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Pyrene

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Tout ce qui a été posté par Pyrene

  1. Heu... non, Ney, je n'y suis pour rien pour ce coup là. Je le regrette du reste, et j'ai songé à contribuer, mais je ne suis pas sûr d'être au niveau...
  2. Perso pour du visuel sur des amas, je m'éclate avec mes jumelles TS-Optic 100mm, 90°...
  3. Intéressante contribution de @22Ney44, avec laquelle je suis en désaccord. Je pense d'abord que son premier point inverse la causalité : c'est le passage du stade chasseur-cueilleur au stade d'agriculteur qui a permis l'explosion démographique, et non l'inverse. En d'autres termes, si ce passage ne s'était pas produit, l'homme serait resté en bandes peu nombreuses, incapable de mettre en péril la faune sauvage. Il y a une bonne raison à cela, on sait en écologie que la population de proies régule celle du prédateur, et non l'inverse : le carnivore meurt de faim bien avant que les populations d'herbivores ne soient menacées. Je doute également des vertus prêtées aux protéines animales : elles n'ont pas eu de tels effets sur les autres carnivores. Je vois ensuite ses exemples de raisonnements propres à l'homme comme en fait des raisonnements propres à notre société techno-industrielle actuelle. Je comprends fort bien qu'on puisse s'en émerveiller, mais il faut prendre en compte les à-cotés nettement moins brillants : destruction de notre propre environnement, du reste du monde vivant, et notre incapacité à nourrir, soigner, faire vivre raisonnablement l'ensemble de notre propre espèce. Ce qui nous ramène au sujet de ce fil : pourquoi l'animal que @22Ney44 trouve si exceptionnel ne peut-il régler un problème vital, dont il est à l'origine, et dont il comprend parfaitement le mécanisme ?
  4. Si tu relis mon premier texte, tu constateras que loin de "négliger l'hypothèse de vie extraterrestre" je considère son existence comme quasi-certaine. Et que l'intelligence, du moins si on range sous ce nom la faculté de réagir face à un stimulus inconnu, est tellement avantageuse pour un organisme vivant qu'on peine à croire qu'il en existe qui puissent s'en passer. Ce qui n'existe pas, c'est la fatalité que l'intelligence conduise à une civilisation techno-industrielle. Nous nous berçons de cette illusion par nombrilisme, c'est du moins ce que j'argumente dans le premier post.
  5. Pour ce qui est des mammifères, l'homme + le bétail représentent actuellement plus de 96% de leur biomasse....
  6. Certes, mais cela suppose un choix politique, et pour des ressources dispersées par définition, une autorité supranationale, avec pouvoir d'intervention. On en est loin...
  7. Mon propos est précisément que toute vie est intelligente, et que la réduction de l'intelligence à notre civilisation technologique est du simple nombrilisme. Quand à l'intelligence des céphalopodes, vient justement de paraître un article expliquant que leur développement neuronal pourrait être lié à leur acquisition de micro-RNA (miRNA), dont la fonction est de réguler voire museler d'autres types de RNA. L'importance de ces éléments est une découverte récente, mais on sait notamment que leur présence chez les vertébrés est vitale, et qu'elle semble aussi liée au développement neuronal. Les huitres n'en ont acquis que cinq familles depuis le modèle du mollusque ancestral, les céphalopodes 90 ! Le développement de ces éléments caractérise habituellement les vertébrés. Dont nous, parmi d'autres.
  8. On se demande bien pourquoi des extraterrestres se préoccuperaient de faire ce qu'on arrive très bien à faire tout seuls : l'été 2022, le plus chaud jamais enregistré, a tué plus de 20 000 habitants de l'Europe de l'Ouest, dont une dizaine de milliers en France.
  9. Pyrene

    Hominisation

    Dans le même ordre d'idée, une découverte dans une grotte du Zagros (au nord de Bagdad). Y ont été découverts des restes d'aliments cuisinés, un genre de crêpe à base de différentes noix et herbes, des lentilles et de la moutarde. Les cuistots étaient Néanderthaliens, et les auteurs ont testé la recette reconstituée qui donnerait un résultat très mangeable. Le mode de préparation reste incertain, les Néanderthaliens n'utilisant pas la poterie.
  10. @rmor51 Un des problèmes est de ne pas confondre les conditions permettant la vie telle qu'on la connaît et les conditions permettant la vie. Longtemps, le rayonnement solaire a fait partie des conditions, et on en déduisait que les grands fonds océaniques étaient froids et stériles. Jusqu'à ce qu'on ait les moyens d'aller y voir. Personne n'a jamais imaginé une vie possiblement basée sur les venues hydrothermales, jusqu'à ce qu'on la découvre, et que certains estiment même qu'il s'agit là du modèle originel.
  11. Tu n'as pas suivi le débat. @Hans Gruber exhume Popper, qui distingue les paradigmes scientifiques de ceux qui ne le sont pas. Selon Popper, est scientifique une hypothèse qu'il est possible de réfuter ("falsifiable dans un regrettable transfert de l'anglo-saxon, qui a un autre sens en français). Il dit que mon argumentation n'est pas réfutable, et je réponds qu'au contraire, elle l'est, puisque la découverte d'une telle civilisation prouverait qu'elle est fausse. A contrario, je fais remarquer que l'hypothèse de leur existence n'est jamais réfutable, on peut toujours prétendre qu'ils existent sans qu'on les ait trouvés. C'est donc bien cette hypothèse qui n'est pas scientifique au sens où l'entendait Popper. Popper l'aurait rangée dans les religions. Mes arguments se basent sur ce qu'on connaît : notre Terre. La vie y est intelligente (cf. mon post précédent), mais intelligence ne suppose aucunement une civilisation techno-industrielle, c'est mon propos. Quand aux céphalopodes extra-terrestres, je pense qu'il faut prendre les publicités dithyrambiques avec prudence. A ma connaissance, ils habitent ici depuis au moins 500 millions d'années. On devrait donc pouvoir leur accorder la nationalité...
  12. Les conclusions de la COP27 viennent de tomber. Une avance : la création d'un fonds d'indemnisation pour les dommages créés par les pays riches chez les pays pauvres, qui le réclament depuis 30 ans. Un comité bi-parti doit le rendre opérationnel dès l'an prochain. Reste à transformer les promesses en réalités, ce qui n'a guère été le cas jusqu'ici. La réduction des émissions, par contre, n'est pas au programme alors qu'elles sont au coeur du problème. Les producteurs pétroliers ont bloqué toute avancée.
  13. Cette équation repose sur des paramètres auxquels on fait dire ce qu'on veut. Celui qui nous intéresse est fi, défini comme "la fraction des planètes où apparaît une vie intelligente". Déjà l'assimilation de "vie intelligente" à "civilisation technologique" est un raccourci meurtrier, je ne connais pas pour ma part de vie 'inintelligente". Les mésanges anglaises qui pillaient les bouteilles de lait sur les pas de porte étaient-elles inintelligentes ? Les abeilles de ma ruche qui ont réinventé la technique de défense contre l'invasion de frelons asiatique sont-elles inintelligentes ? Les corneilles qui jettent les noix sur les routes pour récupérer le contenu après écrasement sont-elles inintelligentes ? Les chimpanzés qui utilisent des outils de pierre, paille ou bois sont-ils inintelligents ? Ou celui qui se prépare des munitions pour bombarder les voyeurs ?.... Si toutefois on assimile "vie intelligente" et fabrication de missile, mon propos est que fi est voisin de zéro. On peut parfaitement résoudre l'équation avec cette valeur. C'est justement ce que je suggère.
  14. On est au coeur du sujet. La sélection naturelle n'est pas la sélection des plus performant. La sélection est seulement l'élimination des individus qui ont le plus minime handicap. Il s'ensuit que la majorité d'une population est neutre, dans la plupart des cas. La sélection joue sur les variants qui apparaissent en petit nombre dans une population. Ces variants sont presque toujours handicapés, donc éliminés. Une minuscule minorité se trouve un avantage purement local : les papillons anglais noirs dans des populations blanches ont eu un avantage dans les banlieues polluées par la suie ; partout ailleurs, les blancs étaient moins visibles, et finalement, les deux populations ont survécu dans des environnements différents. C'est dans ces conditions que se produit la spéciation, apparition d'une nouvelle espèce, qui vit habituellement dans un environnement distinct de l'espèce-mère. L'espèce-fille n'est pas plus performante, elle est simplement adaptée à un environnement différent. C'est l'origine des espèce selon Darwin. La variété des milieux de vie fait qu'il est impossible qu'une forme de vie soit adaptée partout. Les milieux changent au cours des temps géologiques, une espèce très bien adaptée à sa niche écologique est toujours la plus fragile : tout changement la prend de plein fouet. C'est en particulier le cas dans les milieux les plus favorables à la vie, la zone planctonique (surface marine et zone d'éclairement) et la zone littorale. Ce sont des milieux où la compétition est féroce, et où les espèces se renouvellent le plus rapidement. Mais il n'émerge jamais une espèce dominante sur la durée, ce qui serait le cas si l'évolution était un progrès. Accessoirement, l'espèce dominante actuellement chez les mammifères, en nombre d'individus, c'est.. CC BY 2.0
  15. Mes informations sur @Hans Gruberne viennent que de ses propres commentaires.... Mon propre cerveau est ici perplexe : je vois parfaitement comment réfuter l'inexistence d'une civilisation extraterrestre : il suffit, selon les voeux de @PEV77 de les trouver, tout mon bel édifice s'écroule et je vais à Roswell à pied (nus). Par contre, leur existence n'est pas réfutable, vu que tant qu'on n'en a pas trouvé, il suffit de clamer qu'on les trouvera.... un jour.
  16. Bah non. D'abord, je me suis bien amusé en écrivant ce texte. Ensuite, ça m'a permis de structurer mes idées, et d'éliminer quelques considérations parasites ou oiseuses. Après, je trouve une réelle source d'émerveillement dans la passion que génère un sujet que je croyais passablement ésotérique. Ca me rappelle un peu l'affaire il y a quelques années à Léningrad du Russe qui à la suite d'une discussion à propos de Kant avait carrément révolvérisé son contradicteur en pleine rue. On comprend la nécessité des modos... Ensuite, j'apprends que des notions qui sont largement partagées dans mon microcosme professionnel ne le sont absolument pas en dehors. A ce point là, c'est une réelle surprise, et ça m'instruit de la nécessité de sortir de mon nid douillet. Maintenant, je reconnais que j'avais préparé un arsenal d'arguments et d'exemples supplémentaires que je n'ai pas pu exposer au risque d'alourdir le texte au-delà du raisonnable. Mais il fallait bien épargner une possible commotion au fragile cerveau d' @Hans Gruber. Soit je trouve une autre occasion, soit je risque la Grande Faucheuse en utilisant un de mes multiples pseudos pour m'autocontredire et me réfuter... faut voir...
  17. La réfutabilité du darwinisme est un vieux débat. Toutes les observations biologiques actuelles y trouvent une place, et aucun fait contraire n'a jamais été apporté. Qu'il soit contraire à une certaine vision de la religion a été soulevé dès la publication de l'Origine des Espèces, et l'idée perdure effectivement. Mais je ne pensais pas la trouver sur ce forum. Tu voudras bien m'indiquer à quel endroit tu trouves un propos méprisant ou laudateur dans mon texte. Je l'ai structuré pour qu'il soit lisible et clair, en utilisant la typographie pour ça. J'y vois un respect élémentaire du lecteur. Et aucun de mes propos ne met en cause les capacités d'un intervenant, à la différence du tien.
  18. Tu es donc d'accord avec moi. Nous progressons...
  19. Pyrene

    Hominisation

    Un peu tardif pour le fil hominisation, mais l'écriture ne fait-elle pas l'Homme ? On a trouvé l'an dernier un artefact près de Pampelune qui vient d'être décrypté : c'est du proto-basque, la langue des Vascons, qu'on pensait jusqu'à présent uniquement orale. De quoi alimenter la recherche sur les sources d'un langage bien particulier... avec prudence, car l'article note l'existence de faux de fabrication modernes... Navarra government/AFP/Getty
  20. Ce fil s'appelle Discut'/Science. C'est écrit en haut. Je propose un texte listant des arguments soutenus par des faits. Si tu as des éléments de discussion, tu peux les apporter. Sinon, c'est effectivement du trollage, mais pas de mon fait. Comme l'indique @tictactoc, s'il y a clairement désaccords, aucun argument n'est apporté.
  21. J’avoue lire les réactions avec un peu de perplexité. En écrivant ce texte, j’avais plutôt l’impression d’enfoncer des portes ouvertes. Il s’agit pour l’essentiel de banalités déjà anciennes, que j’ai même hésité à les illustrer d’exemples tant elles sont répandues. Je me suis contenté de les réunir et de les classer. Il n’y a pas l’ombre d’une nouveauté la dedans, rien d’original, ni de révolutionnaire. Je craignais une indifférence polie, style « bof, pourquoi pas ?... ». Je me suis trompé. Je dois admettre que j’en suis plutôt content.
  22. Des nouvelles de la COP27 Slate rappelle que le pays le plus étendu du monde, second producteur de gaz et troisième de pétrole, est engagé dans un conflit qui a pour conséquences -entre autres- un désastre environnemental. Le pays le plus peuplé au monde (quoique récemment détrôné par l'Inde) est le premier émetteur de GES, et le premier consommateur de charbon. Enfin, le pays le plus riche du monde est -évidemment- le premier consommateur d'énergie, et le second pour les émissions de GES par habitant. Les pays pauvres, les plus touchés par le réchauffement, sont aussi les plus vertueux. Le continent africain dans son ensemble émet à peine 4% des GES responsables du réchauffement. L'article suggère de privilégier le secteur du bâtiment, dont les émissions devraient diminuer de moitié d'ici 2030. Cela semble possible, et «à long terme, c'est-à-dire à horizon de dix ou vingt ans, construire une économie neutre pour le climat est très probablement plus aisé qu'on ne le croyait encore récemment».
  23. Pyrene

    Hominisation

    Dans Nature, un papier qui fait faire un grand bond à la domestication du feu. Alors que les traces les plus anciennes ne remontaient qu'à quelques 170 000 ans, une preuve de cuisson d'un énorme poisson en Israël date de presque 800 000 ans ! Ses dents portent en effet la trace d'une exposition à une température contrôlée. Un foyer et de nombreux restes de poissons ont été découverts.
  24. L’existence de civilisations technologiques extraterrestres est un fantasme. L’idée repose sur des théories fausses et démenties par les observations : CE QUI EST FAUX : - La civilisation technologique est l’aboutissement fatal du Progrès évolutif (c’est FAUX) - Car l’Evolution est un progrès (FAUX) - Et nous sommes l’aboutissement de ce progrès (FAUX) Le premier concept erroné [1] est que l’évolution est un progrès. C’est faux, c’est une interprétation fallacieuse du darwinisme. L’idée que nous sommes l’aboutissement de 4 milliards d’années d’évolution est séduisante mais véhiculée par des figurations erronées [2]. La suite qui en découle, est que notre civilisation technologique est un aboutissement logique de millions d’années de sélection naturelle [3]: si la Vie est un phénomène répandu, ce qui est vraisemblable [4], la multiplicité des mondes habitables [5] rendrait alors l’existence de telles civilisations inévitables. IL N’EN EST RIEN. 1- L’évolution n’est nullement un progrès. Une espèce n’évolue pas pour devenir meilleure dans un absolu inexistant, mais pour s’adapter au mieux aux conditions de vie immédiates [1a]. Il est possible de voir à un instant cette adaptation comme un progrès, mais il est pratiquement obligatoire que cette évolution s’avère nuisible dans un autre environnement [1b]. Or dans sa définition même, l’environnement est changeant. Il n’est donc jamais question d’un progrès continu, le changement rendant les adaptations caduques. 1a L’évolution est une adaptation aux conditions de vie du moment. Loin d’une amélioration directionnelle, l’évolution fonctionne par « bricolages » erratiques construits sur l’existant. Les exemples sont innombrables. Vivre dans l’eau implique des branchies ou un système analogue, et l’évolution a dû bricoler des poumons à partir d’une vessie natatoire pour qu’un vertébré colonise les continents. Mais il est du coup pratiquement perdu pour la vie aquatique, sauf nouveau bricolages genre cétacés ou pinnipèdes. Gould a célébré l’ours le plus mal fichu du monde : le panda. Le panda est un ours, et donc un carnivore. Son milieu de vie en Chine lui a fait intégrer des végétaux à son alimentation, jusqu’à en faire un végétarien exclusif, mangeur de bambous. Sa main a donc dû évoluer pour développer un faux pouce, bricolé à partir d’os du carpe permettant la préhension indispensable pour agripper les bambous. Car l’ours carnivore n’a pas de pouce opposable, n’en ayant nul besoin. Il n’empêche que l’animal garde un système digestif de carnivore, et doit passer tout son temps d’éveil à se nourrir d’une énorme quantité de bambous qu’il est très mal équipé pour digérer. Les détournements de fonction d’un organe sont si nombreux qu’un mot a été créé pour les désigner (préadaptation, ou exaptation). Très classique, les plumes, initialement protection contre le froid, devenues un accessoire essentiel au vol des oiseaux. Les pattes des vertébrés terrestres sont une déformation des nageoires de poissons primitifs. Le lait avec lequel les mammifères nourrissent leurs petits est une modification de la sueur de leurs ancêtres. Etc...etc... Toutes ces évolutions sont des adaptations contingentes à un contexte local et nullement une amélioration progressive vers une perfection. 1b Une évolution favorable à un moment est très souvent nuisible plus tard. On cite évidemment le fameux papillon anglais clair qui était bien camouflé sur les troncs blancs des arbres jusqu’à la révolution industrielle, qui a recouvert les troncs de suie : les papillons sont devenus noirs, après que tous les blancs aient été dévorés. Les rongeurs ont des dents qui poussent en continu (notamment les incisives). Cette croissance, favorable dans la nature où il se nourrissent de fibres dures, est aussi une source de malocclusions dentaires et d’infections si l’animal trouve à se nourrir de tissus mous. On peut facilement multiplier les exemples. Les adaptations à la vie en zone boréale seront évidemment létales sous les tropiques. C’est bien le drame du réchauffement climatique que le changement soudain qu’il nous impose est mortel pour la plupart des espèces qui nous entourent -voire pour nous. Elles sont adaptées à un monde qui disparaît. Pour ce qui est des humains, une récente publication cite la mutation du gène ERAP2 ; cette mutation a sauvé la vie de nombre d’Européens confrontés en 1348-1349 à la peste noire. Mais alors que la maladie a heureusement disparu chez nous (du fait de l’amélioration de l’hygiène), cette mutation qui s’est répandue du fait de la mort de ceux qui n’en bénéficiaient pas est à présent impliqué dans un risque accru de contracter la maladie de Crohn, inflammation auto-immune de l’intestin qui frappe notamment (pas seulement) les plus de 50 ans, peu nombreux en 1348. De même la pigmentation (mélanine) qui protège les Africains du soleil tropical priverait les Européens de vitamine D, synthétisée à la lumière : ils ont perdu la pigmentation en colonisant les terres boréales. (etc...etc...) 2 L’idée que nous sommes supérieurs est typiquement anthropocentrique. Les mammifères n’ont colonisé la Terre qu’après la disparition -purement accidentelle- des Dinosaures non aviens. Les Dinosaures (env. 250 MA jusqu’à l’actuel) non seulement n’ont pas disparu, mais dominent le monde des vertébrés sans interruption depuis leur apparition. Il y a de bonnes raisons à cela : leur anatomie est infiniment plus souple et plus efficace que celle des mammifères. La supériorité des Dinosaures est évidente à plusieurs titres. Leurs os creux sont plus légers et plus résistants que les os des mammifères. Ils ont ainsi pu développer des tailles imposantes inaccessibles aux mammifères. Ils ont inventé les plumes, bien plus efficaces que les poils pour se protéger du froid, et utilisables par la suite pour le vol qui nous est pratiquement interdit. Leur système respiratoire en sacs irriguant tout le corps en circulation continue est très supérieur à notre échange pulmonaire qui mélange air neuf et vicié : Au lieu d’une respiration à double sens qui mélange dans nos poumons l’air utilisé et l’air frais inspiré, les oiseaux, actuels dinosaures, disposent d’un système de sacs aériens répartis dans leur corps et alimentés par les poumons en un circuit à sens unique : c’est bien plus efficace, ce qui facilite l’effort exigé par le vol battu. Comme eux, leurs ancêtres du Mésozoique bénéficiaient d’os creux, à la fois solides et légers, et d’organes sensoriels inconnus. Les Dinosaures ont explosé en milliers d’espèces (un petit millier en sont répertoriées actuellement) colonisant tous les environnements. Le groupe auquel ils appartiennent (Archosaures) domina la Terre en absolu pendant des millions d’années (Ichtyosaures et Mosasaures, Ptérosaures, etc...). Nous n’avons colonisé l’ensemble des continents qu’il y a quelques milliers d’années. Parmi les mammifères, l’Homme est sans doute un des plus mal foutu. Mal armé de dents petites et d’ongles ridicules, il a dû développer l’aptitude à la course pour survivre, puis s’aider d’outils pour les tâches les plus simples. Il est vaincu par n’importe quel carnivore, même petit, et incapable de capturer un herbivore par ses seuls propres moyens. Une bactérie ou un simple virus en tue facilement quelques milliers... L’Homme a du reste bien failli disparaître lui-même. Et même plusieurs fois… L’idée que l’Homme est le sommet de l’évolution est véhiculée par différentes illustrations erronées. Tout le monde a vu la spirale de l’Evolution qui voit surgir du néant primitif notre monde moderne. Cette représentation figure une succession du -reste très partielle- des formes de vie que notre Terre a connues, mais aucunement un progrès, ni même une complexification. Les nombreux récifs du Paléozoique (500 à 250 MA) ne sont ni plus simples, ni moins riches ou variés que les récifs actuels. Au moins cinq écosystèmes vivants se sont succédé sur Terre, et chacun a duré pendant des millions d’années avant de sombrer dans une catastrophe qui a permis la naissance du suivant. Ces catastrophes ont tué aveuglément, touchant le plus durement le sommet de la chaîne alimentaire qui pouvait prétendre dominer le règne vivant : il est en fait le plus dépendant... Aucun n’était moins adapté que nous ne le sommes, et tous ont dominé le monde bien plus longtemps que les quelques millénaires dont nous nous glorifions. Le monde juste précédent (Cénozoique, ou Secondaire) est le mieux connu, une vie foisonnante colonisait la Terre pendant plus de 250 millions d’années. Les vertébrés de ce monde vivaient une vie sociale, en troupeaux ou groupes organisés, et bénéficiaient de sens aiguisés et d’une céphalisation qui n’avait rien à nous envier. Sur toute cette durée, les différents groupes ont évolué, souvent rapidement, et ont colonisé tous les milieux, y compris les airs, les pôles et les mers les plus profondes. Certains ont adopté la station debout, et pratiqué la course. D’autres organisaient des nurseries où des adolescents surveillaient les plus jeunes. Certains chassaient en groupe, se retrouvaient pour se reproduire, mettre leurs petits au monde et en prendre soin. Et soit dit en passant, eux n’ont pas détruit le monde dans lequel ils vivaient... Une autre réprésentation fantasmatique est celle de la succession du singe vers l’Homme, en une marche continue vers le triomphe. Tout est faux dans cette caricature : du singe qui n’est aucunement notre ancêtre à la succession de morphotypes imaginés à partir de fragments d’os ou de dent, alignant des espèces qui n’ont aucune filiation entre elles, accompagnées d’un changement de posture entièrement imaginaire. De façon plus générale, l’idée que l’Evolution admet des tendances (=une direction, donc un but) est complètement abandonnée. Les vieux schémas présentant par exemple une succession de supposés ancêtres du cheval, perdant progressivement des doigts pour arriver au cheval actuel est en fait une sélection d’espèces qui ne sont pas une succession généalogique, mais une simple juxtaposition d’animaux sans liens de descendance. De même l’idée que la capacité cranienne des humains suit une augmentation continue est fausse, comme le prouve le simple fait que Néanderthal ait une capacité supérieure à sapiens. Les plus récentes études indiquent que l’évolution humaine est le reflet d’événements climatiques soudains, d’épidémies brutales, de famines, et nullement d’une tendance vers une perfection dont nous nous targuons d’être le stade ultime. La question des tendances, souvent discutée en paléontologie, a été résolue (notamment par Gould) comme l’effet trompeur d’une modification de la variance dans une population. 3 La civilisation technologique N’EST PAS l’aboutissement logique et fatal du Progrès. Le premier fait qui montre le contraire est sous nos yeux : si la civilisation techno-industrielle était une fatalité, pourquoi les vertébrés supérieurs du Mésozoique, nombreux, largement céphalisés avec un cerveau bien développé, vivant en sociétés organisées, n’ont pas développé une telle société en quelques 250 millions d’années où ils ont dominé un monde offrant les mêmes potentialités que le nôtre, alors que notre industrie n’a eu besoin que d’une douzaine de milliers d’années pour surgir ? Les Archosaures ont colonisé tous les environnements, mers, air, tous les territoires y compris polaires, ont explosé en milliers d’espèces dont des bipèdes, pendant une durée incommensurable, ils auraient eu tout le loisir d’atteindre ce prétendu stade ultime, s’il était fatal. On trouve dans cette idée d’un aboutissement à nouveau le nombrilisme qui biaise tous nos raisonnements. La course à la technologie caractérisant notre monde occidental, nous la croyons fatale. Les principes de base de la sélection darwinienne ne s’appliquent pas qu’aux êtres vivants. Toutes les entités concurrentes obéissent aux mêmes règles. Gould a ainsi démontré que l’évolution des équipes de base-ball américaines, ou encore les claviers de machines à écrire (et d’ordinateurs) étaient régulés par les mêmes règles simples de sélection naturelle. En particulier, leur succès est contingent, lié aux conditions d’environnement immédiates, et aucunement à une perfection mieux aboutie que celle des concurrents (regardez le clavier que vous utilisez, il a été conçu pour gêner la frappe des premières machines mécaniques...). Il en est de même de notre civilisation techno-industrielle. Nous croyons à un progrès continu en sélectionnant les épisodes qui nous conviennent. Dans les faits, il en va bien autrement. Selon une étude américaine, le développement du charbon ne serait dû qu’à une sécheresse prolongée au Royaume-Uni dans la première moitié du XIXème siècle. Les moulins à eau, source d’énergie traditionnelle ne pouvant plus faire face à la demande, l’industrie se serait alors tournée vers le charbon, localement abondant, avant que l’expansion de l’empire britannique ne lui ouvre accès aux hydrocarbures. Le monde chinois a développé une civilisation non technologique, que nous croyons inférieure parce que la puissance occidentale en a eu raison. Il reste à décider si la plus forte est toujours la meilleure : le désastre environnemental créé par l’occident n’est pas une preuve de supériorité. On peut trouver bien des défauts aux sociétés théocratiques, mais certaines tendances actuelles peuvent représenter un avenir alternatif, sans doute peu attrayant, mais qui pourraient bien triompher du modèle occidental à terme. Même dans le pays le plus développé d’occident, un des deux principaux partis politiques développe actuellement une rhétorique anti-scientifique affichée, nie le réchauffement climatique, appelle au boycott des vaccins, et brandit la lecture stricte de la Bible comme règle absolue. Toute une partie du monde s’en tient à la primauté du Coran. En nombre, il fait peu de doute que la Science (et la technologie) fait bien moins d’adeptes que les religions. Notre civilisation technologique est d’ailleurs bien fragile ; nous la croyons à l’abri des cataclysmes qui ont éradiqués des empires plus anciens. Il suffit de voir à nos portes les ravages d’une guerre encore limitée pour comprendre que les âges des ténèbres sont à proximité. Et si notre technologie nous permet d’alerter sur le réchauffement en cours, notre brillante civilisation n’en tire aucune décision, alors même que la menace est immédiate, et mortelle pour des millions d’entre nous : une civilisation supérieure, vraiment ?…. 4 La Vie est certainement un état assez banal d’ordre de la matière. Les unités de base du vivant sont des composés chimiques suffisamment simples pour être accessibles dans des environnements courants. Si le soleil est la source d’énergie la plus commune dans notre quotidien, la découverte d’écosystèmes construits sur la chimiosynthèse montre que les sources peuvent être variées. La découverte de communautés vivant dans des environnements hydrothermaux montre que les modèles qui nous sont proches ne sont nullement les seuls possibles : on n’imaginait pas il y a quelques dizaines d’années une vie non dépendante de l’ensoleillement… La sélection naturelle explique ensuite le foisonnement du vivant, et sa vaste répartition. Le nombre de mondes habitables simplement selon les critères terrestres augmente de plus considérablement la probabilité.Par ailleurs, la chimie du vivant sur Terre est évidemment tributaire des conditions locales. On a pu imaginer une vie basée sur le silicium... Il est donc très probable que la Vie, définie comme l’autoréplication d’entités autonomes, soit un phénomène commun dans l’univers. Il n’en est pas de même de la civilisation technologique. 5 Si la Vie est commune, on peut évidemment argumenter que sur le nombre de cas où elle se produit, un au moins conduise à une civilisation technologique. Cet argument est basé sur le principe qu’un événement qui se produit une fois peut dès lors se reproduire. Reste à estimer sa probabilité. Charles et moi prétendons qu’elle est tellement infime qu’il est vain de chercher.
  25. Tout consensus international est exclu, la géoingénierie selon l'acception standard actuelle (ensemencement de particules dans la haute atmosphère) est susceptible de conséquences désastreuses en regard d'avantages très douteux. Il est très improbable qu'un pays se lance isolément dans une telle entreprise, au risque de se trouver au ban des nations (sans parler des actions judiciaires plausibles des victimes collatérales). Il est seulement envisageable qu'un individu richissime et convaincu de son propre génie se lance dans ce type d'entreprise de son propre chef. Ca existe, ce genre de type.
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