Bonjour à toutes et tous👋,
Je viens vers vous car, après plusieurs mois d’observations enrichissantes au possible, je souhaite en parallèle me mettre à la photo. Je vais essayer de vous donner le plus d’éléments possible pour que vous me guidiez, et je vous remercie d’avance de prendre le temps de me lire et de m’aider !
Cahier des charges
Budget prévisionnel : environ 5000€.
Dans ce budget, j’inclus tout : monture, optiques, filtres, caméra, batterie, … Je n’exclus pas de mettre plus au fur et à mesure de mes découvertes et apprentissages, mais ce sera dans un deuxième — troisième, quatrième… — temps.
Cibles : ciel profond.
Tout m’y intéresse, des régions HII les plus étendues, aux petits amas ou galaxies lointaines en passant par les nébuleuses planétaires ou autres bulles de WR. Je sais qu’il n’existe pas de matériel miracle-qui-fait-tout, je suis prêt à ne traiter qu’un sous-ensemble de types de cibles / rendus dans un premier temps, puis compléter ensuite. Pas de planétaire, éventuellement la Lune mais marginalement.
Investissement personnel : prendre le temps d’apprendre progressivement.
Tout faire d’un coup sans comprendre ce qui se passe, avec un setup entièrement automatisé, ça ne m’intéresse pas ; je veux maîtriser un minimum ce que je fais, quitte à y passer du temps et avoir moins de résultats, et plus tard seulement automatiser ce qui m’embête vraiment. Je vais quand même prendre une monture GoTo, je garde les recherches manuelles pour mes observations. Mais du coup, je ne suis pas rebuté par la collimation ou la mise au point manuelle, ni par le changement des filtres à la main. En termes logiciels et informatiques, je bosse sur Linux, et j’ai déjà quelques notions de traitement d’image — même si la photo macro, de portrait, ou de paysage est fondamentalement différente de l’astrophoto, j’en conviens. Par contre, je veux éviter les bricolages hasardeux (pour moi) de type "fabriquer sa propre batterie", l’électricité, je ne touche pas, ou faire des impressions 3D (c’est rigolo, mais bon).
Résultats attendus : qualité >> quantité.
Ne faire qu’une cible par nuit, ou même sur plusieurs, ne me dérange pas, tant que j’ai un résultat au final. Au passage, je précise que j’aime tant la couleur des NP, que les HOO/SHO sur certaines nébuleuses, que les photos monochromes notamment de certaines galaxies avec de belles structures. J’ai aussi comme objectif d’imprimer mes meilleures réalisations pour refaire la déco chez moi.
Configuration du poste : pas de poste fixe !
J’ai la possibilité d’imager depuis mes balcons, mais ce n’est pas mon premier choix (même si je risque de le faire assez souvent au final). Le transport de matériel n’est pas un problème, j’ai de la place dans mon véhicule, et arrivé sur mes sites d’observation, je n’ai que quelques mètres à faire pour poser le matériel, donc le poids n’est pas un critère primordial — après je ne suis pas Hulk non plus 😆. Précision tout de même : quand je voyage, je trimballe déjà un dobson 10" et deux enfants, donc je privilégie un emcombrement relativement modéré. J’ai déjà prévu à long terme d’avoir un serrurier à la place du tube plein pour gagner en volume restant dispo (et prendre plus grand en ø au passage), mais pour le moment…
Qualité du ciel : ça dépend 😬
Concernant "mon" ciel, c’est le ciel de banlieue bordelaise, je peux bouger facilement pas trop loin et avoir un ciel avec une pollution lumineuse nettement plus modérée (Bortle ~5). Sur mes balcons, on est sur du 6-7 avec des lampadaires de toutes les couleurs (pfff). J’ai aussi un pied à terre en ciel Bortle 2-3 dans le Cantal, où je me rends plusieurs fois par an, et où je compte bien passer du temps à imager.
Voilà pour les prérequis, maintenant mes réflexions en cours et questions sur lesquelles j’espère votre aide.
Réflexions en cours
Je me suis préparé une feuille de route :
débuter par une lunette de bonne qualité assez courte (~300 mm / APS-C) pour imager plutôt large,
évoluer ensuite en prenant en complément plus long (~800mm / APS-C, soit une lunette 4-5", soit un télescope 8", c’est pas clair pour moi, mais j’ai le temps) pour les objets plus petits,
à plus long terme, si besoin, compléter avec du (très) long pour les petits objets ou détails.
Mon raisonnement est qu’en commençant ainsi, je me passe déjà de la nécessité d’un auto-guidage, la MAP est sans doute moins compliquée et comme je préfère commencer à la mimine, autant éviter de me mettre en difficulté avec ce qu’il y a déjà à apprendre.
Ensuite, la monture : j’ai principalement en tête trois modèles
Star Adventurer GTI,
HEQ5 pro,
EQ6R pro.
Je pense que la HEQ5 pro pourrait être le bon choix, car elle correspond en gros à la config envisagée pour le long terme (sauf si je prends un monstre plus tard); au passage, j’ai vu passer dans les PA des Celestron AVX à pas trop cher, je me demande si ça ne vaut pas le coup de regarder de ce côté-ci, mais on m’a dit qu’elles durent moins dans le temps que les HEQ5 pro et que côté suivi, c’est pas aussi précis (ça doit dépendre des réglages je suppose aussi). D’un autre côté, partir sur une SA me permettrait de garder du budget pour le reste, avec la contrainte de revendre pour upgrader inévitablement et pour une qualité en deça, et enfin l’EQ6R me permettrait de ne pas être limité pour mon projet et de ne plus me poser la question, sauf si j’envisage une monture plus légère à terme 🫠 À ce propos, j’ai éliminé d’office les montures à ondes de déformation ("harmoniques"), car si j’ai bien pigé, elles n’ont pas d’erreur périodique et nécessitent un autoguidage pour éviter le caractère aléatoire des erreurs, or je veux simplifier au max mes débuts donc éviter si possible l’autoguidage — si je me trompe, j’ai plus qu’à ajouter des choix dans la liste 😅
Enfin, la caméra :
reflex (APS-C ou FF)
caméra astro non-refroidie (ou "fan cooled") couleur / monochrome
caméra astro refroidie couleur / monochrome
J’avoue que cette partie est nettement plus floue pour moi, d’un côté je suis attiré par les caméras astro parce que ça fait sens, mais d’un autre côté je ne voudrais pas commettre un excès de confiance en m’embarquant sur une pente trop raide. Mon souhait n’est pas de rechercher à tout prix la facilité, et je ne me rends pas vraiment compte si un reflex est vraiment très différent à utiliser qu’une caméra couleur, avec et surtout sans TEC (pour le monochrome, opérationnellement, on ne fonctionne plus pareil). À taille de capteur égale, pour moi c’est la même chose, à ceci près qu’on contrôle la caméra via un PC vs directement sur le reflex et/ou un intervallomètre. Par contre, en termes de rendu brut, j’imagine qu’on peut dire que cam astro > reflex, et dans ce cas je préfère de meilleures bases avant traitement au prix d’un effort opérationnel supplémentaire que plus d’effort dans le traitement sur des bases moins bonnes.
J’ai volontairement laissé de côté les caméras monochromes, ceci dit, je n’ai pas l’impression que ce soit nettement plus compliqué à utiliser qu’une cam couleur (je ne parle pas du budget évidemment). Je comprends bien que pour obtenir une image couleur, c’est moins direct, mais ça ne me semble pas totalement dingue comme effort pour une qualité (même si ce n’est pas toujours hyper perceptible) et flexibilité supérieures.
Je pense avoir fait le tour de toutes mes interrogations. Si vous m’avez lu jusque-là, déjà bravo, je sais que ça fait beaucoup, et je vous remercie par avance pour vos avis et éclairages !
Bon ciel.
Cyril