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Herve38

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Messages posté(e)s par Herve38

  1. Salut,

     

    C’est un petit bricolage sans prétention que j’expose ici mais qui me simplifie bien le suivi des objets visés.

     

    Il m’a été un peu imposé par l’achat d’une monture en « U » TS-Optics Fork Mount pour mes jumelles géantes. En fait cette monture doit disposer d’un souci de conception ou de fabrication car elle s’avère un peu dur pour le déplacement en altitude (parfait en azimutal).

     

    Ce n’est pas seulement mon modèle mais ce sont visiblement pas mal d’entre eux si ce n’est tous. En effet ici même sur WA ou sur CN je commence à voir plusieurs retours négatifs par rapport à ce problème. Sur mon modèle cela semble quand même être moins pire que sur d’autres. Je n’ai pas à faire d’efforts particuliers pour les déplacements en altitude même si plus de souplesse aurait été bienvenue. Sur d’autres j’ai vu qu’il fallait presque des bras de camionneurs…

     

    J’ai décidé de la garder malgré ce problème car je l’ai acheté un bon prix. Le modèle « équivalent » de chez APM et apparemment exempt de tout défaut mais fait quand même presque le double de prix (650,00 €). Mais il est vrai que si j’avais vu les mauvaises reviews avant l’achat, j’aurais peut-être réfléchi à deux fois. C’est un modèle que je ne conseille donc pas, même si je suis sans doute tombé sur une version acceptable avec un peu de chance.

     

    L’idée du bricolage était d’agrandir le bras de levier et de s’affranchir de déplacer la monture en touchant aux jumelles, cela pour éviter les vibrations parasites au maximum. D’où un levier de commande type « périscope » qui a germé dans mon esprit.

     

    Le cahier des charges était des plus simples : appendice démontable facilement pour être transportable et qui fait « propre ».

     

    Exit les bouts de bois qui tiennent avec du scotch ou des élastiques. L’impression 3D était une piste envisagée à un moment donné mais assez vite abandonnée. En fait la pièce en mouvement de la monture autour de l’axe horizontal qui supporte les jumelles est un rail aluminium type Bosch avec des rainures en « T ». Si l’on dispose d’écrous pour rainures en « T » on peu donc y rapporter à peu près n’importe quelle pièce. C’est donc de cette particularité que j’ai profité pour concevoir un levier avec des pièces de quincaillerie certes non des plus standards (introuvables chez Casto) mais assez répandues dans le monde la mécanique d’assemblages tubulaires sur le Web et notamment chez RS Components.

     

    Quelques brides, renvois en « T », tubes, bouchons, écrous à oreilles, guidoline de vélo (certaines pièces achetées et d’autres déjà en possession)... plus tard, cela donc donne donc les photos ci-dessous. Le levier peut se désolidariser complètement de la monture alors que les deux brides tubulaires de maintien restent à poste. L’insertion et le retrait du levier dans les deux brides sont facilités par un peu de graisse enduite sur l’extrémité des tubes.

     

    Avec ce petit addon le contrôle s’avère nettement plus confortable, précis et souple que par le contact direct avec les jumelles. Le suivi des trains Starlink et satellites en général est pas mal non plus. Au delà du fait qu’il a été conçu pour essentiellement répondre à un petit défaut de ma monture, il pourrait aussi j’en suis sûr être très utile à une monture de jumelles géantes ne présentant pas de souci particulier.

     

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    A+ et bon ciel,

    Hervé

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  2. @Starium: Un calendrier de l'Avent astronomique, en voilà une bonne idée ! Un objet à observer chaque jour jusqu'à Noël ! Peut-être même encore plus dur à réaliser qu'un marathon de Messier sous nos latitudes... Difficile en effet de trouver 24 nuits d'affilée de Décembre en France métropolitaine avec un ciel dégagé 😉

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  3. L'astrodessin c'est quand même la classe. Impressionné par la quantité et qualité de dessins que tu peux produire sur deux heures d'observation, Félicitations 👍

     

    J'aimerais pouvoir tenter de m'y mettre mais quand il fait froid comme en ce moment je crois que je n'aurai pas le courage et ni la technique (même si ça s'apprend je n'en doute pas).

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  4. Tu dois avoir de la matière pour avancer sur ton dessin complet de la Lune maintenant. Tu n'as pas abandonné l'idée j'espère ? Entreprise courageuse devant laquelle je ne peux que m'incliner et te tirer mon chapeau. Déjà le dessin d'un simple champ stellaire me paraît hors de portée, alors la Lune ou ne serait-ce qu'un seul cratère, j'en serais juste incapable de mon côté.

  5. @Evanbourne: Observer sans filtre c'est ce que je fais la plupart du temps en fait. Je ne fais d'ailleurs pratiquement que du CP car je dispose de l'instrument adapté pour ce genre d'activités. J'ai déjà vu une amélioration cet été sur Pacman et les Dentelles depuis chez moi avec filtre UHC vs. sans filtre. Ce n'est pas du genre "je ne vois rien sans / je vois tout avec", loin de là, mais certains détails permettent d'être parfois révélés. C'est sûr que je ne m'attends pas à des miracles non plus et je ne suis pas spécialement sensible à la pub. Mon meilleur filtre à la PL reste définitivement ma bagnole qui permet de rejoindre des endroits propices à une observation de qualité.

  6. 3ème soirée le 25 Novembre 2020 encore confiné dans mon jardin. J’aurais bien voulu pouvoir faire cette séance le week-end précédent alors que la Lune n’avait pas encore atteint le premier quartier et se couchait encore suffisamment tôt, mais il faisait froid (-2°C) et surtout très humide (93 % de taux d’humidité).

     

    Même bien habillé, j’aurais sorti le matériel il aurait été ruisselant au bout d’une demi-heure à peine. Je me suis donc résigné à attendre un soir meilleur.

     

    Le soir meilleur d’un point de vue de la météo s’est donc présenté le 25/11. Température de 4°C et une petite brise de Sud-Est pour venir assécher l’atmosphère. Ciel complètement dégagé.

     

    Par contre la PL de Lyon ne compte plus. C’est une autre PL ou plutôt PPL, comprendre "Presque Pleine Lune" 🌔, qui va être le challenge pour ce soir. Car oui il va y avoir du sport vu que j’ai décidé de faire du CP malgré les conditions lumineuses complètement inadaptées. Après tout les jumelles c’est essentiellement fait pour le CP, soyons fou et osons ce que les vrais puristes refusent de faire !

     

    Il est environ 21h30 quand je commence la séance avec les 7 mm chargés dans les chambres. Comment dire… Je suis un peu fébrile à l’idée de pointer ma première cible d’autant que c’est sans doute l’une des plus dures de l’agenda à cause du gros projecteur lunaire impossible à éteindre qui se trouve à toute proximité. En d’autres conditions plus appropriées elle serait « fingers in the nose » mais là je suis un peu dubitatif 🤥car je ne vois pas d’étoiles guides proches pouvant m’aider, elles sont toutes éteintes par la Lune.

     

    J’ai d’abord besoin de trouver Delta Ceti dans la Baleine pour m’amener au plus près de l’objet de tous les désirs. Un coup d'oeil à Stellarium pour me rendre compte qu’elle est à la même hauteur que les Hyades dans le Taureau. Les étoiles dans les Hyades je les vois, au moins partiellement, pas de souci de ce côté là. Je vise donc les Hyades et j’ai mon altitude. Ensuite je vois que Delta Ceti est à peu près à mi-distance entre l’axe vertical passant par les Hyades et celui passant par la Lune (ou Mars qui se trouve juste au dessus). Ca devrait me donner mon azimut. Je tiens le téléphone portable d’une main et je regarde en permanence que le champ dans les oculaires est bien celui de Stellarium et en tâtonnant un peu je trouve finalement assez rapidement Delta Ceti. A partir de là tout s’enchaîne, petite descente à la verticale jusqu’à 84 Ceti A et l’objet que je veux pointer est donc le 3ème sommet du triangle isocèle formé par Delta Ceti et 84 Ceti A. Il s’agit de :

     

    - M77 : Malgré la PL la présence de la galaxie est évidente et apparaît sous la forme d’un halo finalement assez brillant. Je m’attendais vraiment à moins bien et je pense que ça doit être très sympa sous un bon ciel.

     

    Puisque je suis au bon endroit je tente sans trop y croire l’autre Gx qui se trouve juste au dessus de M77, c’est à dire NGC 1055, mais je ne vois rien et ce n’est pas étonnant vu la Mag. de 10.56. Ce n’était pas au programme de toutes façons et plus par opportunité l’ayant repérée dans Stellarium pendant ma recherche de M77.

     

    Toujours dans le secteur de la Baleine ou plutôt du Bélier, je tente une cible d’un tout autre genre. Elle se trouve à la hauteur des Pléiades et à la verticale de Delta Ceti. Très vite encore je finis par trouver :

     

    - Uranus : D’un bleu turquoise très pale sans grand intérêt visuel si ce n’est de dire je l’ai vue, il ne me restera plus que Neptune à l’occasion pour compléter la liste  [Sachant que j’ai profité de l’élongation maximale atteinte par Mercure pour l’observer les matinées de la semaine précédente à l’oeil nu].

     

    Direction ensuite Persée où le ciel est ici un peu plus sombre que du côté de la Baleine et de la Lune. Un classique mais pourtant jamais observé sérieusement si ce n’est en mode « quick and dirty » aux 15x70 quand j’avais 5 min à tuer. A un peu plus d’1/3 depuis Algol dans Persée sur le segment Algol - Almach dans Andromède je pointe donc :

     

    - M34 Amas Spirale : Amas ouvert qui occupe bien le champ, avec beaucoup d’étoiles brillantes, j’aime beaucoup.

     

    Les Hyades ensuite j’y reviens pas spécialement pour observer, mais plutôt comme point de repère rapide au centre du viseur point rouge pour focaliser Aldébaran. Je suis donc dans le Taureau et à 5° d’azimut à gauche vers le Nord depuis Aldébaran je pointe :

     

    - NGC 1647 Alias The Pirate Moon Cluster : N’imaginez pas que je vous allez voir Jack Sparrow ⚔️au milieu en train de mener un combat épique… Par contre un joli champ d’étoiles bien séparées, presque organisées je dirais, ça oui. Ca me fait finalement penser à des bactéries mises en culture dans une boîte de Petri.

     

    Plus vers le Nord et plus haut je me dirige vers la Girafe. Difficile de s’orienter ici, les étoiles de la Girafe ne sont pas spécialement brillantes et à cause de la PL il me faut un moment pour y trouver mon chemin. J’espère tomber sur la Cascade de Kemble. Tout sera plus simple ensuite. Après avoir cherché quelques minutes je tombe finalement sur un alignement d'étoiles qui pourrait bien être ça. Oui effectivement c’est bien ça et il me faut balayer pas mal le long de cette fameuse ligne pour le confirmer. Autant dans une petite paire de jumelles elle se dévoile entièrement et apparaît presque rectiligne, autant là elle est plus tortueuse et est très loin d’occuper tout le champ au Gr. choisi. Mais ce n’est pas la Cascade de Kemble, aussi joli soit cet astérisme que je suis venu chercher. C’est plutôt au bout de la cascade vers la droite que je veux observer :

     

    - NGC 1502 : Bel amas ouvert, peu d’étoiles mais bien regroupées et quelques unes sont très brillantes. Je comprends mieux l’effet de « splash » qu’on peut voir comme si la Cascade de Kemble tombait dans ce petit lac quand on l’observe sous un bon ciel aux jumelles portatives.

     

    A l’opposée de la Lune, plein Nord par définition, je pointe ensuite l’Etoile Polaire, à peu près d’ailleurs la seule étoile visible dans la Petite Ourse ce soir là. En remontant vers la pointe du toit de la maison de Céphée, l’étoile Errai, à environ 1/3 de la distance sur la droite depuis la Polaire il y a là :

     

    - Caldwell 1 : Amas ouvert, le plus vieux connu à ce jour selon Wiki (4,3 Mds d’années). Je ne vois que quelques étoiles parmi les plus brillantes, surtout celles en périphérie. Je reste un moment dessus et quelques étoiles plus fines font finalement leur apparition mais ça reste un peu décevant. A réessayer un meilleur jour et meilleur endroit.

     

    On repart vers le Sud par l’Est pour rendre une visite au Gémeaux. Je commence à avoir vraiment froid aux mains 🥶. Tout le reste du corps c’est parfait. J’ai empilé les couches et j’ai deux paires de chaussettes ainsi que des bottes fourrées, mais pour les mains, car j’ai besoin de pouvoir manipuler aisément mon téléphone, j’ai juste une petite paire de gants fins que j’utilise habituellement pour courir en conditions hivernales. Je me tape les mains pour faire passer l’onglée qui commence à me gagner. Je prends sur moi et me répète comme un mantra appris pendant le service militaire que le froid c’est juste un état d’esprit . Courage ! Je prends Pollux comme point de repère et je cherche à viser Kappa Geminorum qui reste éteinte à l’oeil nu. Je finis par la trouver et à partir de là je m’aide ensuite de Stellarium pour me déplacer à droite d’environ 3° d’azimut et 1° d’altitude en bas, en vérifiant bien les champs stellaires rencontrés sur le chemin pour m’assurer que je ne fais pas fausse route. Et enfin je tombe sur :

     

    - NGC 2420 : Nouvel amas ouvert. Un peu laborieux pour l’atteindre dans les conditions de la soirée et il ne m’en montrera pas plus malheureusement que C1 vu juste avant. Encore une fois j’essaie de forcer un peu ma vision, laisser mes yeux s’habituer, mais la récompense n’est pas à la mesure des efforts accomplis. Seulement quelques étoiles principales restent visibles et ce ne sont que de très légers grains sans brillance.

     

    Je vais ensuite me consoler sur une cible à proximité des Gémeaux et dont je suis sûr par contre qu’il en ressortira quelque chose. Dans le Cancer encore assez bas à moins de 20° au dessus de l’horizon, je pointe donc :

     

    - M44 Amas de la Crèche : Un mois jour pour jour avant Noël il y a du monde dans cette crèche ! Ce ne doit pas être celle du petit Jésus mais plutôt celle de Babilou en fait. C’est bien joli même si le champ est un peu trop réduit par rapport à des jumelles plus portatives.

     

    J’hésite ensuite à continuer ma séance aux 12 mm. J’ai toujours aussi froid aux mains et il me faut prendre sur moi pour me convaincre. Mais bon j’avais déjà préparé les oculaires avec les nouveaux filtres O3I reçus il y a deux jours vissés au cul, ça serait dommage quand même de ne pas les essayer même si je sais que la PL ne permettra pas d’en tirer le meilleur parti.

     

    Je pointe donc Orion et la région de M42 pour voir ce que cela donne en grand champ. Ce n’est pas mal du tout. Trapèze évidemment plus petit qu’avec les 7 mm mais toujours bien divisé, ce n’est pas une patate informe et la nébuleuse malgré la PL est toujours magnifique. La zone de l’Epée est ainsi visible dans son intégralité et tous les amas du secteur relèvent bien cette vision enchanteresse. Un halo diffus mais toutefois assez brillant trahit la présence d’autres nébuleuses secondaires autour des champs stellaires du haut de l’Epée.

     

    Je termine la soirée en tentant une dernière cible toujours dans Orion un peu à gauche sur le segment Alnitak – Beltegeuse à 1/5ème de distance depuis Alinatk. Sans trop y croire à vrai dire, je ne sais pas si c’est possible sous ce ciel merdique. Et pourtant elle est bien là :

     

    - M78 Nb de Casper le Fantôme : C’est une Nb planétaire qui apparaît comme une tachouille toute rikiki mais assez brillante autour des étoiles HD 290862 et HD 38563.

     

    Vite il est temps de rentrer se réchauffer ! Il est minuit et malgré ces conditions déplorables pour le CP je suis satisfait de ma séance. C’était une bonne répétition au moins pour le repérage à défaut de procurer le « wow effect » d’un ciel noir d’encre. Mais je suppose qu’il va encore falloir attendre après la mi-janvier pour pouvoir s’échapper vers d’autres cieux plus propices à l’observation vu le couvre-feu qui devrait être instauré à partir du 15 décembre si « tout va bien ». Connard de virus :tire:☣️ ! Il y aura quand même une courte fenêtre de tir où il sera possible de sortir le soir en faisant valoir la règle des 20 Km / 3 h entre le 06/12 et le 15/12 tout en procurant des conditions d’observation qui devraient être ok d’un point de vue de la PL si la météo est avec nous. La lune se lèvera en effet « seulement » autour de 23h00 le 06/12 et évidemment de plus en plus tard  et petite au fur et à mesure que les jours s’égrènent. A vos instruments !

     

    A+ et bon ciel,

    Hervé

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  7. 2ème soirée le 13 Novembre 2020 dans mon jardin, confinement oblige. C’est tardivement à 23h30 que j’ai pris la décision d’observer ce jour là, un peu sur un coup de tête. Mais Orion déjà bien levée dans le ciel a fini de me persuader. Et puis on est vendredi, j’ai le temps de dormir le lendemain matin. Pour ce qui est du programme il était déjà écrit depuis quelques jours et j’attendais juste la motivation pour le dérouler ainsi qu’une bonne météo et l’absence de la Lune. Il semble donc que cela soit le bon soir. Il fait doux, environ 10°C, le ciel est bien clair et le vent quasi nul.

     

    J’ai décidé de dérouler toute cette séance avec les filtres UHC pour tenter de mieux faire ressortir les contrastes des nébuleuses, même si j’ai intégré quelques amas au programme.

     

    Une fois n’est pas coutume, ce sont encore les 7 mm qui m’accompagneront tout au long de la séance. Et je commence donc par le doublet roi de la nuit :

     

    - M42 Nb d’Orion / M43 : Grosse claque 😵, rien à voir avec les 15x70 ! Une grande partie du champ est occupé par une structure très complexe. Les 4 étoiles principales du Trapèze sont parfaitement séparés. A l’intérieur du volume, car oui les jumelles et la vision stéréoscopique donnent vraiment une sensation de profondeur sur cette merveille, je distingue nettement des filaments de matière qui contrastent sur l’ensemble. La couleur tend vers le vert et certaines étoiles sont colorées (serait-ce l’effet du filtre ?). Le contraste entre le ciel noir et le « début » de la Nb est très net à gauche alors que plus évanescent à droite. Je ne me lasse pas de cette vue et j’y reviendrai d’ailleurs à plusieurs reprises pendant la séance pour être sûr de ne rien manquer et profiter d’une meilleure acclimatation à l’obscurité.

     

    Puis direction le Taureau juste au dessus à la verticale de Zeta Tauri :

     

    - M1 Nb du Crabe : Très diffus mais je le savais. Il faudrait vraiment un meilleur ciel pour avoir plus de contraste. Je réessayerai sans filtre dans les mêmes conditions pour voir s’il y a un réel avantage à filtrer. Mais dans tous les cas je sais que c'est un objet qui reste décevant en visuel quand on a les photos en tête. Et comme c'est le premier des Messier on se fait sans doute tout un film, qui est pour le coup à tout petit budget 💰.

     

    Un peu plus sur la gauche dans Les Gémeaux et 5° en dessous de Zeta Tauri et donc juste à gauche de 1 Geminorum je pointe ensuite :

     

    - M35 Amas de la Boucle de Chaussure : Très bel amas ouvert bien large et riche en étoiles bien brillantes. J’adore !

     

    Juste à côté à droite je tente aussi NGC 2158, mais je ne vois rien. Certes la magnitude commence un peu à parler pour mon matériel (8,56) mais c’est normalement très loin d’être infaisable même sous mon mauvais ciel de l’Est Lyonnais. Peut-être que les filtres éteignent tout ici… Encore une cible à réessayer en mode « root ».

     

    Direction ensuite Cassiopée pour tenter 2 IC bien connu des astrophotographes. Trouvés presque à mi-chemin sur la ligne Epsilon Cassiopeiae - Eta Persei un peu à droite :

     

    - IC 1805 et IC 1848 Nbs du Coeur et de l’Ame : Je reste un moment sur l’une et l’autre en forçant ma vision, mais il faut se rendre à l’évidence je n’arriverai pas à voir les nébulosités, ciel pas assez noir et filtres peut-être trop permissifs qui laissent tout passer, surtout ce que l’on ne voudrait pas voir. Je me contente des 2 amas dans chacun des objets mais ils n’ont rien pour eux qui valent vraiment de s’attarder plus longtemps. Ce sont quand même des cibles difficiles en visuel (IC donc découverts après NGC), il faudra retenter en montagne pour s’assurer qu’elles sont bien faisables à partir de mon instrument. A tête reposée, après coup, en réétudiant l’endroit dans Stellarium, je me suis aperçu qu’en dessous de la zone entourée de IC 1805 il y a aussi une portion nébuleuse à priori non nommée. Je pense qu’elle peut faire aussi partie du complexe de la Nb du Coeur. Il faudra que j’y pointe mes jumelles à l’occasion pour voir si quelque chose n’en ressortirait quand même pas. Et pareil pour la Nb de l’Ame, à droite de la seule partie entourée de IC 1848 il y a aussi une tachouille dans Stellarium. A voir s’il n’y aurait pas quelque chose de plus « évident » par là-bas.

     

    Toujours dans Cassiopée je retourne vers l’objet découvert lors la soirée d’observation précédente :

     

    - NGC 7538 Brain Nebula : En fait j’ai un très gros doute pour cette deuxième tentative d’observation... J’ai bien encore vu quelque chose de joli, comme un petit trait vertical au contour épaissi. Mais c’est finalement assez loin de la vision qui me restait de la fois précédente. Alors certes le ciel était meilleure la dernière séance, cette fois il y a un filtre, la position de la constellation n’est évidemment plus la même à presque un mois d’intervalle... Mais après plusieurs vérifications, je pense que Brain Nebula m’a retourné le cerveau 🧠 et pour cette nouvelle tentative c’est plutôt NGC 7510 qui n’est pas très loin, un amas ouvert présentant cette forme caractéristique de petit trait épais, que j’ai dû observer. Il faudra que je reconfirme tout cela plus tard…

     

    Je finis la séance en pointant M33 Gx du Triangle que j’avais eu grande peine à deviner aux 15x70, du côté opposé à M31 en passant par Mirach dans Andromède. Elle est toujours à peine visible, je pense que les 7 mm ne sont pas assez lumineux pour cette cible et que les filtres UHC n’arrangent rien. Aucune délimitation structurelle n’apparaît, encore moins un noyau, il y a juste une région du ciel plus lumineuse assez évidente quand on balaie autour de l’endroit (jour... nuit... jour... nuit...😋).

     

    Le temps de ranger tout le matériel il est 1h45. Quelques échecs ou demi réussites lors de cette séance, mais ce n’est pas grave, il ne faut pas que ça soit trop facile sinon ça ne serait pas drôle 😜.

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  8. Salut,

     

    Ce compte-rendu est la synthèse de mes 3 dernières soirées d’observation.

     

    1ère soirée le 18 Octobre 2020 à une douzaine de Km à l’Est de mon village de Satolas-et-Bonce (38). Je n’avais pas encore eu l’occasion d’observer depuis ce site même si je le connaissais depuis très longtemps. Vue à 360°, tous les horizons parfaitement accessibles à partir de 5° d’altitude. La pollution lumineuse reste bien présente, il ne faut pas rêver non plus aussi près de Lyon, mais vers l’Est et le Nord c’est très correct pour un site accessible aussi rapidement en voiture (avantage en semaine) et aussi désert la nuit (aucune voiture durant la séance).

     

    Pour ceux qui ont suivi mon précédent CROA, c’est une partie du même programme que j’envisageais de dérouler pour cette soirée, mais aux oculaires des jumelles diam. 100 cette fois-ci, et en y ajoutant de nouvelles cibles. Pour les objets déjà observés lors de la précédente soirée je n’ai pas reprécisé ici les chemins d’étoiles utilisés, mais il faut garder à l’esprit que ça m’a vraiment facilité le pointage lors de cette nouvelle séance pour pouvoir me concentrer pleinement sur les nouveautés.

     

    Il est 21h15, la vago garée au début du chemin d’exploitation agricole, je profite de ses phares pour monter le matos comme en plein jour, sachant pertinemment que je vais le payer cash pour obtenir le meilleur de ma vision scotopique plus tard (j’aime bien utiliser des mots dont je viens d’apprendre la signification sur Internet, ça fait le mec super cultivé :cool:). Température autour de 8°C, petit vent de sud et ciel parfaitement dégagé, les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment (enfin j’espère car il y avait "Les Animaux Fantastiques" sur TF1 🤓…).

     

    Je monte les 2 cartouches de 7 mm (Gr. 79x) et je me lance dans l’aventure spatiale 🚀 :

     

    - M11 Amas du Canard Sauvage : C’est bien éclaté en comparaison des 15x70. Un fourmillement d’étoiles très fines, comme si quelqu’un avait délicatement secoué une salière de très haut. C’est bien comme je l’imaginais. Mon seul regret c’est qu’il est déjà (trop) bas et qu’il serait sans doute encore mieux plus haut. Il faudra attendre juillet l’an prochain pour cela.

     

    - M26 : Quelques étoiles principales bien visibles entourées d’une nébulosité devinable en vision décalée. C’est légèrement mieux qu’avec les 15x70 même si ça reste un peu décevant après M11. Là aussi patienter jusqu’à l’été est sans doute la meilleure chose à faire, dans tous les cas ça reste un Messier de deuxième division.

     

    - Stephenson 1 : Amas vraiment plus intéressant qu’aux 15x70. Toujours très peu peuplé mais de nouvelles étoiles font leur apparition sous Delta 2 Lyrae apportant un peu de peps à l’ensemble.

     

    - M56 : Tâche floue bien délimitée (mieux que M71 au contour plus « confus »). Je ne vois plus mon astérisme « 7 » à côté vu lors de l’épisode précédent, tout du moins oui je le vois mais il me faut scroller et du coup comme il n’occupe plus tout le champ il n’a plus beaucoup d’intérêt.

     

    - M29 Cooling Tower : Cette fois la forme en tour de refroidissement de centrale thermique est bien reconnaissable.

     

    Voilà pour les cibles déjà réalisées la fois précédente que je souhaitais revoir en mieux. Je m’attaque maintenant à une nouvelle belle série le long de la ligne Epsilon - Ruchbah de Cassiopée. Dans l’ordre :

     

    - NGC 654 : Amas ouvert aux étoiles principales bien visibles, une nébulosité autour laissant imaginer la présence de bien plus de monde qui pourrait être révélé avec un gros diamètre. Un peu à la manière de M26 observé auparavant, mais en plus évident ici, je le préfère de loin.

     

    - Caldwell 10 : juste un peu à droite de NGC 654, amas ouvert bien large pas très dense.

     

    - NGC 659 : Un peu au dessus et à droite de C10, même aspect que NGC 654 mais un peu noyé dans la masse des étoiles bien présentes du secteur. Il pourrait passer inaperçu si on ne tente pas de l’observer spécifiquement.

     

    - M103 : Sur le segment C10 - Ruchbah, à environ 2/3 de la distance depuis C10, amas ouvert qui m’apparaît sous la forme d’un petit triangle délimité par 3 étoiles plus brillantes, peu d’« habitants » à l’intérieur.

     

    Je reste ensuite dans Cassiopée mais à l’autre bout du « W » côté Caph pour revoir un objet que je connais déjà mais uniquement aux oculaires 12 mm (Gr. 46x). Je l’avais trouvé très joli sous un très bon ciel de moyenne montagne plus tôt au mois de septembre et j’ai envie de voir ce qu’il donne en zoomant plus. Il s’agit donc de :

     

    - M52 Amas Sel-et-Poivre d’octobre : Il ressemble beaucoup à M11, même complexité dans la forme et finesse d’un poudroiement d’étoiles. Il est sympa aussi à ce Gr.

     

    Dans le même secteur il y a la nébuleuse de la Bulle (Caldwell 11), mais c’est illusoire de penser pouvoir la distinguer en visuel avec mon matériel et sous un ciel pas tip top, c’est plutôt un privilège d’astrophotographe. Par contre il y a aussi une nébuleuse méconnue souvent occultée par la prestigieuse « Bulle » mais qui est pourtant bien plus facile d’accès. C’est donc par là que je dirige mon double-tube, moins de 5° vers le Nord après M52 pour voir :

     

    - NGC 7538 Brain Nebula : En plus d’une nébuleuse c’est aussi un amas ouvert mais qui, pour la petite histoire d’après Wiki, contient la plus grande proto-étoile découverte (300x la taille du système solaire !). Une nébulosité brillante est bien visible autour de l’étoile centrale. C’est à réessayer absolument avec un filtre UHC ou O3I pour voir l’amélioration. Mais c’est déjà vraiment pas mal sans aucun artifice.

     

    Je sors complètement de Cassiopée pour aller visiter le Cocher et faire les 3 Messier du secteur , faciles à pointer car peu ou prou sur un même axe perpendiculaire au milieu du segment Theta Aurigea – Elnath en bas à droite du Cocher. Donc dans l’ordre de haut en bas :

     

    - M38 Amas de l’Etoile de Mer : Amas ouvert peu dense aux étoiles fines.

     

    - M36 Amas du Moulinet : Amas ouvert peu dense également mais les étoiles sont bien plus éclatantes que dans M38.

     

    - M37 Amas Sel-et-Poivre de janvier (manquera plus que l’amas moutarde ketchup mayo de mars pour compléter la collection des assaisonnements de cuisine 😁) : Amas ouvert bien plus dense, un peu moins toutefois que Le Canard Sauvage si on en fait une référence, mais même finesse des étoiles et même luminosité.

     

    Il est près de 23h45 et je me dis que je vais finir cette soirée par Mars qui est à l’opposition. Je change les oculaires pour les 4,5 mm (Gr. 122x), Mise au point toujours un peu galère pour compenser le léger défaut de collimation. [A ce propos j’ai reçu l’outil de collimation d’APM depuis la dernière séance mais je n’ai pas encore eu l’occasion de faire le réglage. Ca attendra le printemps, il me faut un peu de temps et une météo plus chaude pour éviter de faire n’importe quoi dans de mauvaises conditions.]

     

    Déception 😟 ! Bien trop lumineuse, bien plus que le 12 septembre lors de sa première observation. J’arrive à peine à distinguer quelques tâches floues de surface mais je ne vois aucun point blanc de trace de la calotte alors qu’elle m’était apparue évidente et éclatante la première fois. Là c’est toute la planète qui est (trop) éclatante !

     

    Il me faudrait monter un filtre pour atténuer cette brillance mais il est déjà tard et je n’ai pas le courage, sachant en plus que je bosse le lendemain (on est dimanche). Je remballe donc le matos en jetant quelques sachets dessiccants dans les valises pour absorber l’humidité car elle a fait son apparition avec la baise de la température (4°C au thermomètre de la bagnole sur le retour) et le léger vent est insuffisant pour assécher la masse d’air.

     

    [Comme je n’aime pas finir sur un échec dans les quelques jours suivants j’ai pris la peine de ressortir le matériel dans mon jardin pour réessayer juste Mars avec la paire de filtres ND 25 %. Et bien c’est le jour et la nuit, sans jeu de mots. Les irrégularités sombres de surface apparaissent clairement sans toutefois être en mesure d’en dessiner les contours exacts. Et la petite perle blanche glacée ressort bien en bas, même si je l’avais trouvée nettement plus évidente au mois de Septembre (sans doute en partie dû à la fonte de la glace entre-temps et la qualité du ciel même si pour le planétaire ce n’est pas primordial).]

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  9. Merci à tous !

     

    @Apollo Brown: Oui ça reste des grands classiques avec des jumelles. Je vois dans ton dernier CROA (👍 au top malgré la PL) que tu as aussi eu des difficultés pour attraper M33 La Gx du Triangle 😉 Pas facile celle-là hein ? Je crois que c'est pour l'instant la vision la plus diffuse d'un objet que j'ai pu voir de mon côté même s'il reste bien large. C'est vrai que derrière les astérismes on peut voir à peu près ce que l'on veut. Mais il faut se méfier de la vue dans Stellarium car par exemple pour le "7" à proximité de M56, les petites étoiles qui forment comme une chaîne avec une boule au bout ne sont en fait pas visibles dans mes jumelles ou alors tellement peu brillantes qu'elles ne dessinent rien d'évident (Elles sont toute de magnitude >= 8.8 jusqu'à 11 voire plus). Du coup un astérisme n'est réellement valable que pour un champ et un grossissement donné.

     

    @Starium: Je n'ai pas l'option manivelle sur le mien ! Je veux le même, un tour de manivelle pour pouvoir le recharger ! c'est l'iPhone combien ?

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  10. @icegb: oui c'est sans doute le contraste de la chaleur de la peau avec les oculaires froids. Dans ce cas là pas grand chose à faire si ce n'est de mettre une cagoule ou un masque (encore !!) 😜. Pour être tout à fait exact ce n'est pas l'étanchéité proprement dite qui assure qu'il n'y a pas de condensation à l'intérieur mais c'est plutôt le fait qu'elles soient purgées à l'argon. La plupart des jumelles dites waterproof le sont (purgées à l'azote ou à l'argon). C'est marrant car le matin de ton observation (j'ai lu aussi ton super CROA 👍), j'ai également jeté un oeil à M42 au réveil à 6h30. C'était sous mon nez à environ 50° avec la Lune au zénith au dessus d'Orion quand j'ai ouvert une fenêtre orientée à l'Ouest. Pas pu m'empêcher... C'est clair qu'on doit avoir sensiblement la même météo avec 1 à 2 h de décalage.

     

    @Starium: Tu n'as pas un app. type planétarium sur ton tél ? On peut vivre sans c'est certain mais ça simplifie quand même vraiment les recherches. Je n'achète jamais d'app. mais là je n'ai pas hésité pour Stellarium. Ca ne coûte pas grand chose et je trouve que c'est extrêmement bien fait. Je l'utilise en combinaison de 2 autres autres apps. (free) pour que les boutons "home" et "back" ne s'allument pas sur mon Samsung Galaxy (Galaxy Button Light & Vibration) et Twilight pour filtrer l'ensemble de l'écran y compris le pavé supérieur des notifications. En activant le mode nuit de Stellarium c'est presque trop sombre pour s'y retrouver mais Twilight permet un réglage très fin. Avec ça je n'ai aucun problème pour conserver ma vision nocturne. En tous cas tu aurais pu retrouver facilement ton "V" avec Stellarium ou assimilé. Voilà comment mon "7" apparaît dans Stellarium au côté de M56 :

     

    Screenshot_20201011-220327.thumb.jpg.8cccf906a0c0b70fad804bade30b22f3.jpg 

     

     

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  11. Merci pour vos retours 🙏

     

    @Starium: C'est bien le but de ces CROA. Si ça peut aider la communauté à se faire une idée de ce qui observable et donner des pistes d'inspiration mon objectif est réussi. Je rends ainsi à la communauté ce que j'ai appris ici ou là.

     

    @Jcco: C'est sûr ! J'avais regardé la météo des prochains jours sur l'Isère avant d'hésiter à sortir jeudi dernier. J'ai été convaincu en voyant la suite, aucune belle embellie à venir dans les 7 prochains jours 😥

  12. Salut,

     

    Après plusieurs jours de plafond complètement bouché, la soirée du jeudi 08/10 s'annonce meilleure. Pas un ciel parfait certes, quelques nuages résiduels de traînes par ci par là. Et la météo prévoit que ça se referme assez vite au cours de la nuit.

     

    J'étais plein d'ambition pour cette soirée ayant programmé mon agenda depuis quelques temps déjà et scrutant la moindre belle fenêtre météo pour le réaliser. J'avais prévu de me déplacer sur un spot dans l'Est Lyonnais à environ 20 minutes de chez moi pour ce faire, un coin à champignons pour les astrams quoi 😉.

     

    Mais une fin un peu tardive du boulot et les contraintes familiales ont fait que mon temps imparti a fondu comme neige au soleil (ou brûlé comme du papier au soleil derrière une lentille de Fresnel en langage astro si vous préférez). Plutôt que de tout annuler je décide néanmoins de profiter de cette soirée dans mon jardin à Satolas et Bonce (38). J'ai à peu près tous les horizons bien accessibles depuis chez moi, même si la PL est bien présente. Entre ne rien observer du tout ou regarder quelques cibles même dans des conditions qui ne sont pas optimales, mon choix est vite fait...

     

    Je décide donc de dérouler le programme prévu, mais afin de ne pas gâcher la surprise de ce que je pourrais potentiellement observer de nouveau plus tard depuis le spot évoqué plus haut avec mes jumelles géantes, je décide d'utiliser mes « modestes » jumelles 15x70 (Bresser Spezial Astro SF étanches). Et aussi il faut l'avouer parce que c'est encore bien plus rapide à sortir, pas de changement d'oculaires, etc... et que je n'ai pas encore eu vraiment l'occasion de les éprouver jusqu'à maintenant à cause de la météo capricieuse.

     

    Il est donc environ 21h30 quand je me prépare mon petit coin d'observation : un transat (plutôt une chilienne en fait), le monopode et les jumelles fixées dessus, ma fiche d'observation manuscrite sous une pochette plastique, mon téléphone avec Stellarium et ma lampe rouge. J'ai aussi prévu une paire de gants légers car même s'il fait doux (autour de 14°C avec un vent de SE quasi nul), l'humidité relative (autour de 75%) est bien présente et nul doute que la température risque de baisser assez vite.

     

    Je m'installe confortablement face à l'Ecu de Sobieski et je coince le monopode entre les jambes. Il est déjà un peu tard pour ce que j'ai envie de voir dans cette direction d'autant plus que c'est vers où la PL est la plus présente (Lyon), mais encore plus tard ça ne sera plus possible du tout, la constellation aura basculé sous l'horizon.

     

    D'un bout de l'Aigle (Lambda) que je vois à peine à l'oeil nu (quelle merde cette PL!) mais parfaitement dans les jujus je descends un peu à droite en direction de l'Ecu passant par la 12 (toujours dans l'Aigle) puis Eta (dans l'Ecu) avant d'arriver facilement sur ma première cible :

     

    - M11 l'amas du Canard Sauvage. Il est immanquable. Avec mon instrument de la séance on ne dirait pas du tout un amas ouvert, plutôt un globulaire, voire une nb planétaire. Quand on sait justement que c'est un amas ouvert ça a l'air très dense et je savoure déjà l'image que j'aurai avec les grosses... Mais dans l'état je suis déjà bien satisfait, comme si j'avais justement regardé l'une de ces vidéos satisfaisantes où un Youtubeur s'amuse à couper de la mousse ou du savon (vous voyez de quoi je parle n'est ce pas 😉?). J'ai donc le smile 😁 et je suis près pour continuer le voyage.

     

    Le reste de l'Ecu est noyé dans la PL mais je m'y engouffre à la recherche de Epsilon et Delta car c'est par là que se trouve ma deuxième cible. Depuis M11 je descends donc un peu à la verticale et je tombe bien vite sur les deux étoiles recherchées. La suite est facile car il suffit de former un triangle isocèle avec l'objet recherché et Epsilon et Delta (l'objet de ma recherche étant à gauche de Delta) pour tomber sur :

     

    - M26. De magnitude beaucoup plus élevée que son voisin M11, cela en fait une cible secondaire. C'est sûr c'est très ténu. Pour autant il reste bien visible en vision directe et je trouve peut-être même finalement un avantage à l'observer à partir d'un petit instrument car un matériel plus performant pourrait potentiellement faire « trop » ressortir l'environnement stellaire environnant (on est dans la zone d'évitement de la Voie Lactée même si ce n'est pas la densité du Sagittaire) et le noyer dans la masse.

     

    Je quitte l'Ecu pour le laisser se coucher tranquillement et je remonte plus haut sans trop changer d'azimut entre la Flèche et le Petit Renard (S'il y a le Petit Renard pourquoi il n'y a pas la Maman et le Papa Renard d'ailleurs 😜?). Je vois à peine les constellations à l'oeil nu. Donc je me déplace un peu au hasard dans la zone et il me faut un peu de temps pour toucher ma cible suivante, pourtant supposée immanquable :

     

    - Cr399 l'amas du Cintre. Oui évident mais uniquement sous un bon ciel où on peut même à priori le voir à l'oeil nu sous la forme d'un point un peu diffus. C'est curieux cet alignement parfait d'étoiles presque tiré à la règle. Après renseignement il ne s'agit pas d'un vrai amas à proprement parlé mais uniquement d'un alignement chanceux d'étoiles (on ne le sait que depuis 1998). Sympa en tous cas cet astérisme dont j'ai souvent entendu parler ici sur WA mais jamais observé jusqu'alors.

     

    Puisque je suis dans le bon secteur je décide de faire une digression dans mon programme vers deux cibles que je connais déjà.

     

    Maintenant que je sais où je suis avec le Cintre dans les oculaires c'est beaucoup plus simple de retrouver la Flèche. Je remonte donc de l'empennage de la Flèche (Alpha et Beta) jusqu'à sa pointe (Eta) pour tomber vers le milieu entre Delta et Gamma sur M71 et comparer avec ce que je connais de la vision dans les grosses jujus que j'ai eue un mois auparavant. Il m'apparaît ici comme une tachouille très légère d'un intérêt limité. Pour les globulaires il faut vraiment de la puissance pour avoir au moins un début de résolution et un pétillement de bulles gazeuses sur les bords.

     

    De la pointe de la Flèche je remonte de deux fois la distance Eta - Gamma en formant un angle de 90° par rapport à l'alignement de la Flèche jusqu'à M27 la Nb de l'Haltère. Là pour le coup la digression valait vraiment la peine. C'est très net. Alors la forme en trognon de pomme n'apparaît pas, il ne faut pas rêver non plus, mais c'est presque autant visible que le Canard Sauvage. Je suis surpris car je m'attendais encore à une tachouille quasi invisible. La différence de performance entre mes deux instruments n'est ici pas si importante je trouve.

     

    Je reprends le fil normal de mon parcours programmé toujours plus vers le zénith dans le Cygne. A la croisée du corps et des ailes du bel oiseau pour être plus précis, Sadr. Il y a par là le petit Messier secondaire que je cherche, vers la droite en regardant en direction la tête du Cygne (Albireo) et à moins de 2° de Sadr :

     

    - M29 Amas de La Tour de Refroidissement. Drôle de nom hein ? C'est qu'il est supposé avoir la forme d'une tour aéroréfrigérante de centrale thermique (un tuyau pincé quoi). Je ne distingue pas la forme vue en photo, il faudrait grossir bien plus pour cela. Mais au moins, même s'il est tout petit dans mes oculaires, il est à peu près entièrement résolu car c'est un amas ouvert peu dense.

     

    La cible suivante est un peu plus difficile à pointer car assez éloignée des formes primaires des deux constellations environnantes les plus proches, le Cygne et le Lézard. J'ai un peu réajusté mon siège dans la bonne direction me préparant à une rude bagarre qui risque de me donner du fil à retordre. J'ai noté sur ma fiche « depuis Deneb prolonger 1,5x la distance Sadr - Deneb sous un angle de 160 à 170° par rapport à l'axe Deneb - Sadr ». Je me balade dans le secteur et je ne trouve rien d'évident, peut-être je suis passé dessus et que ça ne m'a pas interpellé. Je reprends Stellarium pour essayer d'y trouver un chemin d'étoiles plus précis. Un coup d'oeil dans les oculaires, un coup d'oeil à Stellarium. Implacablement je me rapproche. Je suis transformé en l'espace d'un instant en un GoTo ou PushTo qui ne peut pas manquer sa cible. Ce qui confirmera définitivement l'emplacement c'est une petite ligne d'étoiles entre V2163 Cygni et 71 Cygni. En prolongeant cette ligne un peu sur la droite on tombe effectivement sur l'objet de toutes les attentions :

     

    - M39. Parfait dans mes jumelles de cette soirée. Pas besoin d'instrument plus gros. C'est un amas ouvert bien large, environ 20' d'arc dans lequel je pourrais presque compter tous les membres. Encore un Messier secondaire mais pas dénué d'intérêt aux jumelles.

     

    L'observation aussi haute est super confortable à demi couché dans la chilienne (@obsédés : n'y voyez surtout rien de sexuel hein 😜!). La tête complètement en arrière reposant sur le bout de la toile du siège, une main sur les jumelles ou la poignée de la tête rotative, l'autre pour stabiliser le monopode, c'est ma respiration qui cause alors des tremblements et non des mouvements musculaires parasites. Mais ça reste acceptable et je peux rester quelques secondes en apnée si j'ai vraiment besoin de figer la scène pour distinguer un détail en particulier.

     

    Pour la suite du programme je vais me redresser un peu sur mon siège avant de m'endormir complètement. Je redescends en effet vers la Lyre pour cibler un autre objet secondaire très facile :

     

    - Stephenson 1. Autour de Delta Lyrae il s'agit encore d'un amas très ouvert et peu peuplé mais je ne distingue vraiment pas beaucoup d'étoiles. En fait certaines des étoiles les plus brillantes sont très (trop) proches de Delta 2 mais mon grossissement n'a pas un pouvoir séparateur suffisant. D'autres, après renseignement, sont de magnitude 14, alors juste impossible dans l'état. Au moins Delta 1 et Delta 2 sont parfaitement distinctes (double optique) et la différence de couleur et de grosseur est frappante (un peu comme avec Albireo mais avec une distance plus importante entre les 2 composantes) entre Delta 2 qui apparaît rouge orangée plus grosse et Delta 1 blanche bleutée plus petite.

     

    Peu ou prou à la même altitude que Steph. 1 je continue mon voyage spatial et pile-poil entre Gamma Lyrea et Albireo dans le Cygne il y a mon prochain arrêt très facile à pointer :

     

    - M56. C'est un amas globulaire qui n'apparaît que très diffus (visibilité encore moins bonne que M71 vu un peu plus tôt même si la délimitation semble un peu plus nette). Je suis finalement plus frappé par l'astérisme qui se trouve juste à côté et qui forme un « 7 » à l'anglo-saxonne (sans la barre du milieu). Après cette soirée je retrouve mon « 7 » dans Stellarium formé par les étoiles s'étalant entre HD 181119 et HD 180450. Je n'imagine pas un seul instant que je suis le découvreur, celui-ci a été sans nul doute référencé depuis bien longtemps dans un catalogue non officiel des astérismes, mais c'est quand même cool d'être tombé dessus par hasard sans le chercher spécifiquement.

     

    Je retourne complètement mon siège vers Andromède et j'enfile ma paire de gants car je commence à avoir un peu froid. De la buée a commencé aussi à se former depuis quelques minutes sur les oculaires (moins sur les objectifs). Le fait d'avoir débourser 100+ € par rapport au même modèle non étanche pour disposer de la version waterproof prend toute sa valeur ici, je ne regrette pas. Pour la prochaine cible je ne sais pas trop quoi à m'attendre ou tout du moins je sais que ça ne sera pas spectaculaire du tout, mais l'idée est avant tout de trouver l'objet pour pouvoir le repointer facilement avec les grosses un jour futur. Je pointe M31 (jolie comme d'hab. mais ce n'est pas ce que je suis venu chercher), je descends jusqu'à Mirach dans Andromède et continue de la même distance parcourue toujours vers le bas et je trouve... [Roulement de tambours 🥁...]  Rien. Je tente et retente mais rien. M111 La Gx invisible 😕... Mais j'ai de la suite dans les idées. Je reprends Stellarium et je pars cette fois du bas, de Alpha dans le Triangle et similaire à la recherche précédente de M39, je fais preuve de méthode pour trouver lové au sein de 4 étoiles en forme de parallélogramme :

     

    - M33 la Gx du Triangle. Il paraît qu'elle serait potentiellement visible à l'oeil nu sous un très bon ciel. Je confirme en tous cas que sous un ciel pourri avec des jumelles qui, je pense, tiennent quand même un peu la route, et bien elle est à peine visible. Je dois vraiment me concentrer et utiliser la vision décalée pour voir un nuage de lait très léger entre les 4 étoiles qui l'enveloppent. Ca ne fait aucun doute sur sa présence maintenant que je sais où elle est, mais sans Stellarium je n'aurais jamais pu la trouver. A revoir absolument avec les grosses sous un meilleur ciel pour apprécier la différence.

     

    Dans le programme d'observation établi pour les grosses jumelles j'avais deux autre cibles dans Persée et puis un peu de planétaire avec Mars, mais que j'ai finalement laissées tomber pour passer directement à la dernière. C'est qu'il commence à se faire tard et Mars ne présente de toutes façons aucun intérêt à 15x. Je pointe donc directement les jujus vers le Taureau pour viser :

     

    - M45 l'amas des Pléiades. Archi connu certes, mais c'est juste pour terminer avec le smile 😁 comme j'ai commencé de la même façon avec le Canard Sauvage. En passant y avez-vous remarqué ce joli petit astérisme qu'on appelle la Tresse D'Alcyone ? L'alignement de 6 ou 7 petites étoiles enfilées comme des perles qui semblent tomber en cascade depuis Alcyone (Eta Tauri). C'est bien zoli tout ça 😍.

     

    La Lune émerge de l'horizon Est depuis quelques minutes, elle en est presque au dernier quartier 🌗 et il aurait été dommage de ne pas y jeter un œil. Debout je pose le monopode au sol et je me précipite aux oculaires. C'est splendide : elle est entourée de nuages et on dirait qu'il y a un juste une trouée pour qu'elle puisse diffuser sa lumière... ou que la Lune se trouverait en avant plan devant les nuages. Dans les faits c'est juste que la couche de nuages est très peu dense et que la luminosité de la Lune s'avère suffisante pour transpercer la nébulosité.

     

    Fin de partie il est un peu plus de 23h30. J'ai adoré cette soirée, simple sans chichi d'un point de vue matériel. Une bonne préparation en vue d'une séance à venir plus ambitieuse. J'en ressors aussi quelques enseignements :

    • Ca peut paraître évident aux amstrams poilus et/ou tatoués, mais une petite bâche pour poser tout son petit matos au sol (téléphone, lampe, fiches...), c'est quand même bien utile pour éviter de le retrouver trempé 😜...

    • J'avais malgré l'étanchéité des jujus un peu de buée se formant essentiellement sur les oculaires (qui finissait par partir toute seule en posant les jumelles quelques secondes). Je ne sais pas trop ce que valent les résistances chauffantes. S'il faut encore une batterie de 12 V à proximité ça va à l'encontre de mes besoins de mobilité. Mais si certains ont des conseils avisés sur le sujet je suis preneur, sinon je m'accommoderais de ce problème.

    • La visée n'est pas toujours aisée. Avec des jumelles 15x70 on est je pense à la limite pour pointer sans assistance facilement. Ca reste encore faisable dans un temps acceptable mais j'envisage peut-être d'y ajouter un laser de classe II pour rester dans la légalité. L'objectif est juste de me donner le bon angle de visée en altitude quand je suis collé derrière les oculaires. Et oui une paire de jumelles c'est quand même bien plus court qu'un tube de longue focale et on a bien vite fait de dévier de 5° en haut ou en bas suite à un mauvais placement.

     

    A+ et bon ciel,

    Hervé

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  13. Pour la Lune j'utilise un Neutral Density à 25% d'atténuation. C'est suffisant pour moi sachant que j'observe autour du 1er ou dernier quartier, jamais à la pleine Lune. Mais il est vrai qu'un polarisant variable à une plage d'utilisation plus large. C'est plus cher aussi.

     

    Sinon un filtre UHC est bien pour les nébuleuses en émission. Certaines sont mêmes juste invisibles sans.

     

    Un filtre O3I aura une plage d'utilisation plus réduite que l'UHC et n'aura d'effet que sur certaines nébuleuses. Est-ce que l'achat en vaut la peine ? Je ne sais pas et je ne suis pas là pour en débattre mais si ça peut révéler des détails qu'on aurait toujours rêvé de voir, je crois alors que c'est le coeur au dessus du porte-monnaie qui parle si on n'est pas raisonnable.

     

    Un filtre Skyglow ou CLS me semble dispensable même s'il doit logiquement améliorer les contrastes (pas pour les nébuleuses) en environnement ou la PL est bien présente.

     

    Les filtres colorés, je ne connais pas, tout du moins je vois leur utilité en planétaire, mais je laisserai les experts s'exprimer sur le sujet. A mon sens utilisation obligatoire d'une roue à filtres pour en tirer vraiment bon parti.

     

    Il existe quantité d'autres filtres, en particulier si tu veux faire de l'astrophoto, ou les filtres à bandes encore plus étroites ne laissant passer que certaines raies de l'hydrogène (H alpha, H beta) ou du soufre (S2I) encore plus sélectifs.

     

    Bref les filtres c'est un sujet complexe qui je pense a été discuté moultes fois ici ou ailleurs par des experts de ce domaine. Ca peut même devenir un gouffre financier sachant qu'il ne faut pas trop lesiner sur la qualité pour ne pas avoir de déception. Les prix pratiqués par Astronomik dans le domaine sont... astronomiques.

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  14. Salut,

     

    L'APM c'est celui dont je dispose. La différence avec le Keppler ci-dessus (ou le TS Optics) c'est juste qu'il n'y a pas la couleur verte en plus (que la couleur rouge).

    J'en suis bien content même s'il est un peu cher. Pour mes jumelles il était juste parfait car il y a un emplacement dédié sur la poignée de transport. Je ne voulais pas m'embêter avec un adaptateur ou faire un bricolage qui ne ressemble à rien. Après il est de bonne facture, tout en métal, ce qui explique aussi sans doute le prix.

     

    Pour des jumelles plus modestes, je crois que me contenterai d'un moins cher néanmoins.

     

    Tous ces points rouges se valent à peu près selon moi. On a vite fait d'oublier de les éteindre après une séance mais la pile type bouton (CR2032 pour l'APM) tient longtemps. Et surtout ils font bien le job avec très peu de souci de buée sur la vitre contrairement à un Telrad.

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  15. Pendant que je m'y baladais samedi soir tu préparais ta soirée lunaire à venir dans les livres 😉 Voyage bien préparé et bien réussi en tout cas, et très bien retranscrit 👍.

     

    La colongitude c'est la longitude du colon non ?  :jesors: 

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  16. Salut,

     

    Je confirme que la monture en U TS Optics dispose d'un problème général de conception. Je l'ai également, ayant profité de la réduction alléchante sur Teleskop Express. Je la trouve également dur en altitude, les paliers en Nylon ou Teflon frictionnent beaucoup. J'ai vu aussi une review qui en parle sur CN et je l'aurais vu avant d'acheter je me serais aussi rabattu sur l'APM.

     

    Je l'ai gardé malgré tout car ce n'est pas rédhibitoire pour moi, ça reste manoeuvrable sans avoir des bras de culturiste, une petite goutte de lubrifiant au Teflon et surtout un levier de commande façon périscope en cours de conception (dont je mettrai bientôt les détails et photos en ligne) rend le tout bien fluide et sympa pour le suivi.

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  17. Beau CROA 👍 on sent quelqu'un de bien organisé et consciencieux. Tout le contraire de moi 😋. C'est ce qu'il faudrait que j'arrive à faire, à vraiment me concentrer sur quelques objets seulement et les observer sur toutes les coutures, mais je vis à 100 à l'heure et je n'ai pas trop le temps.

     

    Il faudrait que tu puisses sortir de la pollution Grenobloise pour refaire le même et te rendre compte d'autres détails. Car je confirme la calotte polaire de Mars est parfaitement visible sous la forme d'un petit point blanc bien brillant posé comme un chapeau dans mes jumelles géantes diam. 100 mm à 122x. Des jumelles de diam. 100 mm sont l'équivalent en monotube d'un diam. 140 mm (il faut multiplier par 1,4 grosso modo) donc vraiment pas loin de ton instrument en termes d'ouverture. Tout du moins la visibilité c'est en ce moment car Mars est presque en opposition parfaite, au plus près de la Terre, à tendance à pointer sa calotte vers nous et la glace n'a pas encore complètement fondu.

     

    Entre Vercors, Chartreuse ou Belledonne tu es bien servi pour disposer de quelques spots d'exception à proximité même les jours de semaine. Pour moi qui habite aussi en Isère (Est-Lyonnais), ces spots sont un peu loin en semaine malheureusement, même s'il y a aussi des coins pas mal aux alentours.

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  18. @Fulie28: Merci pour ton retour. Donc les Pléiades ne deviendra dans doute pas mon amas favori aux jumelles quand j'aurais l'occasion de l'observer avec les grosses 😪. En astrophoto ou VA c'est juste super beau toutes ces nébulosités bleutées mais en visuel pur c'est définitivement trop grand !

     

    @Starium: Quand il fait mauvais temps, il y aussi la possibilité de continuer l'astro dans les livres mais aussi en utilisant des iScopes (téléscopes en ligne) situés de l'autre côté du monde. C'est sûr que ce n'est pas le même plaisir que d'avoir le nez qui coule et les pieds gelés 🤧🥶 mais ça permet de patienter avant la prochaine éclaircie si on est vraiment trop accroc au voyage spatial et tout ça depuis son canapé 😋.

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    • Comme je me gausse! 1
  19. Salut,

     

    Une accalmie hier 26/09/2020 en fin de journée et une fenêtre dans les nuages qui plombent l'Est lyonnais depuis une grosse semaine me fait dire « c'est le moment ».

     

    En moins de deux vers 20h15 je sors les jumelles géantes dans la cour, le trépied est mis de niveau facilement sur le béton, la monture est jetée par dessus et les jumelles aussi (je sais je vise bien et il vaut mieux bien les jeter au prix qu'elles coûtent). Je charge les deux cartouches de 4,5 mm en leur ayant vissé un filtre TS ND0.6 25% au cul. Car ce soir je vais regarder la Lune et comme je pense y passer un peu de temps dessus je prends soin de mes yeux (selon mon dernier bilan ophtalmo 12/10ème en vision de loin et 10/10ème en vision de près avec un léger astigmatisme).

     

    J'attends comme un pro très consciencieusement que le tout descende bien en température (il fait alors à peu près 8°C et la qualité de l'air est excellente lavé par la pluie plus tôt dans la journée) et au bout d'une minute d'attente interminable j'estime au doigt mouillé que ça doit être bon et pan je tire sur la Lune :m1:. Difficile de la manquer elle en est à 9 jours ce n'est plus un bébé mais une adolescente présentant un gros bouton gibbeux d'acné prépubère 🌔.

     

    Inratable mais il faut faire la mise au point. Au début souci de fusion comme d'hab avec les 4,5 puis après une petite rotation dans les PO, les cratères dupliqués n'en font plus qu'un. Petit serrage des PO. Maintenant que je te tiens je ne te lâche plus.

     

    Bon ce n'est pas mon tout premier voyage sur la Lune avec ce matos. Lors de la dernière lunaison en phase montante et à peu près au même âge lunaire j'avais déjà fait une observation mais beaucoup plus rapide et sans filtre. Lors de cette observation j'avais été frappé par la couleur bleue grise dans certaines mers. Je n'imaginais par voir des couleurs sur ce caillou inerte et pourtant c'était là devant moi, surprenant.

     

    Les filtres doivent atténuer la couleur naturelle car je ne retrouve pas la teinte bleue découverte lors de la première observation. Mais ça reste sympa et bien moins éblouissant (pour moi et mes yeux clairs👁️👁️).

     

    Je me promène essentiellement le long du terminateur "Hasta La Vista Baby" (le Gr ne permet pas tout à fait de voir la Lune dans son ensemble sans scroller) et même si tous les cratères et chaînes de montagnes sont archi connus par vous les pros de l'astro, c'est pour moi un enchantement. Quand je pratiquais un peu plus jeune (cf. mon 1er CROA), j'ai bien sûr pointé la Lune mais je n'avais pas eu le « wahou effect » de ce que je vois aujourd'hui. Peut-être que c'est parce que je deviens vieux et con que je m'émerveille d'un rien, va savoir 😜. Non en fait j'ai envie de mettre ça sur le dos du matos et tout ce que j'ai entendu de bien au niveau des jumelles géantes (« Tu verras c'est comme si tu étais dans un vaisseau spatial qui survole la Lune »). Confiant je me dis que dans mon vaisseau spatial je pourrais peut-être en faire le tour et voir ce qui se passe derrière... Mais à part un peu d'aberration chromatique au niveau du bord de la surface illuminée (acceptable pour moi en tous cas bien plus que les 1000+ euros supplémentaires pour disposer de lentilles ED), je redescends bien vite sur Terre.

     

    Armé de la carte de la Lune Stelvision je reconnais facilement quelques structures. C'est bien de pouvoir nommer les choses. La carte est bien faite pleine d'informations. Mais je crois malgré tout insuffisante si on veut vraiment approfondir, à fortiori en montant en diamètre et grossissement. Je l'avais acheté pour compléter le montant d'une commande en provenance de l'amas Zon découvert par un certain Jeff B. le 05/07/1994 (déjà ! ptain que le temps passe vite...). Elle servira toujours pour mes enfants et pour épater la famille et amis novices.

     

    Ca fait déjà presque 45 mn que je suis dessus. Avant de plier le matos et de rentrer je décide de voir du côté de Juju. Je n'ai pas le courage de retirer les filtres. Mais j'espère la planète suffisamment lumineuse pour me laisser passer quelques détails. Une nouvelle mise au point est nécessaire car au début je vois double (devrais peut-être me mettre à boire pour équilibrer le tout sans avoir à faire de MAP...). Et puis quand tout est net force est de constater que les filtres n'enlèvent aucun détail. Je vois les 3 ou 4 bandes nuageuses que je vois habituellement et la GTR est là aussi au Sud presque au centre. Les gardes du corps Callisto et Ganymède à gauche, Io et Europe à droite.

     

    Confiant je me dis aussi que je vais tenter Saturne entre la Lune et Juju. Je vois bien sûr les anneaux mais l'image est quand même nettement assombrie et ne révèle aucune surprise. C'est définitivement mieux sans filtre ND, même seulement de 25%.

     

    Tout est rangé en 5 mn, temps d'aller se réchauffer et manger 🍲. On m'attend à l'intérieur.

     

    Suite des événements à 23h45. Avant d'aller me pieuter, je pointe timidement le nez par la fenêtre, les nuages commencent à éclore un peu partout mais le ciel reste encore assez clair par endroit, demain il pleut normalement pendant une bonne partie de la journée 😥.

     

    En moins de deux je sors les jumelles dans la cour (ça me rappelle le début de cette histoire...). Cette fois pas les géantes mais les 15x70 nouvellement acquises. Petit trépied vite déplié, jumelles posées dessus, vite fait bien fait. Le plus long a été finalement de s'habiller pour aller dehors : anorak et bonnet de rigueur 🥶.

     

    Ma cible : M45 Les Pléiades. C'est sympa il y a du monde découvert par l'instrument dans cet amas. On ne s'attend pas vraiment à moins à vrai dire du fait de sa visibilité à l'oeil nu. Mais ce fourmillement à 15x me laisse perplexe devant ce que j'aurais à 25x et au diam. 100. C'est finalement tellement large qu'un amas bien peuplé mais plus resserré que M45 serait sans doute plus impressionnant à observer je pense. Aux astrams chevronnés : merci de confirmer mon assertion.

     

    Un petit tour ensuite du côté de Apha Persei : il n'y a pratiquement qu'avec des jumelles pas trop grosses qu'on peut prétendre à voir toute la chenille en « S » qui s'étend de Mirfak jusqu'à Psi Persei en passant par Sigma Persei dans le champ. Les 15x70 sont déjà limite limite mais ça rentre au chausse-pied. Pour le coup c'est zoli ce grand astérisme 😍.

     

    Le double amas de Persée est sympa mais il reste définitivement génial avec les géantes à 44x.

     

    Je fais un tour du côté de M31, jumelles sur le monopode, assis sur un transat qui traîne là et visée au zénith. C'est clean et ce malgré la pollution lumineuse de la Lune. Le zénith garde au chaud quelques cibles de choix quand tous les astres de la qualité de ciel sont désalignés dans le marc de café. Je ne vois pas son compagnon M32 et encore moins M110 mais ces jumelles me donnent exactement ce à quoi je m'attendais. Je les aurais vu, j'aurais crié au trucage.

     

    Je remets le monopode dans le tripode et je repointe Juju déjà bien basse sur l'horizon. 3 de ses satellites sont visibles.

     

    Et pour finir et définitivement exploser ma vision nocturne je pointe la Lune, ça brille bien🔅 ! C'est évidemment moins le voyage spatial vécu plus tôt dans cette soirée avec les grosses mais la qualité de l'optique est là. Je ne remarque aucun chromatisme. J'aime bien Bresser, j'avais déjà acheté une loupe binoculaire chez eux pour l'un de mes enfants (je vous ai déjà dit que j'étais fan de binos ?) qui est très bien pour observer les petite bêtes.

     

    1h00, cette fois il n'y aura pas de 3ème round. Je vais pouvoir m'endormir la tête pleine d'étoiles loin de tout ce bruit stressant autour de ce « connard de virus » ou d'attaques au hachoir...

     

    A+ et bon ciel

    Hervé

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  20. Je confirme que les TS Optics ancien modèle (couleur dorée champagne) souffrent d'un vrai défaut de conception et de montage. C'est un peu de la m.... pour être tout à fait franc. Je dispose de la nouvelle version "APM like" qui ne souffre pas de ce défaut. J'avais hésité entre les deux modèles à l'achat (300 euros de différence quand même). C'est une review que j'ai vue je crois ici sur WA ou CN qui avait confirmée la mauvaise qualité de ce modèle (avec un lien vers un site qui montrait un démontage complet des jumelles et laissait apparaître des défauts très grossiers d'assemblage, mais impossible de remettre la main dessus) qui m'a convaincu de mettre la main au porte monnaie. J'ai bien fait je crois...

  21. Enif ? L'étoile jaune que tu as vu dans ton 1er CROA. Stellarium montre effectivement Enif au bout de Pegase dans le secteur que tu mentionnes le 08 septembre vers 21h40 un peu au dessus de 45°. J'ai trouvé la réponse, j'ai gagné ? 😉

     

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    Merci pour ces CROAs aux jumelles qui montrent à quel point on peut déjà se faire plaisir sans gros budget et de façon rapide et improvisée ! 

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  22. Salut,

     

    Pour le trépied je conseille un avec monopode escamotable (partie du milieu du trépied).

     

    Je viens de recevoir ma nouvelle paire de jumelles15x70 et j'ai acheté un petit trépied avec monopode intégré de base (marque Neewer prix 39 €) sur le site à Jeff B. Ce n'est clairement pas de la grosse qualité mais c'est par contre extrêmement bien pensé.

     

    C'est indispensable pour observer au zénith avec un minimum de confort assis au fond d'une chaise longue, sinon bonjour les cervicales. Pour observer jusqu'à 45° tu mets les jujus sur le trépied, au delà le monopode tenu d'une main par le pied et d'une autre main par la manette directionnelle de la tête 3d, assis confortablement dans ton siège. Essayé pas plus tard qu'hier soir et ça le fait bien.

     

    Après il existe des systèmes compliqués de pantographe ou de potences équilibrés (chers à l'achat mais on peut fabriquer soit même si on est un peu bricolo) qui même si ils permettent d'observer très confortablement et avec une stabilité exemplaire sont lourds et par conséquent non transportables facilement.

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  23. Merci @polorider 🙏

    Ah ne me donnes pas des pensées qui vont fâcher mon banquier stp ! oui j'y ai pensé et même sérieusement pendant au moins 20 mn c'est te dire. Et ben y a pas de doutes à avoir: les stabilisées c'est le top du top au niveau confort d'utilisation mais au niveau prix aussi 💲💲💲. En même temps j'ai regardé autour du diamètre 70 ce que je pouvais avoir, plutôt que d'essayer de me contenter d'un diamètre 50 : j'ai bien trouvé une Carl Zeiss (rien que le nom de la marque déjà sans citer le modèle tu sais que tu vas manger des patates pendant 1 an voire 10) en 20x60, j'en fais encore des cauchemars 😱

     

    @Gawé: Je pense que le Gd Colombier ce n'est pas top pour l'astro, suis jamais monté de nuit non plus. Pour le Tour de France et la randonnée ça passe encore (manquerait juste 1000 m d+ supplémentaire pour bien transpirer), mais oui c'est Versailles à Aix et Chambéry et ça je n'achète pas, Grrrr...

    Non pour le Col de Portes ce n'est pas au Calvaire que ça se passe, c'est plutôt en continuant sur la route direction Ordonnaz, y a là-bas des coins accessibles avec la vago. Les sites sont répertoriés dans le listing du Gresac.

  24. @Starium@Fulie28@Gawé@Evanbourne: Merci à vous, les compliments font toujours plaisir 🙏

     

    @Fulie28: Elle a surtout aimé les planètes. C'est pour cela que je les réservais pour la fin 😜 Et aussi la libellule. Faudra que j'organise une séance astérismes à l'occase avec elle... Faut savoir user de stratagèmes bien rodés pour que ces dames veulent bien se cailler les meules dans la nuit froide et humide avec nous les geeks des étoiles 😁

    @Gawé: 3 ans sans voir le Bugey !!! Mais 1 semaine ne sera jamais suffisant. Tu mériterais d'être pendu à la croix du Grand Colombier pour ce sacrilège !pendu!

    @Evanbourne: Peut-être que je vais m'inscrire au club Sirius à Villefontaine en fait. Je crois savoir qu'ils vont au Col de Portes (celui du Bugey pas celui de Porte sans "s" de la Chartreuse). Enfin je vais peut-être me faire refouler à l'entrée s'ils n'aiment pas les binoculeux (à le pas confondre avec les binoclards) 😉

  25. Salut,

     

    C'est le parcours qui a conduit à ma première vraie séance d'observation derrière mon nouveau setup que je vais tenter de raconter ici. Je suis reconverti à l'astronomie depuis mi juillet suite au passage de Neowise. J'ai dû me contenter d'une petite paire de jumelles 8x30 (de marque Colombia ancienne mais en parfait état) pour son observation et je me suis alors dit "c'est quand même c.. de ne pas avoir du matos plus gros pour profiter de ce spectacle...". Ruminant encore un peu plus l'affaire j'ai conclu par "C'est pas entre 6 planches 4 pieds sous terre que l'on voit mieux le ciel... Fais-toi plaisir merde !".

     

    Mon adolescence d'astronome amateur

     

    Reconverti car j'ai vraiment commencé à m'intéresser au ciel quelques 33 années plus tôt. Au travers des livres d'abord et puis au travers de séances pratiques, trop peu nombreuses malheureusement car les source d'information de l'époque n'étaient pas celles d'aujourd'hui. Je qualifie aujourd'hui de vraiment facile l'accès au ciel même en autodidacte pour peu que l'on sache donner les bons mots clés à l'ami Google. Il y a 30 ans c'était une autre affaire, sans club et sans l'aide d'un barbu point de salut... "Qu'est ce que je vais regarder ce soir ? Ben la lune pardi ! Et puis après ? Ben les planètes et les nuages de couleurs que je vois dans les livres pardi ! Je vais pointer le ciel quelque part et je vais bien trouver quelque chose, y'a des étoiles partout.". J'ai bien pointé le ciel à cette époque... Mais je n'ai finalement pas trouvé grand chose...

     

    Mon premier instrument n'est sans doute connu que par les quadras dont je fais partie. Enfin instrument c'est un grand mot... c'était plutôt un jouet... Mais comme on dit : "Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.". Il s'agissait du coffret Laffont L'Astronomie dont j'ai retrouvé une photo en vente sur la baie des occases :

     

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    C'est clair que ce n'est pas ce jouet qui allait me montrer les images des livres (j'ai compris aussi un peu plus tard que même un instrument plus sérieux ne me montrerait pas les images des livres). J'entends déjà les mauvaises langues qui diront "Oui mais Galilée a vu plein de trucs avec moins.". Je leur répondrai juste que je ne suis pas Galilée.

     

    Mon deuxième instrument a été une vraie lunette de 60 mm d'ouverture achetée chez un opticien. Je ne me souviens plus de la marque mais je la vois encore trônant fièrement dans ma chambre avec son trépied en bois, son long tube blanc, ses flexibles de commande manuelles Alt Az, son écran de projection solaire, son chercheur surdimensionné et toute sa panoplie d'oculaires ainsi que sa barlow. Orgasmique ! Evidemment mieux que le jouet précédent mais par faute de ne pas savoir vers où regarder, toujours très peu de choses observées. Elle a été vendue depuis fort longtemps maintenant au cours d'un vide grenier je crois. Je n'avais plus le temps de pratiquer et sans doute aussi moins d'intérêt qui a expliqué ce geste que certains qualifieront de sacrilège.

     

    Ma renaissance, mon nouveau matos

     

    Nous voilà donc 33 ans plus tard avec un achat décidé en moins d'une semaine, mais bien réfléchi malgré tout après de nombreuses heures à arpenter le Web pendant cette semaine pour savoir vers quoi me tourner par rapport à mes aspirations personnelles. Les forums de ce site évidemment, mais aussi ceux d'Astrosurf ou Cloudy Nights m'ont tous été de bons conseils pour orienter mon choix. 

     

    J'ai jeté mon dévolu sur un setup Jumelles TS Optics 25x100 semi APO 45° + Monture UFork Mount TS Optics + Trépied Berlebach Uni 19 C.

    Je l'ai complété dans le mois qui suit avec 3 paires d'oculaires :

    • APM hi-fw 12,5 mm 84° (donnant un grossissement de 44x)
    • TS Optics UWAN 7 mm 82° (donnant un grossissement de 79x)
    • ES ler 4,5 mm 84° (donnant un grossissement de 122x)

    Ainsi qu'avec des jeux de filtres TS Optics UHC, CLS CCD et ND0.6.

    Le pointage est assuré par un red dot finder APM.

    Pour ranger le tout j'ai opté pour deux valises achetées chez Vexi (le trépied est dans un sac dédié). A ce sujet ce sont exactement les mêmes valises que les valises Geoptik Elephant mais "bien" moins chères. Il y a même l'emplacement pour l'étiquette Geoptik Elephant. C'est un peu du dégriffé quoi. Mais on s'en tamponne d'avoir une valise Yves Saint Laurent hein ?

     

    Après trois petites séances d'entraînement dans mon jardin pour me familiariser avec tout ce petit monde et voir sans doute déjà plus de choses que pendant toutes les années de pratique pendant mon adolescence, la nuit du samedi 12 septembre 2020 s'annonce juste parfaite pour éprouver un peu la bête dans des conditions dignes de ce nom.

     

    Ma première vraie séance d'observation

     

    Direction donc Evosges dans l'Ain (le département où on est bien comme dit la pub) et plus précisément sur ce spot <<ici>>. Pourquoi là-bas ? J'habite Satolas et Bonce (38) et mes parents habitent Ambérieu-en-Bugey (01). C'est l'occasion pour ma compagne et moi de leur laisser notre petit dernier et filer là-haut à un peu plus de 800 m d'altitude en moins de 30 mn depuis chez eux. Accès facile donc, on gare la bagnole juste à côté du pré d'observation. Bon ciel, les horizons dans toutes les directions sont bien accessibles (au dessus de 10° vers l'Est). la PL la plus proche est celle d'Ambérieu-en-Bugey à une quinzaine de kilomètres vers le soleil couchant. La température est d'environ 18°C, le vent quasi nul, aucun nuage et la qualité de l'air est bonne. On a dû voir 3 voitures durant toute la séance et ce n'est pas vraiment gênant, la route étant à 400 m, suffit de fermer les yeux quand elles passent 🙈...

     

    Comme pendant les séances d'entraînement on sort tout et tout est en place en moins de 10 mn. Il est alors 20h45. Le programme d'observation que j'ai réfléchi avant cette soirée est dense. On a environ 3h devant nous, après quoi on récupérera notre petit chez Papy et Mamy probablement en train de dormir avant de rentrer chez nous vers 1h si tout va bien.

     

    1. Observation à 79x

     

    La paire de 7 mm est chaussée, c'est parti ! Bien épaulé par le viseur point rouge, l'application Stellarium, des cartes imprimées sur le Web et une bonne connaissance de base du ciel, je dégomme les cibles une par une et on regarde tour à tour avec ma chérie :

     

    • Direction tout en haut dans la Lyre M57: l'anneau est parfaitement visible.
    • Puis M13 le grand amas d'Hercule. A ce grossissement et ce diamètre il n'explose évidemment pas en milliers de grains mais on devine quand même bien la granularité de la bête.  
    • M92 qu'il ne faut pas manquer dans le coin.
    • Changement de constellation pour La Flèche et M71. Les amas globulaires rendent vraiment bien au 7 mm.
    • Un chouilla plus haut à gauche et M27 Nb de l'Haltère. Première fois que je la vois et oui ça ressemble effectivement un peu à un trognon de pomme au moins d'un côté où l'échancrure est bien visible. Bien joli tout ça.
    • En plein coeur du Serpentaire, faciles à pointer: M10 et M12. A force de tourner en tout sens les paliers en Teflon de la monture vont prendre du jeu...
    • La cible suivante est très "challenging" pour le faux débutant que je suis. Je l'avais mis au programme juste pour voir si je pouvais me la faire: NGC 6572 Nb de l'Emeraude. Je savais à quoi m'attendre pour avoir étudié la question, c'est à dire à un point pas plus gros qu'une étoile et certainement pas à une tachouille. Mais la particularité de ce point est qu'il doit logiquement apparaître coloré en bleu verdâtre. Je ne peux pas confirmer à 100% que je l'ai effectivement vu mais je crois quand même m'en approcher. Chacun à notre tour ma partenaire et moi avons pointé dans la direction en se référant scrupuleusement à l'environnement stellaire montré par Stellarium (en mode nuit évidemment, faut surtout pas foutre en l'air notre vision nocturne si chèrement acquise). Nous sommes donc à peu près sûr de l'endroit et il y a effectivement un point qui n'apparaît pas piqué comme les étoiles environnantes dans le champ. Les bords ne sont pas nets et la couleur tend vers le bleu-vert. Je pense donc que c'est bon et ce sera à reconfirmer de nouvelles fois, peut-être avec des astrams plus expérimentés et/ou disposant de Dob de 1 m d'ouverture 😁.
    • Il est temps de reprendre son chemin: M81 et M82 Gx de Bode et du Cigare. Cette fois je n'arrive pas à les pointer facilement (alors que déjà faites 2 fois à l'entraînement dans mon jardin presque les doigts dans le nez). Ca m'agace. Je prolonge d'une unité vers le haut à droite la diagonale Gamma - Alpha de la casserole, je brasse un peu autour mais rien. "Quel est l'enc...☠️💩💣:bang:qui a déplacé les deux Gx ?" me dis-je. Bon pas grave on y reviendra plus tard...
    • Donc dans le même secteur de la Grande Ourse M51 Gx du Tourbillon, c'est diffus mais on distingue le couple des deux objets.
    • Encore plus facile à pointer car troisième sommet du triangle équilatéral Êta et Zêta mais treeeeeès difficile à voir : M101 Gx du Moulinet. Vu en se concentrant bien et en utilisant la vision décalée. Je ne m'étais pas trop renseigné sur elle par rapport à ce qu'elle pouvait donner en visuel. Je m'attendais donc à une tachouille comme M81 en ayant vu des photos de la belle. Je me suis rencardé après cette soirée et j'ai compris que c'était un challenge en visuel pour mon instrument, mais par contre une cible de choix pour bien débuter en astrophoto ou visuel assisté. Même si ce n'est pas exceptionnel je suis content de l'avoir vu, ce qui montre aussi que les conditions de ciel de mon Bugey natal peuvent être très bonnes pour le CP.
    • Je n'ai pas abandonné M81 et M82 bien au contraire, j'y reviens plus motivé que jamais et j'utilise cette fois un autre chemin d'étoiles que je vois évident dans Stellarium : j'utilise 23 ursae majoris comme point de départ, remonte à la verticale jusqu'à la hauteur de Alpha et poursuit encore à la verticale de la hauteur déjà parcourue depuis 23. Bingo en plein dans le mille ! L'avantage du grand angle c'est que les deux Gx apparaissent dans le même champ. Les puristes diront qu'il y a déformation en bord de champ. Certes c'est sans doute vrai en planétaire mais en CP... Au pire j'ai vu mes deux Gx un peu déformées... Et ben elles sont quand mêmes belles toutes les deux même déformées.

     

    2. Observation à 44x

     

    C'est l'heure de changer de calibre, d'élargir le champ : je passe au 12,5 mm. Ce sont mes meilleurs oculaires de par leur qualité. Le placement d'oeil y est excellent. On a l'impression d'une fenêtre sur l'espace sans doute renforcée par la vision binoculaire.

     

    Et sans pause on repart pour un voyage qui nous emmène vers :

    • Persée NGC 869 / 884 le double amas. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'observer M45 avec les grosses jujus et dans l'état ça reste donc mon amas ouvert préféré à date.
    • Mel 20 autour de Alpha de Persée : c'est tellement ouvert que même le 12,5 mm pourtant grand angle n'offre pas encore assez de champ. Je pourrais éventuellement monter les 18 mm d'origine (Ils sont très bien en passant et tout à fait adaptés à une balade tranquille sans cible particulière) mais le voyage est encore long et je ne veux pas perdre plus de temps.
    • NGC 457 Amas du Hibou. Au début je me trompe de branche du W de Cassiopée comme point de repère et je ne le trouve pas. La région étant très riche en étoiles je tombe bien sur un groupe d'étoiles mais je ne reconnais pas la forme évocatrice. Je me rends compte de mon erreur et le trouve finalement facilement. Mais dans les jujus il ne ressemble pas à un hibou car il apparaît à l'envers que ceux qui l'observent à la lunette ou au télescope non redressé. Ma compagne me fait remarquer qu'il ressemble plutôt à une libellule. A juste titre car c'est aussi le nom qu'on lui donne.
    • Cassiopée toujours, M52 Amas Poivre et Sel. J'aime bien celui là. Je m'attendais à quelque chose qui en met plein les mirettes bien plus gros et brillant. Mais c'est justement cette surprise que j'apprécie. Il apparaît effectivement un peu ramassé dans l'océan d'étoiles environnantes. Il ressemblerait presque à un globulaire qu'on serait parvenu à résoudre en fait.
    • Le mythique trio d'Andromède M31 et ses deux compagnons M32 et M110. Quelle serait une soirée d'observation sans les voir ? Pour le coup c'est là que je me rend vraiment compte de la différence de qualité de ciel avec celui de mon jardin. Déjà M31 est visible à l'oeil nu mais dans les jujus elle est vraiment énorme ! Chez moi je vois bien le noyau mais le halo autour est riquiqui.
    • Je change un peu de type de cible pour 2 doubles ou plutôt une quadruple et une double : direction tout en haut vers Epsilon Lyrae. Je ne vois que deux étoiles sur les quatre mais c'est normal vu le grossissement. Puis Albireo dans le Cygne, les deux étoiles sont très proches l'une à côté de l'autre et d'une différence de taille cartoonesque : on dirait que la jaune va bouffer la bleue.
    • On revient dans le Serpentaire pour se faire l'amas très ouvert dans lequel on peut compter le nombre d'étoiles tellement elles sont peu nombreuses : IC 4665 alias "La crèche d'été". Ce genre d'objet à "taille humaine" rassure quand on fait abstraction de tout l'univers qui l'entoure.
    •  Avant de changer les oculaires un rapide coup d'oeil du côté de NGC 6633 et IC 4756 Amas de Graff, deux amas toujours dans le Serpentaire. Il faudra que j'y revienne un autre jour car la région étant en plein dans la Voie Lactée ça fourmille tellement que n'importe quel regroupement d'étoiles pourrait être considéré comme un amas. Je ne pense pas m'être trompé de cibles pour ces deux là mais à reconfirmer malgré tout.

     

    3. Observation à 122x

     

    Mars s'est levée à l'Est et apparaît à environ 20° d'altitude. Nous avons donc les 3 planètes les plus intéressantes à observer parfaitement accessibles. Ce n'est pas la vocation première des jujus de faire du planétaire mais les versions géantes s'en sortent plutôt bien. Je sors la paire de 4,5 mm pour en voir le plus possible. Ils sont difficiles à régler. Si on les monte dans les PO en les serrant comme les autres je sais que j'aurai un souci de fusion. J'ai sans doute un petit problème de collimation que je suis en train d'adresser (commande de l'outil de collimation d'APM en cours à l'heure où j'écris cet article : c'est cher pour ce que c'est mais il est fabriqué à la main sur demande peut-être par Markus Ludes lui-même va savoir 😉). Pour l'heure le moyen que j'ai trouvé pour la fusion est de monter les oculaires dans les PO sans les serrer, de faire la mise au point puis de tourner les oculaires jusqu'à la fusion. A ce moment là je les serre précautionneusement dans les PO sans toucher à la mise au point et c'est nickel. Je sais que beaucoup galèrent au delà de 100x car les jumelles géante de type APM ne sont pas garanties collimatées au delà de ce grossissement. On peut acheter un certificat de collimation 150x ou 180x mais ça coûte un bras. Les TS Optics sont des copies conformes des APM mais avec aucune garantie de bonne collimation. Je pense être tombé sur un bon modèle. Du moment que je peux voir à 122x sans dédoublement le contrat est rempli pour moi. Au delà de ce grossissement on est à la limite des capacités optiques de l'instrument de toutes façons. Après ces digressions techniques on enchaîne donc :

     

    • Jupiter : bandes nuageuses bien visibles mais la tâche rouge doit être de l'autre côté. Les lunes s'étendent sur une bonne partie du champ.
    • Saturne : le petit joyau du ciel, tellement elle est parfaite on dirait qu'elle en est presque artificielle. J'essaie de voir la division de Cassini mais non rien n'apparaît d'évident. Il me semble l'avoir aperçu 3 semaines plus tôt quand Saturne était un peu plus haut dans le ciel. Il va être de plus en plus difficile de voir la division et même l'anneau lui-même à partir d'instruments modestes jusqu'en 2025 car l'anneau sera vu de plus en plus par la tranche (cycle de 15 ans d'ouverture et fermeture des anneaux).
    • Mars : petite bille rouge qui montre une calotte polaire d'un blanc immaculé bien visible sous la forme d'un petit point posé comme un chapeau.

     

    4. Observation à 44x, avec filtre UHC

     

    Je n'ai que plus que quelques objets à pointer d'après mon programme. Il me faut remonter les 12,5 avec filtres UHC pour cela.

     

    • Direction un autre objet difficile à voir dans Cassiopée NGC 281 La Nb Pacman. J'ai déjà essayé de la repérer à l'entraînement en essayant le 7 mm, le 12,5 mm avec ou sans filtre UHC et c'est seulement quelques jours avant cette séance que je pense avoir mis le doigt dessus avec le 18 mm + filtre UHC. Je n'ai aucun doute de l'endroit (juste au dessus de 3 étoiles formant un quart de cercle autour du troisième sommet du triangle Achird et Alpha Cassiopeiae) et j'ai bien vu une forme loin de celle de Pacman mais en tout cas suffisamment contrastée avec le fond pour la mettre en évidence (concentration et vision décalée obligatoire). Ce soir là je la revois avec donc un grossissement supérieur mais pas forcément mieux que dans les pauvres conditions de ciel offertes à la maison avec un grossissement inférieur. Pour celle-ci la lumière semble vraiment donc de rigueur, il faut en faire rentrer le plus possible pour voir quelque chose. Peut-être un filtre OIII devrait mieux la résoudre, achat ultérieur à méditer...
    • Puis on remonte au zénith pour aller chercher les Dentelles du Cygne. Magnifique la partie gauche (NGC 6995) est parfaitement visible et occupe presque tout le champ. Je déplace un peu à droite jusqu'à 52 Cygni et là enfin je vois la partie droite (NGC 6960) qui m'était restée inaccessible jusqu'alors. Pour le coup les jumelles sont vraiment l'instrument idéal pour observer ces objets très étendus.
    • Je termine cette soirée par un détour vers NGC 7000 Nb North America. Parfaitement visible encore une fois, ça mériterait là aussi de descendre en grossissement pour l'avoir dans le champ en entier.

     

    Retour à la casa

     

    Mais il se fait tard, Il est 23h45. Le contrat est par ailleurs rempli, je n'étais franchement pas sûr d'avoir le temps de tout observer ayant listé des cibles à pointer sans aucune idée du temps que je passerai sur chacune d'entre elles. Sans chronométrage, n'ayant jamais regardé la montre, on a finalement pu dérouler tout le programme et terminer à l'heure à laquelle on souhaitait rentrer. Comme dirait Hannibal Smith : "J'adore quand un plan se déroule sans accroc😁". Pouvoir partager cette soirée avec ma dulcinée était également super 🥰.

     

    Tout est rangé en moins de 10 mn dans le coffre de la bagnole. On passe par Ambérieu-en-Bugey pour récupérer notre petit qui dort effectivement à cette heure et en essayant de ne pas trop le réveiller on l'embarque doucement dans la voiture 😴. Retour à la maison vers 1h15.

     

    En sortant de la voiture devant la porte de la casa je vois M45 Les Pléiades déjà haut dans le ciel. Je ne vais pas redéballer tout le matos à cette heure avancée mais je ne résiste pas à ressortir celles par lesquelles tout à commencer les Colombia 8x30 pour y jeter un oeil. Même si je l'ai déjà observé de nombreuses fois, c'est toujours une grande satisfaction de voir ce bijou. Vivement cette automne quand il sera accessible à des heures compatibles avec celles du boulot !

     

    Conclusion

     

    En conclusion je suis satisfait de mon matériel même acheté un peu compulsivement sur un coup de tête. La monture UFork TS Optics s'avère un peu dur pour le suivi en altitude (en azimutal c'est parfait): tous freins desserrés les paliers en Teflon frictionnent en effet encore beaucoup. J'ai vu tardivement une review sur Cloudy Nights ou plusieurs astrams se plaignent de ce problème. J'aurais vu avant je ne l'aurais sans doute pas acheté. Mais je suis en train d'y remédier par conception d'une commande de suivi de type périscope. La monture étant réalisée à partir de profils aluminium type Bosch avec rainures en T il est très facile pour quelques "roros" d'y attacher quelques brides et tubes pour réaliser ce système de manoeuvre. Les premiers tests sont concluants. Le bras de levier sera suffisant pour tout bouger à la manière d'une tête fluide. Surtout sans toucher aux jumelles la stabilité à 122x va s'avérer redoutable. Je pourrais même envisager le suivi des trains Starlink et de l'ISS grâce à cet addon. Il me manque aussi certainement un grossissement autour de 100x entre le 7 mm et et le 4,5 mm : on verra ça plus tard.

     

    J'aime tellement les jumelles en fait que je viens de passer commande d'une nouvelle paire : des Bresser Spezial Astro 15x70 avec un petit trépier / monopode d'entrée de gamme pour pouvoir supporter le tout assis dans une chaise longue. L'objectif est de pouvoir emporter le tout en vacances. Car le setup actuel ne le permet pas, toute notre famille à 5 dans la bagnole même avec le coffre de toit il est illusoire de pouvoir y glisser l'ensemble. Ce n'est pas grave je prend autant de plaisir à observer dans des instruments plus modestes. Et la clé est bien celle-ci : la motivation ne vient pas avec la taille ou la qualité de l'optique, mais plutôt de la pleine connaissance et conscience que vous avez que chacune d'elle peut donner.

     

    A+ et bon ciel,

    Hervé

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