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roger15

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Tout ce qui a été posté par roger15

  1. "Trains de vie" pour tous ceux qui aiment le train. Bonjour à toutes et bonjour à toutes, Figurez-vous que depuis que je suis petit j'ai toujours aimé l'atmosphère qui entourait les trains et les vois ferrées de la Société Nationale des Chemins de Fer Français. Pourquoi ? Peut-être - et même sûrement - à cause de ce retour mouvementé de colonie de vacances en train entre Thonon-les-Bains et la gare de Lyon fin juillet 1957, et que j'ai évoqué sur Webastro au message #19 du "topic" de Pinx consacré à son "Astroniversaire" à Ayze en Haute-Savoie : https://www.webastro.net/forums/topic/38996-astro-niversaire/?do=findComment&comment=512969 et https://www.webastro.net/forums/topic/38996-astro-niversaire/?do=findComment&comment=513037. Cet été nous sommes allés, mon épouse et moi, passer quelques jours dans l'Ouest de la France : d'abord à La Mothe-Achard en Vendée puis tout près d'Hennebont dans le Morbihan. Lors du deuxième séjour nous avons eu le plaisir de rencontrer un sympathique Webastram morbihannais qui a bien voulu nous servir de guide dans la région de Lorient. J'en profite pour le saluer (il se reconnaîtra !... ). Lors du premier séjour, à La Mothe-Achard en Vendée j'ai eu l'œil attiré par hasard sur un livre intitulé "Trains de vie". Je l'ai feuilleté et l'ai acheté. Ce fut un véritable coup de foudre pour moi : cet ouvrage, sorti en mars 2010, écrit par Gérard Glameau, un professeur de sciences physiques retraité, né en 1946, fils d'un cheminot chef de gare dans plusieurs gare de l'Ouest de la France et d'une garde-barrière, évoque d'une façon très agréable à lire l'environnement du monde cheminot des années cinquante et soixante, de plus il est le père d'une fille entrée à la SNCF et "responsable de la feuille" en gare du Havre. Je ne puis que conseiller aux Webastrams qui sont cheminots, cheminots retraités, conjoints ou conjointes de cheminots, ou enfants ou petits-enfants de cheminots, de lire cet ouvrage de Gérard Glameau "Trains de vie", Geste éditions ISBN 978-2-84561-600-4 / LUP 802. Roger le Cantalien.
  2. Les chiffres mystérieux du calendrier 2011. Bonjour à toutes et bonjour à tous, Certains l'ont peut-être déjà reçu, d'autres vont bientôt le recevoir, le très utile calendrier de La Poste pour 2011 (remarquez ce que je vais indiquer est valable pour tous les types de calendriers imprimés sur un morceau de carton, plus ou moins grand : celui de votre banque, celui de votre compagnie d'assurance, celui de l'entreprise ou vous travaillez, etc.). Peut-être n'y avez-vous jamais fait attention, mais il y a (généralement juste après le dernier jour du mois de février) cinq mystérieuses dénominations... Il est en effet indiqué (pour 2011) : * Épacte : 25 (épacte 2010 : 14 ; épacte 2012 : 6) ; * Lettre dominicale : B (lettre dominicale 2010 : C ; lettre dominicale 2012 : G) ; * Cycle solaire : 4 (cycle solaire 2010 : 3 ; cycle solaire 2012 : 5) ; * Nombre d'or : 17 (nombre d'or 2010 : 16 ; nombre d'or 2012 : 18) ; * Indiction romaine : 4 (indiction romaine 2010 : 3 ; indiction romaine 2012 : 5) ; Bigre, bigre !... Que signifient ces mystérieuses données ?... :?: Après avoir observé les résultats des années 2010, 2011 et 2012, en première approximation nous constatons que les chiffres indiqués pour le cycle solaire, le nombre d'or et l'indiction romaine augmentent d'une unité chaque année, certes, mais la question fondamentale est : selon quels cycles ? En revanche, pour l'épacte et la lettre dominicale, le cycle semble très hermétique !... :( Au Moyen-Age, seuls les clercs "computistes" connaissaient les "secrets du calendrier" et veillaient jalousement à ne point les révéler aux simples laïcs. Une corporation a toutefois réussi à percer le "secret" régissant les cycles de ces mystérieuses cinq données vues plus haut (à savoir : l'épacte, la lettre dominicale, le cycle solaire, le nombre d'or et l'indiction romaine) et s'en est servi pour authentifier les "lettres de change" et "billets à ordre" permettant aux voyageurs parcourant les routes de l'Europe de toucher, auprès des banquiers d'un autre pays, des espèces sonnantes et trébuchantes (en pièces d'or ou d'argent) en leur remettant une lettre de change ou un billet à ordre. Or, pour s'assurer que le document présenté n'était pas un faux, ces banquiers l'examinaient scrupuleusement en portant l'attention sur l'année d'émission (ces cinq données étaient-elles les données exactes de l'année d'émission ?) mais, surtout, l'année de péremption (généralement cinq ou dix ans après l'année d'émission) : les "faussaires" auraient beaucoup de difficultés (sauf complicité évidemment ) à indiquer les bonnes données pour l'année qui aurait lieu dans cinq ou dix ans. Bien entendu, les livres des banquiers précisant ces données étaient enfermés dans des coffres-forts ultra-sécurisés !... :be: A partir de la renaissance (au 16ème siècle) les astronomes laïcs ont commencé eux aussi à s'intéresser à l'élaboration du calendrier "romain", et surtout après la réforme dite "Grégorienne" du pape Grégoire XIII en 1582 (voir mes deux sujets sur Webastro : d'abord "La notion de calendes, nones et ides d'un mois" : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=52072, puis ensuite "Pourquoi y a-t-il parfois certaines années un 29 février ?" http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=29327). C'est un certain Dominique François Rivard (1687-1778) qui a écrit avant la Révolution le plus important ouvrage concernant le calendrier : "Traité de la sphère et du calendrier" paru en 1768 (6ème et avant-dernière édition en 1804 - elle est numérisée par "Google Livres" : http://books.google.fr/books?id=POM4AAAAMAAJ&printsec=frontcover&dq=Trait%C3%A9+de+la+sph%C3%A8re+et+du+calendrier&source=bl&ots=JsEER3343n&sig=5cnkNg0JY3mB43tFn4_GVQuqGUc&hl=fr&ei=Q27FTNS1OpCD4Qbk4fW5Aw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBoQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false ; 7ème édition en 1837 chez l'éditeur "Bachelier"). 6ème édition (1804) numérisée par "Archives.org" :http://www.archive.org/stream/traitdelasphree00lalagoog#page/n5/mode/1up. François Arago a, dans sa célèbre "Astronomie Populaire", paru à titre posthume, encore davantage démystifié le "comput ecclésiastique" en le détaillant complètement à l'intention des simple "curieux des choses du ciel" : Tome IV (paru en 1857), livre XXXIII "Le calendrier", pages 702 à 758. (voir : https://archive.org/stream/astronomiepopula04arag#page/702/mode/1up et plus spécialement les pages 706 à 716, voir : https://archive.org/stream/astronomiepopula04arag#page/706/mode/1up). Dans ce tome IV (paru en 1857) de son "Astronomie Populaire", les chapitres suivants nous aident à mieux comprendre les rouages mystérieux du comput ecclésiastique : - chapitre XXXV (pages 705 et 706) "Usage des nombres d'or pour fixer les dates des fêtes de l'Église" ; - chapitre XXXVI (pages 706 à 709) "épactes - comput ecclésiastique" ; - chapitre XXXVII (pages 709 à 714) "lettres dominicales - calendriers perpétuels" ; - chapitre XXXVIII (pages 715 et 716) "calcul des lettres dominicales - cycle solaire". Pour ceux qui désirent lire les quatre chapitres que je viens d'indiquer de cette "Astronomie Populaire" de François Arago dans le texte, voici le lien qu'il convient d'utiliser : http://www.archive.org/stream/astronomiepopula04arag#page/705/mode/1up. Pour ceux qui désirent une explication plus sommaire des cinq mystérieuses dénominations figurant en bas du mois de février 2011, voici ce qu'on peut en dire : - 1°) l'épacte (il s'agit évidemment de "l'épacte grégorienne" - "l'épacte "julienne" n'étant plus utilisée depuis le calendrier de 1582) : l'épacte est une quantification de la différence entre les calendriers solaire et lunaire. Dans le calendrier grégorien, il s'agit de l'âge de la Lune ecclésiastique (attention c'est une "Lune moyenne" qui peut parfois différer d'un jour ou deux avec l'âge de la Lune astronomique ) la veille du premier janvier de l'année considérée. Cet "âge" consiste à compter le nombre de jours écoulés entre la dernière Nouvelle Lune de l'année précédente et le 31 décembre. Les chiffres de l'épacte varient de 0 à 30. Exemple pour 2011 : la dernière Nouvelle Lune ecclésiastique de l'année 2010 aura lieu le lundi 6 décembre 2010 (Nouvelle Lune astronomique : dimanche 5 décembre 2010 à 17h36 Temps Universel), donc au 31 décembre 2010 la Lune sera âgée de 25 jours (26 jours pour les astronomes), la lettre dominicale de 2011 sera donc "25". Ça c'est la théorie, en pratique les "computistes" n'ont très vite plus recherché du tout l'âge de la Lune la veille du premier janvier, mais ont déterminé directement l'épacte en fonction du "nombre d'or" d'une année. En 2011 le "nombre d'or" étant "17", l'épacte vaut donc "25". - 2°) la lettre dominicale : c'est un système de représentation des jours de la semaine consistant à leur attribuer une lettre au lieu des traditionnelles appellations lundi, mardi, mercredi, etc. Ces lettres sont attribuées pour une année donnée. Pour une année donnée, on fait correspondre successivement chacune des sept premières lettres (A, B, C, D, E, F et G) à chacun des jours de l’année, en commençant par A pour le 1er janvier. Ensuite, on répète ce cycle tous les sept jours, donc chaque semaine. Pour une année considérée sa lettre dominicale de l'année est celle correspondant aux dimanches. Lors des années bissextiles, il y a deux lettres dominicales : l'une du 1er janvier au 29 février, l'autre du 1er mars au 31 décembre. Ainsi 2008 a eu comme lettre dominicale "FE" et 2012 aura comme lettre dominicale "AG". On calcule ainsi la lettre dominicale d'une année, ainsi pour 2011 : * on divise le millésime par 4 : 2011 / 4 = 502 (quotient) reste 3. * on ajoute le quotient au millésime : 502 + 2011 = 2 513. * on divise ce résultat par 7 : 2 513 / 7 = 359 (quotient) reste 0. On regarde alors la concordance du reste avec la lettre dominicale de l'année (attention, ce tableau n'est valable qu'entre 1900 et 2099) : reste 0 = lettre dominicale B ; reste 1 = lettre dominicale A ; reste 2 = lettre dominicale G ; reste 3 = lettre dominicale F ; reste 4 = lettre dominicale E ; reste 5 = lettre dominicale D ; reste 6 = lettre dominicale C. La lettre dominicale de 2011 est donc B. Vérification : la lettre dominicale d'une année est A si le 1er janvier est un dimanche, B si c'est un samedi, C si l'année commence un vendredi, D si l'année débute par un jeudi, E si l'année démarre par un mercredi, F si le 1er janvier est un mardi, et enfin G si l'année débute par un lundi. Le 1er janvier 2011 est un samedi, donc la lettre dominicale de 2011 est bien B. - 3°) le cycle solaire : c'est le rang (compris entre 1 et 28) d'une année dans le cycle de 28 ans d'une échelle de temps ayant commencé arbitrairement en l'an 20 de l'ère chrétienne. On le calcule ainsi pour l'année 2011 : - 1°) on rajoute 8 au millésime de l'année : 2011 + 8 = 2019. - 2°) on divise ce chiffre par 28 : 2019 / 28 = 72 (quotient) reste 3. On ajoute 1 au reste : 3 + 1 = 4. Le cycle solaire de 2011 est 4. - 4°) le nombre d'or : c'est le rang (compris entre 1 et 19) d'une année dans un cycle de 19 ans (cycle de Méton) ramenant les mêmes phases de la Lune à une même date. Le nombre d'or est égal au reste de la division euclidienne par 19 du millésime de l'année augmenté de 1. Ainsi pour 2011 : 2011 +1 = 2012 / 19 = 105,89 soit 105 (quotient) reste 17. Le nombre d'or de 2011 est donc 17. - 5°) l'indiction romaine : c'est une période de 15 ans, qui n'a aucune référence astronomique ou ecclésiastique, et qui depuis l'empereur Constantin en 313 a rendu obligatoire dans chaque acte juridique ou administratif le numéro d'ordre d'une année (selon une numérotation allant de 1 à 15). Dans leur excellent ouvrage "Calendriers et chronologie", paru aux éditions Masson en février 1997, Jean-Paul Parisot (professeur d'astronomie à l'Université de Bordeaux I et astronome à l'Observatoire de Bordeaux) et Françoise Suagher (professeur de mathématiques au lycée Jules Haag à Besançon) ont en bas de la page 90 et au début de la page 91 indiqué très justement ceci : « C'est seulement après Charlemagne que les papes élevés au rang de souverains commencèrent à dater leurs actes par l'année de l'indiction dont le début fut fixé au premier jour de l'an 313. Auparavant, ils les dataient par référence aux règnes des empereurs ou à leur pontificat. Il faut noter que cette datation appelée “petite date” ainsi que le nombre d'or et le cycle solaire, étaient utilisés dans les documents officiels (bulles, diplômes, chartes) en parallèle avec la notion classique afin de multiplier les dates par précaution contre les faussaires. » En pratique pour calculer l'indiction d'une année, par exemple 2011 : * on rajoute 2 au millésime de l'année : 2011 + 2 = 2013 ; * on divise ce chiffre par 15 : 2013 / 15 = 134 (quotient) reste 3 ; * on rajoute 1 au chiffre du reste : 3 + 1 = 4 ; * ce dernier chiffre est celui de l'indiction : 4 est donc le chiffre de l'indiction pour 2011. Vous avez pu constater que ces calculs sont longs et fastidieux... Aussi, depuis les années 1990 de très nombreux informaticiens ont calculé des programmes qui permettent à un internaute de pouvoir trouver en seul clic tous les chiffres du "comput ecclésiastique d'une année". Voir par exemple : http://le.voirloup.free.fr/comput/fr/test.htm. Toutefois, c'est Gilbert Javaux qui, dans son excellent site astronomique sur Internet "PGJ - l'Astronomie une Passion à Partager", a indiqué la méthode la plus rigoureuse pour trouver tous les éléments (et pas seulement les cinq que j'ai indiqués plus haut) des "computs" julien et grégorien grâce au formulaire élaboré par Albert Troesch en 1992 (que Patrick Rocher, brillant calculateur du service des calculs de l'IMCCE, a qualifié de "meilleur" dans "l'Astronomie" - le bulletin de la Société Astronomique de France - de mars / avril 2006, page 174, car « il a le mérite d'utiliser et de faire apparaître les éléments du comput ».) : http://pgj.pagesperso-orange.fr/paques.htm). Voilà, j'espère que vous en savez désormais un peu plus sur notre bon vieux calendrier, qui généralement trône dans nos cuisines... :) Roger le Cantalien.
  3. Ainsi passent les Saros... Bonjour à toutes et bonjour à tous, Je voudrais vous entretenir aujourd'hui d'une merveilleuse découverte astronomique : le Saros. Qu'est-ce qu'un Saros ? Qui l'a découvert ? Comment débutent les Saros, combien de temps durent-ils et comment finissent-ils ? C'est, si vous le voulez bien, ce à quoi je vais essayer de répondre dans ce sujet. I) QU'EST-CE QU'UN SAROS ? Le Saros est la plus courte période qui régit le retour des éclipses de Lune et de Soleil. Sa durée (du moins si on s'en tient à un nombre rond de jours) est de 18 ans et 11 jours en moyenne. Plus exactement sa durée est de 6 585 jours représentant 223 révolutions synodiques de la Lune (cycle qui régit les "phases" de la Lune : la Nouvelle Lune, le Premier Quartier, la pleine Lune et le Dernier Quartier). Dans le cas des éclipses de Lune, seul compte le retour de la Pleine Lune et dans le cas des éclipses de Soleil seul compte le retour de la Nouvelle Lune. Si on veut avoir une règle plus rigoureuse qui régisse le retour des Saros, il faut tenir compte du nombre d'années bissextiles dans cette période de 223 révolutions synodiques de la Lune : * s'il y a quatre années bissextiles (cas le plus normal) : le saros durera 18 ans et 11 jours ; * s'il n'y a que trois années bissextiles : le saros durera 18 ans et 10 jours ; * s'il y a au contraire cinq années bissextiles : le saros durera 18 ans et 12 jours. En réalité, un Saros ne dure pas 6 585 jours exactement, mais 6 585,3211 jours. Donc, la Terre aura tourné d'un tiers de jour de plus sur elle-même, ce qui veut dire qu'elle se sera décalée de 116° vers l'Ouest. Ce qui fait qu'au bout d'un Saros une éclipse visible en France, par exemple la fameuse éclipse totale du mercredi 11 août 1999 (éclipse n° 7631 dans le "canon" de l'astronome autrichien Theodore Oppolzer [1841-1886], saros n° 145 dans la numérotation de l'astronome hollandais George van den Bergh [1890-1966]) n'y sera plus onze ans plus tard... En effet, cette éclipse reviendra le lundi 21 août 2017 mais ne sera visible qu'aux Amériques, la ligne de centralité traversera tous les États-Unis. Pour qu'une éclipse de ce Saros n° 145 redevienne visible en France, il faudra attendre trois Saros, soit 54 ans et 33 jours, très précisément le vendredi 12 septembre 2053 où la bande de totalité passera juste de part et d'autre du détroit de Gibraltar, et la ligne de centralité juste au milieu de ce détroit. En France, cette éclipse ne sera visible que comme éclipse partielle... En Algérie, à 20 kilomètres au Sud-Ouest d'Oran (très précisément à Bou Tlelis), on pourra admirer une magnifique totalité de 1 minute 45 secondes. II) QUI A DÉCOUVERT LE SAROS ? Certains affirment que se serait les Chaldéens, en Mésopotamie, qui auraient découvert le Saros vers le sixième siècle avant notre ère. En réalité, c'est le deuxième "Astronome Royal" de l'Observatoire de Greenwich, Edmund Halley qui introduisit ce terme en 1692 dans ses "Transactions Philosophiques". Pour approfondir cette question voir ce qu'en dit le site du Bureau des Longitudes : http://www.bdl.fr/fr/grandpublic/systeme/promenade/pages4/468.html. III) COMMENT DÉBUTENT LES SAROS, COMBIEN DE TEMPS DURENT-ILS ET COMMENT FINISSENT-ILS ? Un Saros débute lorsque le bord Nord ou Sud du Soleil est faiblement échancré par le disque de la Lune. La première éclipse d'un Saros n'est visible que dans les régions polaires : Arctique ou Antarctique. Ensuite, progressivement la Lune va "descendre" ou "remonter" vers le centre du Soleil, de partielles les éclipses vont devenir alors "centrales" (annulaires ou totales ; selon la taille respective des disques du Soleil et de la Lune) lorsque le centre de la Lune sera exactement à la hauteur du centre du Soleil. Au milieu de la durée du Saros aura lieu l'éclipse avec le maximum de durée de la totalité (ou de la centralité pour les éclipses annulaires), puis les éclipses du Saros en questions diminueront en durée et cesseront d'être centrales (totales ou annulaires) pour redevenir partielles et un beau jour ce sera la toute dernière éclipse du Saros... 18 ans et 11 jours plus tard il n'y aura plus d'éclipse !... Combien de temps dure un Saros ? Jean Meeus dans son ouvrage “ Mathematical Astronomy Morsels ” (paru en 1998 aux éditions Willmann-Bell à Richmond en Virginie aux États-Unis) indique à la page 51 : « Les Saros contiennent de 69 à 86 éclipses, leur durée varie entre 1 226 et 1 532 ans. » Comme exemple d’un Saros contenant un nombre record d’éclipses, Jean Meeus indique le Saros ayant commencé le 14 août -1378 et ayant pris fin le 19 février +155, qui comprenait 86 éclipses. D’après le logiciel astronomique "Guide 8", il s’agit du Saros n° 52 ; il s’est étendu sur 1 532 ans ½. Comme exemple d’un Saros contenant un nombre très faible d’éclipses, Jean Meeus indique le Saros qui commencera le 1er juillet 2011 et qui prendra fin le 14 juillet 3237, qui comprendra seulement 69 éclipses. D’après le logiciel astronomique "Guide 8", il s’agira du Saros n° 156 ; il s'étendra sur 1 226 ans. A titre d'information, voici les dates où des Saros ont pris fin ou ont débuté entre 1900 et 2100 (source : logiciel astronomique "Guide 8") : * 8 avril 1902 : fin du Saros n° 108 ; * 19 juillet 1917 : début du Saros n° 154 ; * 17 juin 1928 : début du Saros n° 155 ; * 12 septembre 1931 : fin du Saros n° 114 ; * 5 janvier 1935 : fin du Saros n° 111 ; * 12 août 1942 : fin du Saros n° 115 ; * 22 juillet 1971 : fin du Saros n° 116 ; * 1er juillet 2011 : début du Saros n° 156 ; * 3 août 2054 : fin du Saros n° 117 ; * 21 juin 2058 : début du Saros n° 157 ; * 20 mai 2069 : début du Saros n° 158 ; * 15 juillet 2083 : fin du Saros n° 118 ; * 24 octobre 2098 : début du Saros n° 164. A partir de là j'avoue ma très grande perplexité : pourquoi ce Saros ne porte-t-il pas le n° 159 ? Le Saros n° 159 commencera le 2mai 2134 ; le Saros n° 165 commencera le 16 octobre 2145 ; le Saros n° 161 commencera le 1er avril 2174 ; le Saros n° 160 commencera le 13 mai 2181 ; le Saros n° 167 commencera le 6 septembre 2203... Bref, jusqu'au Saros n° 158 la numérotation semble logique, ensuite elle est pour le moins "curieuse" !... :confused: Quelqu'un aurait-il une explication à cette bizarrerie de la numérotation des Saros à partir de 2098 ? Roger le Cantalien.
  4. Quels sont vos souvenirs de la première éclipse de Soleil que vous avez observée ? Bonjour à toutes et bonjour à tous. C'est le fameux astronome amateur savoyard "Lulu 105" qui m'a donné l'idée de rédiger ce sujet. En effet, il a récemment fait un sujet sur Webastro intitulé "CROA imagé de l'éclipse solaire depuis la Chine" (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=49791) dans lequel une phrase a particulièrement retenu mon attention : Ainsi donc, malgré son jeune âge, Lulu 105 a déjà observé dix éclipses de Soleil !!!... :o Cette phrase de Lulu 105 m'a interpellé : combien moi-même avais-je vu d'éclipses de Soleil, et surtout quelle fut la première ? Ce sujet vise à répondre à la deuxième question. Tout d'abord, je voudrais dire à Lulu 105 que mon rêve secret serait de pouvoir observer de mes yeux ce qu'il a eu la très grande chance d'observer le mercredi 22 juillet 2009 à Hongqiao (là où est situé l'aéroport international de Shanghai) en Chine :wub: : Si je remonte à ma toute première éclipse de Soleil, il me faut faire un bond en arrière de plus de cinquante ans, très précisément à l'éclipse du vendredi 2 octobre 1959. Cette éclipse totale pour les régions équatoriales de l'Afrique fut visible comme éclipse partielle en France. L'année scolaire 1959-1960 avait commencé deux semaines plus tôt qu'habituellement : dès le mardi 15 septembre 1959 alors que depuis la fin de la Seconde guerre mondiale jusqu'à 1958, les élèves ne reprenaient les cours que le 1er octobre (ou le premier jour ouvrable qui suivait). Et dans mes souvenirs, l'avant-veille de l'éclipse (donc le mercredi 30 septembre 1959 - je signale qu'à cette époque les écoliers avaient le jeudi comme jour de repos hebdomadaire en milieu de semaine) mon instituteur, Monsieur Picot (j'étais alors en 8ème ; aujourd'hui on dirait au Cours Moyen 1ère année - CM 1) nous avait fait un cours exceptionnel sur l'éclipse de Soleil qui aurait lieu dans deux jours (j'ignore si c'était une initiative personnelle de ce Maître d'école ou si cela répondait à une directive officielle du Ministère de l'Éducation Nationale ?...). De son intervention j'avais retenu deux choses : - tout d'abord mon émerveillement de constater qu'il connaissait, à la minute près, les horaires de cette éclipse partielle de Soleil ; - ensuite, sa mise en garde : « Ne regardez surtout pas directement le Soleil, vous pourriez perdre la vue !!! Prenez trois ou quatre négatifs de photographie et regardez l'éclipse à travers ce filtre protecteur. » Le jour en question (donc le vendredi 2 octobre 1959) j'ai regardé depuis chez moi, à Antony (Seine) une fois revenu pour déjeuner, cette éclipse partielle : j'y ai bien vu le disque du Soleil échancré par la Lune. J'avoue avoir été assez déçu par ce spectacle qui était loin d'être grandiose... D'ailleurs, cette déception s'est renouvelée à chaque éclipse partielle observée depuis celle d'octobre 1959. Grâce à l'excellent site Internet de Xavier Jubier "Cinq Millénaires (-1999 à +3000) d’Éclipses Solaires" (http://xjubier.free.fr/site_pages/solar_eclipses/5MCSE/xSE_Five_Millennium_Canon.html) j'ai recherché quelles étaient les circonstances précises de ma première éclipse solaire observée (par un lieu situé à 02° 17' 34,4" de longitude Est et de 48° 45' 15,7" de latitude Nord) : - début de l'éclipse partielle : 11h 02mn 24,6s (TU) soit 12h 02mn 24,6s heure légale française (TU + 1 heure) ; - maximum de l'éclipse partielle (grandeur : 0,35324) : 12h 03mn 13,3s (TU) ; - fin de l'éclipse partielle : 13h 03mn 47,6s (TU). D'après mes souvenirs, le temps était très beau ce jour-là sur la région parisienne. Mais pour en avoir le cœur net j'ai vérifié en regardant exactement ce qu'en disait "l'Astronomie" de janvier 1960 : http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1960LAstr..74...34F&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf. Et dans cet article, j'ai retrouvé pas mal de mes souvenirs en lisant ce très intéressant et charmant témoignage d'une élève de Monsieur Charles Bédut, instituteur à Civray-de-Touraine (Loir-et-Cher) aux pages 36 et 37. En reprenant la classe, à 13h30, notre instituteur a pris dix minutes pour savoir comment nous avions observé cette éclipse. Il a alors dit cette phrase qui m'a beaucoup émerveillé : « Vous pourrez revoir ce type de phénomène dans deux ans, très précisément le 15 février 1961, d'ailleurs cette éclipse sera totale pour le Sud de la France. Quant au Nord de la France, il faudra attendre le 11 août 1999. Là, elle sera totale à 100 kilomètres au Nord de Paris. » J'ai été très impressionné par le fait qu'il puisse savoir ce qui se passerait dans quarante ans !!! C'est peu être à cause (ou plutôt grâce) à cette phrase de Monsieur Picot que je me suis intéressé à la mécanique céleste. Et vous, quelle fut votre première ? Roger le Cantalien.
  5. L'année des treize lunes… Bonjour à toutes , et bonjour à tous , L'idée de ce "topic" m'est venue en lisant la très intéressante réflexion de Thierry Legault au message #379 (16ème page) du "topic" lancé par Lasilla "Les baguettes de sourcier: comment ça marche ???" (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=41613&page=16) : En effet, Thierry, ces "maudites" treize lunes dans une année sont, selon la croyance paysanne, responsables de la pluie et surtout du mauvais temps. :cry: Depuis que je suis dans le Cantal en permanence j'entends plusieurs fois par an, mon épouse me rabâcher : « nous allons avoir un été caniculaire avec une importante sécheresse, c'est ce que j'ai entendu ce matin d'une dame chez le coiffeur qui disait tout fort que l'année 2008 serait très mauvaise car c'est une année à treize lunes !… » [variante très souvent entendue : "l'hiver sera catastrophiquement rigoureux car nous somme dans une année à treize lunes !…"]. Et à chaque fois, je dis à mon épouse : « Et comment elle le sait, cette bonne femme ? A-t-elle seulement vérifié sur le calendrier ?… - je n'en sais rien, elle ne l'a pas dit… Mais elle semblait affirmative sur ce point !… - eh bien, on va vérifier tout de suite : je vais prendre un calendrier et on va compter combien il y aura de Pleines Lune en 2008 !… » Et le verdict du calendrier est : douze Pleine Lune !… Bon prince, devant la déception que je lis sur le visage de mon épouse, je lui dis : « Mais, je vais compter maintenant combien il y aura de Nouvelles Lunes en 2008 ». Et là, le verdict du calendrier est : treize Nouvelles Lune (à cause du mois d'août 2008 qui nous a gratifié de deux Nouvelles Lune : le vendredi 1er août 2008, puis le samedi 30 août 2008), donc 2008 était bien une "année à treize lunes"… L'ennui c'est qu'en moyenne une année sur deux sera une "année à treize lunes", selon que l'on prend les Pleines ou les Nouvelles Lune… Voyons ce qu'il en sera pour l'année 2009 et jusqu'à l'année 2015 : * l'année 2009 : 13 Pleine Lune (à cause des deux Pleine Lune de décembre 2009 : mercredi 2 décembre 2009 et jeudi 31 décembre 2009) et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2010 : 12 Pleine Lune et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2011 : 12 Pleine Lune et 13 Nouvelle Lune (à cause des deux Nouvelle Lune de juillet 2011 : vendredi 1er juillet 2011 et samedi 30 juillet 2011) ; * l'année 2012 : 13 Pleine Lune (à cause des deux Pleine Lune de août 2012 : jeudi 2 août 2012 et vendredi 31 août 2012) et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2013 : 12 Pleine Lune et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2014 : 12 Pleine Lune et 13 Nouvelle Lune (à cause des deux Nouvelle Lune de janvier 2014 : mercredi 1er janvier 2014 et jeudi 30 janvier 2014) ; * l'année 2015 : 12 Pleine Lune et 12 Nouvelle Lune. Je précise que les dates des pleines et nouvelles lune sont extraites de l'excellent livre de Jean Meeus "Astronomical Tables of The Sun, Moon and Planets" (2ème édition : 1995 - la première édition remontait à 1983) paru chez Willmann-Bell à Richmond en Virginie (voir : http://www.willbell.com/math/mc4.htm). Dans cet ouvrage, Jean Meeus, au chapitre 4 intitulé "phases of the Moon - 1970 - 2050" (pages 179 à 207), indique les dates et les horaires (à la seconde près !!!…) des phases de la Lune (en "Temps Terrestre") durant toutes les années entre 1970 et 2050… C'est le livre de référence que devrait avoir tout astronome amateur un tantinet perfectionniste !… Hélas, pour les amateurs de belles photographies astronomiques (comme celles des ouvrages de Thierry Legault), je vais les décevoir : il n'y en a strictement absolument aucune !… Roger le Cantalien.
  6. 6 août 1945 : à quatre jours près… Bonjour à toutes et bonjour à tous, Depuis que je suis tout petit chaque sixième jour du mois d'août j'ai un frisson en pensant à la puissance destructive de la première bombe atomique de l'histoire lancée le lundi 6 août 1945 sur Hiroshima à 8h 15m 19s (heure de Tokyo ; soit 23h 16m 02s le 5 août 1945 Temps Universel), 43 secondes plus tard, après une chute de 8 870 mètres, elle explosa à 8h 16m 02s. Le bilan humain fut terrifiant : sur une population de 256 300 personnes, 68 000 furent tuées instantanément et 76 000 blessées. Trois jours plus tard, le jeudi 9 août 1945, la ville de Nagasaki fut à son tour ravagée atomiquement à 11h 02 (heure de Tokyo). Le bilan humain fut légèrement inférieur à celui d'Hiroshima : sur une population de 173 800 personnes, 38 000 furent tuées instantanément et 21 000 blessées. Précisons un point peu connu : Nagasaki n'était pas l'objectif principal de ce deuxième bombardement atomique, ce devait être la ville de Kokura. Seulement, celle-ci était noyée sous les nuages cette matinée là, et c'est l'objectif secondaire, Nagasaki qui reçut la bombe… Kokura a donc été sauvée par une mauvaise météo… Mais, à quatre jours près, les États-Unis ont échappé de justesse au plus grand désastre militaire de leur histoire. Cet épisode est très peu connu, aussi je vais vous le raconter. Le lundi 16 juillet 1945 les États-Unis firent exploser dans leur base secrète d'Alamagordo (Nouveau-Mexique) la première bombe atomique de l'histoire (l'essai "Trinity") à 05h 29 du matin, heure d'été du Nouveau-Mexique (11h 29 Temps Universel) d'une puissance de 19 kilotonnes de TNT (au plutonium). Ce même jour à 7h30 du matin le croiseur lourd Indianapolis reçoit l'ordre de quitter le port de San-Francisco pour l'île de Tinian (archipel des îles Mariannes). Les ordres de l'US Navy sont stricts : le croiseur doit naviguer tous feux éteints, loin des voies maritimes habituelles, sans aucun bâtiment d'escorte, et ne doit surtout pas rompre le silence radio. Le jeudi 26 juillet 1945 le croiseur lourd Indianapolis atteint Tinian et livre son précieux chargement : les bombes atomiques "Little Boy" (15 kilotonnes de TNT, à l'uranium), destinée à Hiroshima, et "Fat Man" (17 kilotonnes de TNT, au plutonium), destinée à Kokura (puis finalement à Nagasaki). Immédiatement après l'Indianapolis repart de Tinian, aussi discrètement qu'il y était arrivé… Quatre jours plus tard, le lundi 30 juillet 1945 le croiseur lourd Indianapolis est torpillé par le sous-marin japonais I-58 en mer des Philippines, il sombra en un quart d'heure. Trois cents des 1 200 marins américains périrent lors du torpillage. Les 900 marins rescapés devront tenter de survivre, accrochés à des morceaux d'épaves flottantes, pendant trois longs jours, attaqués nuit et jour par des requins. L'US Navy s'étant enfin inquiété du silence de l'Indianapolis, enverra des navires à sa recherche. Il n'y aura finalement que 316 marins survivants recueillis le jeudi 2 août 1945 par un autre navire américain. Que ce serait-il passé si le sous-marin japonais avait torpillé l'Indianapolis lors de son trajet entre San Francisco et Tinian ? Le cours de l'histoire du monde n'en aurait-il pas été modifié ?... Roger le Cantalien.
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