tôt, mais il faisait froid (-2°C) et surtout très humide (93 % de taux d’humidité).

 

Même bien habillé, j’aurais sorti le matériel il aurait été ruisselant au bout d’une demi-heure à peine. Je me suis donc résigné à attendre un soir meilleur.

 

Le soir meilleur d’un point de vue de la météo s’est donc présenté le 25/11. Température de 4°C et une petite brise de Sud-Est pour venir assécher l’atmosphère. Ciel complètement dégagé.

 

Par contre la PL de Lyon ne compte plus. C’est une autre PL ou plutôt PPL, comprendre "Presque Pleine Lune" 🌔, qui va être le challenge pour ce soir. Car oui il va y avoir du sport vu que j’ai décidé de faire du CP malgré les conditions lumineuses complètement inadaptées. Après tout les jumelles c’est essentiellement fait pour le CP, soyons fou et osons ce que les vrais puristes refusent de faire !

 

Il est environ 21h30 quand je commence la séance avec les 7 mm chargés dans les chambres. Comment dire… Je suis un peu fébrile à l’idée de pointer ma première cible d’autant que c’est sans doute l’une des plus dures de l’agenda à cause du gros projecteur lunaire impossible à éteindre qui se trouve à toute proximité. En d’autres conditions plus appropriées elle serait « fingers in the nose » mais là je suis un peu dubitatif 🤥car je ne vois pas d’étoiles guides proches pouvant m’aider, elles sont toutes éteintes par la Lune.

 

J’ai d’abord besoin de trouver Delta Ceti dans la Baleine pour m’amener au plus près de l’objet de tous les désirs. Un coup d'oeil à Stellarium pour me rendre compte qu’elle est à la même hauteur que les Hyades dans le Taureau. Les étoiles dans les Hyades je les vois, au moins partiellement, pas de souci de ce côté là. Je vise donc les Hyades et j’ai mon altitude. Ensuite je vois que Delta Ceti est à peu près à mi-distance entre l’axe vertical passant par les Hyades et celui passant par la Lune (ou Mars qui se trouve juste au dessus). Ca devrait me donner mon azimut. Je tiens le téléphone portable d’une main et je regarde en permanence que le champ dans les oculaires est bien celui de Stellarium et en tâtonnant un peu je trouve finalement assez rapidement Delta Ceti. A partir de là tout s’enchaîne, petite descente à la verticale jusqu’à 84 Ceti A et l’objet que je veux pointer est donc le 3ème sommet du triangle isocèle formé par Delta Ceti et 84 Ceti A. Il s’agit de :

 

- M77 : Malgré la PL la présence de la galaxie est évidente et apparaît sous la forme d’un halo finalement assez brillant. Je m’attendais vraiment à moins bien et je pense que ça doit être très sympa sous un bon ciel.

 

Puisque je suis au bon endroit je tente sans trop y croire l’autre Gx qui se trouve juste au dessus de M77, c’est à dire NGC 1055, mais je ne vois rien et ce n’est pas étonnant vu la Mag. de 10.56. Ce n’était pas au programme de toutes façons et plus par opportunité l’ayant repérée dans Stellarium pendant ma recherche de M77.

 

Toujours dans le secteur de la Baleine ou plutôt du Bélier, je tente une cible d’un tout autre genre. Elle se trouve à la hauteur des Pléiades et à la verticale de Delta Ceti. Très vite encore je finis par trouver :

 

- Uranus : D’un bleu turquoise très pale sans grand intérêt visuel si ce n’est de dire je l’ai vue, il ne me restera plus que Neptune à l’occasion pour compléter la liste  [Sachant que j’ai profité de l’élongation maximale atteinte par Mercure pour l’observer les matinées de la semaine précédente à l’oeil nu].

 

Direction ensuite Persée où le ciel est ici un peu plus sombre que du côté de la Baleine et de la Lune. Un classique mais pourtant jamais observé sérieusement si ce n’est en mode « quick and dirty » aux 15x70 quand j’avais 5 min à tuer. A un peu plus d’1/3 depuis Algol dans Persée sur le segment Algol - Almach dans Andromède je pointe donc :

 

- M34 Amas Spirale : Amas ouvert qui occupe bien le champ, avec beaucoup d’étoiles brillantes, j’aime beaucoup.

 

Les Hyades ensuite j’y reviens pas spécialement pour observer, mais plutôt comme point de repère rapide au centre du viseur point rouge pour focaliser Aldébaran. Je suis donc dans le Taureau et à 5° d’azimut à gauche vers le Nord depuis Aldébaran je pointe :

 

- NGC 1647 Alias The Pirate Moon Cluster : N’imaginez pas que je vous allez voir Jack Sparrow ⚔️au milieu en train de mener un combat épique… Par contre un joli champ d’étoiles bien séparées, presque organisées je dirais, ça oui. Ca me fait finalement penser à des bactéries mises en culture dans une boîte de Petri.

 

Plus vers le Nord et plus haut je me dirige vers la Girafe. Difficile de s’orienter ici, les étoiles de la Girafe ne sont pas spécialement brillantes et à cause de la PL il me faut un moment pour y trouver mon chemin. J’espère tomber sur la Cascade de Kemble. Tout sera plus simple ensuite. Après avoir cherché quelques minutes je tombe finalement sur un alignement d'étoiles qui pourrait bien être ça. Oui effectivement c’est bien ça et il me faut balayer pas mal le long de cette fameuse ligne pour le confirmer. Autant dans une petite paire de jumelles elle se dévoile entièrement et apparaît presque rectiligne, autant là elle est plus tortueuse et est très loin d’occuper tout le champ au Gr. choisi. Mais ce n’est pas la Cascade de Kemble, aussi joli soit cet astérisme que je suis venu chercher. C’est plutôt au bout de la cascade vers la droite que je veux observer :

 

- NGC 1502 : Bel amas ouvert, peu d’étoiles mais bien regroupées et quelques unes sont très brillantes. Je comprends mieux l’effet de « splash » qu’on peut voir comme si la Cascade de Kemble tombait dans ce petit lac quand on l’observe sous un bon ciel aux jumelles portatives.

 

A l’opposée de la Lune, plein Nord par définition, je pointe ensuite l’Etoile Polaire, à peu près d’ailleurs la seule étoile visible dans la Petite Ourse ce soir là. En remontant vers la pointe du toit de la maison de Céphée, l’étoile Errai, à environ 1/3 de la distance sur la droite depuis la Polaire il y a là :

 

- Caldwell 1 : Amas ouvert, le plus vieux connu à ce jour selon Wiki (4,3 Mds d’années). Je ne vois que quelques étoiles parmi les plus brillantes, surtout celles en périphérie. Je reste un moment dessus et quelques étoiles plus fines font finalement leur apparition mais ça reste un peu décevant. A réessayer un meilleur jour et meilleur endroit.

 

On repart vers le Sud par l’Est pour rendre une visite au Gémeaux. Je commence à avoir vraiment froid aux mains 🥶. Tout le reste du corps c’est parfait. J’ai empilé les couches et j’ai deux paires de chaussettes ainsi que des bottes fourrées, mais pour les mains, car j’ai besoin de pouvoir manipuler aisément mon téléphone, j’ai juste une petite paire de gants fins que j’utilise habituellement pour courir en conditions hivernales. Je me tape les mains pour faire passer l’onglée qui commence à me gagner. Je prends sur moi et me répète comme un mantra appris pendant le service militaire que le froid c’est juste un état d’esprit . Courage ! Je prends Pollux comme point de repère et je cherche à viser Kappa Geminorum qui reste éteinte à l’oeil nu. Je finis par la trouver et à partir de là je m’aide ensuite de Stellarium pour me déplacer à droite d’environ 3° d’azimut et 1° d’altitude en bas, en vérifiant bien les champs stellaires rencontrés sur le chemin pour m’assurer que je ne fais pas fausse route. Et enfin je tombe sur :

 

- NGC 2420 : Nouvel amas ouvert. Un peu laborieux pour l’atteindre dans les conditions de la soirée et il ne m’en montrera pas plus malheureusement que C1 vu juste avant. Encore une fois j’essaie de forcer un peu ma vision, laisser mes yeux s’habituer, mais la récompense n’est pas à la mesure des efforts accomplis. Seulement quelques étoiles principales restent visibles et ce ne sont que de très légers grains sans brillance.

 

Je vais ensuite me consoler sur une cible à proximité des Gémeaux et dont je suis sûr par contre qu’il en ressortira quelque chose. Dans le Cancer encore assez bas à moins de 20° au dessus de l’horizon, je pointe donc :

 

- M44 Amas de la Crèche : Un mois jour pour jour avant Noël il y a du monde dans cette crèche ! Ce ne doit pas être celle du petit Jésus mais plutôt celle de Babilou en fait. C’est bien joli même si le champ est un peu trop réduit par rapport à des jumelles plus portatives.

 

J’hésite ensuite à continuer ma séance aux 12 mm. J’ai toujours aussi froid aux mains et il me faut prendre sur moi pour me convaincre. Mais bon j’avais déjà préparé les oculaires avec les nouveaux filtres O3I reçus il y a deux jours vissés au cul, ça serait dommage quand même de ne pas les essayer même si je sais que la PL ne permettra pas d’en tirer le meilleur parti.

 

Je pointe donc Orion et la région de M42 pour voir ce que cela donne en grand champ. Ce n’est pas mal du tout. Trapèze évidemment plus petit qu’avec les 7 mm mais toujours bien divisé, ce n’est pas une patate informe et la nébuleuse malgré la PL est toujours magnifique. La zone de l’Epée est ainsi visible dans son intégralité et tous les amas du secteur relèvent bien cette vision enchanteresse. Un halo diffus mais toutefois assez brillant trahit la présence d’autres nébuleuses secondaires autour des champs stellaires du haut de l’Epée.

 

Je termine la soirée en tentant une dernière cible toujours dans Orion un peu à gauche sur le segment Alnitak – Beltegeuse à 1/5ème de distance depuis Alinatk. Sans trop y croire à vrai dire, je ne sais pas si c’est possible sous ce ciel merdique. Et pourtant elle est bien là :

 

- M78 Nb de Casper le Fantôme : C’est une Nb planétaire qui apparaît comme une tachouille toute rikiki mais assez brillante autour des étoiles HD 290862 et HD 38563.

 

Vite il est temps de rentrer se réchauffer ! Il est minuit et malgré ces conditions déplorables pour le CP je suis satisfait de ma séance. C’était une bonne répétition au moins pour le repérage à défaut de procurer le « wow effect » d’un ciel noir d’encre. Mais je suppose qu’il va encore falloir attendre après la mi-janvier pour pouvoir s’échapper vers d’autres cieux plus propices à l’observation vu le couvre-feu qui devrait être instauré à partir du 15 décembre si « tout va bien ». Connard de virus :tire:☣️ ! Il y aura quand même une courte fenêtre de tir où il sera possible de sortir le soir en faisant valoir la règle des 20 Km / 3 h entre le 06/12 et le 15/12 tout en procurant des conditions d’observation qui devraient être ok d’un point de vue de la PL si la météo est avec nous. La lune se lèvera en effet « seulement » autour de 23h00 le 06/12 et évidemment de plus en plus tard  et petite au fur et à mesure que les jours s’égrènent. A vos instruments !

 

A+ et bon ciel,

Hervé

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@Evanbourne: Observer sans filtre c'est ce que je fais la plupart du temps en fait. Je ne fais d'ailleurs pratiquement que du CP car je dispose de l'instrument adapté pour ce genre d'activités. J'ai déjà vu une amélioration cet été sur Pacman et les Dentelles depuis chez moi avec filtre UHC vs. sans filtre. Ce n'est pas du genre "je ne vois rien sans / je vois tout avec", loin de là, mais certains détails permettent d'être parfois révélés. C'est sûr que je ne m'attends pas à des miracles non plus et je ne suis pas spécialement sensible à la pub. Mon meilleur filtre à la PL reste définitivement ma bagnole qui permet de rejoindre des endroits propices à une observation de qualité.

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Splendide troisième soirée ! :wub:

 

La crèche un mois avant Noël c'est top...j'avais un peu dans le même style prévu de faire pour ce premier soir de l'Avant, tous les cratères brillants de la Lune, histoire de commencer ( là-haut) à préparer les guirlandes lumineuses et boules scintillantes. Totalement raté ! Couvert de chez couvert, même pas l'ombre d'un bout de clarté lunaire. :confused:

 

Vivement ton prochain CROA. Addictif ! :laughing-smiley-012(S'il le faut, je veux bien t'envoyer une paire de gants fins supplémentaire). :laughing:

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@Starium: Un calendrier de l'Avent astronomique, en voilà une bonne idée ! Un objet à observer chaque jour jusqu'à Noël ! Peut-être même encore plus dur à réaliser qu'un marathon de Messier sous nos latitudes... Difficile en effet de trouver 24 nuits d'affilée de Décembre en France métropolitaine avec un ciel dégagé 😉

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Pour ce 1er décembre, c'est fichu pour le calendrier, il a neigé cette nuit. ☃️

Toujours ce même plaisir comme quand j'étais enfant de découvrir les toits blancs au réveil.

Merci à la météo de m'offrir ce petit bonheur ...de surcroît pour ma fête. :laughing:

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  • 2 semaines plus tard...

Super CROA, merci, sa fait du bien de ce plonger dans le ciel, il y a pas mal d'objets qui attire ma curiosité. ça commence a faire trop longtemps que le télescope n'a pas pris l'air, le ciel est trop pourri en ce moment, je vais finir par mettre des guirlandes de noël sur le Dobson.

Merci pour ce moment partager.

Bientôt la grande conjonction Jupiter Saturne, enfin je espère pouvoir l'observé 🤔, un ciel clair me ferai du bien.

 

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