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Croa'sée de lumières...


astrAtlas

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Elle se repose d'Est en Ouest, laissant couler l'or bleu de ses flancs vers le couchant...loin, plus loin, beaucoup beaucoup plus loin, vers des villes, comme Demnate et même Marrakech.

Préservée de la gangrène de cette pollution en toute sorte dont l'homme urbanisé ne se rend même plus compte, protégée par les massifs du haut Atlas, elle est considérée depuis des siècles comme la vallée heureuse, celle d'Aït Bougemez.

Ne serait-elle pas triste l'eau des villes, si elle aurait une mémoire?

 

Salam vous qui me lisez!

 

Youssef, mon meilleur "disciple" astro, a un frère guide-montagne lui aussi: Mustapha.

Ayééé, il m'a gâté le bonhomme en me faisant découvrir une région où:

 

- on voit un truc dans la cour qui fait penser à un support d'antenne parabolique: non, c'est une charrue (t'as l'air malin là).

- les gamines, au lieu d'avoir une poupée qui pleure, fait pipi (à ce qu'il paraît les modèles récents font plus encore, je n'ose imaginer) et rote, énamourent un vrai p'tit bout d'chou.

- on ne gaspille rien, même pas l'éclairage public (Mustapha programme l'heure d'extinction dans le village)

- le silence parsemé de fines vibrations de l'air ne t'inspire pas l'envie d'écouter autre chose.

- la vue continue de charmer l'esprit en rêve, dans le paisible sommeil matinal sous d'épaisses couvertures de laine.

 

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"sommeil matinal"? Bien sûr! Pas possible d'aller pieuter avant l'aurore, la météo était à l'azur, transparence cristalline, la Lune en train de se faire bronzer sa face cachée, humidité rapidement dégressive, turbulence?...sais plus, pas fait attention.

 

Ah si oui: une double très serrée: alpha du poisson (Al Rischa) dé-cacahuétée, donc conditions impeccables!

 

Après les bal(l)ades diurnes en compagnie de Mustapha, place à celles nocturnes.

C'est alors à moi de répondre aux mille et une questions (oui oui, je les ai contées!) de mon hôte pendant la promenade digestive et lors des observations.

Autre échange, j'en ai appris pas mal sur la vision céleste du monde Arabe et Berbère, avec de bien belles et étranges histoires!

Les mille et une questions de Mustapha allaient de la "création de l'univers" jusqu'au sondes spatiales.

Autant dire qu'il y avait matière à parler, dessiner sur le sable et montrer!

Et comme dit avec les histoires, je fus autant "professeur" qu'élève.

 

Une conversation qui m'a charmée concerne la vision cosmogonique si poétique mais finalement assez proche des théories.

Comme éléments: l'air, l'eau et le feu...la terre n'est que résidu!

Il y a eu batailles, trêves, mariages et mélanges entre ces éléments.

 

J'aimais bien alors "transposer" le feu en énergie, en alambique de transformation de l'hydrogène au cœur des étoiles, de parler de l'air comme des nuages de gaz interstellaires, de l'eau comme mélange de l'hydrogène primordial et du fruit du feu des étoiles: la base de notre thé sucré!

Et la terre comme "résidu"? Même avec ces majestueuses montagnes comme assise?

Non, elle est trop belle pour ce mot, il y a mieux: la terre comme enfant! Petit, beau, merveilleux rejeton.

L'expression "la montagne accouche d'une souris" (chère à H. Reeves) prend le sens de l'immensité en matière, temps et énergie nécessaires pour arriver à ce miracle qu'on appelle la vie.

 

 

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Le T300 en place, le fiston Zacharie inaugure la soirée avec Jupiter et ses lunes.

Une belle double colorée Albiréo, quelques vedettes du ciel...

Les observations avec la famille sont fort brèves, mais il faut dire que vu l'altitude et les grandes différences de température, les habitants sont des couches-tôt (nul besoin de forcer)

Mustapha résiste et signe!

- sa première Jupiter

- ses premières nébuleuses émission

- " " " planétaires

- " " " obscures

- " " galaxies

- ses premiers restes de super-no...

Je résume: son premier catalogue "d'objets", comète (Hartley 103) comprise.

 

Bien plus que l'impressionnante Jupiter et les histoires de Galilée et Kepler, Mustapha était fasciné par du plus loin, plus profond.

Apprendre que ce nuage flou qui lui est familier est une galaxie, la grande d'Andromède, un autre univers! La voir pour la première fois aux jumelles, puis au télescope me semble être sa plus belle découverte (il en a rêvé).

Mettre des distances sur ces objets qui semblent tous égaux sur la voûte étoilée a de quoi donner le vertige.

Encore fallait-il expliquer cette profondeur cosmique, les distances et le temps.

 

Et tout en prenant le temps, il a fait un grand voyage Mustapha!

La couleur du feu des étoiles, de la blanche Véga vers la toute rouge Hind's Crimson Star dans le Lièvre, en passant par l'orange et le bleu de la toujours si belle Albiréo.

Un orange et bleu qu'on a vu en mariage tout au long de la journée, harmonie de couleur du ciel et de la terre.

 

Les nuages de gaz, l'air qui donne naissance au feu...les vedettes du repère d'autruches sont trop basses, je lui réserve le trésor d'Elgeuze pour plus tard et commence par les fins de cycle.

Tout d'abord notre rond de fumée dans l'aigle fonçant ailes repliées (la Lyre), puis le trognon de pomme: deux angles de vue d'un diabolo, d'une étoile qui expulse sa matière.

Pourquoi cette forme? Peut-être parce qu'elle tourne de plus en plus vite - histoire d'encore voir tout l'univers des milliers de fois - et comme une patineuse qui serre ses bras, envoie ses cheveux et sa robe à la ronde?

 

Puis le dernier souffle, le baiser de fin de vie d'une étoile, l'Hélix, bien plus beau au naturel qu'avec le filtre UHC qui agit comme le miroir devant la bouche du moribond.

De là on visite la fin violente d'une étoile flamboyante, qui explose en jetant au loin les semences: les dentelles du Cygne.

 

Après la mort, la vie.

On passe le film à l'envers pour voir la vie de famille avant la naissance: les amas ouverts.

Le double Persée, les Pléiades: encore une illustration des distances.

 

Avant d'aborder Andromède (il y faisait assez allusion que je sentais son impatience bouillonner, mais j'aime provoquer telle vapeur!) un tour sur des globulaires, enfin un (M15), au bout d'Enif, le nez du cheval.

N'étant jamais sûr qu'un quelqu'un fasse bien la mise au point pour sa vision, résoudre un globulaire (ou du moins y voir une assiette de couscous) me rassure.

 

OK, on y va pour Andromède, les galaxies, car n'oublions pas que d'un seul coup d'œil, on peut en voir trois!

ici faudrait que Mustapha prenne le relais: aucune idée de ce qui se passait dans ce cerveau derrière l'œil derrière l'oculaire derrière le secondaire et primaire pour remonter à plus de 2 millions d'années...

Il me semble avoir entendu un murmure "...mmh..fff...aaaan...tastique".

 

Voyant cette fascination pour les galaxies, je l'invite à en découvrir vues sous plusieurs angles: M33 de face, NGC55 de profil, et aussi pour son aspect duveteux, la galaxie du sculpteur.

 

Mais les pieds commencent à geler...

Il reste une destination afin de compléter le voyage: le trésor d'Elgeuze, la pouponnière d'étoiles M42.

Encore ici il y a eu un silence d'émerveillement, un moment pour s'en remettre et sortir: "c'est magnifique!".

Du vert et du rose (foncé même), des pépites brillantes dans un coussin de laine non cardée...

 

Temps pour lui maintenant d'en rejoindre un autre de coussin, et à moi de commencer un nouveau voyage.

 

 

Deux "découvertes" intéressantes et bien visibles aux latitudes boréales: NGC 2301 et 2359, déjà décrites dans la section dessin:

Pour commencer, un amas ouvert: NGC 2301 dans Monoceros.

Il est beau celui-là!

Un chapelet d'étoiles brillantes, avec à partir du milieu plus dense une autre jetée perpendiculaire.

Le tout?

 

RoadRunner (bib bib) ou en hommage à Gégé, l'Autruche pressée (mais toujours élégante!)

 

NGC2301.jpg

 

(l'Ouest est vers le bas, T300 à 75x)

 

Le Shadock est plutôt connu comme étant le Casque de Thor, NGC 2359 dans le Rottweiler (c'est un grand chien)

Ma première impression visuelle: une pieuvre. Puis le Shadock de profil:

 

NGC2359.jpg

 

(l'Ouest est noté dans mon carnet, mais j'ai trop la flemme pour aller le chercher)

 

Le déplacement - pas pour le carnet, pour la nébuleuse planétaire! - en vaut la peine, surtout avec filtre UHC.

 

Ces deux objets sont situés entre Procyon et Sirius.

Dans les histoires évoquées plus haut, il y en a une qui m'a particulièrement frappée, car je n'avais pas spécialement fait attention au fait que Procyon soit à "gauche" de la Voie lactée*, et Sirius à sa "droite", ou vers le Sud.

 

al-Jawza (Elgeuze ou une autre vision d'Orion), divinité chasseresse à l'arc épousa Suhel alias Canopus.

Celui-ci dans sa fébrilité de rejoindre la belle sauta avec un chouïa d'enthousiasme de trop dans le lit et lui brisa les vertèbres...

"Ah ben zut alors", se dit-il, et ne voulant pas être montré du doigt bien haut dans le ciel, il s'enfuit le plus au Sud possible (Canopus est l'étoile la plus brillante visible au Sud dans ces contrées)

Mais cette fuite provoqua des bouleversements célestes: ses deux sœurs voulaient le suivre vers cet horizon bien bas.

Une seule parvint à traverser le fleuve: Alhabor (la traversière) alias Sirius.

La deuxième resta sur l'autre rive et se mit à pleurer. Ses yeux la firent nommer Algomeisa.

Devenue plus tard, parce que Bayer s'est bien gouré là, Procyon.

Et Gomeisa est resté comme nom pour sa voisine.

 

Fin de la petite histoire pour revenir aux observations et mon cheval de bataille, mon dada de saison.

Ouaip: Barnard trrrrrrrrrrrentre trrrrrrois.

Alors oui ou non?

 

 

 

 

 

 

Si!

 

 

 

 

 

 

 

 

Yes, cette fois oui!

Pas assez pour espérer mettre ça sur papier en live, impossible: faut vision nocturne à rendement 100%, la moindre loupiote même atténuée rendrait toute tentative de vision caduque. Faut beaucoup de temps!

Les étoiles repères, c'est fait, elles sont placées (deux nuits, avec et sans filtre UHC), puis faudra y retourner, mémoriser...et mettre l'ombre à la volée.

 

Un bon truc pour voir ces faibles nuances: bouger le télescope.

L'œil est plus sensible aux mouvements!

De là à chanter la gloire des montures branlantes, non, non, des mouvements "contrôlés"!

Au dob ça marche bien. On a son point fort en vision décalée, chez moi c'est à droite vers le haut. Il y a peut-être des directions de mouvement qui donnent mieux? Aucune idée, pas fait attention.

 

Alors cette tête de cheval, à vrai dire, je regrette un peu y avoir passé tant de temps.

Le côté vers Sigma Orion à peine devinable (le crâne donc), la crinière à partir de deux étoiles côté Sud moins devinable, le museau pas devinable du tout.

Avec tout ce qui aurait pu me passer sous l'oculaire!

Et après, même plus envie de lorgner, juste enfin allumer une clope. (interdiction formelle quand on est dans l'écurie).

C'est là, après une bonne bouffée, que je vois autre chose qu'une Sirius traverser la Voie lactée: de la lumière de poussière.

 

Petites poussières pas adoptées par les planètes telluriques, elles flottent discrètement dans le plan de l'écliptique.

Pour les voir, ils faut qu'elles soient éclairées par le Soleil encore loin de terroriser les éosophobes comme Dracula et bon nombre d'astronomes sans instrument Halpha solaire.

L'écliptique vers la verticale, un ciel exempt de pollution lumineuse, c'est dans telles conditions que la lumière zodiacale se montre une bonne heure avant l'aurore astronomique (en automne donc, ou le soir au printemps)

 

Elle se profile comme un cône.

Je l'ai déjà vue quasiment en parallèle avec la Voie lactée.

Ce "matin" là, il y avait une croisée de lumières!

la Voie lactée orientée Sud-Nord, la lumière zodiacale Est-Ouest, un énorme X dans le ciel.

Hum, pour être franc, un énorme T serait mieux adapté, mais une croix, ça fait vachement plus mystique.

(je me demande d'ailleurs si à l'origine de certains racontars il n'y aurait pas tel phénomène céleste?)

 

Elle caressait le Lion et montait vers le Cancer, puis quasiment au zénith, la croisée avec les Gémeaux...

Froid ou pas, s'allonger au sol est la meilleure approche de ce spectacle céleste.

 

Et si j'essayais de mettre ça en boîte?

Ben voilà, j'ai essayé (tout en bousillant ma vision nocturne évidemment) pour un résultat trèèèèèèèèèèèèèès décevant.

L'œil est d'une sensibilité autrement plus adapté à ce genre de beauté.

 

LUMZOD.jpg

 

(ça ne se voit pas sur la photo, mais la lumière zodiacale avait de quoi dérouter tout coq européen, même le plus chevronné)

 

A l'aurore, un coucou de Saturne et Vénus comme touche finale d'une sacré bonne nuitée.

Doucement, ridant à peine le silence, les voix des muezzins s'éloignent d'Est en Ouest, suivant la rotation de notre si belle Terre

 

Cette vallée, aussi heureuse qu'elle soit, j'ai bien envie de la croiser, de moi aussi continuer vers le Sud, suivre Canopus et rencontrer encore d'autres lumières célestes!

 

Merci pour votre lecture,

 

Patte.

 

*D'ailleurs, ce n'est pas une voie "lactée", c'est un fleuve.

Le Sagittaire est représenté par des autruches qui viennent s'y abreuver.

Ce que les anglo-saxons appellent le "tea-spoon", dans l'imagerie pré-islamique, ce sont des œufs.

Il y en a partout des autruches: l'Eridan est doté de mâles, femelles, œufs, coquilles...

Et la Couronne Australe, deux piafs sur une branche!

(Va être content Gégé!)

Bref, c'est amusant et l'origine des noms de nos étoiles chéries y trouve souvent ses racines.

Et il y a d'autres histoires sur Canopus: style accusé de meurtre, voire pire: receveur d'impôts.

Modifié par astrAtlas
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Excellent. Un vrai trésor ce CROA..

 

Et que dire des histoires Berbères et Arabes, contées pendant ce fabuleux voyage...

 

C'est beau Patte, c'est bôôôôôô!! :wub:

 

Tu nous décris si bien ton périple, là -bas, en ces terres préservées..

Ca donne franchement envie de te rejoindre et de ne plus repartir.

 

Merci!:-_-:

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Salut Pattounet :)

 

Encore un bon CROA plein de poésie et de détails qui tuent, bref du grand Astratlas :rolleyes:

 

Mustapha résiste et signe!

- sa première Jupiter

- ses premières nébuleuses émission

- " " " planétaires

- " " " obscures

- " " galaxies

- ses premiers restes de super-no...

oups, stop: je résume, son premier catalogue "d'objets", comète (Hartley 103) comprise.

 

 

Se rend t'il compte de la chance qu'il a de découvrir le ciel avec un si bon professeur :wub:

 

al-Jawza (Elgeuze ou une autre vision d'Orion), divinité chasseresse à l'arc épousa Suhel alias Canopus.

Celui-ci dans sa fébrilité de rejoindre la belle sauta avec un chouïa d'enthousiasme de trop dans le lit et lui brisa les vertèbres...

"Ah ben zut alors", se dit-il, et ne voulant pas être montré du doigt bien haut dans le ciel, il s'enfuit le plus au Sud possible (Canopus est l'étoile la plus brillante visible au Sud dans ces contrées)

Mais cette fuite provoqua des bouleversements célestes: ses deux sœur voulaient le suivre vers cet horizon bien bas.

Une seule parvint à traverser le fleuve: Alhabor (la traversière) alias Sirius.

La deuxième resta sur l'autre rive et se mit à pleurer. Ses yeux la firent nommer Algomeisa.

Devenue plus tard, parce que Bayer s'est bien gouré là, Procyon.

Et Gomeisa est resté comme nom pour sa voisine.

 

 

Contrairement à l'histoire des Autruches (Sagittaire) et deux oeufs au bord de l'Eridan, je ne connaissais pas la légende autour de ces belles étoiles...... Merci Patte :p

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Superbe Ode à ton nouveau pays d'adoption 'Patte !

 

y a pas, ça donne envie ! surtout raconté avec tant de talents, de splendides photos et des dessins délicats.

 

Merci pour cette description détaillée de l'approche du zodiaque avec sa frontale :p. ça me donne une idée assez précise : 'sait jamais, un jour j'aurais peut être l'occas', et faudra pas la louper...

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Merci les amis!

 

Désolé pour une écriture en deux temps, le texte a été majoré et faudra y retourner (si vous le désirez) pour l'entièreté.

 

Quoique? Voici l'ajout:

 

Les mille et une questions de Mustapha allaient de la "création de l'univers" jusqu'au sondes spatiales.

Autant dire qu'il y avait matière à parler, dessiner sur le sable dur et montrer!

Et comme dit avec les histoires, je fus autant "professeur" qu'élève.

 

Une conversation qui m'a fortement marquée concerne la vision cosmogonique si poétique mais finalement assez proche des théories.

Comme éléments: l'air, l'eau et le feu...la terre n'est que résidu!

Il y a eu batailles, trêves, mariages et mélanges entre ces éléments.

 

J'aimais bien alors "transposer" le feu en énergie, en alambique de transformation de l'hydrogène au cœur des étoiles, de parler de l'air comme des nuages de gaz interstellaires, de l'eau comme mélange de l'hydrogène primordial et du fruit du feu des étoiles: la base de notre thé sucré!

Et la terre comme "résidu"? Même avec ces majestueuses montagnes comme assise?

Non, elle est trop belle pour ce mot, la terre comme enfant! Petit, beau, merveilleux rejeton.

L'expression "la montagne accouche d'une souris" (chère à H.Reeves) prend le sens de l'immensité en matière, temps et énergie nécessaire pour arriver à ce miracle qu'on appelle la vie.

 

Bien plus que la belle Jupiter et les histoires de Galilée et Kepler, Mustapha était fasciné par du plus loin, plus profond.

Identifier ce nuage familier qu'est la galaxie d'Andromède, la voir pour la première fois aux jumelles, puis au télescope me semble être sa plus belle découverte (il en a rêvé).

Mettre des distances sur ces objets qui semblent tous égaux sur la voûte étoilée a de quoi donner le vertige.

Encore fallait-il expliquer cette profondeur cosmique, les distances et le temps.

 

Et tout en prenant le temps, il a fait un grand voyage Mustapha!

La couleur du feu des étoiles, de la blanche Véga vers la toute rouge Hind's Crimson Star dans le Lièvre, en passant par l'orange et le bleu de la toujours si belle Albiréo.

Un orange et bleu qu'on a vu en mariage tout au long de la journée, harmonie de couleur du ciel et de la terre.

 

Les nuages de gaz, l'air qui donne naissance au feu...les vedettes du repère d'autruches sont trop basses, je lui réserve le trésor d'Elgeuze pour plus tard et commence par les fins de cycle.

Tout d'abord notre rond de fumée dans l'aigle fonçant ailes repliées (la Lyre), puis le trognon de pomme: deux angles de vue d'un diabolo, d'une étoile qui expulse sa matière.

Pourquoi cette forme? Peut-être parce qu'elle tourne de plus en plus vite - histoire d'encore voir tout l'univers des milliers de fois - et comme une patineuse qui serre ses bras, envoie ses cheveux et sa robe à la ronde?

 

Puis le dernier souffle, le baiser de fin de vie d'une étoile, l'Hélix, bien plus beau au naturel qu'avec le filtre UHC qui agit comme le miroir devant la bouche du moribond.

De là on visite la fin violente d'une étoile flamboyante, qui explose en jetant au loin les semences: les dentelles du Cygne.

 

Après la mort, la vie.

On passe le film à l'envers pour voir la vie de famille avant la naissance: les amas ouverts.

Le double Persée, les Pléiades: encore une illustration des distances.

 

Avant d'aborder Andromède (il y faisait assez allusion que je sentais son impatience bouillonner, mais j'aime provoquer telle vapeur!) un tour sur des globulaires, enfin un (M15), au bout d'Enif, le nez du cheval.

N'étant jamais sûr qu'un quelqu'un fasse bien la mise au point pour sa vision, résoudre un globulaire (ou du moins y voir une assiette de couscous) me rassure.

 

OK, on y va pour Andromède, les galaxies, car n'oublions pas que d'un seul coup d'œil, on peut en voir trois!

ici faudrait que Mustapha prenne le relais: aucune idée de ce qui se passait dans ce cerveau derrière l'œil derrière l'oculaire derrière le secondaire et primaire pour remonter à plus de 2 millions d'années...

Il me semble avoir entendu un murmure "...mmh..fff...aaaan...tastique".

 

Voyant cette fascination pour les galaxies, je l'invite à en découvrir vues sous plusieurs angles: M33 de face, NGC55 de profil, et aussi pour son aspect duveteux, la galaxie du sculpteur.

 

Mais les pieds commencent à geler...

Il est temps de compléter le voyage avec le trésor d'Elgeuze, la pouponnière d'étoiles M42.

Encore ici il y a eu un silence d'émerveillement, un temps pour s'en remettre et sortir: "c'est magnifique!".

Du vert et du rose (foncé même), des pépites brillantes dans un coussin de laine non cardée...

 

Il était temps pour lui d'en rejoindre un autre de coussin.

C'est alors que j'ai commencé à essayer de trouver le cheval diaphane.

 

Merci pour votre lecture!

 

Patte.

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Mais c'est bôôô la neige!

 

Voilà, dernières touches "finales" pour ce croa (ben oui, faut prendre son temps, relire, corriger) et en avant pour le suivant!

 

(je ne sais quand, probablement après avoir suivi Canopus vers le Sud, dans le désert...)

 

Encore merci pour votre lecture,

 

Patte.

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Encore moi.

 

A y est pour suivre Canopus!

 

En partance "boulot" pour un bivouac désertique dans le cadre d'un voyage organisé thématique astro.

Bouclage des valises dans deux heures, pas moyen de trouver sommeil tellement que l'envie de transcender le parallèle 30°N (ce sera mon record actuel) me fait des choses.

Et la météo?

Grmbllllllll, une grosse dépression et vents annoncés pour la moitié du temps.

(pas la moitié de l'année)

 

Bon...

 

Le PSA?

 

Check!

 

Les jumelles?

 

Check!

 

Mes yeux?

 

Check!

 

...

 

A + les amis!

 

Patte.

 

PS: vais faire des jaloux, je le sens qu'il y en aura des vilains jaloux :p

Modifié par syncopatte
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  • 3 semaines plus tard...
Alors cette tête de cheval, à vrai dire, je regrette un peu y avoir passé tant de temps.

 

(je me cite...)

 

Eh ben non!

 

Pas de regrets!

 

Faut y passer des heures et des heures, que ce soit pour un dada, une rosette, les dentelles...

La récompense viendra, tôt ou tard.

On pourrait comparer cela à la photo longue pose!

A force d'observer, longtemps et plusieurs nuits, on s'imprime les subtiles nuances, on les confirme, affine...elles deviennent de plus en plus "faciles" ou "évidentes".

 

D'orén'argent, il ne m'est plus si inaccessible ce canasson!

 

L'œil, le cerveau: un ensemble très performant.

A l'instar de l'astrophoto, y a du boulot, mais ça vaut bien la peine!

 

Patte.

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Alors cette tête de cheval, à vrai dire, je regrette un peu y avoir passé tant de temps.
(je me cite...)

 

Eh ben non!

 

Pas de regrets!

 

Faut y passer des heures et des heures, que ce soit pour un dada, une rosette, les dentelles...(ou M1 qui se glisse dans ma liste)

La récompense viendra, tôt ou tard.

Elle est venue, une bonne lunaison et quelques nuits magiques accumulées depuis.

On pourrait comparer cela à la photo longue pose!

A force d'observer, longtemps et plusieurs nuits, on s'imprime les subtiles nuances, on les confirme, affine...elles deviennent de plus en plus "faciles" ou "évidentes".

 

D'orén'argent, il ne m'est plus si inaccessible ce canasson!

 

L'œil, le cerveau: un ensemble très performant.

A l'instar de l'astrophoto, y a du boulot, ça ne vient pas tout seul.

Mais vingt cieux ça vaut bien la peine!

 

Patte.

Modifié par syncopatte
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