Aller au contenu

CROA de vacances


Larbucen

Messages recommandés

CROA du 2 août 2018

 

Chers amis, je passe quelques jours  en Provence et en repos chez ma belle-mère. Elle habite un petit village sur les hauteurs d'Aix-en-Provence derrière la Sainte-Victoire. Dans ce petit village nommé Jouques, la pollution lumineuse est très raisonnable. Cela me change du ciel de l'Oise qui est bien moins pur question pollution et météo.

 

CCA3FF70-39DA-4975-9842-6D7EAC87B4C8.thumb.jpeg.231ac86c39fef8b3f822ff6422643cd2.jpeg

 

Ce soir justement la météo est bien sympathique. J'installe en station mon deuxième PERL JPM 115/900 qui reste ici à l'année pour les occasions comme ce soir. J'ai descendu avec moi un certain nombre d'oculaires en 24,5 mm que j'ai glané au fil des mois sur Leboncoin ou sur eBay. J'en ai pris cinq afin d'avoir un beau panel pour mes observations. J'ai un seul Kellner en 22 mm. Il n'est pas si mal. C'est une formule à trois lentilles (2+1) qui est le premier modèle à être corrigé de l'achromatisme. Il a un champ apparent de 40°, c'est-à-dire que placé sur mon JPM, j'obtiens un champ réel de 0°58' pour un grossissement de 41x, ce qui commence à être agréable en ciel profond. Derrière suivent quatre oculaires orthoscopiques. Pour le coulant 24,5 mm, ce sont des oculaires de qualité. La formule orthoscopique compte quatre lentilles, parfois en 2+2 et d'autres fois en 3+1 (abbe). Le champ apparent de ce type d'oculaire est d'environ 40° et il a la particularité d'être parfaitement droit. Comme le nombre de lentilles est relativement faible, la transmission reste très élevée. Ils sont excellents dans l'observation planétaire et ça tombe bien car ce sera un peu le sujet de ce soir.

 

Justement, le ciel n'est pas encore noir, mais Jupiter brille déjà vers le sud. Armé du Ke22, je pointe la planète géante et je découvre le roi de l'Olympe entouré de trois de ses satellites. A gauche, je découvre Ganymède et Europe. Cette dernière est très proche de sa planète mère. De l'autre côté, Callisto trône seule sur son orbite. Bien sûr, l'image est inversée puisque j'utilise un télescope. Io est invisible. En fait, elle passe devant la géante et je ne la vois pas. Je décide alors de chercher à voir ce dernier satellite. Pour cela, il faut zoomer un peu. Je commence avec l’OR 12,5 mm. Avec celui-ci, on commence à deviner les bandes de nuages. Pas plus de deux, mais la mise au point est aisée. Pas de Io à l’horizon. Il faut encore grossir.

J’installe alors le 9mm. Comme je l’ai indiqué précédemment, celui-là tout comme les prochains sont des orthoscopiques. Je profite d’une belle image encore nette. Ma fille qui s’approche jette un œil. Elle trouve que c’est un peu trop lumineux. En photo, on dirait que l’image est surexposée. Ok, tu as raison, j’ajoute un petit filtre bleu. C’est le couteau suisse des filtres colorés. Cependant, je ne suis pas convaincu. Cela diminue effectivement un peu la lumière, mais je n’ai guère plus de contraste.

Alors continuons la course à l’armement. Je place le 7 mm dans le PO. Cette fois, la mise au point est plus difficile à obtenir. Je n’ai pas de micro-fuser sur cet antique télescope. J’envisage sérieusement d’acheter une pince à éprouvette à placer sur la mise au point pour démultiplier le mouvement. Je n’arrive toujours pas à discerner ni Io, ni son ombre. En revanche, je pense voir non plus deux mais trois bandes de nuages. Les trois satellites ne sont plus visibles tous en même temps. Le champ de l’oculaire n’est pas suffisant. Je n’ai plus que 0°19’ de champ réel. 

Malgré tout, je décide de tenter le 5 mm. Là aussi, j’ai beaucoup de mal à réaliser la mise au point. Je me contente d’un à peu prêt. Pas de satellite Io à l’horizon. Le disque de Jupiter et plus grand bien sûr mais il file bien vite dans l’oculaire. J’ai atteint la limite de mon matériel dans les conditions du jour.

Je quitte donc Jupiter pour mettre le cap sur Saturne et je recommence l’expérience avec tous mes oculaires.

Avec le Ke22, Saturne est là aussi bien nette mais vraiment petite. Pour gagner un peu de temps d’observation (je n’ai pas de suivi sidéral sur ce matériel réservé aux vacances), je place la planète au bord du champ de vision. Mais l’image est très déformée. Il faut attendre que Saturne arrive à la moitié du rayon formé par le cercle de l’oculaire pour retrouver une image nette. Je fais la même expérience avec l’OR 12,5 mm et j’arrive à peu près à la même constatation. Cependant, c’est un peu moins grave. Cette fois-ci, c’est aux deux tiers que l’image nette apparaît. C’est logique. L’oculaire est de meilleure qualité que le précédent. Une autre surprise m’attend. C’est l’apparition de Titan. Pour être bien sûr de moi, je lance l’application « Sky Guide » sur mon smartphone et je grossis l’image de Saturne pour qu’elle corresponde à ce j’ai en réel. Pas de doute, j’ai bien Titan en visuel. C’est bien sympathique d’observer ce petit satellite situé à plus de 9 U.A. Les anneaux aussi sont bien visibles mais la division de Cassini reste imperceptible. Même en zoomant, je ne gagne pas vraiment de détails car la mise au point devient de moins en moins évidente.

Ce soir, je compte bien observer aussi Mars, mais j’ai un peu de temps avant d’avoir la planète en bonne position. En levant la tête, le triangle d’été est à la verticale de ma position. Il y a de beaux objets à observer dans ce secteur, à commencer par l’anneau de la Lyre, M57. Il est facile à trouver si proche de Vega, mais c’est le matériel, encore une fois, qui me limite. Mon petit 115/900 est placé sur une monture EQ1. Contrairement à un Dobson, la verticale est très inconfortable. Alors, je décide de changer de cible. Je choisis la nébuleuse de l’Haltère, un peu plus basse. Elle porte le nom de M27 dans le catalogue de Messier. Je vais donc utiliser la méthode de chemin d’étoiles.

Je vais commencer mon cheminement à partir de l'étoile Altaïr qui est facile à trouver puisqu'elle se situe à l'un des angles du triangle d'été. J'utilise pour cela le petit chercheur d'origine 6x30. Sur ce dernier, il n'y a pas de renvoi coudé. En conséquence, je pratique une séance d'aérobic qui Dieu merci n'a pas de témoin. En remontant dans le ciel, je me dirige vers la constellation de la flèche. Je trouve assez facilement la queue de la flèche grâce à ces deux étoiles (
α Sge et β Sge). Je remonte ensuite le long de la flèche, jusqu'à sa pointe, l'étoile η Sge. Arrivé au bout de la constellation, je place cette dernière étoile en bas de mon chercheur, mais je ne vois rien. M'enfin ! J'ai du me tromper. Alors, je recommence la procédure plusieurs fois. Mais, aucune trace de la nébuleuse dans mon chercheur. Un peu dégoutté, je jette un coup d’œil dans l'oculaire Ke22 qui a retrouvé le PO et là miracle, j’aperçois la petite tâche bien caractéristique. Mais oui, le chercheur n'est pas assez performant pour faire apparaître la nébuleuse planétaire. Le cheminement était bon. J'ai juste perdu un peu de temps. Malgré la faiblesse de mon instrument la nébuleuse reste assez lumineuse. Avec une magnitude de 8.1, c'est un objet particulièrement brillant. Situé à 860 AL, dans la constellation du Petit Renard, elle possède un diamètre apparent très large.

 

J’enchâsse l'oculaire de 12,5 mm dans le PO et je continue mon observation. A 72x, elle remplit le tiers intérieur du champ de vision. L'image est diffuse et un peu plus dense sur deux côtés opposés. Il faut faire preuve d'imagination pour deviner la forme de trognon de pomme si caractéristique de cette nébuleuse. Je ne cherche pas à grossir plus et au contraire, je réinstalle le Ke22 pour profiter du champ plus large. A faible luminosité, je ne discerne pas de déformation des étoiles sur le bord du champ. Cela ne concernait que le planétaire.

 

Eh, justement Mars est passée au-dessus de la haie d'arbres voisine. Oui, mais en même temps une vilaine humidité est bien visible dans cette direction. A l’œil nu, la planète n'est pas très nette. J'image ce que cela va donner dans mon téléobjectif. Alors, testons pour voir.

 

Je pointe Mars et comme je m'y attendais, c'est très décevant. J'ai beau grossir un peu, aucun détail n'apparaît. La tempête qui règne dans l'atmosphère de la planète rouge n'y est pour rien. C'est bien notre atmosphère avec ses nuages qui est la cause de mes ennuis. Il me semble qu'à plus fort grossissement on aperçoit la dispersion atmosphérique qui impose l'utilisation de l'ADC. Je n'ai pas cet outil qui est resté dans l'Oise.

 

Cela va donc marquer la fin de ma petite soirée en solitaire mais bien sympathique malgré tout. Je suis particulièrement heureux d'avoir redécouvert la nébuleuse de l'Haltère, 254 ans après Monsieur Charles Messier. Ceci-dit cela ne me laisse aucune chance pour créer un catalogue astronomique à mon nom.

 

Bon ciel à tous.

Modifié par Larbucen
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bonjour Larbucen:) !

 

Merci à toi pour ce très intéressant CroaB) !

 

Le récit est bien raconté, tu nous expliques bien toutes les manipulations que tu fais, et tu nous emmènes avec toi à la découverte d'objets accessibles avec ton télescope PERL JPM 115/900. De mon côté j'observais avec un MAK-CASS de 127mm, et maintenant j'utilise un télescope de 203mm, qui me donne accès à de nombreux objets depuis mon site urbain pollué. 

 

Merci pour tout ce partage !

Je te souhaite un très bon ciel !

A plus;) !

 

Philippe. 

  • Merci / Quelle qualité! 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tu as pu profiter d'un ciel moins pollué et ça c'est super ! Tu n'avais pas accès à tout ton équipement, c'est dommage.

Pour ma part, quand je peux, trop rarement, profiter d'un ciel moins pollué, j'aime aussi profiter du spectacle à l'oeil nu. Y trouver des constellations qui nous échappent autrement ou observer des détails sur d'autres, c'est vraiment plaisant. 

Amener tout l'équipement avec soi c'est assez lourd ! 

  • Merci / Quelle qualité! 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoignez la conversation !

Vous pouvez répondre maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous pour poster avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.