Hello Tous,
Je vous fais un retour sur cet oculaire de 102° trouvé d'occasion, et après avoir passé quelques heures avec, sur différents instruments, ça va faire comme mes XW : ils iront dans ma tombe, ou en héritage, mais pas dans les PA
Depuis que j'ai commencé l'astro, je me suis "refusé" de payer le prix pour un Ethos car je suis encore en plein apprentissage, et je ne me voyais pas mettre 700 ou 800 balles dans un oculaire... bon ben ça a dérapé... Lors d'une manif entre clubs régionaux, un astram de Verdun a mis son Ethos 10mm dans le PO de mon 400, et là, la claque... alors c'est de ça dont tout le monde parle, les Ethos ?? Ni une ni deux, je commence à lire, à me documenter, à regarder les avis des gens qui ont des 100°, et quelques initiés disent préférer le Nikon 12.5HW à l'Ethos 13, à part son prix, et pour cause, ça coûte un bras + un rein + un oeil. Puis je me dis qu'avec un peu de patience, ça doit se trouver d'occasion. En attendant je revends deux oculaires pour avoir des fonds, et je finis par en trouver un à moins de 700€, d'occasion donc... Ça reste hyper cher, mais en considérant le fait qu'il y a une barlow x0,8 intégrée dans le package, on se retrouve avec un 12.5mm qui se transforme en 10mm... pourquoi pas.
1. Le poids
Bonne surprise, il fait le même poids que les Pentax XW en 50,8mm, donc pas de soucis d'équilibrage, et mise au point proche du XW30.
2. La longueur
Il est long le bestiau, il a un double coulant 31,75mm ou 50,8mm qui permet tous les usages, mais il est plus haut que mes Pentax. Si on ajoute la barlow x0,8, il est encore plus long.
3. Le dégagement oculaire
Les Pentax XW offrent un dégagement oculaire de 20 mm, ce que j'adore, et là, on perd 4mm, le Nikon est donné à 16mm de relief d'œil. Une fois essayé de nuit, on se dit que ça va, ça passe bien... c'est même bluffant de se retrouver la première fois à regarder à travers cet oculaire : une fois l'œil positionné à 16mm, on voit quasiment les 102 degrés d'un coup, sans avoir à trop bouger la tête ou le globe oculaire pour voir la bordure de champ, et plus spectaculairement, l'oculaire "disparaît" tout simplement, le barillet est fait de telle sorte qu'il s'éclipse quand l'œil est à 16mm de la lentille d'œil, faut le voir pour s'en rendre compte...
4. Le test, l'optique et en conditions réelles...:
Confort: je privilégie les XW car leur placement d’oeil est naturel, comme je l'avais écrit pour le XW 30 : on voit le télescope dans le noir, on baisse la tête et boum, on trouve l’oculaire et on se positionne à la perfection sans y penser… bref, naturel quoi… Pour le Nikon, c'est assez similaire une fois le dégagement maîtrisé, car il n'y a pas de bonnette réglable comme sur les Pentax, il faut se mettre à la bonne distance, et observer, pas la peine d'essayer de coller ses cils à la bonnette. C'est donc plus délicat que les habitudes prises avec les XW, mais une fois compris, c'est assez confortable, sans ombres flottantes, et la petite bonnette à lèvre qui cache les lumières parasites aide bien (et est amovible).
Champ: j'ai eu un ES100 20mm par le passé, puis un Vixen SSW, et des Pentax XW, donc 70, 83 et 100°, j'avais une bonne idée de ce que c'était... et mon ES100 20mm me rappelait que son champs n'était visible qu'au prix de contorsions de mes cervicales ou de mes globes oculaires... 70°, il sont visibles sans effort sur les Pentax, sans pour autant offrir un vrai côté immersif… Le Vixen SSW 14mm avec ses 83° faisait déjà beaucoup mieux côté immersion, sans bouger la tête, et là, avec le Nikon, c'est la claque assurée, l'oculaire disparaît !! Le champ est là, bien délimité, grand, et facile à voir, et c'est énorme !!! Le Nagler 22 m'avait fait cette même sensation au début aussi, à la coma près.
Transmission, contraste, piqué : aussi bien pour les couleurs (Albiréo, Rasalgheti, Izar ou 24 Com, ou la carbonée de la Lyre) que pour les étoiles de la magnitude limite du télescope (ou du ciel), le Nikon fait jeu égal avec les XW pour moi. Je l'ai utilisé une bonne demi douzaine de soirs sur mon Dob 400 (f/d 4,5), sur mon Dob 250 (f/d 5), et sur ma FC-100DL, sur toutes les cibles possibles : amas ouverts (M6, M7 bas pourtant, la Chouette, M29, M11, etc...), globulaires (M2 à M22 pour les plus brillants), planétaire, nébuleuses, Lune et même NP, mais peu sur des galaxies. Hier soir encore, dans le Sagittaire, le Cygne et l’Aigle, le Nikon m'a offert des vues sublimes et piquées de M11, M13, M29, M22, M4 etc... (longue liste) et une de ces vues de M8 et M17 !!! Avec un filtre DGM NPB, incroyables de détails... je suis même allé me perdre dans le double amas, quel piqué, quel ciel noir de charbon en fond, et quelle détection des étoiles les plus faibles... c'est clairement à la hauteur des XW, Delos et SSW sur 102° !
Sur mon Dob 400 à miroir français, c'est du grand piqué, "apo-like", une fois en température, idem sur la FC100, forcément. Sur le Dob 250 ces derniers soirs, j'ai trop couru après la température et les étoiles étaient un peu plus empâtées par contre, le gradian de température est important avec ces chaleurs.
Et la coma vous allez me dire, et bien je trouve qu' elles est négligeable sur mon 400, quasi absente sur mon 250, et bien que je possède un Paracorr 1, je n'ai pas ressenti le besoin de l'utiliser. Je mets parfois le paracorr pour le XW30, mais là la correction est top et franchement, pas besoin de correction de la coma.
Et la barlow x0,8 ? Le EiC qu'elle s'appelle... ben sur les amas globulaires, quand on veut pousser un peu le grossissement, ou en planétaire même, on se retrouve avec un vrai Nikon NAV 10HW, aucune dégradation de l'image, ni du confort, ni du piqué, ni rien, c'est comme un second oculaire de la même gamme. Et ça me rappelle bien l'Ethos 10 essayé un soir, avec un chouïa de positionnement de l'œil plus facile, sublime..
5. Conclusion
Si vous en trouvez un d'occasion et que c'est dans vos cordes, foncez ! Oculaire au top, vraiment.