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La comète 109P/ Swift-Tuttle


roger15

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La comète 109P/ Swift-Tuttle

 

Bonjour à tous et bonjour à tous, :)

 

Je continue l'histoire de quelques comètes périodiques que j'ai entamée depuis quelque temps sur Webastro :

 

- 1°) la comète 1/P Halley (http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=65469)

 

- 2°) La comète périodique 2P/ Encke (http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=64998)

 

- 3°) La comète périodique 3D/ Biela (http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=68680)

 

- 4°) la comète 35/P Herschel-Rigollet (http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=25171) ;

 

- 5°) La comète périodique 153/P Ikeya-Zhang (http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=65883)

 

 

Voici maintenant l'histoire de la découverte de la comète périodique 109/P Swift-Tuttle

 

Au soir du mercredi 16 juillet 1862 Lewis Swift, âgé de 42 ans (né le 29 février 1820 à Clarkson, état de New York aux États-Unis) observait le ciel à Marathon, quartier de New York avec une lunette de 114 mm de diamètre. Dans la constellation de la Girafe (Camolopardalis en latin) il vit « un objet peu lumineux télescopique » (magnitude : 5,5) qu'il prit d'abord pour la comète découverte dans Cassiopée le 2 Juillet 1862 (comète 1862 II) d'une magnitude de 5,0 par l'astronome allemand Julius Johann Friedrich Schmidt à l'observatoire d'Athènes (dont il était le directeur depuis 1858).

 

A noter que Lewis Swift eut une longévité assez exceptionnelle pour l'époque puisqu'il est décédé à l'âge de 92 ans, le 5 janvier 1913 aux États-Unis. Il découvrit 13 comètes (dont trois comètes périodiques) et plus de mille nébuleuses et 31 galaxies. Lewis Swift fut l'un des très rares astronomes au monde à pouvoir observer la fameuse comète de Halley lors de deux de ses apparitions, à 76 années d'intervalle, en 1835 et en 1910.

 

 

Voici une photographie de Lewis Swift :



 

 

swift1.jpg

 

 

Sans avoir connaissance de l'observation de Lewis Swift, Horace Parnell Tuttle, âgé de 25 ans (né le 17 mars 1837) découvrit lui aussi cette comète le soir du samedi 19 juillet 1862 à 04h40 (Temps Universel), elle était toujours dans la constellation de la Girafe avec une magnitude de 5,3. Horace Parnell Tuttle fit une déclaration officielle pour la découverte de cette comète (comète 1862 III).

 

 

Voici une photographie de Horace Tuttle :



 

 

HPtuttle-old.jpg

 

 

Lorsque Lewis Swift entendit parler de la découverte de la comète de Horace Tuttle, il réalisa immédiatement que la comète qu'il avait vue le 16 Juillet n'était pas la comète découverte par Julius Schmidt à Athènes mais celle découverte ensuite par Horace Tuttle. Lewis Swift fit alors une annonce officielle pour se voir attribuer le bénéfice de la découverte de sa comète le 16 juillet 1862.

 

Durant la dernière décade de juillet 1862 pas moins de six autres astronomes observeront eux aussi cette comète qu'ils crurent être les premiers à découvrir dont surtout Thomas Simons à Albany (état de New-York) le 19 juillet 1862 à 07h10 (Temps Universel) soit seulement 2 heures et 30 minutes après Horace Tuttle.

 

Cette comète 1862 III fut désignée officiellement du nom de ses deux premiers découvreurs : Swift-Tuttle.

 

Fin juillet - début août 1862 furent publiés les premiers résultats concernant l'orbite de cette nouvelle comète Swift-Tuttle : son passage au périhélie fut annoncé entre le 22 et le 24 août 1862. On pensa d'abord que son orbite était "parabolique", donc qu'elle ne repasserait jamais au voisinage de la Terre.

 

La comète Swift-Tuttle est passée au périhélie très précisément le samedi 23 août 1862 à 09h 49mn 58s (Temps Universel), d'après le logiciel "Guide 8".

 

Quelques années après, des calculateurs ont trouvé un orbite "elliptique" pour cette comète Swift-Tuttle. Cela signifiait concrètement qu'elle revenait régulièrement au voisinage du Soleil. Sa première période fut estimée entre 120 et 125 ans, donc elle devait revenir près de la Terre vers 1982/1987.

 

En 1889 le calculateur F. Hayn annonça une période de 119,64 années. Donc son retour devait avoir lieu fin 1982/début 1983.

 

En 1971 le brillant calculateur Brian Marsden (qui nous a récemment quitté, le 18 novembre 2010 ; voir le sujet de Estonius "Brian Marsden (1937-2010) est mort" : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?p=1005733&highlight=Marsden#post1005733) a trouvé une période de 119,98 années. Il a cherché si cette comète n'avait pas déjà été observée dans le passé. Il opta finalement pour la comète "Kegler" de 1737, comète découverte à l'Observatoire royal chinois de Pékin en 1737 par le Père jésuite Ignatius Kegler : comète 1737 II qui est passée au périhélie le 15 juin 1737 (période de 46 651,8 jours ou 127,73 ans). Le calculateur tchèque Zdenek Sekanina confirma la période trouvée par Brian Marsden et l'identité de la comète Swift-Tuttle de 1862 avec la comète Kegler de 1737.

 

C'est l'astronome amateur japonais Tsuruhiko Kiuchi qui a re-découvert la comète Swift-Tuttle le 26 septembre 1992. Cette comète est passée au périhélie le le 12 décembre 1992 (période de 49 311,5 jours soit 135,01 ans). Elle devrait donc repasser au périhélie vers 2127.

 

Voici cette fameuse comète 109P/Swift-Tuttle photographiée par Gerald Rhemann le 24 novembre 1992 :

 

 

109p921124c.jpg

 

 

Chaque année, le 10 août, la comète Swift-Tuttle nous offre un très beau "feu d'artifice" : les fameuses "larmes de la Saint Laurent", les "étoiles filantes" dites "Perséides" (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9ides).

 

 

800px-Perseid_meteor_shower.jpg

 

 

En juin 2005, selon un article de l'hebdomadaire scientifique anglais "News Scientist", des simulations sur l'orbite de la comète Swift-Tuttle indiquent qu'elle finira presque sûrement par entrer en collision avec la Terre ou la Lune mais très probablement pas avant mille ans (voir : http://www.newscientist.com/article/dn7449). Whiston pourrait-il nous donner plus de détails sur cette menace, très lointaine ?...

 

Avant de terminer, je précise que je me suis largement inspiré pour cet article des données de l'excellent site Internet "Cometography" de Garry Kronk : http://cometography.com/pcomets/109p.html.

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
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Je me souviens du retour de Swift-Tuttle : elle était attendue quelques années plus tôt, en fait, et c'était donc une surprise. Elle avait atteint la magnitude 5 il me semble, en tout cas c'était la comète la plus brillante depuis Levy en 1990. Au télescope, elle montrait plusieurs rayonnements, c'était assez étonnant (je crois que c'est parce qu'elle était vue plus ou moins de face).

 

Si je ne confonds pas, il me semble que c'est sur Swift-Tuttle que l'astronome amateur Stéphane Garro avait appliqué sa méthode d'observation des jets pour mesurer, à partir de dessins, la période de rotation de la comète, confirmée par les pros. Impressionnant ! Il y avait eu un article à ce propos dans la revue L'astronomie (je n'ai pas les anciens numéros à disposition chez moi pour préciser).

 

À vous de donner vos souvenirs de la comète...

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Bonjour Roger :), très intéressant ton sujet comme d'habitude. Comme j'ai eu l'occasion de me pencher sur le problème, je raconte ici cette fameuse histoire de la fin du monde du 14 août 2126 :p, liée à la comète P/Swift-Tuttle. J'en ai parlé dans mon bouquin et je reprends ici ce que j'ai écrit pour les lecteurs de ton sujet.

 

La fin du monde du 14 août 2126

 

Les journaux toujours avides de nouvelles à sensation ont fait leurs choux gras, en 1992 et 1993, de l'annonce d'une collision possible avec la Terre de la comète périodique P/Swift-Tuttle le 14 août 2126, en baptisant bien prématurément cette comète de "Comète de l'Apocalypse" ou "Comète de la fin du monde". De telles annonces sont assez fréquentes, en fait, mais elles n'engagent que leurs auteurs, souvent des mythomanes et des gourous de sectes apocalyptiques, et sont vite oubliées.

 

Ce qui fut différent avec cette annonce, c'est qu'elle fut faite par Brian Marsden, le directeur du Minor Planet Center, et publiée dans la circulaire n° 5636 de l'Union Astronomique Internationale (UAI) en date du 15 octobre 1992. Marsden n'est pas n'importe qui : c'est l'expert mondial n° 1 du calcul des orbites depuis plus d'un quart de siècle, un astronome connu pour sa prudence, qui connaît le problème des approches des astéroïdes et des comètes aux planètes mieux que personne. C'est lui qui calcula plusieurs mois à l'avance les instants des impacts des fragments de la comète P/Shoemaker-Levy 9 sur Jupiter en juillet 1994, avec la précision que l'on sait.

 

S'il publia l'annonce d'une collision possible (titre un peu malencontreux dans lequel le possible devint vite quasi-certitude pour tous les médias qui vivent de sensationnel), c'est qu'il y avait une raison. Avec les derniers éléments orbitaux calculés de la comète P/Swift-Tuttle, qui fut retrouvée en 1992 seulement, peu de temps avant la fameuse annonce, et 130 ans après le passage de la découverte en 1862, Marsden trouva que cette comète passera très près de la Terre en août 2126. Personne n'est en mesure de dire exactement à quelle distance, car cette comète subit des forces non gravitationnelles par nature imprévisibles. Le passage prévu pour le 14 août 2126 peut avoir lieu à 8 heures du matin comme à 20 heures le soir...

 

Son mouvement est particulièrement difficile à prévoir à long terme, du fait d'importantes et irrégulières perturbations liées aux forces non gravitationnelles. C'est grâce à Marsden, d'ailleurs, qu'elle put être retrouvée en 1992, alors qu'elle était attendue dix ans plus tôt, en 1982, période à laquelle elle ne put être réobservée, et pour cause...

 

... Ne faisons surtout pas dire à Marsden qu'il a annoncé la fin du monde. Comme un astronome extraordinairement précis qu'il a toujours été, il a annoncé une forte approche de P/Swift-Tuttle à la Terre le 14 août 2126, ce qui n'est pas la même chose. Cette approche serrée aura lieu, sauf désintégration de la comète d'ici là.

 

 

Cette comète reste l'objet cosmique (parmi ceux qui sont connus évidemment) le plus dangereux pour la Terre pour les centaines d'années à venir. Les astronomes du futur l'auront obligatoirement à l'oeil.

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Comme j'ai eu l'occasion de me pencher sur le problème, je raconte ici cette fameuse histoire de la fin du monde du 14 août 2126 :p, liée à la comète P/Swift-Tuttle. J'en ai parlé dans mon bouquin et je reprends ici ce que j'ai écrit pour les lecteurs de ton sujet.

 

Bonjour Mon Cher Whiston, :)

 

Merci de nous révéler enfin LA DATE !!!... C'est donc le mercredi 14 août 2126 qu'aura - peut-être... ;) - lieu la collision entre la comète Swift-Tuttle et la Terre !... :o :o :o

 

C'est une excellente nouvelle pour les futurs charlatans en mal de "fin du monde" tous les cinq ans environ. En effet, une fois dépités par le fait qu'il ne se passera rien le vendredi 21 décembre 2012 (le fameux "calendrier Maya" sera alors bon à jeter à la corbeille :be: :be: :be: ), ni le vendredi 13 avril 2029 où le terrible astéroïde Apophis manquera la Terre de 42 000 kilomètres ni le mercredi 13 avril 2039Apophis - encore lui !... - manquera de nouveau la Terre (on ignore encore à quelle distance, il faudra recalculer son orbite après l'approche de 2029), il leur faudra bien trouver le moyen de faire frisonner ceux qui redoutent la "fin du monde" !...

 

La comète Swift-Tuttle grimpera alors au sommet du hit-parade des sites Internet (si du moins ça existe encore à cette époque) castrophistes. :D :D :D

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Re-bonjour Mon Cher Whiston, :)

 

Excuse-moi d'abuser de ta patience, mais pourrais-tu nous indiquer ce que Brian Marsden mentionnait dans la circulaire n° 5636 de l'Union Astronomique Internationale du 15 octobre 1992 comme distance entre la comète Swift-Tuttle et la surface de la Terre pour le 14 août 2136 ? Et depuis 19 ans est-ce que selon toi d'autres calculateurs ont affiné ses prévisions ?

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Bonjour Roger :). Malheureusement je n'ai pas conservé cette circulaire, mais je l'ai eue sous les yeux. Apparemment, elle n'a pas été informatisée et c'est bien dommage.

 

Cette annonce de Brian Marsden n'était pas anodine. En forçant un peu la dose (:be:), il a voulu attirer l'attention des responsables politiques sur le danger que pouvaient représenter certains astéroïdes (depuis baptisés les PHA) et certaines comètes. Le tout, bien sûr, pour obtenir que ces politiques mettent la main à la poche et financent des surveys pour détecter ces objets dangereux. Et mine de rien, c'est ce qui s'est passé : les surveys modernes sont les "enfants" de cette circulaire annonçant la menace causée par P/Swift-Tuttle.

 

Pour répondre à ta question sur la distance à la Terre, il semble que Marsden ne l'ai pas publiée, mais il l'avait obligatoirement calculée. A ce sujet j'ajoute au texte, que j'ai publié dans ma première intervention, la partie suivante :

 

Suite à l'émotion provoquée dans le grand public par des articles démentiels et grossis à l'extrême avec des titres racoleurs, de nombreux astronomes furent "réquisitionnés" pour calmer un peu ce délire cométaire et faire comprendre aux médias et à leurs lecteurs qu'approche serrée et collision possible ne veulent pas dire collision certaine et fin du monde. L'astronome belge Jean Meeus publia le texte suivant en réponse à l'annonce trop rapide de la catastrophe à venir dans une revue astronomique de son pays :

 

"Marsden n'a jamais dit qu'en 2126 la comète entrera en collision avec la Terre. Il a donné cette date comme date de collision possible. Mais quelle est la probabilité d'une collision en 2126 ? Pour qu'il y est effectivement collision, il faudrait que les deux conditions suivantes soient remplies simultanément :

 

a) il faudrait que la plus courte distance entre les deux orbites (celle de la comète et celle de la Terre) soit inférieure à 6378 kilomètres, valeur du rayon de la Terre. Si la plus courte distance est supérieure à cette valeur, aucune collision n'est évidemment possible !

 

Quelle sera la plus courte distance ? Il est possible que Marsden l'ait calculée, mais je n'ai jamais vu de valeur publiée. Lors du retour précédent (1862), la plus courte distance entre les deux orbites (et non pas entre les deux astres eux-mêmes !) était de 670 000 km, la comète passant à l'extérieur de l'orbite terrestre. Pour le retour actuel (1992), la distance minimale entre les orbites est de 150 000 km, la comète passant cette fois à l'intérieur de l'orbite de la Terre.

 

B) la seconde condition est que la comète et la Terre passent pratiquement simultanément au point de plus grand rapprochement. Or, la Terre ne met que huit minutes pour parcourir, sur son orbite, une distance égale à son propre diamètre (12 756 km). La Terre ne se trouve donc que pendant huit minutes dans la région "dangereuse" ! Non seulement cela représente une très faible probabilité pour une collision, mais en outre il est parfaitement impossible à prédire, à huit minutes près, l'instant de passage de la fameuse comète en l'an 2126. Alors que l'on ne vienne pas raconter qu'en 2126 la comète sera sur une "orbite de collision" avec notre Terre..."

 

On voit que Jean Meeus ne croyait pas à la possibilité d'un impact. Marsden voulait des sous pour accélérer la recherche et c'est ce qui s'est passé. Mais une chose reste probable : une approche serrée devrait avoir lieu en août 2126. Les perturbations non gravitationnelles, non prévisibles mais assez fortes, feront le reste.

Modifié par whiston
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Ce que j'ai retenu de toute cette histoire, c'est qu'en 2126 on aura un fabuleux spectacle. Et quelques année plus tard (2132 ? - dans ces eaux là en tout cas) il y aura le passage de la comète de Halley, prévu dans des conditions idéales (le prochain sera déjà pas mal, mais il paraît que le suivant sera le plus beau depuis 2000 ou 3000 ans).

 

Ah, que j'ai hâte d'être en l'an 2100-et-quelques ! :)

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Bonsoir Mon Cher Whiston, :)

 

Suite à ton dernier message, j'ai vérifié, à tout hasard, si l'excellent logiciel astronomique "Guide 8" de l'Américain Bill Gray indiquait les circonstances de l'observation de la comète 109P / Swift-Tuttle en août 2126 ? Eh bien oui !!!..

 

Voici donc ce qu'il a indiqué : cette comète passera au périhélie le 12 juillet 2126 à 09h 50m 44s (Temps Universel). Sa plus courte distance à la Terre se produira le 5 août 2126 entre 15h00 et 16h00 (Temps Universel), la comète 109P/ Swift-Tuttle sera à 0,15332 Unités Astronomiques de la Terre (soit 22,936 millions de kilomètres). Sa magnitude sera de +0,8. Il y a donc une divergence de 9 jours avec ce qu'a calculé Brian Marsden.

 

Si "Guide 8" a raison cette comète - qui avec une magnitude de +0,8 sera très brillante mais malheureusement très difficile à observer en France où elle ne sera alors visible, dans la constellation du Fourneau (Formax), qu'en plein jour et ne s'élèvera pas à plus de 5° au-dessus de l'horizon... - passera fort heureusement à près de 23 millions de kilomètres de la Terre.

 

La "fin du monde" ne serait donc pas pour ce jour là. Ouf !... :be: :be: :be:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Es-tu sûr que Guide 8 utilise les éléments du passage de 2126 ? Pour une comète, les éléments varient d'un passage à l'autre et on doit calculer ses coordonnées avec les éléments du bon passage. C'est pour ça par exemple que la comète de Halley figure en plusieurs exemplaires : un exemplaire des éléments pour chaque passage historique. Ainsi, la trajectoire de Halley en 1600-et-quelques n'est pas calculée avec les éléments actuels mais ceux de l'époque. Il me semble qu'il y a aussi les éléments de Halley des deux prochains passages, mais c'est une comète qu'on connaît bien et on peut les prévoir à l'avance. Je ne sais pas si c'est le cas pour Swift-Tuttle, bien moins connue. Donc soit tu utilises les éléments de 1992 et c'est très très imprécis (en gros à une constellation près), soit tu utilises les éléments de 2126 mais je suis étonné qu'on les connaisse déjà.

 

Non ?

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Bonsoir 'Bruno, :)

 

Comme je sais que tu utilises également "Guide 8", tu n'as qu'à aller à la date du 5 août 2126 et tu tapes sur le bouton (Aide Guide) et il t'indique tout ce qui peut être observé à cette date. Tu descends jusqu'à l'indication "comètes actuellement visibles" puis tu cliques sur P/Swift-Tulle (109P) et tu vois la comète ce soir là. Ensuite tu cliques sur "Plus d'info" et tu nous diras ce que tu vois d'affiché.

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Effectivement il semble utiliser les éléments de 2126 : j'ai regardé les éléments et ce ne sont pas ceux de 1992. Bizarre que ça ne coïncide pas avec les calculs de B. Marsden (qui sont évidemment ceux auxquels il faut se référer).

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Les logiciels comme Guide 8 et d'autres équivalents sont excellents pour le calcul des astéroïdes, mais ils ne pourront jamais prendre en compte les perturbations non gravitationnelles, par nature imprévisibles.

 

Guide 8 indique que l'approche maximale aura lieu le 5 août. Ce serait effectivement la bonne date s'il n'existait pas de forces non gravitationnelles.

 

Marsden a calculé l'approche en tenant compte de certaines de ces forces, celles relativement prévisibles, comparées à celles qui ont perturbé l'orbite entre les deux approches de 1862 et 1992 et il donnait le 14 août. Cette date est à coup sûr plus précise, mais il reste une assez large incertitude. Il n'y aura probablement pas impact, mais une approche serrée qui fera de P/Swift-Tuttle un astre magnifique, peut-être sans précédent.

 

Personne ne peut donner une valeur précise pour l'approche de 2126 car les perturbations peuvent être plus importantes que prévu, avec une période de révolution qui risque d'évoluer considérablement.

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Whiston et 'Bruno : il y a peut-être une explication dans le fait que Brian Marsden a effectué ses calculs en 1992, or la 8ème version du logiciel "Guide" date de janvier 2002. Bill Gray a donc pu utiliser dans "Guide 8" des éléments concernant l'orbite réel de la comète 109P/ Swift-Tuttle entre 1992 et 2001 (soit sur 9 ans). Qu'en pensez-vous ?

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Roger :), c'est possible mais ça ne change rien à l'affaire. La différence entre le calcul et la réalité se jouera uniquement du fait des perturbations non gravitationnelles. Jusqu'au dernier moment, notamment lors de l"approche au Soleil, ces forces resteront pour une bonne part inconnues des astronomes et les calculs orbitaux resteront approximatifs. Et bien sûr, évidemment, l'approche exacte à la Terre.

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Il est intéressant de connaître les éléments orbitaux de cette fameuse comète 109P/Swift-Tuttle, considérée actuellement comme la plus dangereuse pour la Terre (à moyen terme, pas d'affolement :be:).

 

Le site officiel de la NASA : NEAR EARTH OBJECT PROGRAM recense tous les astéroïdes et comètes dangereux pour la Terre : les NEO pour Near Earth Objects qui regroupent les NEA (astéroïdes) et les NEC (comètes).

 

Dans le chapitre : Orbit elements du site et dans le sous-chapitre NEC orbital elements, il est précisé les éléments orbitaux actuels retenus pour P/Swift-Tuttle. Ils sont les suivants :

excentricité : e = 0.963 (très forte excentricité donc)

inclinaison : i = 113,5° (l'orbite est donc rétrograde)

argument du périhélie = 153,0°

longitude du noeud ascendant = 139,4°

périhélie : q = 0,960 UA

aphélie : Q = 51,22 UA (donc dans la ceinture de Kuiper)

période de révolution : P = 133,28 ans

distance minimale à l'orbite terrestre : moid = 0,000892 UA (soit 127 000 km de la surface terrestre)

 

Les forces non gravitationnelles sont jugées trop aléatoires et ne sont pas calculées, ce qui entraîne évidemment une incertitude assez importante sur les détails de l'approche de la comète en 2126.

 

On se rend compte du spectacle grandiose dont bénéfieront (peut-être) nos descendants en août 2126 quand la comète sera à son maximum d'approche, avec une queue qui pourrait traverser une grande partie du ciel.

 

Si les gens du futur sont aussi peureux que ceux d'aujourd'hui, il y aura des suicides dans tous les coins :be:, des gourous qui seront à quatre pattes :be: pour implorer le ciel de les laisser vivre encore un peu.

 

Dommage que, nous, nous allons manquer ce rendez-vous :D:D.

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Roger : le logiciel Guide 8 est forcément moins complet que les calculs des chercheurs de pointe, c'est surtout une question d'algorithmes de calcul. Whiston a déjà tout dit, mais je vais détailler sur ce que je crois avoir compris (je ne suis évidemment pas un pro, donc ce qui suit, c'est aussi pour que vous me corrigiez au cas où). En gros, quand on calcule des éphémérides d'astéroïdes et de comètes, il y a trois étapes :

1 - utilisation des éléments (comme pour les planètes) ;

2 - « intégration » des perturbations gravitationnelles (gros calculs !) ;

3 - perturbations non gravitationnelles.

 

Les livres de J. Méeus, par exemple, concernent l'étape 1. J'ai moi même programmé ce genre de calcul pour m'amuser autrefois (à partir de livres similaires). Ce sont des calculs approchés même au niveau de l'étape 1 car les algorithmes complets (je parle toujours de l'étape 1) sont beaucoup plus compliqués. Je sais qu'on peut trouver, sur le site du C.D.S. ces algorithmes complets.

 

L'étape 2 est compliquée, ce sont des gros calculs d'approximation numérique. Elle est indispensable pour le calcul des astéroïdes sur une longue période, sinon il faut employer l'étape 1 en changeant les éléments année après année. Il me semble que Guide 8, dans sa version de base, n'utilise pas l'étape 2, et du coup le calcul des astéroïdes n'est valable que de 1950 à 2050, ou quelque chose dans le genre (voir page Web du logiciel), période où il dispose des éléments précis. Mais si on veut calculer les astéroïdes pour des dates lointaines, il existe un additif au logiciel qui réalise le calcul des perturbations (gravitationnelles). Quelque chose de ce genre. Il faudrait que je relise le page Web.

 

Mais peu importe. Ce que je veux dire est que Guide 8, à coup sûr le meilleur logiciel du genre (à mon avis), est néanmoins limité pour des raisons de méthode : il ne gère pas l'étape 3 (et probablement pas la 2 dans sa version de base). Forcément, c'est de la recherche de pointe et il n'existe pas (je crois) de méthode générale (il me semble que ça dépend de chaque comète, qu'on évalue les forces non gravitationnelles en étudiant leur comportement passé (*)).

 

----

(*) De toute façon la preuve que ça n'existe pas, c'est qu'on continue à se faire surprendre par des comètes qui reviennent plus tôt ou plus tard que prévu et pas dans la bonne direction, mésaventure impossible avec les astéroïdes il me semble.

Modifié par 'Bruno
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Bonjour a tous,

 

Merci roger15, pour tes infos toujours bien précises. Et merci aux autres pour les excellentes remarques.

 

Une question:

 

Quand vous parlez des perturbations non gravitationnelles, je suppose que, s'agissant des comètes, vous faites allusion aux "dégazages" intense de la comète qui pourraient agir comme de véritable (mini)propulseurs?

ou alors d'impacts avec d'autres objets errants?

De quoi s'agit-il?

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Une question:

 

Quand vous parlez des perturbations non gravitationnelles, je suppose que, s'agissant des comètes, vous faites allusion aux "dégazages" intense de la comète qui pourraient agir comme de véritable (mini)propulseurs?

ou alors d'impacts avec d'autres objets errants?

De quoi s'agit-il?

 

Bonjour Yuhn, :)

 

Il me semble (mais Whiston :) et 'Bruno :) confirmeront ou démentiront cela) que par "perturbations non gravitationnelles" il faut comprendre bien entendu les "sautes" de dégazages d'une comète qui sont par définition imprévisibles mais également la proximité d'objets errants (surtout les petits astéroïdes non encore détectés) qui inévitablement influencent la trajectoire de la comète en question.

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Bonsoir Roger,

 

Oui, les forces non gravitationnelles sont liées au dégazage de la comète, pouvant provoquer un retard ou une avance au périphélie de plusieurs jours.

 

C'est Fred Whipple, l'auteur de la théorie de la 'boule de neige sale' , qui a expliqué le premier, dans les années 50 je crois, ce phénomène observé par Encke.

 

L'oxyde de carbone se sublime à plus de 50 UA du Soleil, le dioxyde de carbone à 8 UA et l'eau à 2,5 UA , lorsque la température atteint 200K. La sublimation des gaz entraine des grains de poussière. La courbure de la queue de poussière est due à la gravitation du Soleil sur ces grains cométaires.

 

Les forces non gravitationnelles sont liées à la quantité de masse dégazée et à leur vitesse d'éjection, exactement comme on peut le faire sur une sonde pour effectuer des corrections de trajectoire. Une comète ayant une taille de 1 Km comme Wirtanen dégaze 300 kg d'eau par seconde au plus pres du Soleil, Halley qui a un noyau de 10 km dégaze une trentaine de tonnes par secondes, Hall bopp, avec un noyau de 50 km dégaze 300 tonnes d'eau par seconde.

 

Dans les éphémérides cométaires, ce sont les paramètres A1 & A2 qui permettent de calculer les accelérations radiale et transversale.

 

Exemple pour : 1P/Halley From 7469 observations 1835-1989: Non gravitational parameters A1 = +0.04, A2 = +0.0155.

 

Un article du JPL (assez complexe et in english) sur le sujet : http://www.lpi.usra.edu/books/CometsII/7009.pdf

 

Jeannot

Modifié par sunfish22
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  • 4 semaines plus tard...

rappelez moi, une comete c'est de la neige sale, non, ca doit pas être difficile à désintegrer au contraire des astéroïdes géocroiseurs plus "solides". on devrait organiser un ball trap planétairee pour evacuer le surplus d'ogives nucléaires, et puis tant pis pour les perseides!

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rappelez moi, une comete c'est de la neige sale, non, ca doit pas être difficile à désintegrer au contraire des astéroïdes géocroiseurs plus "solides". on devrait organiser un ball trap planétairee pour evacuer le surplus d'ogives nucléaires, et puis tant pis pour les perseides!

Bonjour, les comètes peuvent avoir un noyau solide, c'est pas une boule de neige géante :be:.

Mais bon 2126, j'ai le temps de terminer l'apéro.

Yves.

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