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Je me permets de présenter mon nouveau setup pour faire de l'astrophoto grand champ. Je pense que ça peut intéresser du monde, dans l'idée de se réaliser une petite configuration pas trop chère. (Puis ça me fera aussi une petite synthèse pour moi 😁). Je vais faire ça sous forme de feuilleton pour ne pas avoir un trop gros pavé à rédiger d'un coup.

 

Historiquement, quand j'ai eu mon premier appareil photo argentique, j'ai essayé de photographier les étoiles dès la première pellicule mais je n'ai trop insisté après. Quand j'ai eu mon premier boîtier numérique et que je me suis retrouvé face au ciel austral de Madagascar, il y a eu une irrémédiable attraction. Depuis, j'essaie de m'améliorer mais j'y mets quand même des moyens très limités dessus.

 

Donc, je fais de l'astrophoto (très) grand champ avec des boîtiers et des objectifs classiques. C'est aussi mon boîtier de jour donc pas défiltré. Pour les objectifs, j'ai tendance à utiliser des focales fixes que je n'utilise pas trop le jour. De fait, j'ai deux configurations. La première est une configuration nomade/sac à dos avec une monture iOptron SkyTracker pour aller à Madagascar. La seconde est la configuration "au cul de la voiture" dont je vais parler dans ce fil.

 

Je travaille avec des boîtiers Olympus. Depuis 2008, j'ai eu un E-510, un E-620 (avec touches rétroéclairées, c'est top pour l'astro🤩) puis un E-PL6. En 2016, j'ai acheté d'occasion (sur les PA Webastro) une monture AS-GT (aussi appelée CG5-GT mais c'est marqué AS-GT dans la doc), 400 € de mémoire. J'ai utilisé pas mal de focales dont l'Olympus ZD 50 macro, le Samyang 85/1.4 et les Olympus OM 135/2.8 et 200/4.0. Puis j'ai acheté un Tamron 180 mm f/2.5 SP LD IF à 75 €... avec la lentille frontale rayée. J'ai eu des résultats corrects.

 

À suivre.

 

 

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À l'automne 2024, j'ai acheté un nouveau boîtier Olympus OM-D E-M5 Mark III (occasion LBC, 475 €) que j'ai inauguré lors de vacances dans les Cévennes. J'ai eu des résultats pas mal avec le Tamron 180. En particulier, sur les Pléiades, même si les Pléiades elles-mêmes ne sont pas nécessairement au top, il y a du modelé autour :

 

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Néanmoins, j'ai senti des limitations. La première est due à la tenue du couple boîtier/objectif par le boîtier. Ça fait un super porte-à-faux. Quand on touche la bague de mise au point, il y a tout qui bouge dans le liveview. Le boîtier, même avec un système de butée maison, a tendance à riper sur son support et changer d'orientation. Le second point est qu'à 180 mm de focale, l'entrainement de l'AS-GT n'est pas bon. Je fais des séries de 1 mn. Pas mal de photos sont correctes mais, sur certaines, on voit clairement que ça a sauté. Il y a des grumeaux dans la mécanique. Pourtant, j'ai déjà démontée, nettoyé et remonté la monture, la VSF et le réducteur en plastique à deux balles (nettoyage AS-GT ici). Pour terminer, je pense que le piqué est aussi limité avec le Tamron.

 

Aussi, je suis parti sur deux axes de travail : améliorer la mécanique et améliorer l'optique. La suite sous peu.

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Au printemps 2025, j'ai profité de vacances sur la Côte d'Azur pour faire mes premiers essais d'autoguidage. J'ai installé le système d'autoguidage, directement sur la monture, sans autre équipement. Première étape : faire la mise au point de la lunette. Je n'ai pas trouvé ça très pratique. On commence par desserrer une bague de blocage puis on fait la MAP en vissant ou dévissant l'avant de la lunette, qui présente un peu de jeu. Puis on ressert la bague de blocage, ce qui fait bouger l'avant de la lunette et modifie la MAP. Mais, au final, ça n'a pas l'air super critique. Je n'ai pas refait la MAP depuis et ça fonctionne. 
Ensuite, j'ai testé la mise en station assistée par la MGEN-III. Il y a un truc bizarre quand on utilise la réduction astrométrique pour faire la MES. Elle fonctionne moins bien que la réduction astrométrique en liveview. Déjà, il faut faire une MES pas trop mauvaise sinon la réduction astrométrique de la caméra ne s'enclenche pas. Il faut aussi mettre des temps de pause plus longs que pour le liveview. Ce n'est pas pratique car, quand on change quelque chose, il faut attendre plusieurs secondes pour voir le résultat.

À part ça, j'ai pu suivre les étapes proposées par la caméra. On tourne en AD. Ça permet à la caméra de déterminer l'orientation réel de l'axe de rotation de la monture. Puis, en suivant des cibles sur l'écran, on ajuste la hauteur et l’azimut de la monture jusqu'à arriver à quelques secondes d'arc d'erreur résiduel. Enfin, en théorie, parce que si on s'amuse à recommencer la manip derrière, ça annonce de nouveaux plusieurs minutes d'arc d'erreur. J'imagine que les flexions internes de la monture limitent la précision de la MES. Depuis, je n'essaie plus d'aller au-delà de 1 minute d'arc.

De retour chez moi, j'ai fait des essais sur mon balcon où je n'ai pas accès à la Polaire. J'ai essayé la méthode avec les dérives de la MGEN-III. Je n'ai rien obtenu de bien. Après suivi de la procédure, les erreurs restantes étaient encore de plusieurs dizaines d'arcmin. Monture pas assez rigide? J'ai laissé tomber cette méthode.

 

Posté (modifié)

Après la MES, j'ai essayé l'autoguidage. On appuie sur le bouton One-Push et ça démarre. Il y a quelques étapes préparatoires (détection des étoiles, calibration des commandes...) et puis ça part. L'indication autoguidage apparaît en bas de l'écran. Il y a des graphiques qui montrent les corrections en AD et en DEC et, en-dessous, les valeurs des écarts-types (RMS). Et c'est franchement magique. Ça fonctionne tout seul. On se retrouve rapidement avec des RMS vers 2-3 arcsec. De bon augure. Mais en regardant fonctionner la caméra, j'ai vu qu'elle faisait des pauses de 4 secondes. Je me suis dit, au vue des courbes de suivi que j'ai mesurées par le passé pour cette monture, que ça serait  mieux de corriger plus souvent, quitte à utiliser moins d'étoiles. Par étapes successives, j'ai réduit jusqu'à 0,5 s. Ça permet aux RMS de passer sous 1 arcsec.

 

Petit détail regrettable, quand on perd le tracking, par exemple à cause d'un bâtiment ou un arbre, il n'y a pas de message d'erreur. Ce n'est pas grave parce que ça veut dire qu'il y a aussi quelque chose dans le champ des photos mais ça permettrait justement d'arrêter l'acquisition quand on est dans le décor.

 

Autre constat : la lentille avant de la lunette guide est vraiment à ras. Elle prend super facilement la buée. Je l'ai gratifié d'un pare-buée imprimé en 3D.

Modifié par Eric S
Posté

Maintenant, il faut mettre en parallèle l'autoguidage et l'appareil photo. Dans le cahier des charges :
- installer les deux équipements pas trop près pour ne pas se gêner;
- ne pas trop éloigner les équipements pour éviter les bras de levier trop important et les vibrations qui vont avec;
- essayer d'équilibrer tout ça;
- pouvoir changer la batterie de l'appareil photo (trappe sous l'appareil) sans démonter l'appareil;
- avoir des positionnements reproductibles.

 

Après un intense brainstorming, j'ai imaginé la platine suivante :

 

setup_platine_plan.jpg.58183c0e273c1833daaab67e8dfd9d4a.jpg

 

Après passage à la fraise d'un morceau d'alu (un peu plus long mais j'ai gardé l'excédent pour être plus confort) :

 

setup_platine.jpg.457e3c2003bb6c4e20fc3c76b6675ad4.jpg

 

Avec le matériel :

 

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Toutes les parties, y compris la queue d'aronde, viennent se fixer en buter contre des rebords pour la reproductibilité et, j'espère, la perpendicularité. La lunette guide, plus légère, est fixée plus loin de la queue d'aronde, que l'appareil photo.

 

Une fois qu'on a le guidage et la mécanique qui vont bien, on peut passer à l'optique.

Posté

À propos de la MGEN-III, j'ai oublié quelques petites détails. Le premier est qu'elle est livrée avec des câbles de 2 m de long. On se dit que ça doit être adapté à des grosses montures où on ferait des chemins de câbles mais, pour du nomade, c'est limite encombrant. Le second, c'est que les prises USB sont en mini-USB. Pour une caméra sortie en 2020, ça paraît limite archaïque. Ça ne facilite pas la recherche de câbles de remplacement plus courts.


Maintenant, l'optique. Avec un budget limité de 300 €.

 

À 135 mm, il y a le Samyang 135 mm/f2.0 qui me fait les yeux doux (d'ailleurs actuellement vers 300 € sur Amazon). Il y a aussi l'Askar FMA135 mais à f/4.5, à côté Samyang, ça fait presque pitié. Son seul avantage, c'est son poids de 280 g contre 810 g pour Samyang, si je veux l'emmener à Madagascar et le mettre sur l'iOptron SkyTracker.

À 180 mm, ce sont les Askar FMA180 et FMA180 Pro. La Pro a quelques avantages comme le support pour la lunette guide, la mise au point interne ou la rotation de champ. Mais ça se ressent sur le prix et sur le poids (800 g au lieu de 395 g).

Au-delà de 180 mm, avec par exemple la FMA230, on explose le budget. Elle est plutôt vers 600 € en occasion et on trouve d'autres astrographes dans la même catégorie de prix.

J'ai mis en place une alerte LBC sur la FMA180. J'adore les alertes sur LBC mais on ne peut en mettre que 50 à la fois😁. Fin septembre, j'ai enfin trouvé une FMA180 à 280 €. J'ai aussi chopé une bague T2 vers Olympus. La mauvaise blague, c'est que la bague ne se montait par sur mon dernier boîtier, trop serrée, mais passait sur les précédents. Je l'ai passé au tour. Après avoir enlevé quelques dixièmes, ça passe. Je peux tout assembler et tester sur mon balcon. La MAP est facile. La bague de MAP est bien souple. Quand on la touche, l'image ne bouge pas dans tous les sens. La MAP est bien démultipliée. Pour finir, il y a une petite vis pour bloquer la MAP (OK, je ne l'avais même pas vue au début 😅). J'apprécie aussi le capuchon métallique à visser (idem sur la SVBony pour le guidage). Et comme la lunette est tenue par un double-collier, on peut la faire tourner sur elle-même. Pas besoin de rotateur de champ. 

 

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On peut passer aux tests. 

Pour l'alignement de la monture, je commence par l'alignement à deux étoiles. La monture pointe sur la première étoile. À 180 mm de focale devant l'APN, on n'est pas du tout sûr d'avoir la bonne étoile dans le champ. Alors, avec la réduction astrométrique de la MGEN, je vérifie que je pointe la bonne étoile et je la mets au centre de l'écran. Je passe sur le liveview de l'APN. Je remets d'étoile au centre. J'active le zoom x14 du liveview et l'ajustement fin sur la monture. J'essaie de mettre l'étoile pile-poil au centre et je valide. Généralement, la seconde étoile est déjà pas trop loin et je n'ai pas besoin de la réduction astrométrique pour contrôler. Après, j'ajoute une étoile de calibration si je suis sûr mon balcon et éventuellement deux si je suis en terrain découvert. Derrière ça, le pointage aux coordonnées fonctionne tip-top.

 

Sur le balcon, j'ai commencé par pointer Theta Aquilae (Al Mizan III) au croisement du méridien et de l'équateur. L'erreur de pointage en AD est de 16 arcsec et en Dec de 11 arcsec. Ça fait moins d'un millième de la largeur du champ. Je lance une première série d'une centaine de pause de 1 mn. Puis je vais sur M15 parce que c'est à peu près tout ce que j'ai dans mon champ de vision. L'autoguidage fonctionne bien. Toutes les pauses individuelles sont bonnes. C'est bien homogène sur toute une séquence. Par contre, il faut toujours réaligner les photos avant l’empilement. Ça bouge un peu, surtout au début. D'ailleurs, quand on touche l'appareil, même délicatement, il y a des petites barres rouges qui apparaissent sur les graphiques d'autoguidage. Maintenant, au démarrage d'une séquence, je laisse du temps à l'autoguidage pour converger. Je demande aussi à l'intervallomètre d'attendre une minute avant de prendre la première photo.

 

Champ large autour de M15 :

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Crop 100% sur M15 :

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Le 27/10/2025 à 20:08, Eric S a dit :

Et comme la lunette est tenue par un double-collier, on peut la faire tourner sur elle-même. Pas besoin de rotateur de champ.

Salut,

donc potentiellement la version "pro" n'apporte pas un grand intérêt ?

Je pense l'avoir vue aussi celle sur LBC mais je me focalisais sur la version "pro" justement à cause du rotateur de champ inclus.

 

En tous cas ton retour est sympa à lire, continue comme ça !

 

Posté

La version non Pro peut tourner dans ses anneaux donc pas besoin de rotateur de champ. Inversement, la version Pro a un pied intégré et la fixation de la lunette guide dessus donc pas de rotation de la lunette elle-même possible. La fixation directe de la lunette guide peut être bien pratique sinon il faut faire ou acheter une platine pour l'installation en parallèle.

 

Et bientôt, le retour de la première campagne sur le terrain 🙃.

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Posté (modifié)

Test sur le terrain. Un soir de semaine, je suis monté au-dessus de la mer de nuage, à Chamrousse (~1800 m). Installation au bord de la route. C'est bien humide. La rosée se pose un peu partout. J'installe le matériel. MES. Calibration de la monture. Goto sur la comète SWAN. Elle est bien là. 10 mn de photo avant qu'elle ne passe derrière les arbres:

Ensuite, direction les Dentelles du Cygne, au zénith. La caméra de guidage détecte plus de 80 étoiles pour le suivi. Le RMS descend vers 0,5 arcsec sur les deux axes même si on voit que c'est plus régulier en RA qu'en DEC. Sachant que les pixels couvrent 3,5 arcsec derrière la FMA180, ça fait un rapport 7. J'ai de la marge sur l'autoguidage. Je crois que j'ai atteint mon objectif de transformer mon mulet en licorne (ma question initiale ici). Malheureusement pour mon acquisition, après 50 mn, la buée s'invite sur la lentille avant. Il va aussi falloir prévoir un pare-buée (voir une résistance chauffante?) pour la lunette principale. 

 

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En désespoir de cause, je bascule sur l'objectif de 25 mm de focale, toujours en visant la région du Cygne. Comme c'est toujours vers le zénith avec un pare-soleil bien large, le dépôt de buée ne devrait pas traîner. J'ai quand même l'extinction de l'éclairage public qui se produit dans les premières minutes de la séquence (à 23h). Après 10 mn en tout, la buée est là et je plie.

 

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Globalement, la première séance sur le terrain est concluante. Il y a des petites améliorations à faire. Pare-buée pour la FMA180. Je vais aussi essayer d'isoler thermiquement le fût des lunettes parce que leur métal rayonne comme pas possible.

 

Avec les pare-buées :

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Oui, ma fille voulait du filament mordoré pour son imprimante 3D alors j'ai dû faire avec. 🤣

 

La configuration sur mon balcon :

 

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J'ai aussi un petit de problème de parallélisme entre les deux lunettes, de l'ordre de 1°. J'ai vérifié, ma platine est bien usinée perpendiculairement. Je pense que les pieds des deux lunettes ne sont pas bien d'équerres. Le premier remède est de tourner légèrement la lunette-guide pour la réaligner sur la FMA180. Je vais essayer d'investiguer plus en détail sur les parallélismes et voir qui droit et qui ne l'est pas.

 

Modifié par Eric S
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