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La vision décalée par Edgar Poe


MatP

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Bonsoir à tous !

 

Trouvé cette semaine parmi mes lectures ferroviaires à mi-chemin entre boulot et dodo...

 

Pour illustrer le fait qu'on n'a pas forcément la meilleure vue de quelque chose quand on l'ausculte avec trop d'insistance :

 

« On trouve dans la contemplation des corps célestes des exemples et des échantillons excellents de ce genre d'erreur. Jetez sur une étoile un rapide coup d'œil, regardez-là obliquement, en tournant vers elle la partie latérale de la rétine (beaucoup plus sensible à une lumière faible que la partie centrale), et vous verrez l'étoile distinctement ; vous aurez l'impression la plus juste de son éclat, éclat qui s'obscurcit à proportion que vous dirigez votre point de vue en plein sur elle.

Dans le dernier cas, il tombe sur l'œil un plus grand nombre de rayons ; mais, dans le premier, il y a une réceptabilité plus complète, une susceptibilité beaucoup plus vive. Une profondeur outrée affaiblit la pensée et la rend perplexe ; et il est possible de faire disparaître Vénus elle-même du firmament par une attention trop soutenue, trop concentrée, trop directe. »

 

Tiré de la nouvelle Double assassinat dans la rue Morgue d'Edgar Poe (traduite par Baudelaire).

 

Je suis finalement pas hyper fan de Poe, mais c'est amusant de tomber là-dessus quand on ne s'y attend pas.

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Tiré de la nouvelle Double assassinat dans la rue Morgue d'Edgar Poe (traduite par Baudelaire).

 

Intéressant. Je ne me souvenais pas de cela.

 

C'est pas dans cette nouvelle aussi qu'il assassine les Echecs au profit du jeu de Dames ? Au prétexte que les Echecs sont trop complexes, et l'intelligence s'y perd, c'est le joueur le plus attentif qui gagne, alors qu'aux Dames, la simplicité des règles fait que c'est le meilleur analyste qui gagne (c'est à dire aujourd'jhui, les ordinateurs... :be: )

 

 

Je suis finalement pas hyper fan de Poe

 

Il avait un bon traducteur quand même ...

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Intéressant. Je ne me souvenais pas de cela.

 

C'est pas dans cette nouvelle aussi qu'il assassine les Echecs au profit du jeu de Dames ? Au prétexte que les Echecs sont trop complexes, et l'intelligence s'y perd, c'est le joueur le plus attentif qui gagne, alors qu'aux Dames, la simplicité des règles fait que c'est le meilleur analyste qui gagne (c'est à dire aujourd'jhui, les ordinateurs... :be: )

 

Si si, c'est bien ça, quelques pages plus tôt. Chacun place le mérite où il veut, après tout. :)

 

Il avait un bon traducteur quand même ...
C'est sûr (encore que je ne connais pas vraiment Baudelaire en tant que poète malgré le culte qu'on lui voue), mais je ne comprends pas trop la fascination de celui-ci pour Poe (j'ai lu son portrait dithyrambique en préface du recueil que je suis en train de lire en ce moment : Histories extraordinaires). Pour l'instant, rien que de la très conventionnelle enquête policière (Rue Morgue) ou chasse au trésor (Scarabée d'or) qui ne nous épargnent aucun détail technique, une traversée en ballon (Canard au ballon) où il ne se passe pas grand chose (en plus avec le style « journal de bord ») mais toujours avec les détails techniques. On se dit : « allez, un petit grain de sable dans l'engrenage, quoi ! », mais non, faut toujours que ça finisse trop proprement. Un peu comme les block-busters US qui se déroulent bien mais se font souvent ruiner par la mièvrerie de la scène finale... Bon on verra bien, si ça se trouve ça va changer un peu, il paraît qu'il a écrit des choses assez variées (là je suis dans Hans Pfaal, toujours une histoire de ballon, ça a l'air un peu plus original).

 

J'aurais bien préféré que Baudelaire traduise 1984, par exemple, parce que la version que j'ai lue était moyenne (pas mal d'anglicismes malvenus), en tout cas pas à la hauteur du contenu à mon avis (surtout pour la partie III, celle de la chute et du conditionnement:wub:).

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Pour l'instant, rien que de la très conventionnelle enquête policière (Rue Morgue) ou chasse au trésor (Scarabée d'or) qui ne nous épargnent aucun détail technique, une traversée en ballon (Canard au ballon) où il ne se passe pas grand chose (en plus avec le style « journal de bord ») mais toujours avec les détails techniques.

 

C'est écrit dans les années 1830-1840...Pas si conventionnel que ça à l'époque... ;)

 

'aurais bien préféré que Baudelaire traduise 1984, par exemple, parce que la version que j'ai lue était moyenne (pas mal d'anglicismes malvenus), en tout cas pas à la hauteur du contenu à mon avis (surtout pour la partie III, celle de la chute et du conditionnement:wub:).

 

Il faut lire Orwell en anglais (*)! Son style est limpide, son écriture précise, sans effets inutiles...

 

(*) Et pas seulement 1984...

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Il faut lire Orwell en anglais (*)! Son style est limpide, son écriture précise, sans effets inutiles...

 

(*) Et pas seulement 1984...

 

J'ai pioché le bouquin dans la bibliothèque familiale (comme Poe et presque tout le reste)... Mais si l'envie d'en relire me prend, j'essaierai de trouver la VO. ;) A part 1984 et la Ferme des Animaux, qu'est-ce qu'Orwell a écrit d'incoutournable ? (Faudrait peut-être que je relise la Ferme, ça date du collège et j'étais moins "réceptif".)

 

C'est écrit dans les années 1830-1840...Pas si conventionnel que ça à l'époque...

 

C'est vrai, en même temps je n'ai pas dit qu'il déméritait, d'ailleurs j'aurais peut-être trouvé ça « extraordinaire » (pour reprendre le titre du recueil) si ne n'avais pas autant « poiroté » quelques années auparavant et regardé autant de films dans cet esprit.

 

Ceci dit, j'arrive à la fin des Histoires extraordinaires et Poe est remonté dans mon intérêt. L'Aventure d'un certain Hans Pfaal, notamment, commence à délirer un peu et à exciter l'imagination. L'histoire de la descente dans le maelstrom est homérique à souhait, par contre avec Auguste Bedloe (histoires de magnétisme) on glisse franchement dans le fantastique, ça correspond plus à l'image que je me faisais de Poe (les Souvenirs de M. Auguste Bedloe m'ont bien captivé).

 

Mais surtout, ce soir j'ai lu deux des trois dernières nouvelles de la fin du recueil, et elles sont ma-gis-trales ! Poe nous raconte deux femmes à l'intelligence troublante (n'oublions pas que ce sont des histoires « extraordinaires » ! :be:) dont il décrit leur emprise sur lui, et c'est foutrement bien écrit, en tout cas Baudelaire s'est vraiment transcendé et a pu montrer ses talents de poète, notamment Morella qui est d'autant plus marquante, je trouve, qu'elle se lit le temps d'une paire de claques. Mais Ligeia est sublime également.

 

En tout cas, le choix de l'ordre des nouvelles de ce recueil n'a absolument rien d'anodin. :wub: (Du taux d'alcoolémie le plus faible au plus élevé ?:p)

 

 

Deux petit extraits très rapprochés de Ligeia :

 

« Ces yeux ! ces larges, ces brillantes, ces divines prunelles ! elles étaient devenues pour moi les étoiles jumelles de Léda, et, moi, j'étais pour elles le plus fervent des astrologues. »

 

(C'est quoi les jumelles de Léda ? Rien à voir avec le Lyon-Meudon Extragalactic Database j'imagine ? :hm:)

 

« Il y a dans le ciel une ou deux étoiles, plus particulièrement une étoile de sixième grandeur, double et changeante, qu'on trouvera près de la grande étoile de la Lyre, qui, vues au télescope, m'ont donné un sentiment analogue [à celui de l'influence des yeux de la madame]. »

 

(Epsilon Lyrae, j'imagine. Mais sixième grandeur ? Et changeante ?)

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(C'est quoi les jumelles de Léda ? Rien à voir avec le Lyon-Meudon Extragalactic Database j'imagine ? :hm:)

 

Les jumelles de Léda, ce sont Clytemnestre et Hélène, nées dans un oeuf, que Léda aurait eu de sa relation avec Zeus. Selon une autre version ce serait Némésis qui aurait pondu l'oeuf et l'aurait ensuite confié à Léda.

A noter que Léda a eu également 2 jumeaux...les célèbres Castor et Pollux, l'un mortel et l'autre immortel.

 

Erwan

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A part 1984 et la Ferme des Animaux, qu'est-ce qu'Orwell a écrit d'incoutournable ? (Faudrait peut-être que je relise la Ferme, ça date du collège et j'étais moins "réceptif".)

 

Par ordre de (ma) préférence :

 

Coming up for air

Burmese days

The road to Wigan pier

Down and out in Paris and London

 

et, of course, son récit de la guerre d'Espagne (Orwell était volontaire des Brigades Internationales, il a inspiré le personnage principal du film de Ken Loach, Land and freedom) : Homage in Catalonia

 

Le tout disponible en Penguin de poche, pas cher.

 

(Mauvaises) traductions françaises disponibles en 10x18 (depuis pas très longtemps, Orwell a longtemps été ignoré en France, à part son oeuvre maitresse, 1984. Il est par contre très connu et lu chez nos amis d'outre Manche).

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