Une confusion

Bonsoir

Je cherche à élucider ce qui pour moi est encore un mystère!

Voilà. A diamètre égal, disons 2 miroirs de 300 par exemple, je ne sais pas si l'un au f/d de 8 serait ou non 2 fois moins lumineux que l'autre de 5.6

J'ai lu que cela n'avait pas d'influence en visuel, mais que cela en avait en astrophoto.

Pourtant, si le temps d'exposition est divisé par 2 (dans le cas de mes 2 miroirs de 300)

C'est bien que quelque chose se passe.

Pourquoi cela n'aurait-il donc pas d'effet en visuel?

Merci d'avance.

Parce que tu compenses la différence en focale par un autre choix d'oculaire pour obtenir le même grossissement et la même pupille de sortie. Sur un f/8, tu prends un oculaire 1,4x plus long que sur un f/5,6, et tu verras la même image.

Évidemment, il reste des différences: si tu mets un Nagler 31mm dans ton f/5,6 tu pourras toujours courir pour trouver le Nagler plus long pour ton f/8, et il faudrait un porte-oculaires 3" même si la bête (qui pèserait 3kg!) existait. Donc un télescope avec rapport f/D long et PO 2" est plus limité en largeur de champ.

À l'inverse, on ne peut avoir la même performance en bord de champ facilement sur un f/5,6 avec les mêmes oculaires. À f/4, il faut rajouter un correcteur de coma et acheter de meilleurs oculaires...

En photo, tu pourrais le faire, en théorie, avec par exemple un réducteur 0,7x, mais il est probable que la performance du réducteur sur une champ large est épouvantable (c'est le cas de la plupart des réducteurs 3,3x utilisables pour les très petits capteurs), et que le reste du télescope n'est pas construit pour bien illuminer un champ plus large (si tu as un capteur 24x36mm et un PO 2", t'es mal barré pour faire passer les faisceaux lumineux pour un champ encore plus large...)

C'est ce qui se passe par exemple avec des SCT f/8 avec reducteur/correcteur. Ça existe, mais la performance dans les coins d'un grand capteur n'est pas terrible. Sur Edge HD, c'est mieux (avec un réducteur 0,7x bien plus complexe), mais sur certains modèles de SCT il reste pas mal de vignettage dans les coins d'un grand capteur.

Romain v :

Comme je l'ai précisé dans le post sur la "clarté", seul le diamètre intervient sur la luminosité des sources ponctuelles, quel que soit le rapport F/D. Les deux objectifs de 300 mm de diamètre (bien que de rapport F/D différent) auront donc les mêmes performances optiques sur les étoiles.

Par contre, concernant les sources étendues (Lune, planètes,...), il n'en va pas de même et l'ouverture F/D intervient, en photographie astronomique, comme avec tout objectif en photographie classique : l'objectif à F/D = 5,6 est "plus lumineux" que celui à F/D = 8, entraînant ainsi des temps de pose deux fois plus courts.

En visuel, à diamètre égal (ici 300 mm), l'objectif à F/D = 8 dispose d'une distance focale 1,414 (racine de 2) fois plus grande que celle de l'objectif à F/D = 5,6. Il s'en suit que le grossissement, défini par l'utilisation d'un même oculaire de focale f, est 1,414 fois plus fort. L'image d'une source étendue est donc deux fois plus grande en surface apparente et, par suite, sa luminosité est deux fois plus faible (1,414^2).

CQFD

Sauf qu'en visuel on va choisir un autre oculaire sur un télescope avec rapport f/D différent, alors qu'en photographie le capteur est une donnée fixe...

Voilà un exemple typique où on emploie « luminosité » à la place de « clarté ». Et Toutiet a bien répondu.

Parfois on se demande pourquoi une règle valable en photo ne l'est pas en visuel, ou vice versa. En fait c'est la même règle. C'est juste qu'en photo, on a un seul appareil photo, alors qu'en visuel on a plusieurs oculaires qu'on peut choisir en fonction du F/D, justement.

Merci pour vos éclaircissements