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Chile con estrellas (9) : Back in the USSR...


Jeff Hawke

Messages recommandés

Flew in from Miami Beach BOAC

Didn't get to bed last night

On the way the paper bag was on my knee

Man, I had a dreadful flight

I'm back in the USSR

You don't know how lucky you are, boy

Back in the USSR

 

Lennon – Mc Cartney

 

Episode précédent : Finale. Allegro vivace.

 

Penché à l'oculaire du blanc dobson

 

Ce n'est pas vraiment la dernière nuit de ce séjour, mais bien plutôt la première nuit du retour. Selon le plan prévu, j'ai soigneusement remballé, cet après-midi, le flying dob dans sa valise aérienne, et je me suis attribué le dobson Lightbridge 300/1500 comme instrument des ultimes heures ici, Daoumy ayant décidé elle de se partager entre ses jumelles et l'oculaire du C14 avec Daniel. Xavier ne démontera son Strock qu'aux dernières heures de la nuit, avant le départ. Jean-Luc reste fidèle au C8.

 

Pour le programme, c'est facile. Pas de nouvelles découvertes, Daoumy a préparé un « best of » (ou florilège, en bon français), et j'opte pour la facilité en l'adoptant comme fil d'Ariane pour l'au-revoir aux étoiles australes. :cool:

 

La facilité par contre ne sera pas au rendez-vous pour la prise en main du Lightbridge. J'ai voulu retoucher un peu la collimation, et je découvre l'absence de boutons de Bob sur l'engin. Il faut des outils pénibles pour régler le secondaire et le primaire. Laborieux, je trouve. Mais bon...

 

Pour l'alignement du pointeur point rouge de fabrication (et sans doute de conception) chinoise, même topo. Il faut un tournevis, ce qui complique les opérations, vu qu'on ne peut régler et regarder en même temps. Là où la manoeuvre est quasi instantanée avec un Qwikfinder (je regarde le ciel dans le cercle rouge, et je bouge les boutons pour amener l'objet au centre, hop....), il faut ici regarder, donner un coup de tournevis regarder à nouveau, ah non, pas le bon sens, on recommence, ah, trop loin, retouche,...Conception à la crétin. :mad:

 

Le chinois, c'est un super rapport qualité/prix, mais bon, voilà quoi...Il y a de la place pour l'amélioration. (Je n'insisterai pas sur l'oculaire Meade longue focale grand champ :laughing:, où quand c'est net au centre, c'est flou sur les bords, et lycée de Versailles).

 

Cela dit, il faut reconnaître que la qualité optique de ce Lightbridge est très honorable, et ce malgré un miroir primaire qui a été un peu malmené dans le transport. Il y a des petites zones où l'aluminure a été ôtée par le frottement du cache de plastique, lequel cache n'avait pas été immobilisé pour l'expédition transatlantique (je ne citerai pas le nom du magasin qui a saboté cet envoi). :ninja:

 

Sotto le stelle del Sud,

ma quanta notte è passata…

(d'aprés Paolo Conte)

 

Bon, c'est parti pour le florilège austral. Je suis le programme :

 

Alpha Centauri. Belle double. A pointer rapidement le soir. C'est un système triple, mais la troisième (naine rouge), Proxima, nécessite une recherche avec carte de champ pour la trouver. Ce n'est pas l'objet ce soir. Du beau et du facile, et du symbolique.

 

GR 92 dans Norma : Allons bon, c'est quoi, ça ? A moins que ce ne soit Collinder 292, un amas ouvert, étendu et peu dense, proche de Circinus (le compas, mais pas de marine, le compas pour dessiner des cercles). Mes notes à son sujet sont laconiques. :?:

 

Dans Scorpius, M4, NGC6231 (la tête du crocodile – ou fausse comète - , dans la queue du Scorpion), NGC6242 (petit amas ouvert, brillant, au Nord de la fausse comète), M6, M7, NGC6441 (petit globulaire presque collé à G Scorpii). C'est toujours un éblouissement, cette région de la queue du Scorpion.

 

Dans le Sagittaire, M17 et Jupiter (oui, c'est ce qui noté sur la liste de Daoumy, Jupiter est devenu un objet de Sagittarius pour la postérité de ce séjour chilien.)

 

NGC6397, le beau globulaire dans Ara, de coeur et de halo...:rolleyes:

 

Dans Tucana, 47 Tucanae (inévitable !) et NGC362, un globulaire qui dépote aussi pas mal, avec un coeur très dense. Xavier l'avait dessiné en 2006, à Tivoli (Namibie).

 

Dans Dorado, la Tarentule natürlich, et NGC1763, nébuleuse brillante superposée à un amas ouvert, au Nord Ouest du Grand Nuage.

 

Le couple très bling bling, NGC253 – NGC288, dans Sculptor.

 

Dans Carina, NGC3532 (méga amas ouvert, riche), NGC3372 (Ben oui, la nébuleuse d'Eta Carinae...), IC2581 (amas ouvert au Nord Ouset d'Eta Carinae). Daoumy a aussi noté un « Daniel1 », que je soupçonne être une découverte originale faire avec le C14, mais ma documentation au sujet de cet objet mystérieux est lacunaire. Je vais enquêter...:refl:

 

M41 dans Canis Major, amas aux interprétations variées : Daoumy y voit une danseuse d'Holiday on Ice, Jean-Luc le chiffre 3, et moi je vois une pieuvre. Quant à Xavier, il l'a dessiné. Et le magnifique amas NGC2362 (qualifié de « Boite à Bijoux sans les couleurs » dans le catalogue Waouh de Bruno).

 

Et enfin, dans Puppis, NGC2439, une bague avec une étoile rouge (R Puppis).

 

C'est fini. Il faut plier, redescendre (aux sens propre et figuré), ranger, fermer les sacs et valises, prendre le petit-déjeuner...

 

Prendre la route, à nouveau...:bye2:

 

Retour en France

 

C'est Paul Mc Cartney en fait qui a écrit la chanson, une parodie de Back in the USA de Chuck Berry.

 

A l'époque, Miami Beach pouvait symboliser l'idéal de vie de plaisir en paradis capitaliste, l'URSS figurant l'empire totalitaire de l'austérité et de l'absence de liberté. Et bien sûr, les paroles facétieuses de Paul étaient à prendre au second degré (pas comme les services du Département d'Etat américain qui, à l'époque, étaient énervés par la « propagande communiste » des Beatles. Pauvres Mickeys !). Mais avec subtilité, comme toujours, quand il s'agit des Beatles. Le personnage de la chanson est réellement content de rentrer chez lui. C'est chez lui. Il y a les Ukraine girls, la balalaïka...

 

Paris, au plan du ciel étoilé, c'est un peu l'URSS de 68 pour la liberté. Et le Chili (aujourd'hui), c'est Miami Beach...

 

Et je suis content de rentrer chez moi après deux semaines, retrouver ma compagne, revoir ma ville,...Mais déjà immensément nostalgique de mes deux semaines sous le ciel austral, dans cet endroit perdu de la Cordillère où le ciel est bleu chaque matin, et où les étoiles et les constellations sont des amies fidèlement présentes chaque nuit.

 

Attention, la nostalgie ce n'est pas la tristesse. La tristesse est un sentiment potentiellement négatif, qui peut rendre malheureux, alors que la nostalgie valorise, décore et magnifie les souvenirs, le vécu. Un jour, j'ai entendu à la radio (c'était sur France Musique, je ne sais plus quel était le sujet) une interview du metteur en scène de cinéma Robert Guediguian, qui déclarait : « la nostalgie est un impératif moral ».

 

Voilà. C'est tout à fait ça. ;)

 

Je n'ai pas vu de ciel étoilé sur Paris et alentours depuis notre retour (mais il y a eu les RCEs, quelques jours d'une parenthèse astronomique dans un Automne grisâtre de crise économique et financière), mais à l'approche de la fin de l'année et de la Nouvelle Lune (le 27 Décembre), il semble que le ciel pourrait se dégager, l'occasion peut-être de reprendre contact avec les galaxies de par ici...

 

Et pour celles de « là-bas », on a repris un rendez-vous de principe. Ce sera(it) à l'été (austral !) 2011. Pour faire suite à l'Hiver 2006 en Namibie et à ce Printemps 2008 au Chili.

 

Reste à transformer ce rendez-vous de principe en projet...:)

 

That's all, folks ! (Fin de la série.)

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Quel beau dénouement, quel fantastique voyage! ...j'imagine effectivement que l'on en revienne plein de souvenirs inoubliables et prêt à repartir là-bas dès que possible.

Lorsque tu écris que les constellations sont là, avec nous, fidèles chaque nuit, ça donne vraiment envie de ne plus revenir. Moi qui suis restée 3 longues semaine sans voir une seule étoile (et j'ai failli finir internée), je crois bien que jamais je n'aurais pu rentrer! :D

 

(Entre autres) , j'aime beaucoup l'amas M41 dans Canis Major, il a une jolie étoile orangée en son centre.

 

Merci beaucoup Jeff pour cette balade hors du temps, on oublie tout en te lisant et ça donne envie de sortir le tuyau, même si chez nous, les constellations ne sont absolument pas fidèles(!) :p

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les écrits resteront (soupir) !!!

 

Ainsi que les programmes pour les futures virées Sud...;)

 

même si chez nous, les constellations ne sont absolument pas fidèles(!) :p

 

C'est une autre modalité de leur charme. :)

 

Voilà donc la fin de ces aventures, de ce "Chili aux Etoiles"

 

Il me fallait boucler avant la fin de l'année, je devais commencer à en saouler quelques uns...:ninja: J'ai un peu élagué...

 

Il me reste un peu de matière pour quelques bonus tracks ;), si j'ai le courage (sur le catalogue de Lacaille, en particulier).

 

Merci encore de m'avoir lu sur cette série d'épisodes, et pour vos commentaires. :)

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La facilité par contre ne sera pas au rendez-vous pour la prise en main du Lightbridge. J'ai voulu retoucher un peu la collimation, et je découvre l'absence de boutons de Bob sur l'engin. Il faut des outils pénibles pour régler le secondaire et le primaire. Laborieux, je trouve. Mais bon...

 

Pour l'alignement du pointeur point rouge de fabrication (et sans doute de conception) chinoise, même topo. Il faut un tournevis, ce qui complique les opérations, vu qu'on ne peut régler et regarder en même temps. Là où la manoeuvre est quasi instantanée avec un Qwikfinder (je regarde le ciel dans le cercle rouge, et je bouge les boutons pour amener l'objet au centre, hop....), il faut ici regarder, donner un coup de tournevis regarder à nouveau, ah non, pas le bon sens, on recommence, ah, trop loin, retouche,...Conception à la crétin.

 

Je suis complètement d’accord. Dailleurs, mon propre Lightbridge n’en est pas sorti indemne. Pour celui du Chili, c’est Raymond qui m’a fait la collimation. :)

 

« Daniel1 », que je soupçonne être une découverte originale faire avec le C14, mais ma documentation au sujet de cet objet mystérieux est lacunaire. Je vais enquêter...

 

C’est NGC 2516 dans Carina. Il s’agit d’un superbe amas ouvert visible à l’oeil nu de magnétude 3,8, et 30 minutes d'arc de diamètre. Pour la petite histoire, Daniel, avec qui je l’observais au C14 trouvait anormal qu’un si bel amas ne porte pas de nom, alors nous l’avons baptisé "Daniel 1". ;)

 

Hélas, mon "best of" comprenait peu d’objets car nous devions redescendre nous préparer pour prendre la route à 4 heure du matin.

 

Reste à transformer ce rendez-vous de principe en projet...

 

Encore 2 ans à patienter ? :cry:

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C’est NGC 2516 dans Carina. Il s’agit d’un superbe amas ouvert visible à l’oeil nu de magnétude 3,8, et 30 minutes d'arc de diamètre. Pour la petite histoire, Daniel, avec qui je l’observais au C14 trouvait anormal qu’un si bel amas ne porte pas de nom, alors nous l’avons baptisé "Daniel 1". ;)

 

Ah oui, c'est donc Lacaille II.3. :cool:

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GR 92....

C'est vrai que c'est très beau: Portbou, Lloret de Mar, Port de la Selva, Cadaques, Rosas, Marais de l Emporda, Escala...

 

Tiens, quelques photos souvenir: http://loan.faca.free.fr/Rando/GR92/et6ft.htm

 

 

La nostalgie n'est plus ce qu'elle était, ô Grand Voyageur!

 

:D

 

 

Ouais, sérieusement, on a bien envie d'aller là-bas, après ces pages dityrambiques! Il est vraiment si beau, le ciel, là-bas?

 

:)

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Il est vraiment si beau, le ciel, là-bas?

:)

 

:o Désespoir soudain du croateur qui a consacré quelques heures de sa courte vie à tenter de communiquer une idée du ciel de là-bas...:D

 

Beau ? Finalement, ce n'est plus vraiment la question. Je trouve souvent les ciels - de Seine & Marne, Perche, Touraine, Luberon - beaux, il m'est même arrivé de trouver belle la constellation d'Orion vue depuis mon balcon parisien...

 

Le ciel austral, dans la noirceur et la sècheresse de lieux comme le désert du Kalahari sur le plateau namibien, la Cordillère ou le désert d'Atacama, il est présent, massif, et inéluctablement présent chaque soir, pour la nuit entière...

 

Sa "beauté" finalement réside dans son évidence, il nous encercle jusqu'à toucher l'horizon, et il est inépuisable.

 

Qu'on l'admire en s'y perdant à l'oeil nu, où qu'on l'explore méthodiquement, constellation par constellation, on le quitte fatigués, avec l'idée que l'on en a jamais fini, tout ce qu'on a oublié d'aller voir, tout ce que l'on pas suffisamment et attentivement observé...

 

Bref... :b:

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