In pulvere reverteris

[jarnicoton]

Un petit coup de novlangue.

Ayant prié mes proches depuis longtemps de me faire réduire (un jour !) en cendres et non pas inhumer, j'ai entendu récemment à la radio un rappel à l'ordre : il faut dire "crémation" et non "incinération" comme pour les ordures.

 

Confirmation dans Wiki (et d'autres ! ceci n'est pas un sujet sur Wiki !) : "incinérer est à proscrire car faisant référence à la destruction des ordures".

 

Je fais donc repentance pour avoir demandé à être incinéré, et avoir employé couramment le mot pour la chose. J'ouvre un dictionnaire un peu ancien, le Larousse en deux tomes relié de cuir de ma grand'mère, 1920, pour tomber immédiatement sur les exemples : "incinérer les cadavres" ; "les Romains pratiquaient l'incinération des morts".

 

Tandis que telle Sylla, Wiki s'adonne à la proscription, je note que le même Larousse article "crémation". Les deux termes paraissent ainsi équivalents, quoique le second soit employé dans la loi.

 

Wiki rappelle qu'existe depuis des temps anciens le verbe "crémer". Bon. Mais je le proscris à cause du verbe semi-argotique "cramer", qui parle avec légèreté de l'acte de brûler.

 

Donc, des considérations de "bonpensé" (langage de "1984") contemporaines comme il y en a des paquets un peu partout, m'enjoignent de changer mon vocabulaire ici comme ailleurs, parce de bons esprits en ont ainsi décidé. A partir de quelle date va-t-on en prison pour emploi récalcitrant de l'incinération ?

[Estonius]

Ah ! Jarnicoton, tu es le rayon de soleil de l'OFUP

[Dédé de St Fé]

"incinérer est à proscrire car faisant référence à la destruction des ordures".

 

Si j'ai bien tout compris, il y a donc certaines personnes qu'on peut quand même incinérer