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NAT 2016 Une courbe d'Univers attractive!


Oeil noir

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NAT 2016



 

Une courbe d'Univers Attractive

 

Lieu d'observation: Observatoire du Ligoret (Tauxigny 37)

Dates: 4 au 8 mai 2016

Instrument: Dobson 12"

Accessoires: Oculaires Pano 24, ES 14, Hyp 8 et Pentax 5mm. Barlow x2, filtres OIII et UHC.

Emplacement: 64 (comme M64 Oeil noir ^^ oO )

Spécificité: Membre co-fondateur de l'Ordre de la Confrérie de l'Hyper-Rouge dit: le Cercle de l'hyper-Rouge.

 

 

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Introduction

 

Il était une fois, dans une fournaise stellaire, des particules ballotées dans des mouvements de convection sans fin. De milliers d’années en dizaines de milliers d’années, elles parvinrent à s’extraire des couches internes vers les couches externes et gagnèrent peu à peu leur liberté. Dès lors, elles furent émises dans toutes le directions, à la vitesse de la lumière pour distiller, par tranches, des informations visuelles à tout observateur potentiel. Chacune était pourvue d’une énergie propre, d’une longueur d’onde propre.

 

Certaines furent perdues pour le groupe en s’écrasant sur des astres tandis que leurs compagnes se voyaient déviées par la gravité desdits astres. D’autres membres du groupe percutèrent parfois d’autres particules et s’annihilèrent ou changèrent d’état d’énergie, en croisant d’autres photons ou en traversant de gaz ionisés. D’autres encore furent attirées par l’influence d’un trou noir. Certaines de ces particules restèrent en orbite dudit trou noir là ou la force de gravitation était en équilibre avec l’inertie et la vitesse desdits photons. Après tant d’aventures, ce groupe de photons était en vue de notre système solaire…

 

Pour le bonne lecture de cette aventure, considérons que ces particules étaient sourdes et muettes mais qu’elles parvenaient à communiquer par… télépathie. Elles avaient pour propriété de se comporter à la fois comme des ondes et comme des particules. Insaisissables et espiègles lorsque tout système macroscopique tentait de les observer.

 

Le groupe de particules que nous allons suivre a été émis quelque part, dans une galaxie lointaine, par le biais d’une étoile «X» de taille «T», transportant des signaux électromagnétiques qui seraient peut-être décodés en images par d’heureux observateurs. Si leur voyage est désormais presque arrivé à son terme, toutes innombrables qu’elles furent au départ, elles vécurent de nombreuses péripéties. Nous suivrons donc les «survivantes» de ce parcours intersidéral.

 

Considérons également, pour les commodités du récit, que ces particules, nées dans les fournaises stellaires, ont connaissance de leur référentiel et de la physique qui s’y applique, considérons même qu’elles sont pourvues d’une conscience, toute relative certes.

 

En parallèle...

 

Il était une fois, des hommes et des femmes, réunis dans un pré où siégeait un observatoire. D’étranges instruments apparaissaient de-ci de-là… une rencontre inéluctable pourrait enfin avoir lieu entre le monde macroscopique et microscopique. Le modèle standard heurterait bientôt la théorie de la relativité.

 

Notez chers lecteurs, que nous prendrons des libertés avec le monde scientifique et à fortiori astrophysique, pour le bien de ce récit et de vos neurones (et des miens), nous n’entrerons pas trop dans des considérations mathématiques, ni trop exactes. Que les esprits scientifiques m’en excusent.

 

Bonne lecture, chers observateurs!

 

 

 

Chapitre I



 

J-1

 

Une arrivée pleine d’enthousiasme, enfin au début…

 

Mercredi 4 mai

À quelques 650 Unités Astronomiques de là…

 

- Ok tout le monde, on arrivera dans quelques instants. Ce coup-ci on n’aura pas le choix, cela va être percussion et probable changement d’état d’énergie. Les quelques chanceux qui rebondiront pourront peut-être repartir dans l’espace.

Yep toi là-bas! Qu’est-ce qu’on a dit?! En formation! On a dit partout et nulle part à la fois! On reste en taux de présence probabiliste. Vous ne choisissez un point fixe que si on cherche à vous détecter, en faisant une jolie grimace au passage. Et une dernière chose, j’aimerais avoir une pensée pour tous ceux qui ont été déviés, annihilés, transformés depuis notre départ.

- Et ceux restés en orbite du trou noir aussi?

- Oui aussi. Les pauvres…

 

C’est ainsi que les restes de toute une tranche de photons, émise des millions d’Années Lumières plus tôt s’apprêtait à pénétrer dans le système solaire. Ce dernier était encore tout petit mais ils savaient estimés leur trajet et pour le moment, ils traçaient droit en direction de notre berceau.

 

Pendant ce temps, deux astram’s étaient en route pour la campagne, plus précisément, en route pour l’Observatoire de Tauxigny sis au lieu dit du Ligoret…

 

C’est après 2h30 de route que nous arrivâmes. Si nous avons évité les bouchons, la circulation était dense et les parisiens stressés de partir en long week-end, à leur façon de conduire, s’imaginaient peut-être arriver avant même de partir… Tendue et fatigante, comme circulation.

Mais c’est avec un grand enthousiasme que nous rejoignons le «pré aux étoiles». Cette année j’écris à la première personne du pluriel et pour cause, ma compagne… m’accompagne. Néophyte en astro, elle a accepté de me suivre. Et si les ateliers/conférences la rassurent contre tout état d’ennui potentiel en journée, elle redoute le séjour : le camping et les concessions que cela implique sur le confort - encore que j’ai fait l’acquisition (pour l’occasion) d’une tente format «familial» pour limiter le risque qu’elle vive une mauvaise expérience - et l’ambiance générale.

 

Je sais que je ne devrai pas me louper sur les débuts de nuit afin qu’elle apprécie ce pourquoi nous venons tous : observer le ciel profond et le planétaire. Son autonomie nocturne étant faible, minuit/1h du matin seront probablement ses limites de veille nocturne. Aussi ai-je à coeur de lui faire admirer les classiques mais aussi quelques objets laissés de côté par le «grand public» mais tout autant attrayants ou insolites.

 

19h30 nous montons la tente sur l’emplacement N°64 que Joël nous a délivré. Nous serons à l’écart des télescopes pour le couchage, ce qui parait dommageable au départ se révélera pratique… à l’ombre sous les arbres, nous pourrons dormir de jour pour préserver nos batteries nocturnes. Pour l’hospitalité et inviter les convives, cela sera moins pratique aussi irons nous plus généralement rejoindre les autres plus proches du site d’observation (je pense à Tristan et Jean michel notamment).

 

Une fois la tente aux dimensions démesurées montée, je laisse Audrey, ma compagne, gérer l’aménagement intérieur et je file monter le dobson pour effectuer la collimation de jour. Si le Cheshire permet de le faire de nuit, je me sens plus à l’aise diurne.

 

Enfin, la nuit tombe. J’avais décidé d’arriver la veille de l’ouverture des NAT car la météo annonçait deux superbes nuits le mercredi et le jeudi soir, mais cela devait se dégrader pour le reste du week-end. Déjà l’importance du Cercle de l’Hyper Rouge se faisait pressentir.

 

Après avoir installé la table et tous les accessoires permettant d’observer et de dessiner, je pointe le Dobson en direction de Jupiter pour Audrey. La planète est un peu dans la turbulence mais on parvient tout de même à voir les bandes brunes bien dissociées sur les parties plus crèmes. Je ne vois pas la Tâche Rouge. Et si Audrey apprécie, je sais que nous pourrions obtenir mieux.

 

À cet instant je laisse le tube à Audrey et scrute le ciel à l’oeil nu : 6 mois que je n’ai pas observé le ciel, celui des NAT est bien meilleur que le mien, péri-urbain ; tant d’étoiles… je suis perdu à première vue. Sur le pré, des clignotants orange flashent par intermittence. Quelqu’un est arrivé. Personne ne râle trop, c’est le début des NAT et de la première pré-nuit.

 

Je sens une présence, dans le noir, une silhouette en pull blanc nous examine avec insistance… Tristan! Il vient d’arriver, de nuit et confirme qu’il était l’émetteur des clignotants. J’augmente alors en toute subjectivité mon degré d’indulgence à postériori ^^ .

 

Nous déplaçons le matériel à côté du sien et discutons avant que je ne réalise que j’ai oublié mon PSA, mon classeur avec les fiches d’observation et autres listes d’objets pour un 300mm… Sur le coup j’ai les boules, je ne réalise pas encore que je suis fatigué et que ma lucidité va décroitre à l’inverse du carré de ma frustration… Moi qui souhaitais offrir le meilleur parcours astronomique à Audrey, je me retrouve dans un ciel en friche : des étoiles partout, je ne reconnais pas grand chose et je peste contre mon manque de pratique des derniers temps.

 

Je laisse Audrey manipuler le dobson afin qu’elle s’habitue au mouvement de la terre rendant les objets fuyants dans l’oculaire.

 

Avec Tristan nous pointons du doigt Saturne et Mars… enfin, nous le pensons, le Scorpion est évident au-dessus de la silhouette ligneuse qui s’étend vers le ciel. Hmmm, chou blanc… les planètes étaient des étoiles… Ah, plus à gauche en hauteur, là c’est Saturne… perdu, Arcturus. Pourtant le Scorpion est évident… enfin si les trois étoiles là… Antarès devrait se trouver… peut-être que l’arbre nous gène un peu…

 

Et là, Tristan et moi-même nous observons mutuellement, avec un rire franc, auto-moqueur: de concert nous statuons qu’il s’agit du Corbeauouin ouin ouiiiin (bruit de défaite lamentable).

 

Nous rions, tant nous nous trouvons bêtes. Mais c’est évident : c’est la faute du ciel, il n’y a pas idée d’avoir autant d’étoiles là haut. Nous laissons alors une chance aux organisateurs et n’allons pas nous plaindre de suite :p .

 

Tristan commence alors son observation avec son tube - tout commentaire sur la production sonore de sa monture ne serait pas exagéré :p - tandis que je reviens à Audrey et que je gagne en frustration. Sans mes cartes et listes je me sens nu, je fais le tour du pré à la recherche d’un Atlas de secours mais ceux que je croise n’ont rien à me prêter. Sur les conseils d’un astram je télécharge une application sur mon smartphone - chose qui ne m’avait pas traversé l’esprit - mais l’utilisation sur écran ne me plait guère en vérité et je franchis un cran dans l’auto-critique pour mon oubli. Audrey assiste à ma déliquescence… les NAT commencent mal pour moi, je suis fataliste, pessimiste même, je viens de passer d’un état d’énergie à un autre, un saut quantique, une chute peut-être :D . Il me reste une option avant d’envisager effectuer un A-R improbable NAT-Rambouillet/Rambouillet-NAT: Le Moulin de Blandé.

 

… si, si, ne riez pas, je l’envisage alors sérieusement.

 

J’ai l’impression de reconnaître sa voix sur le pré, mais de nuit, engoncés dans nos manteaux, bonnets, écharpes et capuches, je ne le retrouve pas. Je ne me sens pas d’ameuter tout le site pour ma petite galère personnelle. Aussi vais-je me coucher sous le regard expectatif et perplexe de Tristan. Audrey me retient de partir et rouler de nuit, je ne vois pas encore à quel point je suis fatigué. L’enthousiasme qui m’avait porté jusqu’aux NAT en cette nuit anticipée s’évanouit alors et je tombe de sommeil.

 

C’est juré, demain matin, si je ne trouve pas un atlas auprès du Moulin de Blandé, je fais l’A-R. Jeudi étant férié, je ne trouverai aucun boutique astro de toute façon…

 

Fou, vous avez dit fou? Ce sera un bon moyen de tester la relativité restreinte… :p

 

Pendant ce temps, dans le vide intersidéral…

 

- Bon, tout le monde, à priori on aura encore droit à une série de déviations gravitationnelles  (dans le cas de nos amies particules, on ne peut décemment parler de fronde gravitationnelle, ils sont dans l’incapacité d’aller plus vite qu’il ne le font déjà) cela se précise. On devrait heurter la petite boule bleue. Mais avant cela, on va passer par la rouge puis la plus grosse autour de laquelle nous allons tourner avant de reprendre notre trajectoire rectiligne (Nous avons dit qu’ils maîtrisaient l’astrophysique pour le bien du récit ^^ ).

- Laquelle, j’en vois trois?

- La plus petite… Hey vous là, vous venez de la sphère bleue, la petite?

- Ouais, on a rebondit dessus après avoir quitté notre étoile, pourquoi?

- Ah des novices.

- Moquez-vous de nous, on voyagera bien après que vous vous soyez écrasés chez ces fous!

- Des fous? Quels fous?

- Vous verrez bien ahahah.

- Ils auraient pu prendre le temps de ralentir…

- Ah bon et comment?

- N’empêche…

- Suffit de demander aux suivants…

 

C’est ainsi que le petit groupe put en apprendre plus long sur la Terre et l’étonnante évolution d’une planète vers le vivant. Ils n’en avaient croisée aucune autre «habitée» ou en tout cas n’y avait pas prêté attention.

 

Entre photons, et quelque soit la position ou la direction dans la quelle ils se croisent, considérons qu’ils savent communiquer à la vitesse de la lumière et que le flot d’information peut-être énorme… De fait, l’histoire de la Terre, subjective quelque part, leur fut connue au moins en partie. Nous passerons donc les détails sur notre Histoire et ses vicissitudes…

 

 

Chapitre II



 

J 0

 

Où il est question de Relativité Restreinte

Un chapitre hors du récit «réel»

 

 

À présent partons du fait, qu’effectivement, nous avons entrepris notre Aller-Retour avec Audrey.

 

Ce J 0 correspond à un moment relatif où nous considérerons trois systèmes: A, B et C.

 

A représentera le pré des NAT où tous les astram’s font partie du même référentiel : Ils vaquent à leurs occupations (solaire, petit déj’, conversation…) à une vitesse proche de zéro. Nous considérerons donc A comme statique. Sa courbe d’Univers est donc un point fixe qui ne se déplace pas dans le temps. Pas à priori et mettons de côté la course de la Terre.

 

B représentera le véhicule dans lequel je me trouve avec Audrey. Se déplaçant à une vitesse de 140km/h ( soit 0,0389km/s). Notre course d’Univers représente un point qui s’éloignera de A de 250km environ puis se rapprochera jusqu’au contact.

 

C représente la tranche de lumière qui n’est plus qu’à 630 UA environ en direction de A. Sa vitesse est de 300000km.s (en arrondissant).

 

Nous calculerons les effets relativistes concernant A et B avec la formule suivante:

∆tm=Y.∆tp où nous calculerons le delta de temps mesuré (∆tm, entre A B à partir du temps propre de B qui est de 5heures).

 

Y représente un rapport de proportionnalité entre le temps vrai et le temps local utilisé dans des formules de la relativité restreinte. Y étant le Facteur de Lorentz.

 

Le temps de référence sera de 5 heures du point de vue de B (temps propre de B = ∆tp)

 

 

Je vous passe les détails du calcul qui deviendrait indigeste et parce que ma feuille de brouillon est devenue illisible :p ET si je ne me suis pas trompé :

 

B aura moins vieilli que A de 0,00000000003 secondes environs. soit 3.10 puissance -11 secondes.

 

Durant ces 5h et du point de vue AB réunis: C aura parcouru 36 Unités Astronomiques dans notre direction. C se situe alors à environ 414 UA des NAT. À environ 480 UA des abords du sytème solaire.

 

Nous sommes le Jeudi 5 mai, il est 15h au retour de B auprès de A.

 

FIN du calcul.

 

Bien, revenons au récit:

 

Audrey et moi-même sommes partis aux alentours de 10h du matin après avoir eu confirmation que le Moulin de Blandé n’avait pas d’Atlas stellaire à vendre. Après avoir averti Tristan, qui n’en crut pas ses oreilles, nous prîmes la route vers les abords de Rambouillet à la recherche de mes documents manquants. Je me trouvais fou et le suis probablement aux yeux des observateurs tiers des NAT :D , mais le sort en était jeté.

 

Une nouvelle fois, la route passa très rapidement, à l’aller comme au retour. C’est à 15h, muni du PSA et du reste que je me sentais enfin serein : Je pourrai parcourir le ciel en compagnie de ma compagne, pour son plaisir. Je vise pour la seconde partie de la nuit, lorsqu’elle dormira, d’effectuer quelques dessins et de fouiller le ciel à la recherche d’objets moins visités.

 

Pendant ce temps, nos petits photons poursuivent leur course vers nous… Chargés de souvenirs du parcours effectué, depuis plusieurs millions d’années lumières à nos yeux mais beaucoup plus court pour eux (je n’ai pas encore trouvé la formule ou su interpréter les formules survolées pour calculer le temps propre des photons par rapport à AB statiques).

 

 

A suivre Chapitre III...

 

 

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Chapitre III





J 1

 

Le vrai début de nos NAT
 

 

 

Après cet Aller-Retour improbable pour Audrey et moi-même et après avoir ralenti notre rythme de vieillissement par rapport aux autres participants (hmm de 3.10 puissance-11 secondes, hmm...) :p ...

 

Les premiers ateliers ont déjà débuté à notre retour et si nous souhaitions y assister, le temps perdu jusqu’à présent m’incite à les délaisser pour présenter Audrey aux astram’s que je connais et saluer les autres. Je privilégie le contact car nous étions restés assez en retrait jusqu'alors. De fil en aiguille les discussions et les rires s’installent et s’étendent sur le tissus de l’espace-temps du site.

Le soir avance. Un trio se forme très naturellement, Jean-Michel, Tristan et moi-même. Audrey un peu timide encore, se tient parfois à l’écart, dans notre tente. Lorsque je suis occupé elle n’ose pas faire le tour des différents emplacements. Quoiqu’il en soit, l’ambiance des NAT est à l’oeuvre et je me sens bien. La nuit sera totalement dégagée, les oculaires frétillent déjà dans leur valise.

 

Nous assistons ensuite à la conférence : «Comment observer Mars» animée par Christophe Pellier. Ceci nous met en bouche, et il nous tarde d’observer la planète rouge, bien qu’elle ne soit pas très élevée dans le ciel et que la turbulence risque d’être présente. La conférence était très intéressante et je n'imaginais pas qu'il était possible d'observer tant de variations (tempêtes, évolution de la taille des calottes glaciaires, bandes de nuages, sans compter le nom et l'identification des quelques vallées sombres accessibles).

 

En attendant l’heure du repas et de la prochaine conférence sur le bilan de la mission Rosetta (Nicolas Biver), un petit noyau rescapé du Cercle de l’Hyper Rouge de 2015 se retrouve pour commémorer les siens. En toute sobriété, sans excès loin de là, nous célébrons la confrérie et ses membres. Nous trinquons à Nicolas, Manu, Bernadette, Gérard (qui n’est pas encore arrivé) et Sylvain (idem). J’en oublie peut-être… D’autres sont présents sur le site mais soit nous oublions de les inviter (bouuuuuh!) soit ils sont déjà pris dans d’autres groupes (Eric, Corinne et Denis, Ludovic, Julien…).

Sont alors présents Jean-Michel, Tristan et moi-même. Nous ne nous quitterons plus du reste du séjour. La clochette tintinnabule sur le pré, nous sommes conviés au repas, JM emprunte alors un chemin alternatif, nous dirons que sa ligne d’Univers était sinueuse à cet instant :D . Audrey se joint à nous puis nous retrouvons Corinne et Denis entre autres (et Christian et Julien me semble-t-il).

 

Le paramètre convivial d’un tel évènement est en place. Audrey commence à «s’intégrer». Vient ensuite la conférence, très plaisante et instructive. Avec une pensée pour la complexité des manoeuvres de Rosetta effectuées par les astrophysiciens autour de la comète Churyumov-Gerasimenko et un clin d’oeil à Philae qui aura fini ses jours en intermittent, au grès de ses faibles et trop courtes connections avec la sonde en orbite. Chapitre qui trouvera un écho particulier le lendemain soir… ;)

 

 

Il est plus de 22h, soit plus de 20h TU, nous gagnons nos teslescopes respectifs et entamons nos observations. A ce stade, Audrey est partie se coucher avec pour "ordre émis" que je la réveille lorsque les planètes seront assez hautes dans le ciel pour les apprécier (Mars, Saturne et Jupiter).

 

Ravis d’apprendre qu’elle accepte d’être réveillée en pleine nuit, je flâne dans le ciel à la recherche des cibles du soir.

Je débute mes observations dans le Lion, je veux profiter de ce beau ciel pour goutter aux galaxies et en dessiner quelques-unes. Le triplet du Lion que j’avais dessiné par le passé est très contrasté, cela me change de mon ciel! Il y a de petites nuances très agréables à relever et les coeurs sont bien lumineux mais passons pour le dessin pour le moment. Je chausse tour à tour le 24mm et le 14mm, parfois accompagnés de la barlow x2.

Je passe ensuite aux deux galaxies M66 et M65. La première est nettement plus lumineuse, toutes deux se situent à proximité du triplet, dans l’axe des étoiles Chertan et 𝜾. Je pousse jusqu’au 8mm mais je perds en qualité d’image.

Vient le tour de NGC 3596 examinée aux 24 et 14mm. Je découvre un halo discret autour d’un point plus lumineux.

 

Je remonte toujours en direction de l’étoile Zosma pour dénicher un petit duo bien sympathique dans l’oculaire: NGC3608-07. Les deux galaxies sont très semblables d’aspect visuel, on dirait des soeurs jumelles. Lovées entre des étoiles faibles mais éclatantes à côté de ces dernières, l’ensemble est plaisant, je décide de produire mon premier dessin. Les galaxies apparaissent de face, rondes aux coeurs vraiment lumineux pour leur taille apparente. Le contraste est beau sur le ciel sombre.

 

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NGC 3608-07 Galaxies dans le Lion (couleur inversée)

 

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Voici l'original

 

 

Ce dessin me met en appétit et je vise directement M51 dans la Grande Ourse. Elle trône alors au zénith. Cette galaxie qui me donne du fil à retordre. Dans mon télescope je ne suis encore jamais ou presque, parvenu à discerner les bras spiraux. J’ai encore en mémoire la vue obtenue aux NAT précédentes dans le dobson de Jean Michel. Cette fois-ci le ciel est de qualité et dans mon 300mm c’est un pur plaisir : Les bras spiraux sont présents, le pont de matière aussi. J’ai du détail, impossible de ne pas la dessiner!!! L’objet est conséquent, aussi une petite pression s’installe quant au respect du rendu à obtenir. Le coeur et les deux bras principaux sont évidents. Mais pour ce qui est du reste, mes sensations me jouent des tours par moments.

 

 

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Votre narrateur en train de dessiner M51 (photo Christian)

 

 

J’ai l’impression de deviner deux autres bras quand parfois il me semble que ce sont les premiers qui s’étendent plus loin que je ne l’imaginais. J’effectue alors un premier dessin sur papier blanc et crayon 1B, 3B et 5B. J’essaie de ne pas saturer les feuilles et de garder le 3B bien taillé pour y placer du détail. Quelques estampes m’accompagnent mais je ne parviens pas à rendre, à mes yeux, le côté ouaté qui entoure les bras. Voilà fort longtemps que je ne dessine plus assidûment (6 mois :( ) et je manque d’exercice, de confiance. Je sais que j’ai saisi l’essentiel mais les coups de crayons me semblent encore grossiers. De nouveaux détails ou précisions m’apparaissent. Une étoile se superpose le long d’un bras et les bras me semblent orientés légèrement autrement. Ils s’étendent plus encore. Plutôt que de torturer mon premier essai, je prend une nouvelle feuille, noire cette fois-ci avec du pastel sec.

 

 

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M51 en couleur inversée

 

 

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M51 Original

 

J’agrandis la taille de mon dessin et tente d’être plus réaliste. Au final j’ai l’impression d’avoir été un peu trop grossier dans les nuances et je juge mes dessins plus «stylisés» que très fidèles. Mais ce temps, long, à dessiner fut un pur plaisir. Rester longtemps sur le même objet, oscillant entre 4 grossissements (24, 14mm et la Barlow x2 en plus par moment) m’a permis de retrouver ces sensations où l’on décèle de nouveaux détails, où l’on doute d’avoir interprété et où l’on revient avec des confirmations et infirmations sur nos impressions. Au final je n’aurai pas dessiné les impressions les moins «évidentes» par soucis de fidélité.

 

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M51 en pastel sec sur chanson noir

 

Pour le plaisir et l’expérience, je comprime la galaxie dans le champ du 8mm et si je ne gagne pas suffisamment en détails, le spectacle reste superbe, un contraste que je n’avais encore jamais obtenu sur mon télescope. Sur ce point je peux préciser que je maîtrise mieux la collimation au Cheshire (figure de Airy pas mal du tout) et l’ajout d’une jupe qui me prémunit des reflets alentours. Cette année il y a beaucoup de monde et les lampes rouges et autres écrans d’astro-photographes sont nombreux, ce qui ici n’est pas une plainte, c’est le lot de toute rencontre astro ;) .

 

Au passage, cette nuit, une amie de Tristan, Cécile, l’a rejoint et je passe parfois un peu de temps pour lui montrer des objets quand ces derniers ne sont pas en compagnie de Jean-Michel autour du 560mm (souvenez-vous, le briquet géant! :p ). Une personne très sympathique soit dit en passant. Mais je n'ai pas listé ce que nous avons observé ensemble.

 

Le temps passe et les planètes s’élèvent peu à peu (sauf Jupiter qui décroît sur l’horizon). J’entends quelques commentaires, visiblement elles baignent dans la turbulence. Je laisse donc Audrey recharger ses batteries et reprends ma route céleste. La concentration placée sur M51 me pousse à viser des objets plus brillants et je visite deux globulaires dans Ophiucius : M10, qui rend bien dans le 24 et le 14mm puis M107 beaucoup plus discret et moins résolu. Je prends ensuite du temps avec Cecile pour cibler quelque objets sympas mais dont j’ai oublié la nature… Tristan ne reparait plus, je finis par apprendre que la vision dans le 560 le subjugue mais aussi le dissuade de revenir observer dans son tube… le risque des gros diamètres ^^ .

 

Je jette enfin un oeil sur les planètes, il doit être 1h30 TU, elles baignent dans la turbulence, il n’y a rien à en tirer. Je me dirige vers la tente, à l’écart des entonnoirs à photons. Je commence à fatiguer mais je pourrais la réveiller pour lui faire observer le ciel profond à défaut des planètes, mais mon introduction est bien peu encourageante:

 

- Audrey, Audrey, tu veux toujours te lever pour observer?

- Hmm?

- Bon je te préviens, pour les planètes c’est mort, il y a trop de turbu et il comment à faire froid et humide…

- Oh ben non alors, je dors…

 

Je me ferai bien chambrer par JM et Tristan à mon retour en ayant narrer l’entrain de ma démarche, Cécile est entre temps rentrée chez elle. J’aurais pu être plus motivant c’est certain. Mais à cet instant, Tristan et moi-même sommes pris d’un grand coup de fatigue… nous rangeons les accessoires et bâchons nos télescopes : Chacun s’en retourne se coucher. Il est 2h TU environ.

 

 

Pendant ce temps, le groupe de particules qui progresse en onde probabiliste s’approche encore un peu plus de notre système solaire… à 310 UA approximativement.

 

 

- Bon, les ami(e)s je crois que nous avons à faire à un système des plus banals…

- Ouais on devine ça d’ici… une étoile, vraiment moyenne… quelques gazeuses, autant de telluriques à en croire celles que l’on croise…

- Remarquez, les gazeuses semblent assez distantes de l’étoile, enfin je veux dire, on en a vu de plus proches qui se faisaient souffler leur atmosphère…

- Je préfère l’esthétisme des étoiles triples quand même, ça offre plus d’originalité, vous vous souvenez justement d’une planète complètement grillée par les trois étoiles au coeur desquelles elle se retrouvait par moment?

- Bon et oh, gardez votre énergie…

- aaaaaaaaah (le cri du photon)

- Et bien voilà on vient encore d’en perdre un lot…

- C’était quoi ça?

- Un rayon cosmique j’imagine…

 

 

 

A suivre dans le Chapitre IV...

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Chapitre IV



 

 

J 2

 

Le retour de la Confrérie
 

 

 

 

 

Vendredi 6 mai…

 

Après une courte nuit, tirés du sommeil par la chaleur qui commence à gagner la tente, nous programmons la journée (Audrey et moi même hein, pas avec Tristan, je dis ça pour ceux qui auraient mal interprété la fin du chapitre précédent :p ).

 

Le programme des ateliers a semble-t-il été modifié et les sujets tournant autour de l’imagerie «regroupés» prédominent en ce vendredi. Ce que je ne pratique pas et ce qui n’attire pas du tout Audrey tant le sujet est fait de détails et de pratique complexes. Sous son impulsion donc et après avoir fait le tour du pré, nous quittons - temporairement - les NAT pour visiter Loches, une ville qui semble avoir su préserver une partie médiévale de son patrimoine. Après un tour d’horizon des autres sites sur les documents fournis par les organisateurs, nous filons pour ladite ville.

 

Nous visitons le château et quelques ruelles. Il y aurait de quoi faire de belles photos mais je me restreins au minimum: des souvenirs, en emprisonnant quelques photons sur le capteur de mon appareil. À m’écouter, j’y passerais des heures… à travailler sur le mouvement, les longues expositions filtrées et autres jeu de profondeur de champs…

 

- Bon, tu avances? (ça c’est Audrey :p )

 

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La porte des remparts de la vieille ville

 

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Nous revenons en début d’après midi sur le pré aux étoiles et retrouvons nos camarades. Je découvre d’ailleurs que Gérard et Sylvain sont arrivés dans la nuit, je n’y avais pas prêté attention. Peu à peu, les membres confirmés - ou orbitant autour - de la Confrérie du Cercle de l’Hyper Rouge se rapprochent les uns des autres. La nuit s’annonce couverte et quelque part, nos instincts bienveillants nous guident vers notre devoir : s’il le faut, ce soir, nous célèbrerons Bacchus afin qu’il soit clément et nous permette d’observer.

 

Laissant ce sentiment de côté, je fais la connaissance de Laurent qui expose quelques dessins en format A2. Ceci à la faveur d’observation solaire dans les instruments des camarades. Plus tard cela nous amènera à discuter d’AstroDessin et de nos approches respectives. Ce dernier oscille entre dessins purement astro et sans assistance autre que ses petites mains et les vues d’artistes. Je reste impressionné par le format choisi, bravo! Moi je me cantonne à mes feuilles A4 :D et c’est déjà chronophage ^^ . Mais quand on aime on ne compte pas parait-il.

 

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Avec Audrey qui jette un oeil au soleil

 

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Pour en revenir sur le solaire, Audrey le découvre et si elle ne s’y attarde pas, elle semble apprécier, mais l’impression de «squatter» la dérange. Je prends le temps de découvrir quelques tâches solaires, des protubérances modestes et ce qui ressemble à des filaments sur la surface, peut-être des protus vues de face? Spectacle toujours agréable. Un jour j’investirai dans du solaire…

 

 

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Arrêt sur mon dobson, avec la base et les tourillons version2

 

Bref, je vais et je viens d’emplacement en emplacement et comme cité précédemment, le trio J-M.T.O. (Non ce n’est pas le nom d’un nouveau télescope spatial) reste en orbite commune. Les petits délires s’installent et des discussions plus sérieuses aussi, tout de même! ;)

 

 

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Audrey qui visiblement à des comptes à lui rendre

 

 

Le temps s’écoule et pour nous tous qui sommes ici réunis, les courbes d’Univers sont si proches qu’il ne semble pas si relatif que ça :) . Vient alors le soir et nous nous voyons surpris par l’enchainement des conférences et du repas, nous ne parvenons pas à prendre l’apéro!!! Et pourtant le Cercle sait combien le ciel est chargé et combien la soirée d’observation est plombée. S’il y a bien un soir ou perdre son acuité visuelle est possible, c’est celui-ci!

 

Nous prenons le repas et nous rattrapons sur le vin, rosé ou rouge, au choix ou «au mélange» de chacun. Nous promenons nos gobelets personnels délivrés par les organisateurs et je ne citerai aucun nom : je salue l’homme au gobelet relié à un cordon ;) . Toujours prêt à dégainer en cas d’embuscades inopinées (notez l’utilisation du pluriel, par temps couvert, le terrain devient hostile, heu non pardon, hospitalier :p ).

 

A l’issue d’une très belle conférence sur la Matière Noire, dont l’orateur recevra une salve d’applaudissements (Richard Taillet) digne d’une fin de pièce de théâtre divertissante, nous établissons le camp de base auprès de l’emplacement de Tristan, où sont d’ailleurs installés les télescopes de ce dernier, de Ludovic et de votre narrateur ci-présent. Je m’arrête un instant sur Ludovic : un type très sympa qui sait rester en périphérie de la gravité du Cercle ( à l'horizon des évènements) et qui n’en subit pas les influences, disons, psychiques. Bref, je l’avais rencontré l’an passé, mais cette année nous avons vraiment partagé du temps ensemble et c’était fort agréable. Avec beaucoup d’humour!

 

Le Cercle donc se regroupe peu à peu : Audrey, Tristan, Jean-Michel, Corinne et Denis (et Chara!), Christian, Julien, Gérard et Jean-Louis qui sera adoubé sous les hourras de l’assistance et même Cécile qui est revenue. Le temps cessa d’exister pour nous ; les discussions rebondirent de délire en délire, parfois entrecoupées de sujets sérieux mais très vite balayés d’un revers de l’esprit. Tant de choses furent échangées, partagées qu’il serait impossible de retranscrire ici l’ambiance. Une intimité, légitime, devant être respectée, j’en appelle à votre compréhension.

 

Mais pendant que les photons étaient retenus par les nuages au-dessus de nos têtes, et que nous célébrions Bacchus - avec plus de sobriété que l’an passé - nous assistâmes à quelques instants mémorables.

 

Tout d’abord, il y eut l’éclaircie tant attendue, en milieu de nuit, les nuages se déchirèrent et emporté par l’enthousiasme, je débâchai mon télescope pour le plaisir d’Audrey. Tout aussi sobre que Ludovic, elle avait préservé ses capacités visuelles nocturnes. Mais hélas, quelle erreur de ma part, aussitôt ou presque, nous fûmes rappelés à l’ordre par Bacchus. Le ciel se referma inexorablement et je connus en cet instant un échec au sein du Cercle, ce qui me valut le premier surnom de : Débâcheur précoce.

 

Le dobson recouvert nous repartîmes dans nos discussions. C’est alors que nous réalisâmes que nous avions perdu Jean-Michel. Enfin, pas tout à fait, par intermittence, de temps à autres, un sursaut nous le rendait, il lançait alors quelques blagues, rebondissait sur des sujets en cours et avouons-le nous le lui rendions bien et puis pouf… il retombait. Peu à peu j’essayais de le relancer… ce qui me valut le second surnom de : Rosetta. En effet, nous l’avions surnommé Philae pour ses déconnexions intempestives et analogues avec la sonde, par manque d’énergie.

 

La nuit se poursuivit ainsi, au grand dam de nos voisins qui auraient bien voulu dormir paisiblement. Qu’il soit dit en passant que nous nous excusons pour la gêne occasionnée, la prochaine fois (prochaines NAT) nous irons nous installer à l’écart des tentes. Le ciel se dégagea néanmoins à 1h30 TU…

 

 

Pendant ce temps à quelques 140 UA de nous…

 

- Wow vu la disposition des planètes…

- Elles ont grossi non?

- C’est normal… nous avançons vers elles…

- Ah… Mais vu la vitesse à laquelle elles se déplacent vers nous, elles devraient se contracter non?

- Oui… Ouais enfin même contractées, en se rapprochant ça grossit…

- … Je ne comprends pas…

 

( plus une entité possède de nombreux spécimens plus le taux d’imbéciles croît. C’est un problème peu soulevé quand on parle de masse en astrophysique. L’imbécilité croît à l’inverse du carré de la masse démographique…)

 

- Bref passons. Je pensais : vu la disposition des planètes en vue, attendons-nous à sacrément jouer de biais gravitationnels…

- On va encore se diviser et voir des nouveaux rejoindre les survivants…

- Hey… La grosse gazeuse ressemblerait presque à une étoile avortée là…

- Et l’autre là-bas qui semble plus qu’ovale, je parie ma longueur d’onde qu’elle est entourée d’anneaux non encore résolus!

 

Ici, le groupe de photons fut envahi de vibrations, ils riaient, apparemment, il devait s’agir d’une blague qui nous est inaccessible et nous échappe…

 

- On aura quand même passé plus de temps à s’emmerder dans le vide durant ce voyage…

- Hmm c’est une question de point de vu, on a appris plein de choses.

- Mouais, j’étais mieux au chaud à côtoyer les électrons, il y avait plus d’échanges…

- Attention, accrochez-vous!!! Onde en approche!!!

- Ah ciiii ahh yahouuuu

- Wouaaaah

- Trop boooon!

- Z’avez vu comme je me suis dilaté et contracté? Ahah!

 

S’ensuivit une crise d’hystérie chez nos petits aventuriers, mais aussi chez ceux qui les précédaient et les succédaient. Une onde gravitationnelle venait de les rencontrer ce qui suscita chez eux un état d’extase… pour une fois qu’il pouvait sentir un mouvement sans se transformer ou s’annihiler…

 

- C’est vrai que c’était grisant, mais allez, du sérieux, on va frôler la petite sphère ocre, je crois bien dans… à peu près…

- Je suis sûr que ça va nous réorienter vers la plus grosse, je n’aime pas ça!

 

 

De retour dans le monde macroscopique terrestre…

 

Le ciel était totalement dégagé mais nombreux étaient ceux partis se coucher ou imager quelques objets. Le Cercle venait de se dilater et ses membres se retrouvaient partout et nulle part à la fois, du moins du point de vue des trois derniers irréductibles : Tristan, Cécile et moi-même. Pour le coup, nous orientâmes le choix des cibles en vue de présenter les trésors de notre Univers - observable - à notre invitée du soir.

 

Ainsi, furent ciblés de mémoire défaillante: La nébuleuse de l’anneau dans la Lyre, Les dentelles du Cygne, l’amas de ET dans Cassiopée, L’étoile double Albiréo, celle de Mizar et Alcor, la «double double» de la Lyre ( ℇ1 et ℇ2 )… Quelques souvenirs visuels me restent en mémoire et surtout le fait que mon acuité était vraiment défaillante… et pourtant je voyais du détail dans les dentelles… Après une bière, du pommeau, un peu de blanc (très bon!!!) et de rouge… le tout le plus modérément possible… les détails me fuyaient… Mais il s’agit là du revers du Cercle. Ce sacrifice permettra néanmoins de sauver la nuit suivante! Qu’on se le dise :p .

 

Cécile finit par partir à son tour et Tristan par se coucher. Je me décidai alors à poursuivre seul pour profiter de ce ciel malgré le handicap rétinien en cours.

 

Il est à noter que dans la journée j’avais fait l’acquisition d’un filtre UHC chez ES (parce que les marques Astronomik et Lumicon ne sont plus dans mon budget depuis l’arrivée de mon fils sur Terre ^^) via le Moulin de Blandé qui pliait bagage pour un contretemps. Je souhaitais tester ce filtre avant l’achat mais étant donné la situation, je le payais directement.

 

Je suis donc retourné sur l’anneau de la Lyre avec plus d’insistance. Il y avait tout de même des nuances décelées malgré l’Hyper Rouge. Je suis ensuite passé dans le Sagittaire qui s’élevait pour visiter les nébuleuses d’Omega et de la Trifide. Pour ceux qui s’en souviennent, j’avais dessiné l’an passé Omega mais bien trop tard dans la nuit, j’avais été interrompu par le levé du jour. Je m’étais promis de la dessiner lors des NAT lorsque l’occasion se présenterait à nouveau. Vous le devinez en l’état, ce sera pour une autre fois :D . J’ai beaucoup moins de détails en cet instant mais ces objets restent vraiment très plaisants à regarder…

 

Je cible ensuite un globulaire, M28 qui sera bien plus élégant au 24mm qu’à plus fort grossissement. Il est plus de 3h TU, déjà le ciel semble s’éclaircir légèrement. Je finis sur M51 avec le souvenir de la veille. Evidemment les conditions réunies n’offrent aucune comparaison possible, mais il me tenait à coeur de la saluer avant d’aller me coucher… 3h30 TU… Allez, un essais sur les planètes Mars, Saturne et Jupiter à présent que je ne compte plus faire de ciel profond : Les trois sont baignées dans la turbulence… ce sera la rengaine du séjour, les concernant.

 

Ainsi se termine la nuit de la Confrérie. Ce fut un moment de rire et de partage riche et apaisant, quelque chose qui crée un lien éternel : Les souvenirs. Ces instants partagés autour de la table - et quoi qu’il arrive dans ce monde tendant vers le chaos global - resteront gravés en chacun de nous, avec des perceptions propres à chacun mais inaltérables.

 

PS: Impossible d'avoir les photos pour le moment malgré un poids allégé elles sont refusées par WA

Edit: Photos ajoutées

A suivre, Chapitre V...

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Posté (modifié)

Chapitre V



J3

Sous le signe de la Relativité!
 

 

 

Samedi 7 mai…

 

Une nouvelle matinée démarre sous un temps agréable. Les prévisions ont évolué, la journée et la nuit à venir devraient être dégagées.

La fatigue est latente, je sens qu’aujourd’hui sera entrecoupé de siestes. Cependant le programme des conférences/ateliers est attractif, j’ai tout coché ou presque! Je gagne le pré aux étoiles et enjoins Audrey de regarder dans quelques instruments solaires laissés à disposition par leurs aimables propriétaires. En ce jour, une très belle formation mériterait un dessin. Comme de coutume, je ne me vois pas accaparer l’instrument d’autrui, mais je reste assez longtemps pour me graver l’image dans l’esprit.

 

La formation ressemble à un cratère lunaire, je m’explique : Des filaments (protubérances superposées sur la surface du soleil?) forment un cercle discontinu semblable aux remparts que forment les cratères lunaires. Pour ajouter plus de ressemblance, vers le centre, une tâche solaire s’étend en trois zones tel un pic d’impact résiduel. C’est vraiment une vue originale à laquelle j’assiste depuis ma faible expérience en solaire. Quelques protubérances se dessinent sur le bord de notre astre mais je reste fixé sur l’image précédente.

 

 

Après cet instant agréable, je retrouve la compagnie éparse de mes comparses. Les sourires silencieux nous remettent en mémoire la nuit précédente. Nous nous promettons désormais de rester sobres et lucides pour la nuit à venir. Après tout, le Cercle a joué son rôle : retour à l’astronomie. J’ai bien l’intention de collecter de nombreux objets dont des galaxies et quelques dessins. Je sais que JM proposera à Audrey un stage au 560 et qu’elle ne sera pas venue pour rien.

 

Vient l’heure du premier atelier : ANPCEN. Nous sommes peu nombreux et quelque part, malgré les efforts et le travail de longue haleine que cela implique afin de faire bouger les choses, un ressenti perplexe m’envahit. Nous sentons que les adhérents et membres actifs, sur le terrain, font un travail énorme et fastidieux mais il manque quelque chose. Il manque des orateurs, des personnes habiles et novatrices sur le plan de l'informatique pour que la magie opère et fédère plus de monde. Il flotte comme un sentiment de combat perdu d’avance. À mes yeux, il manque un relais médiatique dynamique, une génération de personne à l’aise avec les outils modernes qui collaborerait avec celles et ceux qui arpentent le terrain depuis des années et qui ont une grande expérience du contact «politisé». N’oublions pas que faire bouger le mentalités et l’administration, même lorsque la cause est entendue, est d’une difficulté… décourageante.

Je ne critique pas ici l’association mais déplore son peu d’aura qui lui joue des détours. Bon courage à tous ceux qui oeuvrent pour la préservation de notre ciel…

 

Passé ce sentiment ambigu, vient l’heure du discours de Jean-Louis, de la cérémonie d’ouverture officielle des NAT que je nommerais plutôt : la cérémonie d’existence des NAT puisque pour nombre d’entre-nous, nous sommes déjà à «monture ou trépieds d’oeuvre» depuis 3 nuits :p (plus adapté qu'à "pied d'oeuvre").

 

Et la majorité des personne présentes - les habitués - savent qu’il sera amusant de voir le discours se prolonger et la question qui rôde dans chaque sourire : Quand lâchera-t-il le micro! Je dis cela avec beaucoup de tendresse et d’amitié pour Jean-Louis qui - à mes yeux - est le visage des NAT, l’élément fédérateur de par son charisme, sans faire offense à tous les membres de la SAT et bénévoles les entourant sans qui rien ne serait possible.

 

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Jean-Louis en présence de Mme le Maire de Tauxigny, de la présidente de la communauté d'agglo' (ou de commune je crois, j'ai oublié son nom ...) et de Thierry Bonnin (ANPCEN)

 

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JL, rends donc ce micro! Ne dirait-on pas qu'il nous chante quelque chose?

 

Une fois les discours éprouvés, nous passons à l’apéro et une majorité de membres du Cercle tourne alors au jus d’orange! Signe de notre détermination à observer qualitativement!!!

 

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JM a tout de même un gobelet au contenu indéterminé... en seconde main.

 

S’ensuivront des moments d’échanges et de rires, de chambrage aussi (hein JM ^^). Et de repos. La fatigue me pousse à regret à «squeezer» quelques ateliers/conférences.

 

La plus importante à mes yeux, celle animée par Eric M., me voit trop éreinté pour y assister, ma sieste déborde sur son heure… et lorsque je me lève, il reste environ 15minutes… de "Comprendre Einstein en animant soi-même l’espace-temps…"

Je m’y rends tout de même et là, surprise, Eric a rencontré plusieurs problèmes techniques et la séance vient juste de débuter ou presque!!! J’assiste ainsi à quelque chose d’éblouissant de simplicité afin de nous permettre de concevoir la relativité restreinte de façon ludique et accessible. Eric parle lentement, reprend souvent les mêmes principes afin qu’ils entrent dans nos cerveaux. Et l’astuce consistant à représenter le temps qui s’écoule à l’aide d’une fente dans une feuille (sous laquelle l’espace-temps est absolu et inaccessible à notre vision) mais sur laquelle tout est interprétable est «magique». La relativité prend tout son sens, le présent de l’un peut être le passé de l’autre et le futur d’un troisième… tout est subjectif et dépend de sa position dans l’univers, de l’orientation de son déplacement, de sa vitesse et de ce qu’il observe ou de qui l'observe, forcément. Chacun possède sa ligne d’Univers et la fente qui se déplace nous révèle ce qui pouvait paraître si complexe… Nous ressortons enjoués de cet atelier, bien qu’Audrey aura le cerveau en surchauffe au point de bougonner, elle s’en veut d’avoir piqué du nez et d’avoir décroché. Ludovic et moi-même avons le visage éclairé comme mus par une découverte enfantine, une révélation. Certes il fallait s’accrocher mais la méthode utilisée par Eric, volontairement répétitive fut efficace afin de ne pas être largué. Aujourd’hui ce livre est entre mes mains et je n’ai pas encore visité le site où se trouvent les animations…

 

 

Instant doliprane 1000!!!

 

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Voici la feuille à faire glisser dans le sens de la flèche en suivant les lignes d'Univers des feuilles suivantes (fig 1 - 2 - 3 et 4). La fente dans la feuille représente notre perception de l'écoulement du temps et du mouvement des "objets" dans l'espace-temps. Tout ce qui est sous la feuille ne nous est pas perceptible, il faut l'oublier (c'est l'espace-temps, la 4e dimension, et il est absolu), tout ce qui est dans la fente est relatif).

 

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Deux figures: La 1e, en pointillés bleu: la Ligne d'Univers des NAT, en faisant glisser la fente par rapport à elle on peut voir ce qui est relatif auprès des autres objets en mouvements. En orange le groupe de photons du récit. Orienté à 45°, il se rapproche à une vitesse proche de celle de la lumière. On peut comparer le nombre de points durant les 5 jours écoulés. Il y en a plus chez les Photons, signe d'un déroulement du temps relatif par rapport aux NAT.

 

Figure 2: En bleu les NAT avec un pointillé toute les 0h30 sur les 5h de trajet A-R que j'ai effectué avec Audrey (NAT-Rambouillet), en violet, avec une vitesse lente.

En rouge un objet "x" qui aurait fait le même A-R à la vitesse de cela lumière.

Dans le référentiel des NAT, on voit que le déplacement violet possède le même nombre de pointillés, mais le léger décalage à 15h exprime les 3.10puissance-11 seconde de décalage vécu par Audrey-Olivier par rapport aux "Nateux". En rouge, on voit que le temps est beaucoup plus relatif, plus grand nombre de pointillés.

 

Il faut faire passer la fente dessus pour se rendre compte de la relativité des déplacements de chacun. En orientant la feuille sur une des autres lignes d'Univers, la perception de cela relativité change. Attention les effets relatifs sont à interpréter à l'inverse de ce que nous montre la feuille (je vous ai perdu là non? ^^). + de pointillés = moins d'écoulement de temps pour la couleur concernées par rapport aux autres dans un même référentiel (c'est à dire dans le sens d cela flèche de la fente). Eric si tu veux apporter des précisions, un texte plus clair que le mien ^^ Fais toi plaisir ; ) )

 

Voici une autre schéma pour ceux qui n'utiliseraient pas la feuille: le lignes noires représentent la vision dans la fente de la feuille (et permettent de compter le nombre de pointillés par rapport au référentiel des NAT):

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Dans le cadre rouge, le voyage relatif des photons tel qu'il est narré ici.

 

Allez, respirez, on repart!!!

 

 

 

 

Si au départ des NAT j’envisageais ce futur CROA sous le regard des Photons, cet atelier est arrivé comme une providence, le thème ne pouvait être que celui-ci à mes yeux.

 

Nous prendrons d’ailleurs un petit goûter café/thé/gâteaux avec Eric, Jean Michel, Tristan et moi-même pour une partie de franche rigolade.

 

Pendant ce temps, aux abords des portes du Système Solaire:

 

- Attention, c’est parti! On vient de franchir la zone d’influence de l’étoile de ce système!

- Je ne le sens pas…

- Regardez, on a déjà évité les premières gazeuses.

- C’est curieux, elles avaient une face aplatie…

- Pff, tu te souviens qu’à grande vitesse les objets se contractent dans le sens de leur déplacement?

- Je croyais que c’était nous qui étions en déplacement?

- Oui d’accord mais je te parle du point de vue relativiste…

- Ah ça, c’est assez chiant quand on se déplace à la vitesse de la lumière… les effets sont d’une logique…

- Plains-toi, tu voudrais être un observateur? Et ne rien comprendre?

- Cessez de vous chamailler, regardez on va frôler la petite boule rouge!

- Hoooop là on dévie de quelques degrés notre trajectoire!

- Et voilà, bingo, on va se taper la grosse gazeuse… j’en étais sûr…

- «À big bang» les copains (et oui chacun sa cosmogonie…)…

 

Le groupe de photons qui nous est désormais familier traversa le nuage d’Oort sans même s’en rendre compte, la ceinture de Kuiper ne posa pas plus de problèmes que ça… si ce n’est quelques pertes pour ceux situés en périphérie de leur surface d’onde probabiliste à la faveur de grains de poussière. Ils filaient à présent au travers des satellites joviens. Peu à peu ils sentirent l’inertie les concerner. la gravité de Jupiter leur fit prendre un virage à plus de 110°.

 

- Aaaah que je n’aiiime pas ça, l’impression de ralentir…

- Mais non ce n’est rien, nous serons bientôt passés…

 

Ils ressentaient des vibrations - ou plutôt - des absences de vibrations. Certains des leurs avaient été aspirés par la planète. D’autres percutèrent une lune ou deux. Mais les survivants se retrouvèrent à filer tout droit, en direction d’une planète bleue, parsemée de nuages blancs…

 

- Bon, on va tomber la-dessus je crois bien…

- Je veux bien qu’on soit partout et nulle part à la fois, mais on est surtout nulle part, je ne nous vois plus beaucoup…

- Disons que depuis le départ on est vachement moins nombreux. Je ne sais même pas si nous transportons des informations visuelles suffisamment importantes pour êtres vus par de tiers observateurs.

- Ouais et nous sommes pollués par d’autres groupes qui viennent de moins loin et qui apportent plus de lumière que nous…

- Finir comme ça… au final, je me demande si les premiers perdus n’étaient pas les plus chanceux…

 

Cet âpre constat fit tressaillir les survivants de peur…

 

De retour sur le pré aux étoiles…

 

La journée s’écoule ensuite et vient la conférence sur la géologie des astéroïdes, où je décrocherai un peu par fatigue. Puis le repas et enfin la conférence sur les ondes gravitationnelles. Loïc Vilain a une masse tellement importante d’information à distiller qu’il utilisera un rythme appuyé pour nous présenter le sujet. On sent de la concentration dans le public, il faut suivre sous peine d’être largué. Le sujet est forcément plus qu’intéressant, voilà quelque chose collant à l’actualité et célébrant le centenaire des travaux d’Einstein. Cela nous rappelle combien ces scientifiques, astrophysiciens étaient doués et combien ils ont établis les bases de ce que nous pouvons connaître aujourd’hui. Il ressort une effervescence au regard de ces pages d’histoire… je ne sais si c’est le manque de recul de faire partie du «présent», mais je n’ai pas l’impression qu’autant d’avancées aient lieu aujourd’hui. Mais nous manquons probablement toujours de recul sur les choses que nous côtoyons. Le temps clarifie, met en exergue les choses importantes - quand un tri sélectif n’est pas fait sciemment - mais cela est une autre histoire qui n’a pas lieu de s’étendre ici.

 

Au sortir de cette conférence, j’ai le cerveau en ébullition, j’en suis encore à digérer ce qui vient de nous être expliqué et si la fin était plus limpide, le milieu était très chargé… Pfiu, vite, au télescope!

 

La dernière nuit s’était installée sur le pré, chacun était avide - de façon relative - d’en profiter au maximum.

 

Le ciel, hormis quelques voiles est alors bien dégagé. Je débute l’observation pour Audrey par M13 dans Hercule, je pense faire quelques classiques avant de l’emmener vers des objets moins habitués aux unes des couvertures. Mais un élément va bouleverser le programme : Jean-Michel qui offre une carte VIP à Audrey pour le 560, avouons-le, Tristan et moi-même la suivons, nous comptons bien en profiter ce soir. Au moins un peu. Audrey se montre enthousiaste et chambreuse, cela me fait plaisir. Elle assume totalement son statut de privilégiée : utilise son droit «coupe-files» et prend son temps. Je suis heureux pour elle.

 

C’est là, entre divers objets dont nous faisons festin qu’une voix retentit dans la nuit :

 

- Dis donc il est un peu dégueu’ M13 dans ton dob, dit la voix à Jean-Michel.

 

Un court silence avant que ne débute des rires amusés:

- C’est normal, c’est M92, répondons-nous.

 

Il se reconnaîtra et si je le connaissais «de vue» sur WA, je découvre quelqu’un d’un peu moins (un peu j’ai dit) foufou et exubérant que sur le fofo :D ) mais de très sympathique!

 

Nous assistons donc à un beau spectacle, malgré un ciel peu contrasté, mais le diamètre comble largement la perte de détails. Les objets observés sont trop nombreux pour que je m’en souvienne, de plus, je ne prends pas de note n’étant pas sur mon instrument, de mémoire il y avait les galaxies de l’Aiguille, du Sombrero, et d’autres ^^ , des amas globulaires et astérismes (Star gate et une autre). Bref, Audrey se fait plaisir et nous passons ensuite derrière elle aléatoirement. Jean Michel est aux petits soin pour ses invités et je l’en remercie encore, c’est vraiment quelqu’un d’adorable que j’ai découvert encore un peu plus ce séjour-ci.

 

Lorsqu’Audrey décide qu’il est temps pour elle de dormir, je retourne à mon dobson et visite M57 dans la Lyre pour tester le filtre UHC dans un meilleur état que la vieille. Je reviens sur M51 qui n’offre pas autant de détails que lors du dessin. Le ciel - et c’est dommage - est vraiment peu contrasté malgré qu’il soit dégagé. Je me fais plaisir dans le Serpent sur M5, l’un de mes globulaires préférés. Je fouille un peu pour retrouver l'Oeil de Chat dans le Dragon. Puis pris de fatigue, je tente les trois planètes, au cas où. Cette fois-ci la turbulence est moins présente, mais reste gênante. Mars laisse deviner des zones différentes, j’ai l’impression de voir une vallée sombre et une calotte dont le blanc transparaît malgré la turbulence. Saturne ne permet pas d’observer de nuances sur ses bandes ou si peu… mais la division de Cassini est là, timide. Jupiter est très basse, elle plonge dans la cime des arbres, aussi ne vois-je pas grand chose. Ces NAT n’auront pas été planétaires, je suis loin d’une Mars détaillée au scalpel de l’an dernier où je découvrais pour la première fois les calottes et les vallées sombres. Mais cela ne gâche en rien cette édition placée sous le signe de la convivialité et des échanges amicaux.

 

S’il flottait un air de mélancolie, le ciel semblait lui aussi regretter que dimanche soit déjà arrivé. Il est difficile de lutter contre cette tristesse où chaque astram la transmet à son prochain. J’aurai essayé de résister au mieux et je m'en serais mieux sorti que l’an passé, où avec Manu nous étions vraiment plombés.

 

De retour auprès de nos particules préférées…

 

- C’est quoi ça!!!!!

- Merde on est ralenti, c’est quoi ce délire!

- Regardez nous ne sommes plus seules!!!

- Des particules tierces, de partout, c’est le foutoire!!!

- Quel est ce milieu, nous perdons de la vitesse….

- On se fait doubler, c’est quoi ce délire oh!!!!

- On fonce tout droit dans la cambrousse…

- C’est quoi tous ces machins dressés vers nous là?

- Regardez, des animaux!

- Ils nous visent!

- Ils aspirent ceux qui nous précèdent regardez!

 

Le groupe se rapprocha du sol, aussi pour le bien du récit, allons-nous passer ces derniers instants au ralenti :

 

Les photons filaient tout droit vers le pré aux étoiles de Tauxigny. Parmi les tranches de lumières émises juste devant eux et qui elles aussi arrivaient à la fin de leur voyage, les photons disparaissaient, heurtaient des miroirs et finissaient on ne savait où. Certains ricochaient sur les montants en bois, signe d’une collimation défectueuse ou d’obstruction trop importante. D’autres suivaient le cheminement optique jusqu’à ces animaux courbés sur ces étranges entonnoirs à photons…

 

- À big bang mes amis, quoi qu’il nous arrive…. ce fut un beau voyage…

- On termine quand même comme des c…

 

La tranche de lumière fut totalement annihilée sans réellement savoir ce qui leur était arrivé…

 

 

 

Chapitre VI



 

J4

 

Le temps des souvenirs…
 

Dimanche 8 mai...

 

 

Un dimanche aux NAT, ne peut être que signe de regrets ; les regrets que le temps, tout relatif qu’il soit, soit si court dans ce référentiel commun, ce pré aux étoiles.

De petits ilots d’astram’ s persistent encore ici ou là. les derniers rires se sont mués en sourire. Le yeux ont perdu de leur éclat, les poignées de mains s’éternisent et la promesse de revenir résonne en fond diffus astronomique sur le pré. Les organisateurs reçoivent les félicitations et remerciements pour leur travail de l’ombre, mais les mots manquent. Plutôt que de voir disparaître le séjour, les départs se précipitent comme si la distance croissante entre les NAT et ses participants permettait de faire fuir la nostalgie, à l’inverse du carré du plaisir reçu dans le sens opposé (pfiuuu...).

 

Audrey souhaite néanmoins revoir son fils au plus vite. Une résonance gravitationnelle qui nous fera quitter les NAT un peu moins l’esprit en berne. Nous saluons les membres du Cercle, puis Jean-Louis…

 

Le reste n’est qu’un retour inéluctable au quotidien. Les plus beaux mots du trajet seront émis par Audrey: L’an prochain ce serait bien qu l’on planifie quelques visites en journée dans la région.

Qu’entends-je, Audrey parle déjà de revenir!!! Mission accomplie!!!!!

 

Ainsi se termine ces NAT édition 2016… enfin presque, il nous reste un mystère à lever:

 

- Ohé (ohé, ohé).

- Vous êtes là? (là là)

- On est où? (où où)

 

Vous avez compris le principe d’écho, nous allons alléger la suite.

 

- Je n’en sais fichtre rien!

- Je croyais qu’on devait disparaître…

- C’est quoi ce bordel!

- De la lumière nous parvient…

- Regardez, l’Univers…

- C’est curieux, il a l’air tout petit.

- Il manque de choses…

- Ouep, non mais M51, il y a plus de matière que cela…

- Mouarf et la nébuleuse d’Omega…

-Dites, que signifient ces noms que vous utilisez?

- Ch’ais pas, c’est comme si c’était évident…

 

De petites particules dématérialisées discutèrent ainsi en long en large… et en 4 dimensions...

 

- On se déplace lentement vachte!

- Contre tout logique… comme mues par une volonté externe…

- Les animaux là regardez!!!

- Ils approchent…

 

 

Les "animaux" s’immobilisèrent à quelques centimètres les uns des autres.

 

- Les gars, je crois que j’ai compris. Regardez… tout l’Univers se reconstitue. Il y a des cases.

- Je vois plusieurs M51… il y a des notes… 2012 au 150/750… 2013 au LB 12 pouces… Plus les notes remplacent les autres plus il y a d’informations dans M51…

- Heu ouais enfin il en manque un paquet quand même…

- 2015 wahou dans le 560, 2016 : Dob 300, meilleure vision avec…

- Faudrait quand même m’expliquer ce qu’on fout là, où on est et que signifie tous ces noms à la con pour des galaxies et autres objets…

- Mes ami(e)s, je crois que nous nous sommes transformés…

- On a fusionné avec quoi? Ça ne sent pas l’électron… aucune saute d’énergie ni aucune fission d’atome…

- Non, je crois que c’est un flux électromagnétique qui s’est mué en…

- Souvenirs?

- Mwais, disons cela…

- Tu sors ça d’où?

-Ch’ais pas, c’est venu comme… une évidence.

- Mes ami(e)s, je crois que finalement, c’est la meilleure fin que nous puissions avoir, nous sommes des tranches d’images figées dans l’esprit de ces animaux… bon ok, ils n’ont pas encore compris le quart de la moitié du racine carré de ce qui existe, mais nous sommes vivants pour… un moment encore…

- Le temps a ralenti vous ne trouvez pas?

- Bof, je crois que c’est relatif, je me demande s’il y a des nôtres dans les yeux brillants de l’animal en face qui remue… les «lèvres»? …

 

C’est ainsi que les photons voyageurs trouvèrent la meilleure fin possible en se muant en tranches d’images figées : en souvenir. Certes, certains rebondirent sur le sol, furent absorbés ou annihilés ou encore ricochèrent sur l’anneau/cage du secondaire, sur les jupes et les tubes… mais ceux qui finirent dans les entonnoirs à photons… devinrent les plus beaux souvenirs que pouvaient emmagasiner ces animaux dans ce pré… celui d’un monde, d’un Univers si vaste et si beau… loin des vicissitudes de ce référentiel, ceux qui étaient présents ici même furent ne serait-ce qu’un instant - relatif - en phase avec la vie, la vraie, avec ce tout qui nous échappe au quotidien dans un rythme effréné et finalement bien peu utile. Gloire aux photons et à leurs propriété. Finalement, nous ne serions que des catalyseurs de particules inquiètes… Et si leur vie ne s’arrêtaient pas aux souvenirs, et si le partage de ces souvenirs était un autre saut d'état quantique…

 

FIN

 

 

 

Bonus:

 

Puisque le présent de l’un peut être le passé de l’autre et le futur d’un troisième, je vous propose chers lecteurs d’être votre passé et de visiter quelques paragraphes Bonus:

 

- C’est un 12 ans d’âge celui-là! (snif)

 

L’une de ces soirées offrit un instant incongru. Pour qui aurait tendu l’oreille, aurait entendu ceci : snif, hum, snif, hum, j’adore ça, snif… je me droguerais avec cette odeur…

 

J’ai découvert un astram enjoué de constater qu’un Pentax trônait dans ma valise d’oculaires. Un 5 mm, l’homme en connaisseur, les yeux fermés, à l’odorat, put me donner le diamètre dudit oculaire ainsi que son année de production.

Ok j’exagère un peu, mais Jean-Michel, que c’était drôle de te voir sniffer les Pentax des NAT ^^:p

 

 

Autre anecdote:

 

- Bon on te montre un dernier objet et ensuite on te laisse rentrer, d’accord?

- Ok, c’est sympa, répondit Cécile.

 

Et d’étoile en étoile, ils cherchèrent… alors qu’ils suivaient un cheminement logique, jamais ils ne trouvèrent le Double Amas de Persée.

 

- Merde, je ne comprends pas, Cassiopée est là, la porte de Persée là, le double devrait se situer ici…

- Non mais laisse moi faire, tu n’as plus d’entraînement. Attends bouge pas. Là c’est par là… ah merde non, bon il est parti où ce con?

- Dans le dragon peut-être, rit Ludovic qui observait non loin de là.

- On passe pour des cons «T» tu sais là?

- Oui «O». Bon Cécile tu vas pouvoir rentrer on le trouve pas…

 

Alors certes, ces deux astram’s cherchaient du mauvais côté de Cassiopée et avaient imaginé Persée au mauvais endroit, mais peut-on préciser qu’il s’agissait de la nuit du Cercle Rouge et qu’il y a donc une circonstance atténuante?

 

Dernier souvenir:

 

- Ahahah si ça se trouve ton dobson c’est de la frime JM, dit A. Sous sa jupe et sa grosse structure se cache peut-être un petit miroir, genre un 150 parce que tu n’avais plus les moyens d’investir.

- Ouais ou mieux un 114, enchérit quelqu’un.

 

De là naquit le délire de placer un miroir de 114mm dans la structure d’un 560, voire même un petit miroir de salle de bain. Hors du contexte ce souvenir peut prêter à perplexité mais c’était bien drôle, surtout sachant qu’il s’agissait du premier chambrage - donc inattendu - d’Audrey pour JM et que je la voyais s’intégrer furieusement à l’esprit des NAT avec plaisir.

 

 

 

 

 

Merci pour votre lecture.

Olivier

 

Vivement les NAT 2017!

 

21341-1463825806.jpg

 

21341-1463825858.jpg

 

21341-1463825916.jpg

 

Une partie du cercle:

21341-1463825985.jpg

 

Et cette photo parue avec un article dans la Nouvelle république.fr

http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Loisirs/24H/n/Contenus/Articles/2016/05/08/Preserver-la-nuit-sur-Terre-pour-recevoir-la-lumiere-du-ciel-2709161:

 

Avec 4 membres du Cercle sur 5 personnes ^^

21341-1463827189.jpg

Modifié par Oeil noir
Correction
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Par le style, on fait un peu d'exercice entre imagination poétique, astrophysique et un ;) à la physique quantique.

 

Cette contemplation rend hommage au ciel noir et à ce qu'on y voit.

 

Superbe CROA bien éclairé. :)

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Toujours un style d'écriture que j'adore... tu y rajoutes en plus ces petites particules dont il me tarde de suivre les aventures :)

J'aime beaucoup tes dessins aussi... bref, un superbe CROA ! Bravo ;)

 

Vivement la suite U_JUMP%7E1.GIF

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Merci à vous pour ces retours et ces compliments :) , je ne savais pas trop où j'allais avec ce thème, enfin si, du point de vue du récit, mais pas de l'accueil qui pourrait en ressortir ^^ . Je dois encore monter en intensité pour l'épisode à venir ;)

 

 

 

Visiblement un WE prolongé que tu as apprécié.

Merci pour ce "petit" roman souvenir.

 

JM, et attends ce n'est pas fini :p

 

Je retourne bosser sur la suite :D

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Chouette plongée détaillée, ça commence bien !

 

Bon je ne veux pas te faire enrager, mais tu vois, j'ai failli faire un saut à Tauxigny jeudi soir. Et même, j'aurais pu t'apporter mon PSA ! :p Il aurait fallu que tu passes un SOS sur WA, et que moi j'y passe avant le soir, bon je t'accorde ça fait beaucoup de si. :be:

 

J'ai bien l'intention d'étoffer ce petit cercle l'année prochaine, tu peux dire à ta moitié qu'elle sera un peu moins minoritaire si elle revient ;)

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Aïe, je crains le pire.:D

JM

Ou le meilleur :p

 

 

J'ai bien l'intention d'étoffer ce petit cercle l'année prochaine, tu peux dire à ta moitié qu'elle sera un peu moins minoritaire si elle revient ;)
Pas si minoritaire que ça... attendons la suite du CROA ;) Modifié par RIGEL33
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Posté (modifié)

MàJ: Chapitre IV dans le poste 3 de ce fil

 

http://www.webastro.net/forum/showpost.php?p=2221786&postcount=3

 

Bonne lecture :)

 

 

Eric, merci et tu seras cité dans le prochain chapitre ;) en compagnie d'une feuille de courbe d'Univers que j'espère réussir d'ici là!!!

 

 

JM:

Aïe, je crains le pire

 

Philae ne répond plus! :p

 

 

Nicolas:

LE récit tant attendu est enfin arrivé, et ça valait le coup d'attendre! La suite, la suite, la suite

Ca vient ça vient, reste le récit du samedi et du dimanche... profitez du récit c'est bientôt fini... :/

 

 

Bernadette:

j'ai failli faire un saut à Tauxigny jeudi soir. Et même, j'aurais pu t'apporter mon PSA ! Il aurait fallu que tu passes un SOS sur WA, et que moi j'y passe avant le soir, bon je t'accorde ça fait beaucoup de si.

 

J'ai bien l'intention d'étoffer ce petit cercle l'année prochaine, tu peux dire à ta moitié qu'elle sera un peu moins minoritaire si elle revient

 

C'eut été un plaisir de te revoir, même sans PSA dans le sains ;) .

Cette année elle a pu avoir la compagnie de Corinne et Cécile, mais tu seras la bien-re-venue! Attention à ne pas passe majoritaires par rapport aux hommes. On deviendrait moins naturels :p

 

isérois: Merci beaucoup!

 

 

Tristan:

J'attends avec fébrilité la suite !

 

Le pire vient de passer avec la MàJ mais zut, j'ai oublié de parler du double amas de Persée Oh oh oh, je ferai un flash back dans le prochain chapitre ou une MàJ dans celui-ci, je verrai :p

 

Julien:

Merci et ravi que cela vous plaise chers astrams/lecteurs !!!

Modifié par Oeil noir
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Le pire vient d passer avec la MàJ mais zut, j'ai oublié de parler du double amas de Persée Oh oh oh, je ferai un flash back dans le prochain chapitre ou une MàJ dans celui-ci, je verrai :p

Pourtant on n'a pas laissé passer l'occasion de passer pour des petits rigolos avec cette histoire de double amas :be: (à côté confondre le scorpion et le corbeau, ça nous faisait passer pour des lumières)

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Invité emeric

L'oubli du double amas, ça doit être la faute au rouge un peu trop hyper...

Modifié par emeric
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Quelle réputation avons-nous ^^

 

Photos ajoutées, et dans la semaine je rédige les deux derniers jours des rencontres: Un samedi très chargé à venir :)

 

Edit: Merci Eric, prochain épisode, attention tu seras mis à l'honneur :)

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Magnifique, ça permet de se replonger dans l'ambiance de ce super week-end !

M51 et ses bras, Jupiter, saturne, mars.....le double amas de....ha c'est comment déjà ? Tristan ! Help !

 

Et encore bravo pour le style !

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