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Tout ce qui a été posté par Pyrene
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Pour ton premier point, la crise K/T est bien moindre en ampleur que celle du Permien : or je compare ici leur intensité. Sur la durée, il est clair qu'elle a été instantanée au moins localement, mais pas partout (ci-dessous). Pour tirer une idée de l'impact environnemental -à venir- on n'a évidemment pas d'élément pour l'actuel, qu'il faudrait comparer à la récupération "rapide" après la météorite -300 000 ans quand même - un instantané pour le géologue. Par ailleurs, les effets de la chute en milieu marin ne sont pas du tout homologues de ce qu'on vit. Au crétacé la vie a brutalement disparu localement avant de revenir 30 000 ans après sur les lieux, mais les faunes terrestres ont été bien moins impactées. Rien à voir donc avec ce que nous infligeons aux espèces qui nous approchent. Sur le second point, l'hybris souvent convoqué est sujet à discussion. D'abord, le culturel a toujours été historiquement très fragile, comme le prouvent les longues et brillantes civilisations soudainement disparues : romaine, égyptienne, chinoise, Maya, Hittites, etc... Bien entendu, nous croyons la nôtre bien plus robuste. Les autres le croyaient aussi. On évoquera au fil de l'eau les troubles à attendre en cas d'éruption solaire impactant nos communications. Les conséquences de l'irruption d'un tsunami dans une centrale nucléaire ont été une réelle surprise. Un simple virus, forme inférieure de vie, a mis à genoux notre brillante économie en quelques jours. On passera pudiquement sur les probabilités de destruction par nos propres efforts de guerre. Et quoi qu'on en pense, nous restons dominés par le biologique. La plupart des cultures sur lesquelles repose notre alimentation sont des sélections au patrimoine générique réduit. Il a suffit d'un champignon pour détruire tous les platanes du canal du midi : que se passerait-il si un agent pathogène détruisant subitement nos céréales ? Les oliviers méditerranéens sont ainsi une source d'inquiétude. La masse de vertébrés actuellement la plus importante est celle de nos élevages : des virus les frappent périodiquement. Si ça devient grave, on mangera quoi ? Quel avenir aurait eu notre civilisation si le COVID avait eu une létalité de 90% ? Improbable ? Voire. Enfin je ne saurais m'abstenir d'évoquer un fil voisin dont je suis également coupable. Homo sapiens est biologiquement adapté à une zone de confort de 25°C. Au-dessous, on a froid, ce qu'on peut combattre culturellement par des vêtements, du feu... etc... Au-dessus, on transpire -tant qu'on peut- A partir de 35°C à saturation, la transpiration devient physiquement impossible. Il existe certes des solutions culturelles, mais bien plus malaisées à mettre en oeuvre que contre le froid. Or les températures moyennes calculées ne reflètent pas l'amplitude de la variation. Il fait actuellement 27°C au Maroc -en hiver. C'est supérieur aux moyennes de juillet...
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Y a t-il une réelle crise de la biodiversité ? On trouve un peu partout des alertes à la « sixième extinction », et à la disparition des insectes, notamment des abeilles, mais aussi pêle mêle des ours blancs, des tigres, des tritons, des poissons, des tortues ou des éléphants. Est-ce vraiment grave ? Les Dinosaures ont disparu, les Néandertaliens aussi, et d’innombrables espèces ne sont connues que par des restes pétrifiés. Les Ammonites se trouvent par milliers dans les roches du Poitou ou du Massif Central : elles ont disparu avec les Dinosaures. Les Mammouths ou les ours des cavernes n’existent plus que dans les musées. Si on parle de « la sixième extinction », c’est qu’il y en a eu cinq autres. Quelle ampleur ont eu ces extinctions, et ce qu’on vit peut-il y être comparé ? On peut essayer d’estimer l’ampleur et la durée de celles du passé, et chiffrer et comparer celle du présent. Une extinction de masse : la disparition brutale d’une partie du vivant Des espèces disparaissent et d’autres apparaissent continuellement. Dans le passé, différentes périodes ont toutefois vu une quantité « anormale » d’extinctions, la question étant de définir ce qui est anormal. On dispose pour cela des restes fossiles d’animaux disparus. Notre connaissance du passé biologique repose sur les fossiles, dont l’existence est aléatoire : un cadavre se décompose normalement ; dans des cas exceptionnels, il peut être enfoui rapidement et échapper ainsi à l’oxydation, aux charognards, aux insectes, voire aux bactéries. Encore faut-il que son cercueil ne soit pas détruit ou dispersé par la suite, par des fouisseurs, des crues ou des érosions soudaines, des mouvements du sol, des failles, des éruptions volcaniques, l’écrasement sous le poids des sédiments...etc… On estime entre 0,01 et 0,1 % la proportion d'organismes qui se fossilisent : un organisme donné ayant donc très peu de chance de se fossiliser, ceux qu’on trouve existaient en grand nombre de leur vivant.Autrement dit, les fossiles ne fournissent qu’un image partielle de la vie de l’époque. Probablement moins de six pour cent. Encore faut-il ensuite qu’ils soient découverts, et identifiés, et non broyés lors d’exploitations, ou commercialisés sans autre étude. Comment alors peut-on chiffrer la proportion qui disparait, puisqu’on ne connaît que peu de ceux qui existaient ? Alcide Dessalines d'Orbigny (1802-1857) La paléontologie est née au début du XIXème siècle en tant que science. Parmi les précurseurs, Cuvier (1769-1832) défend vigoureusement le catastrophisme, sur la base des renouvellements brutaux des faunes fossiles. Alcide d’Orbigny (1802-1857) identifie les différentes périodes géologiques, et distingue les « époques » Primaire, Secondaire, Tertiaire, sur la base de ces renouvellements, et signale les extinctions silurienne et dévoniène : les fameuses cinq extinctions de masse sont déjà identifiées, et déjà ordonnées par intensité. Pour d’Orbigny, la principale est celle qui sépare le Primaire du Secondaire, la suivante est à la fin du Secondaire. Non seulement ces observations sont toujours valides, mais la proportion même de faunes disparues est très voisine des estimations actuelles : les nouvelles découvertes ont augmenté le nombre d’espèces connues, sans modifier pour autant la proportion des disparitions. Si l’extinction la plus connue est sans doute celle des dinosaures, il y a 66 millions d’années (=fin du Secondaire, et du Crétacé), la plus grave et de loin est celle de la fin du Primaire (250 millions d’années). Parmi les faunes et flores connues, 85 à 95 % disparaissent alors, tandis que la fameuse météorite tueuse n’a détruit que deux tiers à trois quarts de la vie au Crétacé. Des cinq principales extinctions (Raup & Sepkovski, 1982), trois se sont produites à l’Ere Primaire, il y a plus de 250 millions d’années. Les deux suivantes sont les mieux connues, la plus importante étant celle de la fin du Primaire, la suivante celle du Secondaire qui a vu la fin des Dinosaures. Combien de temps dure une extinction ? L’instantané du géologue n’est pas celui de l’informaticien. L’un parle en nanoseconde, l’autre en millions d’années. Plus on remonte dans le temps, plus l’incertitude est large. De nombreux travaux ont toutefois été menés sur les extinctions majeures. Voyons la plus importante, celle de la fin du Primaire (Permien). La limite entre le Permien, dernier étage de l’Ere primaire, et le Trias, premier étage de l’Ere secondaire, est particulièrement bien visible en Chine, à quelques 150 km à l’Est de Shanghai. L’endroit a été intensivement exploré et étudié, les couches successives minutieusement numérotées et datées. Si les premières datations évaluaient la durée de l’extinction à environ 800 000 ans, des recherches plus récentes suggèrent une durée de l’ordre de 80 000 ans, pour la phase principale, car plusieurs extinctions, possiblement dues à plusieurs causes -climatiques, volcaniques, ou tectoniques, se sont succédées en quelques millions d’années. Quatre-vingt à quatre-vingt quinze pour cent des espèces marines, et les trois quarts des espèces terrestres ont disparu dans la catastrophe. La vie ne s’est rétablie (Sahney &Proc Biol Sci. 2008) qu’après une cinquantaine de millions d’années. La crise de la fin du Permien à Meishan (Chine) Quelle ampleur pour l’extinction actuelle ? Si la durée de la crise actuelle est facilement connue : un petit siècle essentiellement, déterminer son ampleur est une autre affaire. Il faut d’abord estimer un nombre d’espèce actuelles. On pourrait croire que le chiffre est connu, puisque nous les avons sous les yeux. Il n’en est rien. D’abord, tout n’est pas dénombré, loin de là. On le sait par le rythme des nouvelles découvertes. Les découvertes de nouveaux mammifères sont rares, ce qui signifie qu’on a une assez bonne connaissance du nombre de nos cousins. Il en va tout autrement des Insectes, par exemple : avec près de 1,3 million d'espèces décrites (et près de 10 000 nouvelles espèces inventoriées par an1), les Insectes constituent 55 % de la biodiversité des espèces et 85 % de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces). On estime entre 5 et 80 millions d'espèces possibles. Il y aurait au moins 10 ou 12 fois plus de champignons que les quelques 50 000 connus. On ne sait presque rien des Bactéries ou des Archées. De plus, si notre connaissance est fragmentaire pour les espèces terrestres, elle est ridicule pour celles de nos océans. Mora et al. (2011), estiment que pour un million et demi d’espèces décrites, il y en aurait au moins une douzaine de millions en fait. Comment alors estimer les pertes, si on ne connaît pas le stock ? La réponse est la même que pour les extinctions de masse citées plus haut : la proportion d’espèces connues qui disparaissent est supposée homologue du nombre de celles qui disparaissent sans être connues. Et la situation n’est pas rose : Ainsi, le Fonds Mondial pour la Nature estime que la Terre a perdu 69 % de ses populations de vertébrés sauvages entre 1970 et 2018. Plus de 40 % des amphibiens, un groupe présent sur la Terre depuis trois cent soixante-dix millions d’années, sont menacés. Un tiers des oiseaux des campagnes françaises ont disparu en quinze ans. C’est simplement logique : selon Sanchez-Bavo & Wyckhuys (2019) 40 % des Insectes sont menacés d’extinction : tous leurs prédateurs le sont aussi... Thomas & al. (2004) estiment à 15-37 % la perte totale de biodiversité en 80 ans, une estimation que Harte & al. trouvent très optimiste. En prenant l’estimation la plus prudente, vers 20 % par siècle, il vient qu’on aura atteint les chiffres de l’extinction permienne en 500 ans en considérant que le stock et le taux restent constants, ce qui semble peu probable. Conclusion L’extinction actuelle est donc environ 150 fois plus rapide que la plus grande extinction de masse connue dans l’histoire de la vie terrestre. Ce n’est pas une très bonne nouvelle, mais il y a pire : la leçon principale des extinctions passées, c’est que les espèces dominantes, celle du haut de la chaine trophique, les super-prédateurs, sont les plus impactées, parce que ce sont les plus fragiles, étant plus dépendantes de l’écosystème que n’importe quelle autre. A fortiori quand il n’y en a qu’une.
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Y a t-il une réelle crise de la biodiversité ? On trouve un peu partout des alertes à la « sixième extinction », et à la disparition des insectes, notamment des abeilles, mais aussi pêle mêle des ours blancs, des tigres, des tritons, des poissons, des tortues ou des éléphants. Est-ce vraiment grave ? Les Dinosaures ont disparu, les Néandertaliens aussi, et d’innombrables espèces ne sont connues que par des restes pétrifiés. Les Ammonites se trouvent par milliers dans les roches du Poitou ou du Massif Central : elles ont disparu avec les Dinosaures. Les Mammouths ou les ours des cavernes n’existent plus que dans les musées. Si on parle de « la sixième extinction », c’est qu’il y en a eu cinq autres. Quelle ampleur ont eu ces extinctions, et ce qu’on vit peut-il y être comparé ? On peut essayer d’estimer l’ampleur et la durée de celles du passé, et chiffrer et comparer celle du présent. Une extinction de masse : la disparition brutale d’une partie du vivant Des espèces disparaissent et d’autres apparaissent continuellement. Dans le passé, différentes périodes ont toutefois vu une quantité « anormale » d’extinctions, la question étant de définir ce qui est anormal. On dispose pour cela des restes fossiles d’animaux disparus. Notre connaissance du passé biologique repose sur les fossiles, dont l’existence est aléatoire : un cadavre se décompose normalement ; dans des cas exceptionnels, il peut être enfoui rapidement et échapper ainsi à l’oxydation, aux charognards, aux insectes, voire aux bactéries. Encore faut-il que son cercueil ne soit pas détruit ou dispersé par la suite, par des fouisseurs, des crues ou des érosions soudaines, des mouvements du sol, des failles, des éruptions volcaniques, l’écrasement sous le poids des sédiments...etc… On estime entre 0,01 et 0,1 % la proportion d'organismes qui se fossilisent : un organisme donné ayant donc très peu de chance de se fossiliser, ceux qu’on trouve existaient en grand nombre de leur vivant.Autrement dit, les fossiles ne fournissent qu’un image partielle de la vie de l’époque. Probablement moins de six pour cent. Encore faut-il ensuite qu’ils soient découverts, et identifiés, et non broyés lors d’exploitations, ou commercialisés sans autre étude. Comment alors peut-on chiffrer la proportion qui disparait, puisqu’on ne connaît que peu de ceux qui existaient ? Alcide Dessalines d'Orbigny (1802-1857) La paléontologie est née au début du XIXème siècle en tant que science. Parmi les précurseurs, Cuvier (1769-1832) défend vigoureusement le catastrophisme, sur la base des renouvellements brutaux des faunes fossiles. Alcide d’Orbigny (1802-1857) identifie les différentes périodes géologiques, et distingue les « époques » Primaire, Secondaire, Tertiaire, sur la base de ces renouvellements, et signale les extinctions silurienne et dévoniène : les fameuses cinq extinctions de masse sont déjà identifiées, et déjà ordonnées par intensité. Pour d’Orbigny, la principale est celle qui sépare le Primaire du Secondaire, la suivante est à la fin du Secondaire. Non seulement ces observations sont toujours valides, mais la proportion même de faunes disparues est très voisine des estimations actuelles : les nouvelles découvertes ont augmenté le nombre d’espèces connues, sans modifier pour autant la proportion des disparitions. Si l’extinction la plus connue est sans doute celle des dinosaures, il y a 66 millions d’années (=fin du Secondaire, et du Crétacé), la plus grave et de loin est celle de la fin du Primaire (250 millions d’années). Parmi les faunes et flores connues, 85 à 95 % disparaissent alors, tandis que la fameuse météorite tueuse n’a détruit que deux tiers à trois quarts de la vie au Crétacé. Des cinq principales extinctions (Raup & Sepkovski, 1982), trois se sont produites à l’Ere Primaire, il y a plus de 250 millions d’années. Les deux suivantes sont les mieux connues, la plus importante étant celle de la fin du Primaire, la suivante celle du Secondaire qui a vu la fin des Dinosaures. Combien de temps dure une extinction ? L’instantané du géologue n’est pas celui de l’informaticien. L’un parle en nanoseconde, l’autre en millions d’années. Plus on remonte dans le temps, plus l’incertitude est large. De nombreux travaux ont toutefois été menés sur les extinctions majeures. Voyons la plus importante, celle de la fin du Primaire (Permien). La limite entre le Permien, dernier étage de l’Ere primaire, et le Trias, premier étage de l’Ere secondaire, est particulièrement bien visible en Chine, à quelques 150 km à l’Est de Shanghai. L’endroit a été intensivement exploré et étudié, les couches successives minutieusement numérotées et datées. Si les premières datations évaluaient la durée de l’extinction à environ 800 000 ans, des recherches plus récentes suggèrent une durée de l’ordre de 80 000 ans, pour la phase principale, car plusieurs extinctions, possiblement dues à plusieurs causes -climatiques, volcaniques, ou tectoniques, se sont succédées en quelques millions d’années. Quatre-vingt à quatre-vingt quinze pour cent des espèces marines, et les trois quarts des espèces terrestres ont disparu dans la catastrophe. La vie ne s’est rétablie (Sahney &Proc Biol Sci. 2008) qu’après une cinquantaine de millions d’années. La crise de la fin du Permien à Meishan (Chine) Quelle ampleur pour l’extinction actuelle ? Si la durée de la crise actuelle est facilement connue : un petit siècle essentiellement, déterminer son ampleur est une autre affaire. Il faut d’abord estimer un nombre d’espèce actuelles. On pourrait croire que le chiffre est connu, puisque nous les avons sous les yeux. Il n’en est rien. D’abord, tout n’est pas dénombré, loin de là. On le sait par le rythme des nouvelles découvertes. Les découvertes de nouveaux mammifères sont rares, ce qui signifie qu’on a une assez bonne connaissance du nombre de nos cousins. Il en va tout autrement des Insectes, par exemple : avec près de 1,3 million d'espèces décrites (et près de 10 000 nouvelles espèces inventoriées par an1), les Insectes constituent 55 % de la biodiversité des espèces et 85 % de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces). On estime entre 5 et 80 millions d'espèces possibles. Il y aurait au moins 10 ou 12 fois plus de champignons que les quelques 50 000 connus. On ne sait presque rien des Bactéries ou des Archées. De plus, si notre connaissance est fragmentaire pour les espèces terrestres, elle est ridicule pour celles de nos océans. Mora et al. (2011), estiment que pour un million et demi d’espèces décrites, il y en aurait au moins une douzaine de millions en fait. Comment alors estimer les pertes, si on ne connaît pas le stock ? La réponse est la même que pour les extinctions de masse citées plus haut : la proportion d’espèces connues qui disparaissent est supposée homologue du nombre de celles qui disparaissent sans être connues. Et la situation n’est pas rose : Ainsi, le Fonds Mondial pour la Nature estime que la Terre a perdu 69 % de ses populations de vertébrés sauvages entre 1970 et 2018. Plus de 40 % des amphibiens, un groupe présent sur la Terre depuis trois cent soixante-dix millions d’années, sont menacés. Un tiers des oiseaux des campagnes françaises ont disparu en quinze ans. C’est simplement logique : selon Sanchez-Bavo & Wyckhuys (2019) 40 % des Insectes sont menacés d’extinction : tous leurs prédateurs le sont aussi... Thomas & al. (2004) estiment à 15-37 % la perte totale de biodiversité en 80 ans, une estimation que Harte & al. trouvent très optimiste. En prenant l’estimation la plus prudente, vers 20 % par siècle, il vient qu’on aura atteint les chiffres de l’extinction permienne en 500 ans en considérant que le stock et le taux restent constants, ce qui semble peu probable. Conclusion L’extinction actuelle est donc environ 150 fois plus rapide que la plus grande extinction de masse connue dans l’histoire de la vie terrestre. Ce n’est pas une très bonne nouvelle, mais il y a pire : la leçon principale des extinctions passées, c’est que les espèces dominantes, celle du haut de la chaine trophique, les super-prédateurs, sont les plus impactées, parce que ce sont les plus fragiles, étant plus dépendantes de l’écosystème que n’importe quelle autre. A fortiori quand il n’y en a qu’une.
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Ben oui, ça fait juste, mais ayant deux mains gauches je ne me suis pas lancé dans la solution de @thierry24 Mais j'y réfléchis...
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Dans Science, une étude basée sur de subtiles variations de salinité dans l'Atlantique Sud indique à nouveau que le système de circulation atlantique (AMOC) approcherait d'un point de bascule. Le système a faibli de 15% depuis les années 50', et il est au plus bas depuis un bon millénaire. La fonte des glaces génère un film d'eau douce en surface de l'océan, qui freine la plongée habituelle des eaux denses et froides responsables du cycle AMOC. Selon les modélisations de l'étude,une baisse progressive provoque soudainement des bascules brutales en moins d'un siècle. Rappelons que New-York (lat. 40°) voit des étés torrides et très humides, et des hivers enneigés sous -10°. Bordeaux, un peu plus au Nord, jouit d'un climat très tempéré en comparaison, du fait du cycle AMOC...
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Plus de 5 000 personnes sont mortes de la chaleur pendant l’été 2023, a annoncé jeudi 8 février l’agence Santé publique France (SPF), dont 1500 seulement au cours des phases de canicule. Ne sont décomptées ainsi que les morts liées directement, les décès après plusieurs jours échappent au comptage. @Hans Gruber La fable du "Groenland vert" sous les Vikings a été démontée depuis longtemps. Il suffit de lire ici ou là. Quant aux conséquences directes des changements climatiques sur la vie, on en connait des exemples. : l'événement dit "PETM" est un réchauffement de 5 à 8° sur 10 000 à 20 000 ans. Sur les faunes, c'est un renouvellement particulièrement brutal....
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Declinaison maximale et minimale de la lune
Pyrene a répondu à un sujet de AY213 dans Astronomie & Astrophysique
C'est sympa de ta part, mais la question date de dix ans et l'auteur n'est jamais revenu.... -
Il se trouve qu'il y a 70 millions d'années l'homme n'existait pas. Les Dinosaures gouvernaient déjà le monde des vertébrés, et présentaient des adaptations spécifiques à la dispersion de la chaleur. Ce monde était la résultante d'une évolution de 180 millions d'années, depuis la précédente extinction, qui était d'un ordre de grandeur d'une dizaine de fois inférieure à celle que nous vivons. La récupération depuis cette extinction a pris une dizaine de millions d'années.
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La référence pour l'estimation du réchauffement climatique réside dans les niveaux "préindustriels". Cette convention renvoie à la période 1850-1900, surtout du fait que les bateaux n'ont commencé à mesurer systématiquement les températures de surface de la mer à cette époque. Selon une étude parue hier dans Nature, le développement industriel a commencé en réalité vers le milieu du XVIIIème siècle, avec des effets mesurables dès le tout début du XIXème. Le signal traditionnel déduit des mesures de températures est en fait biaisé, entre autres par la variabilité propre aux températures de surface, par les approximations des mesures d'époque, et par les éruptions volcaniques qui à cette période masquaient le réchauffement anthropique. La publication propose une objectivation basée sur un nouvel outil : le rapport strontium/calcium dans le squelette d'une éponge des Caraïbes, d'une très longue durée de vie. Cette mesure permet une nouvelle estimation fine des variations de température sur une durée de 300 ans. Ce changement de référence indique qu'en réalité le réchauffement d'origine anthropique est déjà actuellement de 1.7°C, soit un demi degré de plus que les estimations actuelles, et que les deux degrés réels seront atteints dès la fin de cette décennie.
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La grotte Ranis, 240 km au Sud de Berlin, a été fouillée dans les années 1930, mettant au jour des artefacts du Paléolithique moyen à supérieur, attribués à Homo neanderthalensis. L'importance de cette période, et les conditions de fouille des années 30' a incité une équipe de chercheurs à tenter d'atteindre des niveaux non perturbés. En fouillant une séquence complète de huit mètres dans un diverticule, ils ont mis au jour une couche d'1.70 m non atteinte en 1930. Parmi les artefacts récupérés, des restes appartenant à Homo sapiens ont été découverts. Les niveaux sont datés de 47 500 ans, ce qui prouve que neanderthalensis a cohabité avec sapiens pendant une longue période en Europe centrale, et donc que la disparition des premiers n'a rien à voir avec l'arrivée des suivants, contrairement à ce qui était admis jusqu'à présent.
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Le réchauffement anthropique est absorbé à 90% par les océans. Mais le puits a un fond, et le réchauffement des eaux de surface est une source d'inquiétude depuis longtemps. Les valeurs atteintes au cours de l'année record 2023 sont évidemment également des records. Ce qui est encore bien plus inquiétant est la situation en 2024 : les températures de janvier 2924 égalent déjà en plein hiver celles du record absolu atteint en aout 2023. Ces températures exceptionnelles entrainent une série de problèmes -et d'inquiétudes. La stratification qui en résulte (une couche en surface qui s'isole des couches sous-jacentes) freine l'absorption du gaz carbonique par les océans, alors qu'il s'agit d'un important puits de carbone. La vie du plancton est impactée (on sait que les zones les plus prolifiques sont les zones polaires). Le système de courants en surface est menacé (incidemment, la zone qui se réchauffe le plus -jusqu'à +4°- est l'Atlantique Nord). Les glaces polaires fondent, l'océan se dilate aggravant la montée des eaux, l'évaporation plus importante renforce la puissance des ouragans (l’Atlantique Nord a connu une saison très intense en ouragans en 2023, un phénomène atypique lors du développement d’El Niño). Il est plausible que l'année 2024 soit celle de nouveaux records.
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Certes, mais ce problème avait déjà été réglé par Kant, dans une démarche du reste très voisine de celle de Popper.
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Je transporte le dob complet, rocker compris. Ca demande un peu de doigté et de précautions, mais c'est mon outil de base pour transporter bébé entre le lieu de montage/abri et le lieu d'observation -dans mon cas quelques mètres seulement, mais en pente herbue-
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Il y a toujours des publications sur l'évolution, et donc des découvertes faites et à faire, tout comme d'innombrables chercheurs travaillent actuellement et publient sur la crise climatique. Il n'y a plus de débat sur les fondamentaux.
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La science n'est pas une opinion. Il existe un débat entre scientifiques sur certains sujets, il n'y a plus débat sur d'autres. Il n'y a plus débat sur la rotondité de la Terre ni sur les mécanismes d'évolution des espèces, ni sur les causes et les effets des émissions de gaz à effet de serre. Pour autant les scientifiques, quelles que soient leurs qualités professionnelles, ne sont pas exempts d'a-priori, de biais cognitifs, voire de superstitions. Ce sont des femmes et des hommes comme les autres. Ils n'ont pas un rôle mais un métier. Mais comme la grande majorité est scrupuleuse, la science se construit par consensus. Le consensus peut toujours être remis en cause, mais cela demande des arguments de plus en plus puissants. Il n'y a jamais eu à ma connaissance de remise en cause d'un consensus scientifique par un non-scientifique. Par contre j'en connais un grand nombre de tentatives... il suffit de feuilleter https://www.webastro.net/forums/forum/14-astronomie-astrophysique/
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Il n'y a pas besoin d'autres hypothèses : à +7° aucun humain ne survivra. On meurt à partir de 35°C saturés, soit à partir d'un indice de chaleur de 40°C (mesure intégrant chaleur et humidité). Or les vagues de chaleur prévisibles dépasseront ces limites bien avant.
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En effet. Et le Pas-de-Calais est plus proche du Danemark, un des pays les plus vulnérables d’Europe à la montée des eaux. En plus de 7 300 kilomètres de littoral (contre 5 500 kilomètres pour la France métropolitaine), c'est aussi le deuxième pays à l’altitude la plus basse d’Europe, derrière les Pays-Bas. Entre l'automne dernier et début janvier, deux inondations catastrophiques ont frappé le littoral, plus de deux mètres en automne, moins en janvier, mais sur des sols gorgés d'eau (25% de plus que la normale). Selon Mark Payne, climatologue à l’Institut danois de météorologie (DMI), leur fréquence dépendra de l’intensité du réchauffement climatique : « Dans le pire scénario, avec une élévation de 50 centimètres du niveau de la mer, ces événements, qui se produisent une fois tous les vingt ans, seront quarante fois plus fréquents, à la fin du siècle. Si l’accord de Paris est respecté, ils auront lieu sept fois plus souvent. » Quelques dizaines de maisons ont été inondées, mais 200 000 habitations et bâtiments seront dans des zones à risque dans trente ans (Le Monde, 22/01/24).
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J'ai un diable standard de ce type, et je transporte mon ES400 avec, non monté, puis monté. Il faut un peu de précaution au démarrage, mais une fois chargé et basculé, plus de pb.
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Il y a bien plus que des prototypes dans ce domaine. Cette technique est largement rodée dans le domaine pétrolier, où elle est utilisée pour chasser le fluide intéressant (pétrole ou gaz) par injection d'un fluide dépourvu d'intérêt. Il y a par ailleurs une dizaine de sites de stockage de gaz souterrains en France, dont deux opérés et gérés par TOTAL. L'essai de stockage de CO2 dans le gisement épuisé de Chapelle-de-Rousse, satellite de Lacq, a été parfaitement concluant, à ceci près que l'achat du CO2 a couté une fortune à TOTAL... c'est clairement le captage qui ressort actuellement du domaine de la spéculation. (et l'injection permet justement aussi de stabiliser les terrains en comblant les vides laissés par l'exploitation...)
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L'année 2023 a été la plus chaude aussi pour les océans. Deux équipes indépendantes s'alarment du stockage massif de chaleur par les océans. C'est inquiétant à plusieurs titres, sachant qu'un petit réchauffement est susceptible de grands effets. D'abord les océans gouvernent notre climat global, le réchauffement océanique renforce mécaniquement les évènements extrêmes, qu'il s'agisse de cyclones, pluies, sècheresses ou inondations. D'autre part la dilatation due à ce réchauffement contribue actuellement à la moitié de la montée des océans. Les effets sur la faune sont évidents : migration vers les zones polaires ou plus profondes, modification des cycles reproductifs et des migrations, avec des conséquences sur la taille des faunes. Enfin, ce stockage est notre tout premier bouclier contre le réchauffement, la chaleur absorbée par les océans ne vient pas contribuer à nos températures terrestres. Il est clair qu'il n'est pas inépuisable ; le point de bascule est inconnu, mais sa disparition nous laissera avec un montée en puissance du réchauffement qui sortira du domaine connu.
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Il n'y a pas d'activité économique légale qui rapporte plus que la recherche pétrolière, à part le trafic d'armes -pour sa partie légale-. En supposant que Pouyanné soit pleinement conscient du problème climatique (ce qui est douteux) ses actionnaires, fonds de pensions ou d'investissement, mettent leur argent là où cela leur rapporte le plus, dans le minimum de temps. Les couts induits par les catastrophes sont supportés par les assureurs, ou la collectivité, pas par les compagnies pétrolières. Certains pensent pouvoir faire pression selon le principe du "name and shame". C'est oublier que la majeure partie du marché pétrolier est alimenté par les compagnies d'Etat. Des Etats dont la ressource unique est la rente pétrolière, vu que la rentabilité du secteur pétrolier assèche les investissement dans tout autre domaine (la "maladie hollandaise"). Il s'ensuit qu'il est illusoire d'attendre du système économique actuel qu'il s'autorégule pour faire face au réchauffement qui menace le monde. Pour ce qui concerne TOTAL, sa communication est habile, mais pas à l'abri de contestations.
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L'année 2023 a explosé tous les records précédents : on a atteint les +1.48°C par rapport à l'époque préindustrielle. On est donc à proximité immédiate des fameux +1.5°C, limite qui sera très vraisemblablement atteinte dans les douze prochains mois. (Pour une raison mystérieuse, cette image piquée au Guardian ne fournit pas la légende : la première barre de l'histogramme est 1940, la dernière 2023 ; les fines lignes claires sont les +0.5, +1 et +1.5°C) Le delta par rapport à la dernière année record (2016) atteint 0.17°C. Chacun des jours de 2023 a été au moins 1°C au dessus de ceux de la moyenne 1850-1900 : (même source et même pb que la figure précédente : il s'agit du graphe quotidien de 2023, la ligne pointillée figurant 1°C au dessus de la moyenne 1850-1900 et les fines lignes claires 0.5°C) Cette année a vu des incendies géants au Canada, des vagues de chaleur marines destructrices, une fonte record de la banquise antarctique, des inondations catastrophiques. Pour autant, l'importance du réchauffement correspond aux prévisions. Andrew Dessler, professeur à la Texas A&M University commente ; “Every year for the rest of your life will be one of the hottest [on] record. This in turn means that 2023 will end up being one of the coldest years of this century. Enjoy it while it lasts.” ("Chaque année de notre vie sera la plus chaude jamais connue. Ce qui signifie que 2023 sera une des plus fraiche du siècle. Profitons en.")
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Meilleurs voeux à toutes et tous !