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Salut à toutes et à tous,

 

Je souhaitais faire un petit compte-rendu d’une récente observation avec mes toutes nouvelles jumelles Swarovski SLC 10X56.

 

J’ai recommencé l’astro en 2010 avec une paire de Perl 10X50 bas de gamme, histoire de se remettre en selle et de voir si cela me plaisait toujours.

Après cette reprise heureuse et prometteuse, sous les fréquents ciels clairs de l’époque, je suis passé à des instruments plus puissants, lunettes et T300.

 

Séduit par l’observation aux jumelles et sa simplicité, j’ai ensuite recherché une paire plus polyvalente orientée nature, un peu plus qualitative mais sans me ruiner. J’ai porté mon dévolu sur les Nikon Monarch 5 en 8X42, qui non seulement font le taf, mais surpassent sur divers points mes vieilles 10X50 (que j’ai fini par donner) : agrément d’image, magnitude limite stellaire malgré le moindre diamètre (tests en parallèle), encombrement et poids.

 

Mais comme en astronomie on en veut souvent plus, depuis quelques années je me disais que des grosses jumelles de 50 ou 56 mm de qualité devaient offrir de sacrées vues, en extrapolant ce que j’avais déjà dans les 8X42.

L’an dernier, ce vague projet a pris plus de consistence et voilà que pendant des mois j’ai écumé les forums, les tests, les avis, à la recherche de la plus intéressante paire de jumelles à bras levés pour moi.

En gros le cahier des charges était :

-         meilleure qualité optique possible

-         plus gros diamètre possible tout en gardant une pupille < 6 mm

-         meilleure transmission possible pour gagner un peu encore en ciel profond

-         poids contenu

-         très faible inertie de mise en œuvre, donc sans trépied, …Directement utilisable 15 min entre les nuages ou en fin de soirée, avant d’aller au lit, après un repas en famille par exemple

-         pour fréquemment emporter sous des ciels très purs

-         prix finalement pas très important en raison de diverses astreintes l’an dernier ayant permis de renflouer le porte-monnaie (et peu dépensier par ailleurs !)

Rapidement, j’ai donc sélectionné 3 ou 4 modèles :

-         Kite Ibis, mais seulement 50 mm

-         Kowa Prominar 10X56, retours assez bons sans plus, je les ai eues en main en journée en magasin et elles ne m’ont pas enthousiasmé plus que cela, mais légères

-         Zeiss HT 10X54, chères et bord de champ moyen en astro d’après certains tests, mais légères

-         Swarovski SLC 10X56, plus lourdes.

Après moult réflexions ce sont ces dernières que j’ai choisi, porté par le test dythirambique de ScopevViews notamment, et divers autres compte-rendus très positifs.

 

Mon but ici n’est pas un descriptif complet du matériel ou un test optique, je laisse cela aux spécialistes, mais plutôt de présenter quelques observations objectives sur divers objets.

Avant mon achat, je n’ai guère trouvé de compte-rendus précis sur des objets astronomiques.

 

Bien sûr, le produit est excellent, bien fini, ça sent la qualité des matériaux et la solidité. L’optique est au top, les vues superbes, et je craignais beaucoup le poids de 1200 g mais l’ergonomie est stupéfiante : à l’usage à bras levés je ne peine guère plus qu’avec mes Nikon de moins de 700 g !

Juste un petit bémol : je n’avais jamais eu de jumelles à la pupille de 5.6 ni au relief d’œil aussi généreux, et, porteur de lunettes, j’ai eu du mal à trouver mes marques quand à l’écart, la distance, garder ou pas les lunettes …Et notamment la présence d’une sorte de reflet du bord de champ m’a un peu gêné en diurne, selon l’angle de l’œil, l’éclairage. Cela semble se transformer en nocturne en bord de champ un peu plus pâle, mais peut-être que la pupille généreuse et le ciel nocturne pas optimal de mon site à domicile y contribuent. Sur d’autres sites moins pollués cela gêne moins.

 

Déjà, en fin d’hiver, les mésanges et chardonnerets à la mangeoire étaient ahurissants de netteté, de finesse, avec des couleurs naturelles et éclatantes. Le bord de champ est encore très propre, comparé aux Nikon 8X42 dans lesquelles il est rapidement flou.

 

Bon, passons à présent à ce test en ciel profond. Ayant reçu les jumelles en fin d’hiver, j’avais tout de même pu les tester quelque peu, sans et avec la lune, voire sur la lune, principalement à domicile dans les Monts du Lyonnais. Je rappelle pour celles et ceux qui ne me connaissent pas que j’observe depuis un petit hameau sans lumière parasite, un peu entre St Etienne et Lyon, donc bonnes conditions mais ciel globalement un peu blanchi par la lointaine (et atténuée) pollution lumineuse de ces villes.

Au cours de ces tests astro rapides, l’impression était bonne mais pas non plus fracassante, car après consultation de mes notes anciennes aux 10X50, tout ce que je voyais aux 10X56 était déjà mentionné aux 10X50. Mais n’ayant plus ces dernières, je n’ai pas pu comparer de façon objective. Et je n’ai pas beaucoup comparé avec les Nikon 8X42, il me semble que cela n’a guère de sens.

 

Fin mai, nouvelle lune, lors de retrouvailles familiales sur mon site du sud des Hautes-Alpes, le météo n’annonce qu’un voire deux soirs clairs sur quatre que je vais passer sur place. Ne voulant donc pas me charger avec la lunette, et privilégiant là-bas la famille, je décide de n’emporter que les SLC 10X56. C’est un peu comme cela que je conçois les jumelles.

Donc, le vendredi 23 mai, après une journée de grand beau temps, un ciel d’un bleu profond balayé par un léger vent de nord, je m’installe face au sud, protégé du vent léger par un hangar.

La transparence est sublime, le ciel indécent pour reprendre le terme d’un astram croisé cet été à ChâteauRenard.

Sur une simple chaise de jardin, avec nuque appuyée sur le dossier (obligatoire, par contre !) je ne ressentirai à aucun moment pendant 1h30 à 2 h une quelconque fatigue liée au poids des jumelles (en alternant toutefois observation, recherche sur PSA et prise de notes).

 

J’utilise grosso modo l’échelle d’appréciation de difficulté d’un objet présentée par Ciel Extrême :

VD : visible dès la vision directe (graduation de 1 à 3, vers la difficulté)

VI1 : visible 100 % du temps en vision indirecte

VI2 : visible 75 % du temps en vision indirecte

VI3 : visible 50 % du temps en vision indirecte

VI4 : visible moins de 50 % du temps en vision indirecte

VI5 : visible moins de 10 % du temps en vision indirecte (contient des sous-échelons pour quantifier encore la difficulté)

 

Je commence en fin de crépuscule par la petite nébuleuse planétaire du Corbeau, NGC 4361 (mv 10.3). Avec le recul je déplore ce choix curieux d’objet si faible, en début d’observation !

Sous un doublet, je perçois un astre qui me semble trop brillant pour cela, puis, la nuit avançant, une faible présence floue semble apparaître à env 5’ plus au sud. Peu probant …

 

Le globulaire M68 (mv 8.3), par contre, après une petite erreur de positionnement liée à la nuit incomplète, m’apparaît facilement, le centre en VD, la périphérie enfle en VI1. Il est nettement non stellaire, flou, avec un diamètre apparent notable.

Le contraste avec les étoiles proches bien piquées est saisissant.

Une étoile brillante à O est un peu gênante.

 

Mais c’est sur M83 (mv 7,5) que j’essuie ma première claque. Quoi ? c’est cette grande galaxie facile, qui n’était dans mes souvenirs à la lunette qu’un vague halo empâté et à peine visible ? Certes la latitude sudiste du lieu et le ciel pur jusqu’à l’horizon sont ici très favorables. C’est une belle plage floue NE/SO, vue VI1, alors bien développée. Deux étoiles faibles proches agrémentent la vue. Elle est unie mais avec un centre plus marqué.

 

Seconde claque sur le réputé difficile amas globulaire du Bouvier, NGC 5466 (mv 9,1). Il est ici très facile, VI1, comme un assez gros disque gris pâle uniforme, mais avec des bords assez marqués. Même si avec le recul sur mes notes je n’ai guère trouvé de difficulté très notable, sur le moment je suis assez impressionné. Mv 9.1 quand même, pour un globulaire de classe XI, donc peu condensé.

 

Dans le Bouvier la galaxie NGC 5248 me semble visible, mais au debrief je ne retrouve pas son positionnement entre 2 étoiles, que j’ai noté. Donc non confirmé.

 

Le petit globulaire NGC 4147 par contre (mv 10.3) me frappe de facilité tout de suite, VI1, dans une zone stellaire pauvre. Le centre est marqué, la périphérie floue. Il est un peu plus petit et faible que M68.

 

Je me concentre à présent sur les galaxies de printemps, bien en face plein sud, dans la Chevelure ou la Vierge. J’avais déjà exploré celles du Lion à domicile et en Haute-Loire, précédemment.

 

M85 (mv 9.1) est facile, VD3, entre 2 étoiles brillantes écartées. Centre brillant, assez étendue autour, un peu N/S. Je note une seule fois (un glimpse, comme on dit), une étoile très faible juste au SE, de mv 10,5.

 

NGC 4559 (mv 10,0) est bien vue, VI1, nettement ovalisée E/O avec un centre légèrement plus marqué. Il me semble noter une étoile très faible à E mais non confirmée sur photo.

 

NGC 4494 (mv 9.8), proche, n’est par contre qu’un petit halo faible au SSE d’une étoile brillante. Elle n’est vue au mieux que VI3.

 

Toujours dans les environs, la fameuse galaxie de l’Aiguille NGC 4565 (mv 9,6) déçoit, même sous ce ciel, tout comme un soir précédent sous moins bon ciel. Elle est remarquablement faible, tout de même notée NO/SE entre deux étoiles de mag 9 orientées de la même façon. Le centre est un peu plus restreint et contrasté, mais le départ des extensions n’est vu que VI3-VI4, il donne toutefois à l’ensemble une forme assez nettement allongée.

 

La grande NGC 4725 (mv 9,4) est facile par contre, presque vue en vision directe, juste à O d’un triangle assez compact. Elle est nettement ovalisée NE/SO, relativement contrastée, avec des bords francs. Elle présente un joli contraste avec les étoiles proches bien piquées.

 

Dans la Chevelure, place maintenant au trio M98, M99 et M100.

M98 (mv 10,1) est nettement la plus faible des trois, et n’est qu’un simple halo VI4 proche d’une étoile brillante mais dans une zone pauvre en étoiles.

M99 (mv 9,9) est située dans un petit triangle, un peu éclipsée donc, assez petite et faible, VI2, peut-être légèrement N/S.

Enfin, M100 (mv 9,4) est assez facile, VI1, ronde, floue, unie, à E d’une chaîne stellaire brillante.

 

M64 (mv 8,5) bien haute dans le ciel, est évidente, remarquablement facile, vue en VD, nettement ovalisée NO/SE, et luit d’une lueur assez douce. Les bords sont assez flous. Une étoile de mag 10 environ est visible au SE.

 

L’amas globulaire M53 (mv 7,7) est évident lui aussi, VD, petit et contrasté, dans un champ riche de quelques étoiles brillantes. La forme pourrait être irrégulière.

Son pâle voisin NGC 5053 (mv 9,8) reste très difficile, il est à peine soupçonné seulement comme une vague zone du ciel un peu plus claire, sans formes ni limites. C’est juste comme une présence quasi sûre extrêmement mal définie.

 

Passons à présent à M104 (mv 8,0), déjà un peu basse mais très facile, VD, entre de petits groupes stellaires assez brillants. Elle est bien contrastée avec de vagues extensions en VI évoquant sa forme caractéristique.

 

M61 (mv 9,6) réputée faible, ce qui était aussi le cas dans mes souvenirs aux 10X50 bas de gamme, m’apparaît ici presque facile, comme une petite tâche ronde unie juste à E d’une étoile mag 8.5-9. Etonnant !

 

Le fameux duo M84 – M86 (mv 9,1 et 8,9) en rapport ne m’apparaît presque pas si évident que cela, certes assez facile, m ais un peu perdu dans un champ pauvre. M84 est assez condensée, M86 est légèrement plus grande et brillante.

 

M87 (mv 8,6) dans le même champ est légèrement plus facile, typique d’une elliptique, avec une étoile mv 9 à 5’ N environ.

Je ne l’ai pas noté mais avec le recul, il me semble que l’image d’une ou deux autres galaxies plus faibles proches m’est restée en mémoire. Peut-être « les Yeux », NGC 4435 et NGC 4438, nettement plus faibles ?

 

Explorons à présent M49 (mv 8,4), intéressante par sa facilité (VD3), légèrement N/S avec un centre plus marqué. Encore un aspect typique d’une galaxie elliptique.

Mais ce sont surtout les environs qui sont gratifiants, puisque l’on peut voir deux autres galaxies :

NGC 4535 (mv 10,0), faible, peu contrastée, au N d’un losange stellaire. Elle est de faible brillance surfacique.

NGC 4526 (mv 9,7) est bien plus facile, VI2, entre les étoiles du centre du losange. Elle diffère bien de la précédente car apparaît petite et contrastée. Peut-être ovalisée, elle reste sans détails.

Cet ensemble présente un joli champ intéressant.

A cette heure, la Vierge a déjà bien dérivé vers l’ouest et pile en face se trouve sa partie Est.

Le joli fuseau NGC 5746 (mv 10,3) n’est guère probant, je devine peut-être la partie centrale la plus renflée, faiblement, mais je suis gêné par l’étoile brillante proche.

 

Par contre, le duo NGC 5846 (mv 10,0) et NGC 5850 (mv 10,8) se révèle, belle surprise, en VI1-VI2. C’est un ensemble pâle dans un champ riche. Avec attention, les deux galaxies proches se dédoublent même, mais c’est difficile ! Elles présentent le même aspect et le même éclat, et restent peu contrastées. Je note une étoile faible au NO (mv 10,5).

 

Par contre le faible amas globulaire NGC 5634 (mv 11,0) n’est pas vu. Il me semble discerner une tâchouille mais pas au bon endroit ….

 

Le Scorpion s’est levé dans un ciel très pur même près de l’horizon, dans ces conditions M4 est une formalité mais aussi une splendeur ! Bien contrasté, il me semble même irrégulier et granuleux mais je ne m’y attarde guère. Rien à voir en tous cas avec le pâté faiblard et flou qu’il montre sous des ciels plus brumeux !

 

Il se fait déjà tard, et avant de rentrer je jette un œil dans les champs riches de la Voie lactée du Cygne, qui est à peine levé à l’est. La claque !!

Rarement j’ai vu des champs aussi riches d’étoiles, cela fourmille littéralement et c’est impressionnant. Je pense qu’il y a un double effet qui se conjugue, le diamètre déjà intéressant couplé avec une forte transmission, cela ajouté à l’effet grand champ qui permet d’englober un effectif stellaire fourni.

J’ai alors l’idée de pointer la Grande Dentelle encore bien basse. Je m’en souviens bien, elle restait fort discrète dans mes vieilles 10X50, c’était l’apanage des bons ciels et d’un positionnement haut de l’objet. Ici immédiatement je perçois un faible arc diffus, mais assez bien visible, et d’une taille supérieure à mes souvenirs avec ce type d’instrument. Etonnant ! A retenter, car sur moult objets le gain de ces jumelles par rapport à mes 10X50 ne semblait pas révolutionnaire, sur les Dentelles par contre cela me semble flagrant.

C’est donc sur ces magnifiques images et cette belle surprise prometteuse que je clos cette soirée riche en tests, en plaisir, en retrouvailles d’objets déjà connus dans divers diamètres.

 

Le bilan bien entendu est fort positif, mais même avec un diamètre de 56 mm, à bras levé, cela reste des jumelles, avec l’usage bien spécifique qui va avec. Cet usage peut être complémentaire de la puissance d’un télescope ou d’une lunette. On pourrait adjoindre un peu plus de stabilité et donc de résolution avec un support (trépied, monopode), mais je privilégie un usage minimaliste.

 

Même si j’ai été agréablement surpris par la facilité de certaines petites galaxies, ces jumelles sont plutôt destinées aux grands champs, aux objets larges …Le bon comportement printannier m’ouvre donc de belles perspectives cet été sur les amas ouverts, les grandes nébuleuses d’été, les riches champs de la Voie Lactée, notamment les régions tourmentées Scorpion / Sagittaire, et aussi les Barnard, objets fort peu prisés pour le moment à ma lunette et mon télescope. Ce serait l’occasion de s’y mettre davantage.

Elles pourraient exceller là-dessus, mais déjà je suis comblé par le compromis performances et agrément d’utilisation par rapport à la très faible intendance d’utilisation (transport et mise en place immédiats, poids contenu, etc …).

Par contre, en raison de la pupille de 5.6 mm, je conseillerais ce type de modèle à des observateurs assez jeunes ayant accès à des sites bien noirs, sans trop de pollution blanchissant le fond de ciel. A défaut, il vaut peut-être mieux rester sur de classiques 10X50, pour garder plus de contraste et un fond de ciel bien noir.

 

Bon ciel !

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  • Merci / Quelle qualité! 7
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Salut @etoilesdesecrins ! Eh bien tu nous gâtes avec ce compte-rendu !

Merci pour ce super retour que j'attendais depuis un moment (même si je n'ai pas du tout l'intention de troquer mes jumelles pour des Swaros :) ).

Tout semble bien plus facile avec ce diamètre, c'est presque une lunette de 60mm de poche ! 

Bonne idée d'avoir réalisé ce test sur des cibles pas toujours faciles, ça démontre bien l'efficacité et le potentiel de ce bijou, tu vas te régaler cet été !!

Petite question : ce modèle ne semble pas équipé de l'accessoire qui vient se caler sur le front pour améliorer la stabilité, est-ce que tu l'envisages ?

Encore merci pour ce partage, voilà un témoignage qui risque de faire référence pour des futurs astrams en quête d'une excellente paire de jumelles ;) 

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Hello @etoilesdesecrins !!

Heureuse de te voir t'épanouir et trouver satisfaction avec ce bel achat mûrement réfléchi...

Super beau descriptif très complet sur de nombreuses cibles , qui va faire le bonheur des adeptes observation aux jumelles....

 

Posté

Merci !

non pour le moment je n'ai pas eu connaissance de cet accessoire qui se cale sur le front. Par contre (pour moi) il faut impérativement que j'ai la nuque appuyée sur un haut dossier de chaise (je n'ai pas encore testé ma chaise astro avec ces jumelles mais je crois que le dossier n'est pas assez haut ...)

 

C'est un peu comme cela que je conçois cet instrument, comme une mini lunette genre 60 mm de poche, immédiatement mise en oeuvre (hormis le temps d'adaptation au noir, surtout avec 5,6 mm de pupille).

Par contre ça reste sur du 10 X par rapport à une lunette, tout est plus petit, il faut l'avoir à l'esprit

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Et bien, voilà un CROA d'exception, pour un instrument d'exception ! (et visiblement un connaisseur du ciel d'exception aussi)

 

Incroyable d'en voir autant aux jumelles, sans trépied et sans stabilisation ! Ce sont des cibles qui ne sont déjà pas si flagrantes au 300mm (pour celles pour laquelle j'ai la comparaison en mémoire, comme par exemple L'AG NGC 5466 dans le bouvier), à ce que je lis j'ai l'impression que tu en vois presque autant.

 

Là où je suis le plus épaté, c'est d'avoir pu cibler autant d'objets aux jumelles sans trépied ! Avec un trépied, on peut s'y reprendre à plusieurs fois pour cheminer parmi les étoiles, et jeter un petit coup d'oeil à sa carte entre chaque déplacement.

Avec les jumelles sans trépied, il faut mémoriser tout le trajet en un seul coup ! Je me souviens d'une nuit où j'ai voulu cibler M102 sans trépied aux 20x80, j'ai dû m'y reprendre à 20 fois, en repartant toujours à zéro... Et une fois en vue, je tremblais de toutes façons tellement qu'il m'était impossible de détailler quoi que ce soit. Pourtant j'étais allongé au sol...

Posté (modifié)

d'exception, d'exception ...le ciel surtout était d'exception ! 😉

Oui j'avoue avoir été scotché par le Bouvier, par contre NGC 5053 est très largement plus difficile !

Ces ciels très purs favorisent les objets larges et peu contrastés, comme NGC 5466, M101, etc ...leur aspect est souvent transfiguré

 

Je connais tous ces objets depuis des années, observés et décrits avec divers autres instruments. Ca donne un peu l'habitude du repérage.

Curieusement je trouve que le repérage avec ces grosses jumelles est assez facilité, car la gamme d'étoiles du PSA que j'avais à ce moment est à peu près la même que celle visible d'un coup sans forcer dans les jumelles (mv 10 environ) , et il n'y a aucune inversion E/O ou N/S comme dans les autres instruments. C'est vraiment plus intuitif et immédiat. Et de plus avec ce très bon ciel et le diamètre déjà conséquent des jumelles, l'objet recherché est souvent assez rapidement et facilement visible aux alentours de la position, près de l'étoile jalon proche que l'on a suivi. Et le grand champ facilite la chose.

 

Et pour le nombre d'objets, cela s'est fait tout seul car en plus d'un repérage rapide, le diamètre somme toute modéré des jumelles ne permet que très rarement de voir des détails. C'est souvent juste une tâche floue, plus ou moins concentrée, avec une orientation et allongement plus ou moins marqués ...Et ensuite on passe à l'objet suivant 🙂

Modifié par etoilesdesecrins
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Le 11/06/2025 à 16:21, etoilesdesecrins a dit :

  Kowa Prominar 10X56,

C'est déjà ancien non ? Ou il y a eu une série récente ?

 

Ton post (en bien plus détaillé, ce qui est agréable ici) me donne la même impression que lorsque j'avais pu avoir les Zeiss Victory 10x54 dont tu parles en haut. C'était vraiment une autre vision du ciel par rapport à mes antiques Vixen Ascot 7x50 Japon qui datent d'il y a 30 ans et qui étaient pourtant à l'époque des jumelles tout à fait bien placées au regard des performances optiques et mécaniques (elles sont identiques ajd à leur état à l'achat). J'ai pu essayer de simples Nikon Action 10x50 EX que je cite souvent comme jumelles performantes rapport qualité/prix en Astro, si on ne veut pas rester sur un prix de départ (100/150e). Les EX déjà permettent de voir une différence par rapport à des jumelles anciennes. Sur les produits cités, on est vraiment un cran au-dessus, l'impression d'une réelle transparence, et un rendu des couleurs très élevé. De jour, c'est impressionnant, même avec des conditions de faible luminosité. De nuit, ces jumelles sont vraiment très intéressantes et offrent une autre vision du ciel.

 

 

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Oui, je crois que les Prominar sont déjà assez anciennes.

 

Mini sortie samedi soir après repas avec amis, juste quelques minutes entre les nuages orageux arrivant. Ca reste chouette mais on perd tout de même pas mal des perfs obtenues sous très bon ciel, avec la concentration, la bonne adaptation au noir etc ... M13 et même M92 n'en demeuraient pas moins (très) brillants, M92 nettement non stellaire, M29 assez facile pas loin de Deneb comme un petit halo quasi carré et un peu granuleux, et M57 probablement identifiée mais sans atlas, sachant qu'elle est à peu près pile entre les 2 étoiles gamma et beta Lyre. Je ne me souviens plus bien si elle était assez bien repérable aux 10X50 sous bonnes conditions, ou pas. A retenter cet été. Mais ça reste tout petit, donc avec une carte pour la différencier des étoiles

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il y a 47 minutes, etoilesdesecrins a dit :

M57 probablement identifiée mais sans atlas, sachant qu'elle est à peu près pile entre les 2 étoiles gamma et beta Lyre. Je ne me souviens plus bien si elle était assez bien repérable aux 10X50 sous bonnes conditions, ou pas.

Je l'ai observée depuis mon jardin (donc conditions moyennes à bonnes, ciel de plaine à 30 km de Reims) aux canon stabilisées 10x42 à l'automne 2023. J'avais noté : "Pointage aisé, à mi-chemin entre Bêta et Gamma Lyrae. Proche d'un groupe d'étoiles de mag 9 parfaitement visibles, juste sous la ligne qui relie Bêta et Gamma. Son aspect est ponctuel mais très légèrement empaté en VI, comme une étoile défocalisée."

Donc oui aux petites jumelles elle passe ;) 

Alexis

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OK, peut-être ce soir alors, mais reste à savoir si le gain des jumelles stabilisées, fort utile sur ce petit objet, peut bien compenser la différence de diamètre instrumental. Je pense que oui, en d'autres termes je risque de guère mieux la voir que toi aux 56 mm

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il y a 22 minutes, etoilesdesecrins a dit :

OK, peut-être ce soir alors, mais reste à savoir si le gain des jumelles stabilisées, fort utile sur ce petit objet, peut bien compenser la différence de diamètre instrumental. Je pense que oui, en d'autres termes je risque de guère mieux la voir que toi aux 56 mm

en effet les petites vibrations lors de l'observation à main levée risquent de malmener un peu la concentration sur ce tout petit confetti pas bien lumineux... mais c'est à tester, après peut-être avoir soigneusement repérer la position sur une bonne carte.

De mon côté, j'ai toujours eu du mal à me passer de trépied pour aller chercher ces petits objets, ayant parfois besoin de plusieurs allers-retours entre ciel et carte pour assurer la prise. Le trépied, en verrouillant la position visée, permet de libérer de l'attention pour l'observation.

Posté (modifié)

Bonne petite sortie de doubles à la lunette hier soir, ce beau temps durable ne pouvait rester sans sortie !

J'ai optimisé en m'intéressant à la zone proche de Véga, ainsi j'ai pu commencer les repérages de bonne heure dès que Véga commençait à briller, et enchainer les doubles jusqu'en début de nuit. Je n'ai ainsi pas subi le long crépuscule.

 

A la nuit petit test donc avec les 56 mm sur M57, avec l'atlas IDSA à côté et la FC-100 X 31 en parallèle.

M57 est assez bien visible (VD3 ouy VI1) mais reste quasi ponctuelle, sans trépied ! Elle forme comme un Y de 4 astres avec 3 étoiles proches en triangle, de mag 8,3 à 8,8. Elle semble à peu près de leur éclat, visible quasi immédiatement, ou en quelques secondes.

Samedi soir je la confondais avec un mini duo ou trio serré, un peu flou.

A 10 X à mains levés ça reste vraiment très petit, et honnêtement sans plan ni lunette à côté j'aurais pris cela pour une étoile. Même en le sachant difficile de dire qu'il y a un D apparent.

M4 encore bas, un peu plus gros et détaillé à la lunette mais plus contrasté aux jumelles !

Vite fait, les amas IC 4665 et Col 350 dans Ophiuchus, le premier presque trop épars dans un champ restreint au Pano 24 à la lunette, et plus dense et compact dans une superbe vue d'ensemble aux jumelles, avec plus d'étoiles de champ,  j'ai préféré !

Par contre le Collinder, est un peu faiblard aux jumelles, juste granuleux, et se révèle mieux à la lunette.

 

Et inutile de dire que sur des petits trucs comme M57 les jumelles ne sont que de peu d'intérêt.

Modifié par etoilesdesecrins
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Merci pour ce retour ;) 

il y a 29 minutes, etoilesdesecrins a dit :

Et inutile de dire que sur des petits trucs comme M57 les jumelles ne sont que de peu d'intérêt.

Il reste toutefois l'intérêt de se dire qu'on à réussi cette détection (faute de pouvoir parler d'observation ?). Bizarrement on est beaucoup moins sévère lorsqu'il s'agit d'objets dont l'aspect est similaire ou qui n'offrent qu'un simple glimpse, vu au travers de plus gros instruments...

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Il y a 1 heure, etoilesdesecrins a dit :

A la nuit petit test donc avec les 56 mm sur M57, avec l'atlas IDSA à côté et la FC-100 X 31 en parallèle

 

" Parallèle" entre jumelles et lunette très intéressant... pratiqué aussi par Alexis avec son duo sur même trépied...

Sur des cibles délicates, cela permet de confirmer ses observations...

 

Il y a 1 heure, etoilesdesecrins a dit :

Bonne petite sortie de doubles à la lunette hier soir, ce beau temps durable ne pouvait rester sans sortie !

 

Bon plan, de se faire des doubles ,en attendant les tardives et courtes nuits du solstice d'été...

Avec un lever de lune proche du dernier quartier vers 2h, je ne vais pas résister à la tentation d'une sortie ce soir vers le ciel ardennais....

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Il y a 2 heures, joker0247 a dit :

Bizarrement on est beaucoup moins sévère lorsqu'il s'agit d'objets dont l'aspect est similaire ou qui n'offrent qu'un simple glimpse, vu au travers de plus gros instruments.

Ah ça c'est sûr que les attentes sont différentes ! On peut (moi le premier) s'émerveiller devant un quasar ou une nébuleuse planétaire improbable, qui ne sont que des points parmi d'autres. Mais on s'émerveille surtout de l'exploit de les avoir détectés ! Alors que pour les stars du ciel comme M57 localisables en quelques secondes, et que tout astram a déjà eu maintes fois dans son oculaire... on veut du sensationnel ! 😉 

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Il y a 3 heures, Lune cendrée a dit :

Bon plan, de se faire des doubles ,en attendant les tardives et courtes nuits du solstice d'été...

Avec un lever de lune proche du dernier quartier vers 2h, je ne vais pas résister à la tentation d'une sortie ce soir vers le ciel ardennais....

Idem, encore des doubles pour moi ce soir. On y prend goût 😊

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ça y est j'ai enfin pris le temps de lire ce superbe CROA, bien détaillé et précis. 

Merci pour ce partage précieux ! 

Comme @narnodel plus haut : quand on a un très bon ciel, un très bon instrument, et un très bon observateur... ça marche comme il faut :) 

 

Bravo à toi. 

Posté (modifié)

Merci pour vos passages et commentaires ! Une sortie de doubles était prévue en fin de semaine dernière mais le sommeil vers 22h30 aura été plus fort. Ensuite, c'est la saison des sollicitations en tous genre hors astro, donc pas remis l'oeil à l'oculaire.

Ai-je besoin de faire un commentaire sur cette volée de soirs clairs sans discontinuer, alors que la nuit arrive à des heures indécentes et que j'ai attendu du ciel clair en vain depuis l'automne 2024 ? 😁🤐

Modifié par etoilesdesecrins

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