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Un certain Wernher von Braun (1912 - 1977).


roger15

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Un certain Wernher von Braun (1912 - 1977).

 

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à toutes, :)

 

J'ai décidé de vous parler aujourd'hui d'un homme qui a eu un destin assez extraordianaire et dont curieusement on ne parle plus guère aujourd'hui, 33 ans seulement après son décès... Il s'agit de Wernher von Braun.

 

 

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I) Introduction :

 

 

Le jeudi 16 juin 1977, Wernher von Braun meurt, à l'âge de 65 ans seulement, à l’hôpital d’Alexandria (Virginie), aux États-Unis, près de Washington, d’un cancer du foie dont il était affecté depuis deux ans : fin tristement banale pour un personnage dont la vie a été vraiment hors du commun…

 

Trois dates essentielles jalonnent sa carrière :

 

* le mercredi 6 septembre 1944, lorsque la première fusée V2 atteint la région parisienne ;

 

* le vendredi 31 janvier 1958, lorsque la fusée Jupiter-C met en orbite le premier satellite américain, Explorer-1 d’une masse de 14 kilogrammes ;

 

* et bien sûr surtout la mémorable nuit du dimanche 20 au lundi 21 juillet 1969, lorsque deux Américains foulent pour la première fois le sol de la Lune.

 

Je vais vous raconter l'histoire passionnante des trente-six années (de 1932 à 1968) qui ont jalonné la conquête de l'espace, à travers le personnage central que fut Wernher von Braun.

 

 

II) Les premières années : 1912 -1932.

 

 

C’est dans une famille de gentilshommes terriens que naît, le samedi 23 mars 1912, Wernher von Braun, à Wirsitz, en Posnanie (aujourd’hui Wyrzysk, en Pologne). Il est le deuxième des trois fils du baron Magnus von Braun, qui sera ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de la république de Weimar, et d’Emmy von Quistorp, une femme de grande culture, versée en astronomie. Il étudie la technologie à l’Institut de Charlottenburg, puis à Zurich, et de nouveau à Berlin.

 

La vocation de Wernher von Braun est particulièrement précoce. En 1927, un petit groupe de techniciens allemands crée la Société pour la navigation dans l’espace (Verein für Raumschiffahrt, VfR), à laquelle adhèrent, en particulier, Hermann Oberth, Max Valier et Willy Ley. C’est là que Vernher les rencontre. Dès 1930, il assiste Oberth dans ses expérimentations sur les fusées à propergol liquide au site de lancement des fusées que le VfR installe dans un terrain vague de la banlieue berlinoise.

 

En 1932, l’année même où Werner obtient son diplôme d’ingénieur, il réussit le lancement d’une fusée à une altitude supérieure à un kilomètre.

 

L’armée allemande commence alors à s’intéresser à ses activités. Le traité de Versailles limitait très strictement la liberté d’armement de l’Allemagne, mais aucune des clauses ne faisait mention de fusées. C’était donc là une possibilité ouverte, pour un gouvernement qui n’était pas encore résolu à enfreindre le traité.

 

 

III) De 1932 à 1936 : les premiers essais de fusées à Kummersdorf dans la banlieue de Berlin.

 

 

Le mercredi 21 décembre 1932 Wernher von Braun, âgé seulement de 20 ans et demi signe son contrat d’engagement avec l’armée allemande qui met à sa disposition et à celle des 900 autres membre de son association VfR (Verein für Raumschiffart) des moyens considérables et en particulier un véritable centre d’essais à Kummersdorf, à 30 km au sud de Berlin. Wernher von Braun est encouragé à préparer une thèse de doctorat sur les propergols liquides au centre de Kummersdorf, et l’armée allemande lui passe commande d’une étude de réalisation d’un moteur d’une tonne de poussée.

 

Ce même jour (21 décembre 1932) le groupe de la VfR (Verein für Raumschiffart) réussit, au centre d’essais de Kummersdorf, la mise à feu au banc d’essai d’un moteur-fusée à propergols liquides de 300 kg de poussée, utilisant de l’alcool et de l’oxygène liquide. Peu après, dotée de ce moteur, la fusée A2 (la lettre A de ces fusées signifie Aggregat ; "ensemble") atteint deux kilomètres d’altitude.

 

 

IV) De 1937 à 1943 : direction Peenemünde.

 

 

Le succès des travaux de l'équipe de Wernher von Braun justifie l’augmentation des moyens accordés par l'armée allemande : en avril 1937, son équipe (80 collaborateurs) s’installe à Peenemünde, dans une presqu’île de la mer Baltique. Peenemünde est situé à 54º 08' de latitude Nord et à 13º 47' de longitude Est.

 

Wernher von Braun construit à Peenemünde la fusée A3, qui vole en 1939. Cet engin de 7,6 mètres de long et d’une masse de 740 kilogrammes emporte une charge utile instrumentale, récupérable par parachute ; mais c’est un missile capable de transporter une bombe d’une tonne jusqu’à une distance de 300 kilomètres que l’armée allemande attend de son équipe...

 

Pour réaliser un tel engin, il faut construire une soufflerie supersonique et un système de guidage par calculateur analogique.

 

Après trois années d’efforts l'équipe de Peenemünde réussit en 1942 à construire le A4, qui sera plus tard dénommé V2 ("A" signifie Aggregat – ensemble [mécanique] – et "V" Vergeltungswaffe, [arme de représailles]). Il s’agit d’un missile balistique sol-sol d’une masse au décollage de 12,9 tonnes doté d’un moteur de 26 tonnes de poussée fonctionnant à l’éthanol et à l’oxygène liquide et qui doit emporter une charge explosive d’une tonne à 300 kilomètres environ.

 

Le dimanche 16 août 1942, un missile A4 franchit pour la première fois de l'histoire la vitesse du son (340 mètres à la seconde, soit 1 224 kilomètres à l'heure). L'équipe de Peenemüde entend donc pour la première fois au monde le fameux "bang" du "mur du son"…

 

Le samedi 3 octobre 1942, un missile allemand A4 est lancé avec succès depuis la base de Peenemünde, au bord de la mer Baltique. Le succès est total : le A4 culmine à 80 kilomètres et s'écrase après une course (à la vitesse hallucinante pour l'époque d'environ 5 000 kilomètres à l'heure sur 190 kilomètres…

 

 

V) La nuit du 17 au 18 août 1943 : le bombardement massif des usines aéronautiques de Peenemünde par la Royal Air Force (opération "Hydra").

 

 

Cette nuit-là 598 bombardiers de la RAF bombardent la base de Peenemünde. 41 appareils anglais seront abattus au cours du raid. Pour désorganiser la riposte de la Lufwaffe des chasseurs Mosquito britanniques ont lancé, quelques minutes avant le raid massif sur Peenemünde, des leurres sur Berlin qui ont fait croire à une attaque massive sur la capitale allemande. 200 chasseurs allemands ont alors décollé et patrouillé autour de Berlin, sans trouver la moindre trace de cette attaque fictive. Cela explique les raisons du succès apparent du raid massif sur Peenemünde.

 

Succès seulement apparent, car bon nombre d’installations restaient cependant intactes ou récupérables vu que ce sont surtout les quartiers d’habitation qui ont été visés. La consigne était en effet de décimer le plus possible de spécialistes afin de porter un coup fatal aux recherches en cours. Il y avait alors à Peenemünde 4 300 spécialistes et les familles, ainsi que 1 100 prisonniers, essentiellement russes et polonais. Beaucoup périrent lors de ce bombardement mais un seul collaborateur direct de Wernher von Braun trouva la mort : le Docteur Thiel, spécialiste des moteurs-fusées. Tous les autres collaborateurs directs de von Braun furent épargnés….

 

La nuit du raid aérien, pour la première fois, Wernher von Braun compris ce que c'était vraiment la guerre…

 

La leçon, toutefois, avait été dure et, dès le 18 août 1943 l'armée allemande pris une décision immédiate suite au raid aérien massif de la nuit précédente : la fabrication des fusées A4 se poursuivrait désormais dans une usine souterraine spécialement aménagée près de Nordhausen, dans le massif du Harz, dans la sinistre usine concentrationnaire de Dora (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dora_(camp) ). Sur les 60 000 prisonniers ayant travaillé de force à Dora, 20 000 périront. :mad: :mad: :mad:

 

Dora restera la plus grosse tache dans la carrière de von Braun, qui affirmera toujours avoir ignoré ce qui s'y est passé... :confused: :confused: :confused:

 

Un V2 construit dans l'usine souterraine de Dora :

 

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Dorénavant seule la mise au point des engins V2 s’effectuera à Peenemünde, leur fabication de masse se fera à Dora.

 

 

VI) 1944 : les V2 deviennent opérationnels.

 

 

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En juin 1944, un missile V2 testé par les Allemands sort de sa trajectoire prévue et tombe en Suède. Les Services secrets suédois récupèrent les débris et les donnent aux Britanniques pour les analyser. À la vue de ces éléments, il se confirme que l'Allemagne développe bien de nouvelles armes terrifiantes…

 

Vendredi 8 septembre 1944 : Ce matin à 11 heures une explosion s’est produite à Charentonneau, près de Maisons-Alfort, tuant et blessant une vingtaine de personnes. Prévenu par les services de police, le professeur Moureu, directeur du laboratoire municipal de la Ville de Paris, s’est rendu sur les lieux. L’étendue des dégâts et l’examen des débris de l’engin lui ont fait pressentir que la fusée qui avait explosé n’était pas un simple V1 (avion-bombe volante à réaction sans pilote). Il ne s’est pas trompé, l’engin, qui après un vol d’environ quatre minutes et demie s’est écrasé dans la banlieue parisienne, est un V2, une fusée allemande d’un type nouveau. Stationnée près de Saint-Vith, en Belgique, la 444ème batterie expérimentale avait lancé deux fusées sur Paris, mais, par chance, la première s’est désintégrée en entrant dans les basses couches denses de l’atmosphère. En fin d’après-midi, Londres a reçu aussi un V2, tiré des environs de La Haye L’engin a explosé à Chiswick à 18h43, tuant trois personnes et en blessant gravement dix-sept … Un fort double bang a été entendu, mais après l’explosion. Ultime coïncidence, c’est aujourd’hui qu’on a appris à Londres le démantèlement des bases de V1 du Pas-de-Calais.

 

Vendredi 13 octobre 1944 : les Allemands lancent deux V2 sur le port et la ville d'Anvers (Belgique).

 

Vendredi 10 novembre 1944 : Winston Churchill vient finalement d’admettre que la Grande-Bretagne est la cible d’une nouvelle fusée allemande à long rayon d’action, le V2. Près d’une centaine de V2 se sont écrasés sur le sol anglais depuis celui qui a frappé Chiswick, dans la banlieue Ouest de Londres, le 8 septembre 1944. Jusqu’à présent, les autorités britanniques ont démenti l’existence de la nouvelle arme pour ne pas alarmer l’opinion. La cadence de lancement des V2 depuis les Pays-Bas a atteint huit fusées par jour et les dégâts sont bien supérieurs à ceux des V1. Des centaines de Londoniens en ont déjà été les victimes. La radio allemande a annoncé cette semaine que Londres était "dévastée" par la nouvelle arme secrète. Winston Churchill l’a démenti aujourd’hui devant le Parlement, en précisant que « les dégâts et le nombre de victimes sont peu élevés pour le moment » . Mais il est reconnu que le V2 est l’arme la plus destructrice à l’heure actuelle : la fusée grimpe jusqu’à une altitude de 100 à 120 kilomètres et voyage à la vitesse de 5 000 km/h environ, en emportant une tonne d’explosifs dans son ogive. Un seul de ces engins a fait 17 morts dans le Nord de Londres, et quatre fusées ont dévasté 2 000 maisons à Croydon, dans le Surrey. Ajouté aux V1 qui les ont précédés, les nouveaux V2 ont porté à 25 000 le nombre de maisons détruites et à un million celui des maisons endommagées au cours des cinq derniers mois. La ville d’Anvers a également essuyé des attaques de V2. Ce qui rend le V2 si terrifiant, c’est qu’aucune alerte ne peut être donnée : la fusée est bien trop rapide et l’impact a raison de la plupart des abris, sauf des plus profonds. L’arrivée d’un V2 est annoncée par une gigantesque déflagration suivie d’un souffle sonore, de flashes lumineux et de colonnes de fumée. L’explication officielle du premier impact de Chiswick fut qu’une conduite de gaz avait explosé. L’explication fut reprise tant de fois qu’une Londonienne nota dans son journal, en entendant l’explosion d’un V2 : « Tiens, encore une conduite de gaz volante. » Churchill a finalement levé le secret sur la nouvelle fusée, en partie pour contrer la propagande nazie. « Il n’y a aucune raison d’exagérer le danger, a-t-il annoncé, jusqu’à présent son ampleur et ses conséquences n’ont pas été significatives. » Pour les Alliés, contrer les V2 consiste à détruire les bases des fusées aux Pays-Bas. Les Allemands ont déjà été contraints d’installer leurs bases un peu plus à l’Est depuis septembre 1944. Depuis le 3 octobre 1944, cependant le lancement des V2 a repris…

 

Samedi 16 décembre 1944 : Un V2 s’est écrasé sur le cinéma Rex de l’avenue Keyser à Anvers, faisant 567 victimes, dont 296 soldats britanniques. Dans la salle pleine à craquer, 1 200 spectateurs assistaient à la projection du film Buffalo Bill. Soudain, un éclair fusa, toit et balcon s’écroulèrent sur le public. En conjonction avec l’offensive des Ardennes, les Allemands font porter leurs attaques sur Anvers plutôt que sur Londres. Il y a trois semaines un V2 y tuait 152 personnes. Celui d’aujourd’hui a été tiré d’Enschede aux Pays-Bas, base distante de 200 km seulement.

 

Werhner Von Braun dit à voix basse à ses collaborateurs de Peenemünde après les premiers tirs de V2 contre les villes des Alliés : « C’est un succès, mais nous avons frappé le mauvais camp… ». (voir : http://www.capcomespace.net/dossiers/espace_US/lanceurs_US/V2/les_V2_A4.htm).

 

 

VII) 1945 : l'avance des troupes soviétiques va obliger Wernher Von Braun a choisir son camp pour après la guerre.

 

 

Mardi 2 janvier 1945 : à Copenhague des Résistants danois détruisent une usine fabriquant des pièces de fusées V2.

 

Vendredi 9 février 1945 : Les bombardements alliés continuent à un rythme élevé sur l'Allemagne. La RAF s’est occupée pour sa part des rampes de lancement des V2 aux Pays-Bas.

 

Samedi 17 février 1945 : L’avancée triomphale de l’Armée Rouge a plongé les dirigeants allemands dans le désarroi. Un second signe de désarroi remarqué par les Alliés a été l’obligation pour les Allemands d’évacuer l’expert en fusées Wernher von Braun et ses collègues de la base de V2 à Peenemünde, sur la Baltique. Le centre est désormais menacé par les soldats Soviétiques…

 

Samedi 3 mars 1945 : Les bombardiers de la RAF manquent leur cible à La Haye, aux Pays-Bas (un site de lancement de V2), tuant 500 civils…

 

Jeudi 8 mars 1945 : Sur le marché de Smithfield à Londres, un V2 tue ou blesse 233 personnes.

 

Vendredi 16 mars 1945 : Wernher von Braun se rend de nuit à Berlin pour y demander des crédits supplémentaires. Lors du voyage la mort est presque au rendez-vous une deuxième fois : son chauffeur s'étant endormi au volant, la voiture a franchi le parapet de l'autoroute et est allée s'écraser quelques mètres plus bas sur une voie ferrée. Wernher, un bras cassé en plusieurs endroits (ce qui va le handicaper pendant plusieurs mois), trouve cependant la force de sortir son chauffeur inanimé du véhicule avant que celui-ci prenne feu. Après le bombardement de la base de Peenemünde par la RAF, la nuit du 17 au 18 août 1943, c'est la deuxième fois que Wernher voit la mort de près…

 

Ce deuxième rendez-vous avec le destin a-t-il accéléré le choix de Wernher von Braun de choisir définitivement son camp, une fois l'Allemagne vaincue ?

 

Samedi 17 mars 1945 : Les Allemands parviennent toujours à lancer des V2 contre l’Angleterre et la Belgique malgré tous les efforts déployés par les Alliés pour détruire leurs bases de lancement. A ses débuts en septembre, la campagne de lancement des V2 était menée depuis des bases des Pays-Bas, mais lors de l’occupation d’Arnhem les sites ont été temporairement déplacés au Danemark. Depuis le début octobre 1944, les bases ont réintégré les Pays-Bas et, en fin d’année, elles ont été implantées dans un grand parc boisé près de La Haye. Les bombardiers de la RAF ayant attaqué le site de nombreuses fois en janvier, en février et finalement, début mars 1945, les Allemands ont dû bouger, d’où l’arrêt temporaire des attaques de V2. Le nouveau site est toujours près de La Haye, cette fois-ci sur l’hippodrome de Duindicht. La base est peu protégée, vu la nature du site : la nappe phréatique, proche de la surface, rend impossible toute construction souterraine de dépôts. Les avions de reconnaissance alliés ont donc aisément repéré les rampes de lancement et la RAF prépare des raids en conséquence. Le but est de repousser les fusées vers l’intérieur de l’Allemagne, d’où elles ne pourront plus atteindre l’Angleterre.

 

Entre février et avril 1945 les Soviétiques font savoir ubi et orbi (afin que ça parvienne à leur connaissance) à von Braun et aux techniciens de son équipe qu'ils sont prêts à tout leur pardonner, et même à les payer grassement pour qu'ils poursuivent pour eux leurs études et leurs essais sur les fusées. En revanche, les Américains ne leur promettent rien du tout… La grande chance des États-Unis fut que seule la très grande peur du régime soviétique fit pencher très vite la balance de leur côté ; à part un seul, tous les techniciens de l'équipe de von Braun choisirent le camp américain !…

 

 

VIII) février - mars 1945 : von Braun est recherché à la fois par les Soviétiques et par les Américains.

 

 

Mercredi 11 avril 1945 : jour de chance pour l'armée américaine. La 1ère armée américaine prend Nordhausen. Une usine souterraine d’assemblage de V2 est découverte intacte, près de la ville. Cette prise aura des conséquences incalculables sur le futur l'équilibre de la terreur entre Soviétiques et Américains. Les pièces détachées des V2 sont soigneusement mises dans des camions et disparaissent dans un dépôt secret très à l'Ouest de l'Allemagne, le plus loin possible des troupes de l'Armée Rouge… Déjà la guerre froide montre le bout de son nez !…

 

Mercredi 2 mai 1945 (deux jours après le suicide d'Adolf Hitler) : une patrouille de l'armée américaines à Reutte dans le Tyrol voit arriver vers elles un homme qui leur déclare : « Je suis Magnus von Braun, le frère du grand ingénieur constructeur de fusées Wernher von Braun, que vous recherchez ardemment, de même que les Soviétiques. Il ne veut se rendre qu'aux Américains, et fuir le plus loin possible des Russes. Etes-vous d'accord ? ». Le capitaine américain qui commande la patrouille donne son accord. Et deux heures plus tard, au lieu convenu, Wernher von Braun (il a un bras plâtré, à la suite d’un accident d’automobile) se rend en souriant, ainsi que ses collaborateurs les plus proches, aux soldats américains. En plus, il leur indique la cachette où il avait camouflé 14 tonnes de documents. Les soldats américains emmènent les techniciens allemands et leurs documents quelque part vers l'Ouest de l'Allemagne, dans le plus grand secret. Ce jour-là les Soviétiques (qui l'ignorent encore bien sûr) ont perdu de justesse la future course à la Lune !… ;)

 

Les Américains sont à la fois très contents que Wernher von Braun ait choisi de se rendre à eux plutôt qu'aux Soviétiques, mais ils ont conscience que les autre Alliés (notamment les Britanniques) vont demander à ce qu'il soit jugé comme criminel de guerre… Aussi, vont-ils dans un premier temps l'exiler discrètement aux États-Unis, puis dans un deuxième temps lui refaire une virginité politique en modifiant son dossier, afin qu'il puisse devenir un simple scientifique au passé irréprochable…

 

 

IX) 1945 - 1957 : que faire du "prisonnier" von Braun ?

 

 

Wernher von Braun s'est donc rendu aux soldats américains le 2 mai 1945. La première chose qu'ils font rapidement c'est de le mettre à l'abri le plus loin possible des troupes de l'armée rouge. Ensuite s'est rapidement posé la question : que faire de ce "prisonnier" si spécial ?

 

En mai 1945 les services de renseignements américains récupérèrent les plans du projet A9 / A10 de l’équipe de Peenemünde d’une fusée à deux étages. Ce projet, élaboré dès 1942, comprenait une fusée A10 comme premier étage (181,440 tonnes de poussée), chargé de propulser à 60 km d’altitude une fusée A9 (sorte de V2 dotée d’ailes en forme de flèches). Le deuxième étage aurait pu évoluer en vol balistique à la vitesse de 5 000 km / h et frapper une cible située à 5 000 km. Tiré d’une position à l’Ouest de l’Europe (la Bretagne ou le Portugal) ce deuxième étage aurait pu atteindre la côte Est des États-Unis, New-York était la cible plus spécialement visée … :o :o :o Les Américains en ont eu une peur bleue rétrospective. Mais ils se sont dits qu'il valait mieux avoir un tel gaillard avec eux que contre eux !…

 

A part Wernher von Braun, les membres de l'équipe de Peenemünde qui s'étaient rendus aux Américains étaient quatre : Bernard Tessmann, Hans Lindenberg, Didier Huzel, et Magnus von Braun (le frère de Wernher). Quelques semaines plus tard, quelque quatre cents anciens de Peenemünde, venus des villages environnants où ils s'étaient dispersés pour ne pas servir d'otages aux SS, se regroupaient dans une gare près de Nordhausen afin d'être transférés, le 20 juin 1945, dans une zone sous contrôle de l'armée américaine. Un seul membre important de l'équipe de Peenemünde avait répondu positivement aux appels des Soviétiques : Hermann Gröttrup. Cet homme, qui ne voulait pas quitter l'Allemagne, âgé tout juste de trente ans, se vit confier par les Soviétiques la responsabilité d'un programme de mise au point de fusées. Soudainement il devenait l'égal de Wernher von Braun !…

 

Wernher von Braun et les autres techniciens de Peenemünde furent regroupés dans une ancienne caserne à Landshut (Sud-Est de la Bavière). Pendant un mois leur sort fut indécis. Les Anglais demandaient avec insistance, aidés en cela par les Soviétiques, que Wernher von Braun soit jugé comme criminel de guerre, pour les centaines de morts causés par l'envoi de ses V2 sur Londres et Anvers. L'armée américaine décida finalement, à titre conservatoire, d'en transférer 117 le 29 septembre 1945 au fort Standish, une île du port de Boston (Massachusetts).

 

Le problème était que ces 117 techniciens allemands étaient entrés illégalement aux États-Unis, sans visa… L'armée a alors convaincu le Président américain Harry Trumann de signer un décret spécial autorisant leur transfert aux États-Unis. Les Américains ont rapidement pris soin de gommer le passé nazi et même SS de Wernher von Braun.

 

Wernher von Braun et les autres techniciens de Peenemünde furent alors transférés à Fort Bliss au Texas où ils purent remonter des V2, dont les pièces avaient souffert lors du transport vers les États-Unis et commençaient à être recouvertes de rouille, sous l'œil attentif des techniciens américains. Un premier tir d'essai fut réalisé le 16 avril 1946 depuis la base de White Sands, en plein désert du Nouveau-Mexique. Les techniciens allemands furent assez rapidement dépités de constater que les Américains, n'avaient aucune directives à leur donner pour encadrer leurs travaux…

 

Aussi, les techniciens allemands se contentèrent d'équiper leurs V2 de charges scientifiques et à les envoyer dans la haute atmosphère pour y effectuer différentes mesures. Pas moins de soixante-sept V2 furent tirés en vingt mois (entre avril 1946 et novembre 1947). Lors du tir du 17 décembre 1946 un V2 a atteint la vitesse record de 5 900 km/heure et une altitude de 186 km. Précisons que le record absolu (vitesse de 6 500 km/heure et altitude de 214 km) fut réalisé par un V2 lors d'un essai réalisé par les Américains eux-même, le 22 août 1952.

 

Car, très vite, à partir de décembre 1947, les Américains ont voulu remplacer les Allemands lors des essais de lancement des fusées V2. Les anciens de l'équipe de Peennemünde se sont alors demandés s'ils avaient fait le bon choix en 1945 ?…

 

De 1945 à 1957, l'ancienne équipe de Peennemünde, s'ennuie aux Etats-Unis. En effet, les Américains s'estiment très contents de les avoir mis en sûreté sur leur territoire, et qu'ainsi ils ne puissent pas un jour fabriquer une fusée intercontinentale qui les menacerait… Les services de renseignement occidentaux n'ont aucune idée de ce qui passe au-delà du rideau de fer en matière aéronautique.

 

On autorise toutefois Wernher von Braun et son équipe à continuer à assembler et à lancer des V2 (qu'on préfère appeler de leur ancienne dénomination "A4", pour oublier leur sinistre passé…) pour que son équipe ne perde pas la main, on ne sait jamais…

 

 

X) 1947 - 1957 : les Soviétiques se préparent discrètement à gagner la course pour la conquête de l'espace...

 

 

* Jeudi 30 octobre 1947 : les Soviétiques lancent depuis leur base de Kapustin Yar, près de la mer Caspienne, le premier des V2 récupérés en Allemagne.

 

* Jeudi 24 février 1949 : un V2 américain surmonté d’un deuxième étage (Wac-Corporal) atteint 393 km d’altitude, battant tous les records pour l’époque.

 

* Mardi 3 mai 1949 : premier tir, aux États-Unis, de la fusée civile Viking, qui servira de premier étage, plus tard, au lance-satellite Vanguard.

 

* 29 août 1949 : les Soviétiques font exploser leur première bombe atomique (bombe A). L'équilibre de la terreur est rétabli… Les Américains sont de nouveau sur le qui vive vis-à-vis de l'Union Soviétique…

 

* Novembre 1950 : l’équipe de Peenemünde, après un séjour provisoire à Fort Bliss (Texas), s’installe dans un centre tout spécialement créé à Huntsville (Alabama) : l’Army Ballistic Missile Agency (ABMA) dans l’enceinte de l’arsenal Redstone. Ils y mèneront à bien, à partir de 1952, la mise au point d’un missile dérivé du V2, précisément baptisé Redstone. C’est cette fusée qui servira de base à la Jupiter C qui lancera le premier satellite artificiel américain.

 

* 1er novembre 1952 : les Américains font exploser leur première bombe atomique thermonucléaire à hydrogène (bombe H). Elle est baptisée "Mike". Elle explose sur l'atoll d'Eniwetok près des îles Marshall dans le Pacifique. Sa puissance était de 10,4 mégatonnes, 1 000 fois plus puissante que la bombe atomique lancée sur Hiroshima. "Mike" ne laissera plus rien de l'îlot après son explosion… Les États-Unis reprennent l'avantage dans l'équilibre de la terreur !…

 

* 12 août 1953 : les Soviétique font exploser leur première bombe atomique thermonucléaire à hydrogène (bombe H). Il ne leur a fallu que neuf mois pour rattraper les Américains !…

 

Fin 1953 : le vice-Premier ministre soviétique Viatchelav Malychev demande à Sergueï Korolev (dont le nom restera toujours ignoré des services secrets occidentaux jusqu'à son décès le 14 janvier 1966, à l'âge de 59 ans) de concevoir un missile balistique intercontinental capable de propulser une charge thermonucléaire de 5,6 tonnes depuis le territoire soviétique sur les villes de New-York ou de Washington. A cette époque Sergueï Korolev travaillait sur des missiles R-5, lointains dérivés des V-2 allemands. Ces missiles R-5 avaient une masse au décollage de 28,6 tonnes qui ne leur permettait d'emporter qu'une charge de 1,5 tonne (représentant une charge nucléaire de 80 kilotonnes ; soit quatre fois la puissance de la bombe d'Hiroshima) à seulement 1 200 km de distance.

 

* Le jeudi 14 avril 1955 von Braun acquiert la nationalité américaine.

 

* Vendredi 29 juillet 1955 : la Maison-Blanche annonce que les États-Unis ont l’intention de lancer des satellites artificiels lors de l’Année géophysique internationale (1er juillet 1957 - 31 décembre 1958).

 

* Vendredi 9 septembre 1955 : les États-Unis sélectionnent le programme Vanguard de l’U.S. Navy, visant à l'aide d'une fusée Viking (sur laquelle il faudrait élaborer des étages supérieurs) à satelliser un objet spatial d'un poids de 9 kg sur orbite basse. Dès lors, von Braun se vit signifier l'interdiction stricte de procéder à toute satellisation.

 

* Jeudi 20 septembre 1956 : la fusée Jupiter (d'une portée de 2 400 km) mise au point par l'équipe de Wernher von Braun est lancée de Cap Canaveral et atteint, avec un quatrième étage neutralisé, 1 000 km d'altitude avant de retomber à 5 300 Km de son point de départ. Si elle avait voulu suivre les recommandations de Wernher von Braun l'Amérique aurait réussi ce jour-là la première satellisation de l'histoire...

 

Mais, vous l'avez bien compris, le principal adversaire de Wernher von Braun, pourtant soutenu par l'armée de terre américaine, est l'US Navy, qui a alors l'oreille du Président Dwight David Eisenhower, et qui veut être la seule à avoir la gloire d'avoir pu envoyer le premier satellite artificiel de l'histoire…

 

Le réveil sera très rude pour l'Amérique un certain vendredi 4 octobre 1957 !…

 

 

XI) Le succès soviétique du vendredi 4 octobre 1957.

 

 

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Ce vendredi 4 octobre 1957 l'après-midi, Wernher von Braun reçoit à la base ABMA (Ammy Ballistic Missile Agency) à Huntsville dans l'Alabama une délégation officielle du gouvernement américain parmi lesquels deux personnages très importants : Neil MacElroy (Ministre de la Défense des États-Unis) et Wilbur Brucker (Ministre de l'armée). C'est en plein cocktail qu'on leur annonce la nouvelle la plus incroyable qui soit : l'agence soviétique Tass vient d'annoncer que l'URSS vient d'envoyer à 19h 28m 34s (Temps Universel) le premier satellite artificiel de la Terre. C'est une sphère d'aluminium de 58 cm de diamètre, pesant 83,6 kg, dont les émetteurs lancent en permanence un "bip, bip, bip…". Son orbite est de 215 km au périgée et de 939 km à l'apogée. Il fallait une heure et 36 minutes à Spoutnik 1 pour faire le tour de la Terre. Ce qui a le plus inquiété les officiels américains c'est que le fait qu'il y ait eu satellisation prouvait que l'Union Soviétique disposait d'un missile balistique intercontinental capable d'envoyer des bombes atomiques sur les États-Unis !… :( :( :(

 

Wernher von Braun et le général de brigade John B. Medaris, commandant l'ABMA, sautèrent sur l'occasion et demandèrent l'autorisation aux deux ministres présents de lever l'interdiction qui leur était faite de procéder aux préparatifs pour le lancement d'un satellite artificiel américain. Selon eux, dès qu'ils auraient le feu vert du gouvernement américain, 90 jours au maximum leur suffiraient pour procéder à un tel lancement. La réponse des deux ministres fut que seule l'US Navy allait relever incessamment le défit lancé par l'Union Soviétique… Mais, bons princes, ils leur ont toutefois permis de commencer, mais très discrètement, leurs travaux sur ce projet d'un satellite lancé par la fusée Jupiter, au cas où… ;)

 

Le dimanche 3 novembre 1957, alors que les Américains n'avaient toujours pas lancé un seul satellite, l'Union Soviétique lançait Spoutnik 2 (508 kg de charge utile), avec le premier être vivant de l'histoire de la conquête spatiale : la chienne Laïka. Précisons un point important : pendant 45 ans les Soviétiques affirmeront que cette pauvre chienne avait survécu environ dix à douze jours. Ce n'est qu'en 2002 que le docteur Dimitri Malashenkoven révèlera que Laïka avait en fait péri sept heures tout au plus après le lancement… :(

 

Deux à zéro, les officiels américains pressèrent donc l'US Navy d'envoyer très rapidement leur satellite artificiel, et en tout cas avant la fin de 1957 !… Cette pression lui fut fatale…

 

Le jeudi 5 décembre 1957 allait être la journée de la revanche des États-Unis : non seulement ils allaient réussir eux aussi à envoyer un satellite artificiel, mais, certains de la fiabilité de leur technologie, ils allaient convier le monde entier à y assister (alors que les deux lancements soviétiques s'étaient effectués dans le plus grand secret, et révélés seulement dès qu'on était certain de leur succès). Et, cerise sur le gâteau, les caméras de la télévision américaine étaient invitées à diffuser ce lancement en direct depuis Cap Canaveral (Floride).

 

A 16h 44m (Temps Universel) les moteurs de la fusée emportent vers l'espace le satellite "Vanguard-1A" une sphère en aluminium de 15,2 cm de diamètre et pesant 1,36 kg. Les trois réseaux télévisés américains (ABC, CBS et NBC) diffusent en direct ce magnifique décollage. Mais, deux secondes après avoir quitté le sol et après s'être élevée d’environ un mètre et vingt centimètres, la fusée composée de trois étages perd de la poussée et commence à retomber en penchant vers l’arrière. Ayant touché violemment la rampe de lancement, les réservoirs de carburant se rompent et explosent, détruisant entièrement la fusée et endommageant gravement la rampe de lancement !… Toute l'Amérique assiste en direct à la télévision à ce désastre technologique sans précédent !… Les États-Unis ont été humiliés par la stupide US Navy, dont les responsables ont alors rasé les murs du Pentagone dans les jours suivants… ;)

 

Une véritable hystérie secoue alors les États-Unis : les Russes peuvent leur envoyer des fusées porteuses de bombes atomiques et eux se révèlent incapables d'envoyer une fusée à plus de deux mètres de hauteur !… :o

 

Le seul gagnant de ce désastre fut le satellite Vanguard-1A lui-même : éjecté de la fusée lors de l'explosion, sa coque a bien résisté et ses émetteurs ont bien fonctionné !… L'émotion causée par cet échec aux États-Unis sera telle que la presse américaine la comparera à un nouveau Pearl Harbor…

 

L'Américain le plus vexé par cet échec fut bien sûr le Président des États-Unis Dwigth David Eisenhower. Cinq jours après ce nouveau Pearl Harbor, le mardi 10 décembre 1957 il ordonna au ministre de la défense de lever immédiatement l'embargo qui frappait l'équipe de Wernher von Braun et de lui donner l'ordre de procéder le plus vite possible au lancement d'un satellite artificiel américain.

 

 

XII) Le succès américain du vendredi 31 janvier 1958.

 

 

Le vendredi 31 janvier 1958, l'Amérique retient son souffle : une deuxième tentative de lancement d'un satellite artificiel va avoir lieu, toujours retransmise en direct à la télévision.

 

Ce jour-là le lanceur Jupiter C RS-29 (dérivé de la fusée Redstone), s'élève de Cap Canaveral emportant le satellite Explorer 1.

 

Explorer-1, d’une masse de 13,9 kg se révèlera très utile pour les futurs vols habités puisqu'il découvrira les redoutables ceintures de radiation dites de Van Allen.

 

Le vendredi 31 janvier 1958 l'équipe de Wernher von Braun, retrouve le moral : elle a bien fait de choisir le camp américain plutôt que le camp soviétique en mai 1945 !…

 

D'autant plus que les Soviétiques vont très rapidement subir leur premier échec avec le lancement de Spoutnik 3. Le lundi 3 février 1958 les Soviétiques, certains de la fiabilité de leur technologie spatiale, invitent la presse internationale à assister au lancement de l'énorme satellite Spoutnik 3 (satellite en forme de cône, mesurant 3,57 m de hauteur), d'un poids de 1 327 kg !… Hélas pour eux, un des boosters tomba en panne et le lanceur s'écrasa 88 secondes après le lancement (après s'être élevé d'une douzaine de kilomètres)…. Furieux de cette humiliation publique, les Soviétiques retiendront la leçon et n'inviteront plus jamais la presse internationale à assister à un lancement. Les lancements soviétiques ne seront annoncés qu'après la certitude de la réussite du décollage de la fusée. Ainsi, leurs prochains échecs resteront ignorés du grand public… Spoutnik 3 sera donc le premier et le seul échec officiel dans le lancement des objets partant vers l'espace.

 

Trois mois plus tard (le jeudi 15 mai 1958), le deuxième essai pour lancer Spoutnik 3 fut une réussite.

 

Entre temps, du côté américain, les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'US Navy et ses satellites Vanguard, et les échecs et des succès alternent pour l'équipe de von Braun :

 

* 5 février 1958 : échec pour l'US Navy !… Le satellite américain Vanguard-1B est détruit à Cap Canaveral dans l’explosion du lanceur Vanguard TV-3BU.

 

* 5 mars 1958 : échec pour l'équipe de von Braun. Le satellite américain Explorer-2 ne peut être placé sur orbite à la suite d’une défaillance du quatrième étage du lanceur Jupiter C.

 

* 17 mars 1958 : succès (enfin !!!…) pour l'US Navy. Le satellite américain Vanguard-1C est placé sur orbite par un lanceur Vanguard TV-4.

 

* 26 mars 1958 : succès pour l'équipe de von Braun. Le satellite américain Explorer-3 est placé sur orbite par un lanceur Jupiter C.

 

* 28 avril 1958 : nouvel échec pour l'US Navy !… Le satellite américain Vanguard-2A ne peut être placé sur orbite à la suite de la défaillance du troisième étage du lanceur Vanguard TV5.

 

* 27 mai 1958 : nouvel échec pour l'US Navy !… Le satellite américain Vanguard-2B ne peut être placé sur orbite à la suite de la défaillance de son lanceur Vanguard SLV-1.

 

* 26 juin 1958 : nouvel échec pour l'US Navy !… Le satellite américain Vanguard-2C ne peut être placé sur orbite à la suite de la défaillance de son lanceur Vanguard SLV-2.

 

* 26 juillet 1958 : succès pour l'équipe de von Braun. Le satellite américain Explorer-4 est placé sur orbite par un lanceur Jupiter C.

 

Si j'insiste autant sur ces échecs, c'est qu'à long terme ils seront très formateurs pour les vols habités de la NASA. Lors des vols humains, Mercury, puis Gemini, et enfin Apollo, la NASA fera toujours projeter aux journalistes étrangers lorsqu'ils arriveront à Cap Canaveral un documentaire d'une dizaine de minutes leur montrant, en insistant très lourdement, toutes ces images d'explosion de fusées, et qui se terminait par ce bandeau "Voilà pourquoi aujourd'hui nous savons comment envoyer des fusées dans l'espace !…".

 

 

XIII) Les succès soviétiques et américains des années 1958 à 1966.

 

 

Les années 1958 à 1966 furent dans l'ensemble très favorables pour la conquête de l'espace : sondes spatiales lunaires et interplanétaires (Lunik 1, Lunik 2 et Lunik 3 sont restées mémorables), voyages humains habités d'abord autour de la Terre, puis sondes automatiques vers la Lune, satellites de télécommunications (Telstar, Early Bird).

 

 

XIV) Les deux drames de la sinistre année 1967.

 

 

L'année 1967 fut en revanche une douche froide pour les deux nations spatiales :

 

* 27 janvier 1967 : la cabine Apollo 1 prend feu et ses trois occupants (Virgil Grissom, Edward White, et Roger Chaffee) périssent carbonisés…

 

* 24 avril 1967 : Wladimir Komarov se tue lors de l'atterrissage de Soyouz 1, à cause du mauvais fonctionnement de ses parachutes…

 

Ces deux accidents dramatiques ont réveillé le monde entier qui s'était habitué aux succès ininterrompus des vols spatiaux. L'envoi d'êtres humains dans l'espace était, est, et restera une entreprise à très hauts risques !… :(

 

 

XV) Appolo 8 en route vers la Lune le 21 décembre 1968.

 

 

Pour moi, la mission spatiale la plus extraordinaire, fut le vol Apollo 8, du 21 au 27 décembre 1968. Aujourd'hui, à cause du "petit pas pour un homme" de Neil Armstrong le 21 juillet 1969 lors de mission Apollo 11, on l'a pratiquement oublié, mais c'était le vol le plus risqué et le plus extraordinaire de toute la conquête spatiale, il permettait à ces trois astronautes de réaliser le rêve de Jules Verne : aller (et revenir !…) de la Terre à la Lune !...

 

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Et surtout, pour la première fois, l'astronaute américain William Anders a fait aux Terriens le plus beau cadeau qui soit : une photographie de la planète Terre prise depuis les environs de la Lune. C'est depuis lors qu'on l'appelle "la planète bleue"...

 

 

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Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

Mes sources :

 

* "La Conquête de l'espace" de Yves Babe, éditions Atlas, Paris février 1985 ;

 

* "L'exploration de l'espace" de Kenneth Gatland, encyclopédie Bordas, Paris février 1986 ;

 

* "L'homme dans le cosmos" de Pierre Kohler, éditions Hachette, Paris septembre 1982 ;

 

* "Le Grand Atlas Universalis de l'espace", ouvrage collectif sous la direction de Jacques Bersani et Hans Schweizer, éditions Universalis, Paris octobre 1989 ;

 

* "Chronique de la Seconde Guerre mondiale", ouvrage collectif sous la direction de Jacques Legrand, éditions Chronique, Paris novembre 1990 ;

 

* "2194 jours de guerre - Chronique illustrée de la Seconde Guerre mondiale" de César Salmaggi et Alfrdo Pallavisini, éditions du Readers Digest, Paris janvier 1980.

Modifié par roger15
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Les pipelettes du sujet

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Ton article est tout simplement d'exception !

 

Merci Roger pour cette grande page d'histoire ! :)

 

Au passage, comment sais-tu cela ?

« C’est un succès, mais nous avons frappé le mauvais camp… ».

 

J'ignorais qu'il était connu qu'il avait émis une préférence de camp.

 

Quant au très sinistre camp de Dora, j'avais lu lorsque j'étais adolescent un livre de poche qui m'avait marqué, intitulé "DORA", mais dont j'ai oublié l'auteur malheureusement. Le récit était effectivement terrifiant, les conditions de vie et de travail y étaient abominables.

 

Merci encore mon Cher Roger :) pour ton excellent post sur Wernher von Braun, ce personnage clé de l'histoire de l'exploration spatiale.

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Ah oui, je connais ce site, il est excellent. Une mine d'infos, fait par un dingue d'astronautique ;).

 

Von Braun restera tout de même un mystère. Je crois qu'il était surtout et d'abord un passionné, embrigadé malgré lui dans cette guerre.

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Von Braun dit à voix basse à ses collaborateurs de Peenemünde : « C’est un succès, mais nous avons frappé le mauvais camp ».

 

 

Je ne connaissais pas cette version...???

 

Je connaissais celle la :

 

En septembre 1944, après le tir d’une fusée A4, Wernher Von Braun fit la remarque suivante : « La fusée a parfaitement fonctionné si l’on fait abstraction du fait qu’elle n’a pas atterri sur la bonne planète »

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Une drôle de vie quand même, ça fiche le tournis et fait réfléchir sur les tourbillons de l'histoire et les compromissions ( inévitables?) quand on fricote avec les gouvernement au nom d'un grand projet.

 

Ça commence comme du bricolage habillé à la Tintin, juste derrière Herman Oberth en personne. La naissance d'un très très bon ingénieur.

 

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Ici, bien plus tard, ça devient une affaire d'état. Derrière Himler, en noir, c'est Von Braun en uniforme d'officier SS. La faute, la compromission, la politique.

 

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De manière plus légère, après la naturalisation US, la collaboration avec Dysney pour une campagne de communication sur l'intérêt de la conquête de l'espace. Très très bon communicateur...

 

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Et là avec son chef d'œuvre, la fusée géante. L' inégalée Saturne V. Très très bon organisateur.

 

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A noter que Von Braun était astronome amateur depuis l'enfance. Quand sa mère lui avait offert un instrument pour sa profession de foi luthérienne. Je me souviens d'une photo des années 60 où on le voit observer à l'oculaire d'un télescope de 500 mm amateur (club de Huntsville?).

 

Quand je vois tout ça, bien sur ça me laisse songeur. Des Nazis à la NASA c'est vrai. Mais quand même, quel bonhomme, quel épopée.

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Roger,

 

ce n'est pas une photo en costume civil (où il n'est pas le seul) qui le dédouanera d'avoir été un nazi

comme d'autres il aurait pu quitter son pays, il ne l'a pas fait

et dire qu'il ignorait Dora, faut oser...

 

et qu'il se soit bien entendu par la suite avec Disney, n'est pas très surprenant non plus

Modifié par christel
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bien sûr Roger, après deux bombes atomiques, je pense que beaucoup signeraient une rédition (et encore le concept de kamikaze ne nous est peu coutumier)

 

et les fusées de ce cher Von B se fabriquaient toutes seules, jamais ce grand homme si intelligent ne s'est posé la question voyons, ce ne sont que des questions bassement logistiques

 

je sais bien que rien n'est tout blanc ou noir mais faut pas pousser quand même... "erreur de jeunesse" !!!

il était nazi, il se moquait de Dora du moment qu'il pouvait avancer dans ses travaux

 

mais comme tu l'as écrit :

"1944 : les V2 deviennent enfin opérationnels."

 

je ne posterai plus car ça m'écoeure un peu... beaucoup même

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Ben oui, von Braun est quoi qu'on en pense un géni de son temps.

 

N'oublions pas que presque toute l'histoire de l'astronautique a été basée sur un conflit, celui de la Seconde Guerre Mondiale d'abord, et ensuite sur la Guerre Froide entre les 2 blocs.

 

C'est un fait, c'est comme ça.

 

Moi-aussi j'ai été géné par le "passé" de von Braun, mais je veux penser qu'il était surtout animé par sa passion.

 

On lui doit la Lune.

 

 

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Dans son bureau, au temps de sa gloire

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Au même endroit, plusieurs années plus tard, se sachant malade

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A l'époque où il rêvait de Mars !

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merci pour cet exposé sur un homme tout de même prodigieux, archétype de l'esprit pionnier, du génie inventif et réalisateur de l'occident. Personnalité alerte et sportive, allure juvénile et séduisante. Il se distingua par ses idées et par son enthousiasme entraînant. Il a su réunir et galvaniser, parmi les savants compétents, toutes les énergies et collaborations nécessaires à la réalisation de ses plans. Naturellement, bien qu'il ait visé beaucoup plus haut, il avait aussi toutes les qualités d'un militaire-né: sa réussite, avant et pendant la guerre, dans l'Allemagne d'Hitler, se fit en étroite collaboration avec l'armée (dont il constitua un atout majeur avec ses fusées V1 et V2 qui manquèrent d'infléchir le cours du conflit).

Il était un grand amateur de Mozart et de Bach, pianiste et violocelliste de talent, il jouait dans un quartette à la base allemande de Peenemunde; d'autre part c'était un homme très croyant et qui s'intéressait à la philosophie (il avait lu Platon, Kant, Leibniz et appréciait l'oeuvre de Goethe)

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Bonjour Roger le cantalien,

& merci pour ce bel exposé qui m'a vivement intéressé !

Je laisserai la polémique du nazisme de coté !

Pour ne garder que l'homme qui à permit de faire faire un petit pas pour l'homme mais un grand bond pour l'humanité !

Cordialement

Pascal

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D'après un numéro spécial d'Historia qu'il faudrait que je retrouve (au moins dix ans, je l'ai perdu c'est sûr :confused:, j'aurais aimé faire des scan), WvB était non seulement un nazi convaincu, mais un parfait antisémite et il savait parfaitement que les travailleurs de Peenemünde et Dora bossaient jusqu'à la mort par épuisement et mauvais traitements. S'il a cherché à rejoindre les Américains, c'est parce qu'il savait le sort que les Soviétiques réservaient aux Allemands, suite aux souffrances endurées durant les campagnes de Russie, de l'opération Barbarossa à la réddition du Reich.

Je ne crois d'ailleurs pas du tout à cette phrase « C’est un succès, mais nous avons frappé le mauvais camp… ».

Les Allemands recrutaient des spécialistes à tour de bras, Pennemünde était truffé d'espions, comme le dit Christel il aurait pu s'enfuir.

Il savait car il participait, il était même au plus haut niveau, mais il a choisi de mener à terme son job parmi les nazis.

 

Un immonde personnage, aussi immonde qu'ingénieur de génie!

 

 

:)

Modifié par GéGé
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De toute façon, les génies sont un peu immondes. :p

 

Ce contexte trouble a permis de montrer le côté sombre d'un certain nombre de personnes (ça n'aurait pas été aussi visible autrement). Ce qu'il y a de rassurant dans cette histoire, c'est que d'une arme de destruction construite par des prisonniers, on est arrivé à un outil qui aide à la vie ou la surveillance de la Terre.

 

C'est la magie des choses, ce n'est en général ni bon, ni mauvais, ça dépend de l'usage.

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Contexte trouble... tu pratiques l'euphémisme, maintenant :D?

 

N'oublions pas que le but des nazis était d'établir la suprématie de la race aryenne. Qu'ils ont pour cela inventé l'extermination planifiée et industrielle de tous ceux qui ne trouvaient pas leur place dans le moule aryen: communistes, artistes "dégénérés", juifs, roms, homosexuels, malades mentaux..... etc.

S'ils avaient gagné, les camps d'extermination n'auraient pas été fermés pour autant, il n'y gazaient pas les prisonniers de guerre.

Modifié par GéGé
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Invité Ortog

Entiérement d'accord avec Gégé et Christel, j'ai lu ailleurs (un C&E je crois) les mêmes choses... WvB aurait vendu son ame au diable pour faire ses fusées... Et il l'a vendu...

Comment peut-on imaginer un seul instant qu'un scientifique de haut rang, cotoyant d'aussi près le gratin du parti NAZI ne sache rien de ce qui se passait.

 

Pour ce qui est de l'URSS, il existait dans les années 30 les GIRDs de Moscou et de Leningrad qui faisaient les mêmes choses que Von Braun en Allemagne et que Goddard (père de la fusée à propergol liquide) aux USA (hélas bien seul)

Du reste, Constantin Tsiolkovski à même pu assister à la mise en pratique de ses théories grace aux GIRDs. Tsander et Korolev faisaient déjà parti de ces groupements

 

L'URSS n'a pas eue besoin des V2 pour développer ses fusées. J'avais fait un article il y a longtemps sur WA concernant les GIRDs tiré du livre de Gluchko "Les Russes dans l'espace".

 

Ortog (qui ne faisait que passer)

Modifié par Ortog
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Salut toi!

 

Ortog (qui ne faisait que passer)

C'est bien dommage! Je voudrais bien retrouver ce post... J'ai lu aussi en effet que les Soviétiques, avec Korolov, aussi génial que Von Braun, auraient de toutes façons mené leur programme sans récupérer les experts nazis.

 

WvB génial ingénieur naïf, ben voyons, et quoi encore!

 

Bonne continuation, Ortog!

 

:)

Modifié par GéGé
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Ca bien été trouble, à cette époque, on ne pouvait pas savoir de quel côté allait pencher le monde.

 

Heureusement, ça a tourné du bon côté. Quelle que soit les résultats, ça n'enlève rien à l'horreur de ce sombre moment et des choses encore plus horribles qui auraient pu arriver.

 

Mais il faut aussi reconnaître certaines avancées techniques qui n'auraient été certainement pas aussi rapide "grâce" à la seconde guerre mondiale et à la guerre froide, du fait de l'apport important d'argent.

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En tout cas von Braun n'était pas naif surtout quand on arrive assez proche du pouvoir. D'ailleurs, il "bien choisit" son camp à la fin de la guerre, preuve de sa bonne connaissance du climat de l'époque.

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Invité Ortog
Vu la tournure des derniers messages je demande que l'on supprime carrément ce sujet.

 

Roger.

 

??

 

Poster sur un forum de discussion implique d'accepter au moins la discussion, Roger.

 

Sinon, il y a les blogs qui permettent d'accepter ou non les commentaires.

 

Supprimer le sujet que tu as démarré supprime aussi la contribution des autres.

 

Personne n'a dénigré ton boulot, il y a juste quelques points qui permettent plusieurs interprétations. Le signaler n'est pas une défiance envers toi.

 

Ortog

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Ben mince!

J'ai lu en plusieurs fois ton long article, Roger, et pour une fois, je l'ai trouvé très intéressant.

Ce qui se passait à Peenemünde n'était ni mieux ni pire que ce qu'il se passait à Los Alamos en terme de recherches... Les deux visaient à l'extermination pour affirmer la suprématie d'une nation.

Il est un fait que VvB était sans doute humainement une raclure, mais scientifiquement, c'était un génie.

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De toute façon, les guerres ont toujours fait faire de grand progrès à la science et à la médecine même si l'origine est toujours critiquable.
Seulement criticable à l'origine ? Ensuite, ça va bien, alors ?

 

Te rends-tu compte de ce que tu écris ? J'espère que tes mots ne reflétent pas ta pensée, sinon tu mérites d'être maudit par les 50 millions de victimes de la dernière source mondiale de "progrès" scientifiques.

 

Ca bien été trouble, à cette époque, on ne pouvait pas savoir de quel côté allait pencher le monde.
Donc c'était difficile de choisir, c'est ça ?

 

Mais il faut aussi reconnaître certaines avancées techniques qui n'auraient été certainement pas aussi rapide "grâce" à la seconde guerre mondiale et à la guerre froide, du fait de l'apport important d'argent.

 

Excuse-moi, mais je trouve tes propos consternants. :confused:

 

Savoir d'où viennent ces prétendus "progrés" techniques ne me fait que les haIr encore plus fort.

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