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astrAtlas

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Posté (modifié)

Episode 6 : patience dans la verdure.

 

Que faut-il encore pour du ciel profond ?

Il y avait trois conditions ?

 

Ah oui : pas de pollution lumineuse, d’accord.

Pas de Lune : on sait que pendant deux semaines, c’est plutôt du planétaire qu’on met au programme, l’astrophoto faisant varier les plaisirs.

Pas de nuages : une évidence même.

 

Pour Murphy aussi.

Il connaît très bien les trucs et astuces pour appliquer la loi de la vexation universelle à l’encontre de l’astram qui, s’il n’y prend garde, ne peut que pleurer son impuissance.

Son procédé est simple et archi-connu des ciel-profondistes: quand la Lune est là, les nuages sont ailleurs et le contraire.

Pour combler le tout, Murphy peut très bien ne pas se soucier de la présence lunaire et envoyer d’office un trop long cortège de nuages, mais c’est plutôt rare dans le Sud.

(en Belgique, trois mois de nuages d’affilée n’ont rien d’exceptionnel)

 

Je n’ai pas assez de recul question météo, mais une « constante » semble se profiler.

Lune ou pas (évidemment, elle n’y peut rien la pauvre) le ciel est limpide en matinée.

L’après-midi, quelques nuages préparent la voute céleste pour une sacré soirée avec plein d’invités.

Ils font la fiesta, laissant le webcameur traiter ses images, puis s’en vont tranquillement au milieu de la nuit.

 

La patience est donc requise et l’astram polyvalent s’en sort avec bonheur, adaptant son programme en fonction des circonstances : tantôt du ciel profond si la transparence et la noirceur du ciel le permet, ou alors du planétaire et la chasse aux étoiles doubles quand la turbulence est faible…

 

Le bonheur revient aussi aux esthètes et aux amoureux de la nature.

 

La pleine Lune, ou pire, les lampadaires, vous donnent de l’urticaire ?

Personnellement, ça va, je me soigne avec les couleurs de la nuit.

L’œil a besoin de lumière pour distinguer les teintes (la nuit, tous les chats sont gris), or par pleine Lune ou en ville, une féerie existe tout autour de soi

Les murs et les façades, qui lors du coucher de Soleil revêtent leur éclatantes couleurs de parade, distillent au clair de la Lune des nuances jaune, ocre et orange sur toile de fond bleu-nuit.

Une ampoule à incandescence transforme un toit en havre de paix, où la lumière chaude invite au repos, où la conversation se fait voix basse comme si le moindre haussement de ton ferait fuir cette douce atmosphère.

 

Bdcouleursnuit.jpg

 

Uranie met en valeur les étoiles les plus brillantes et demande à celui qui veut bien, d’oublier pour l’instant l’astronomie comme science et de ne raconter que les histoires imaginées il y a des siècles.

Couché sur d’épaisses couvertures, la douceur des nuits d’été comme seul drap, c’est le moment de se remémorer les légendes célestes.

Cassiopée, Céphée, Persée, Andromède, Pégase, la Baleine…

 

Oui mais, tout cela est bien beau vous allez dire, mais les nuages ? Hein ? Les nuages ?

Eh bien ce sont mes copains les nuages ! Comme la lune qu’elle est ma copine la lune !

 

Et surtout quand la copine joue à cache-cache avec les copains.

(je les regarde avec les grosses jumelles, comme c’est beau des nuages éclairés par-dessus !)

Oui mais faut pas aller si loin pour cela, allez-vous me rétorquer.

Certes chers lecteurs, vous avez raison, mais en partie seulement.

 

Soif ? Voilà l’eau de source.

Une bonne baignade ? Tu as le choix : l’oued ou le lac ?

Faim après le bain ? Au menu à cueillir : figues, grenades, figues de Barbarie, raisins, olives…

Une sieste ? A l’ombre d’un olivier, d’un chêne vert, d’un acacia, d’un palmier, d’un pin ?

 

Vous avez compris : un nuage, c’est un condensé d’eau.

Et la vie sans eau, elle serait bien triste.

Alors si les nuages sont le prix à payer, perso je trouve que c’est bon marché !

 

Beduvert.jpg

 

Patience dans la verdure donc.

 

Et la patience finit toujours par rembourser !

D’ailleurs, la preuve : le ciel est totalement dégagé là.

Bon, réfléchissons : il y aura quoi au programme ?

Allez, je commence avec du ciel profond, puis pause cuisine à l’huile d’olive.

ensuite un peu de webcam planétaire ?*

 

A plus tard !

 

Patte.

 

PS*: du oneshot finalement, pas mal pour un dob je trouve:

 

BconeshotcrisesT300-2.jpg

 

(c'est plus beau en vrai...)

Modifié par astrAtlas
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Les pipelettes du sujet

Les pipelettes du sujet

Ce n'est pas un croa, c'est un récit initiatique ! :o Très très agréable moment en ta compagnie. Excellente continuation sous des cieux et sur des terres si parlantes en toi-même ! :)

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Ici, la lumière tombe du ciel, l’eau fraîche sillonne le long de l’oued, l’air conditionné se trouve à l’ombre du chêne vert, avec le battement d’ailes des nombreuses phalènes comme ventilateur !

 

Houlà là... :wub: Quel récit..

Ce fil m'avait échappé.. :bang: Et dire que je commençais à trouver que l'ambiance du forum est bien triste au mois d'Août... Pas grand chose de vraiment nouveau.. Et là.... Surpriiise !! Du pur condensé de bonheur.

 

C'est vraiment une histoire magnifique que tu nous racontes ici.. Tu n'as pas fini de faire des envieux je crois. :woao:

 

Merci pour tous ces mots et ces images. Merci pour toute cette fraîcheur qui fait si chaud au coeur.

 

:cool:

La suiiiite !!! La suite !!

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ps : Pour l'eau du ciel, il faut attendre les Hyades. L'étymologie de ces filles d'Atlas renvoyant à la pluie. :)

 

Et l'arabe prénom Ziad signifie fécond. Rapprochement amusant bien qu' hasardeux. (si pas hiatus) ^^

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Formidable Patte! Merci pour ces épisodes. On y ressent toute la lenteur et la jouissance du temps qui passe, les choses simples en phase avec la nature environnante, le bonheur d'être là où on est. La patience en maitre du monde, on en rêve... :hm:

Modifié par Pixajo
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Oaaah super récit, c’est vrai que ça donne drôlement envie.:rolleyes:

 

Dommage pour les photos, contrairement aux photos de ton voyage, ici pour tes trois dernniers messages, je vois que des petits carrés blancs avec une croix rouge au centre ….:?:

 

Phil. ;)

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Salut Patte ,

 

Wahou , comme le dit Phil , ça donne envie d'observer là-bas .

 

Et bien à l'astrophoto , c'est cool ça . Dommage pour les photos , tu va y remédier ? On aimerai bien voir , nous . Ce oneshoot au dob et tout ça .

 

Et les Perséïdes , on les voit aussi là-bas ? Sous ce beau ciel .

 

Qu'est-ce soit doit-être tranquille ces petits coins de paradis comme tu cites ( lac , oued , sieste sous un figuier , nourriture qu'y n'attend que d'être ceuillît , figues , oliviers , etc , ... )

 

Bien vite un autre épisode .

 

Jo ;)

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Ok, merci pour les photos Patte.

 

Quelle belle végétation, c’est superbe, quel beau pays !!!!!!!!!!!!!!!!

 

Quand je te vois sur ces photos et te connaissant (un petit peu), je me dis que tu dois te sentir drôlement bien là-bas.

 

Quelle plénitude.....:rolleyes:

 

Phil. ;)

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Excellent, trois CROA d'affilée en guise de suite !

Miam !

 

Je me suis régalé, en pensant à ta situation astronomiquement exceptionnelle là-bas ...

Que du bonheur, ça se sent. :wub:;)

 

Alors comme ça on se mets à la Webcam ?! :b:

Sympathique engin, n'est-ce pas ?!! :be: Sans rire, avec un peu de ténacité et d'insistance, tu arriveras à capturer des choses magnifiques, au vu de tes premiers résultats déjà très corrects, notamment en Lunaire.

 

Très bonne contunation en Atlas !

@+

Vincent

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Comme le thé à la menthe, très chaud, très sucré, on absorbe le CROA doucement, lentement, en rêvassant, après la fatigue du jour. :cool:

 

 

(Quand même, l'astrophoto...:o Le titre premier n'était pas exagéré, c'est bien d'une folle aventure dont il est question...:be:)

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Merci pour vos commentaires!

 

Très bizarre cette histoire de photos.

 

(Jeff, tu peux zapper) voici la oneshot de la Mer des Crises:

 

BconeshotcrisesT300-2.jpg

 

 

 

Patte.

 

RePS: entretemps je l'ai légèrement modifiée, passage en niveaux de gris et un peu d'omelette.

Cela donne une résolution autour des 3-4 km.

Modifié par astrAtlas
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  • 3 semaines plus tard...

Coucou!

 

Ahlàlà, où vais-je trouver le temps de terminer la narration de cette première partie de l'aventure dans l'Atlas?

Par où commencer après une période nouvelle lune à 1800m d'altitude, sous un ciel à faire tourner la tête?

 

J'ai bien pris quelques notes...pâle reflet que cette écriture patte-de-mouche par rapport à ce débordement de belles et bonnes choses.

 

Allez, au boulot Patte!

Il le faut, ne fût-ce que pour remercier toutes les personnes qui ont rendu un rêve tangible!

 

A plus tard les amis, au programme:

 

- "'l'étoile en papier doré" ou comment un malentendu peut vous faire avaler le thé de travers.

- "nuits cristallines" ou comment on peut avoir l'impression de n'être qu'une punaise sur le parquet.

- "au Sud, toujours plus au Sud" ou comment la fièvre du voyage peut être pire que celle du diamètre.

- "mariage et nouvelle alliance" ou comment une rencontre peut bouleverser votre vie.

 

Patte.

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Invité astrobruxelles
"mariage et nouvelle alliance" ou comment une rencontre peut bouleverser votre vie.

 

Patte.

 

je le savais!!! :be: vite Patt ... la suite...:refl:

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Invité shf

Ahh, super, ami, va falloir qu'on pense aussi à une bonne réponse, on essaye aussi, amitiés, et aussi aux amis de là-bas....on essaye aussi de voir le ciel ici, mais pas facile,beaucoup de nuages, mais on a quand-même Jupiter, la Lune det le reste, mais sûrement pas comme chez vous,

 

A +,

 

Daniel SHF

...

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Coucou!

 

"mariage et nouvelle alliance" ou comment une rencontre peut bouleverser votre vie.

 

Patte.

 

Super Patte, je suis bien content pour toi !

 

Phil.;)

Modifié par Phil.
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Ahum, "mariage et nouvelle alliance", au risque de vous décevoir (et pour étouffer des ragots potentiels dans l'oeuf*), je vous le dis de suite: ce n'est pas l'histoire d'un type qui a eu une aventure amoureuse avec une certaine Loubna et s'est mis dans une situation de non retour.

 

C'est purement scientifique, rien à voir donc avec des galipettes.

 

Patte.

 

PS*, je sais fort bien que sur Webastro, le plus simple racontar, la plus minime suspicion, sera déformée, amplifiée et répétée.

Donc je reprécise: je suis toujours célibataire et content de l'être!

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Invité astrobruxelles
Ahum, "mariage et nouvelle alliance", au risque de vous décevoir (et pour étouffer des ragots potentiels dans l'oeuf*), je vous le dis de suite: ce n'est pas l'histoire d'un type qui a eu une aventure amoureuse avec une certaine Loubna !
:secret:
et s'est mis dans une situation de non retour.!

:burp::cheesy:

C'est purement scientifique, rien à voir donc avec des galipettes.!

 

:refl::nono:

 

PS* je suis toujours célibataire et content de l'être! Patte.

 

!pendu!

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PS*, je sais fort bien que sur Webastro, le plus simple racontar, la plus minime suspicion, sera déformée, amplifiée et répétée.

 

On voit que tu connais WA, c'est le plus grand miroir déformant du web.:be:

 

Sinon dommage, ça aurait été un prétexte de plus pour venir au Maroc.

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Dommage, Loubna Patte, c'est un joli nom!

 

Au fait, que donne feu le Zozoscope sous ce ciel, en visuel? Tu ne peux tout de même pas le cantonner à la photo, il serait si triste!

 

Bise, Loubna! heu.... Patte!

 

 

:be:

Modifié par GéGé
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Il est bien le 150 Gégé, très bien!

 

Les prochains épisodes (et derniers de la première partie de l'aventure) n'ont pour les "vrais croa's" malheureusement que les jumelles et dobs comme acteurs.

Mais chuuuuuuut, tu verras plus tard, tout le matériel trouvera une place dans un endroit encore beaucoup mieux ciel profond qu'à Azilal, même que des vadrouilles dans le désert sont prévues...

 

En attendant, voici les suites et fin:

 

Episode7 : l’étoile en papier doré.

 

Combien de temps faut-il entre une idée et sa réalisation ?

Un certain temps.

 

Et entre une association sur papier et les premières activités sur le terrain ?

Un certain temps aussi.

 

L’idée de départ est restée la même, mais l’équipe de base et les statuts ont été adaptés pour une meilleure efficacité au Maroc, avec une solide permanence sur place.

L’assemblée constitutive bouclée à l’unanimité, il fallait encore s’affranchir des formalités pour le dépôt et l’officialisation.

 

Bfagconstit.jpg

 

Un temps qui semblerait long à celui qui n’a pas la patience dans la verdure.

Mais moi, vous commencer à me connaître n’est-ce pas ?

Eh ben non : que ça me faisait tourner en rond comme un ours en cage!

 

Avec du recul, je dois avouer que les choses se sont déroulées assez rapidement, surtout en cette période des grandes vacances.

C’est le temps des enfants et la famille, des amis et retrouvailles.

Puis il y a les choses qu’il vaut mieux boucler avant la rentrée, il y a la canicule qui impose la sieste de l’après-midi…bref, ici comme ailleurs durant les congés d’été, tout semble fonctionner vitesse escargot.

 

Après des « demain », « lundi, c’est certain », « demain ou après-demain, sûr » voici enfin le « ça y est, c’est fait ! » de l’officialisation des statuts.

Yes ! Enfin la possibilité d’organiser les activités publiques !

Et ça tombait bien pour le lendemain, avec les Perséides et un beau ballet autour de Jupiter (qui étaient de toute façon inscrits dans l’agenda des observations à ne pas manquer).

 

Une bonne nouvelle matinale qui compensait largement la re-re-re-remise aux calendes grecques de la visite des cascades d’Ouzoud avec Mohamed (que je n’ai toujours pas vues…)

Tout autre chose m’est tombé dessus en début d’après-midi, avec un coup de fil de ci-lui : « Patte, je suis à Aït M’Hamed avec Abdellatif demander une autorisation pour la nuit de demain… »

Mon sang ne fait qu’un quart de tour : « Hein quoi comment caisse ? Vous êtes à Aït M’Hamed ? Sans moi ? »

Ils savent pourtant à quel point j’adore ce village et ses environs.

Me faire ça, à moi ?

Moi qui reste quasiment 24H/24 à travailler ferme avec mon (beau) bureau (fruit de mon travail CQFD) comme tout horizon ?

Me dire directement, sans détours ou ménagements, qu’ils y sont et sans moi ?

 

Bisque bisque rage !

Pire et grââââve encore: demander une autorisation ? Pour regarder les étoiles ?

La communication est coupée sur une des plus grandes interrogations de mon existence.

Je crois rêver…

 

Dans l’affirmative, autant plier bagage !

Quitter un surréalisme à la belge pour errer dans du pire que Kafkaïen ?

Non merci.

 

 

Je descends au café me descendre un thé le temps de laisser décanter.

Il est bon, ça me calme…

Re-coup de fil, Abdellatif cette fois : « Allo Patrick ? Qu’est-ce qu’on va regarder demain soir ? »

« Ben on va observer le ciel » réponds-je benoitement, « pourquoi ? »

« Il y a le fonctionnaire qui voudrait savoir ce qu’on va observer exactement… »

Cette rétorque d’Abdellatif a eu plusieurs effets, entre autres :

- avaler du thé bouillant de travers

- faire passer une feuille de menthe par une narine

- enfoncer une partie du téléphone dans l’oreille

- parler Martien : « zglub%xsk¤#ghnjiiii ?!!!???! »

 

Grâce à l’entrainement intellectuel de scientifique pur et dur, je me remets vite et pose la question qui me permet de vérifier l’hypothèse que je n’étais pas sujet à une hallucination auditive : « quoi ? »

Sur la réitération d’Abdellatif, ma réponse fut docte :

« dis-lui que nous allons vérifier statistiquement la fréquence et l’intensité des trainées de gaz ionisés produites par l’accélération gravitationnelle et la traversée à 107000km/h de la Terre du nuage de poussières laissé par la comète Swift-Tuttle, que nous allons observer des phénomènes liés aux orbites des satellites galiléens et étudier passages, passages d’ombre, occultations et éclipses ainsi qu’estimer la vitesse de rotation de la géante gazeuse grâce à la GTR.

Tu peux aussi préciser que nous allons profiter de la bonne magnitude limite atteignable avant le lever de notre satellite naturel en phase gibbeuse, pour passer les différents types de nébuleuses en revue : obscures ou par absorption, par réflexion, émission, les planétaires, les restes de SN et finalement faire un voyage extragalactique en passant par les amas globulaires… »

Au tour d’Abdellatif de dire « quoi ? ».

Je lui résume « nous allons regarder les petits points brillants là-haut » et raccroche.

 

La feuille de menthe est la preuve que je ne cauchemarde pas, mais l’absurdité de la situation efface la colère pour une franche rigolade.

Question dose d’étonnement quotidien, j’ai été drôlement servi là !

Une heure plus tard, retour de Mohamed et Abdellatif au café d’Azilal et l’explication consternant cette fumeuse autorisation m’a fait pousser un ouf de soulagement.

Non, il ne faut pas une autorisation pour regarder le ciel, non, astrAtlas ne doit pas signaler ses soirées d’observation.

Cette démarche était en quelque sorte la « déclaration de naissance » de notre association aux autorités communales.

Que la toute première activité sous sa bannière tombe justement le lendemain même de l’officialisation des statuts avait de quoi intriguer: je vous rappelle qu’on était dans une période où les choses prennent leur temps, toute précipitation paraît donc suspecte !

 

L’accord du Gouverneur, le matin de notre soirée, pourrait être considéré comme l’aboutissement de plusieurs mois de travail : astrAtlas n’est plus une idée sur papier, c’est une réalité !

L’astronomie amateur, là-haut dans l’Atlas, c’est sous la clarté des étoiles que ça se passe.

 

Une dizaine de personnes était présente lors de cette première.

Au programme ce qu’Abdellatif était sensé répéter après son « quoi ? ».

Le ciel parfaitement dégagé et une nouvelle « recrue » aux molettes de l’équatoriale 150/750 ont permis d’en faire le tour.

 

Bgpremsortoff.jpg

 

Faut que j’en parle de cette recrue ! Youssef qu’il s’appelle le moustachu-qui-compte-plus-d’étoiles-dans-le-carré-de-Pégase-que-moi.

Une semaine grand max auparavant que Youssef a eu l’idée de me parler d’astronomie, de Proxima du Centaure, d’années-lumière…

Si on considère l’astronomie comme maladie, il n’est pas seulement gravement et incurablement atteint : il est virulemment contagieux ! Nous nous sommes naturellement mis le grappin dessus et après une formation rapide (spontanée je dirais), c’est l’ami qui anime jovialement la partie jovienne de la soirée.

 

Une belle première qui s’est prolongée jusqu’au matin en duo sous la Lune.

Scotché au T300 tête bino qu’il était !

Demander de ne pas bouger pour une photo souvenir pause 60 secondes n’était pas nécessaire.

De toute façon, absorbé comme il était, il ne m’aurait même pas entendu.

 

C’est donc le cœur tranquille que je peux remonter vers mon surréalisme nordique : ici, la relève astro est assurée !

 

A suivre…

Modifié par astrAtlas
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Episode 8 : nuits cristallines.

 

« Comment ? C’est par nuit pure que tu écris ces lignes ? Avec des milliers d’étoiles à portée de rétine ? »

 

Oui cher lecteur, c’est sous un ciel franchement sublime que je m’adresse à vous.

Pas depuis ma « chambre ciel de Chapois » d’Azilal, non, astramilège plus impardonnable encore : je griffonne ces mots à la clarté de quelques chandelles, installé dans mon pied-à-terre de Aït M’Hamed, à deux mètres d’un ciel où la Voie lactée ressemble à des guirlandes d’un soir de fête.

 

« Hein ? Oui ??!!? C’est vrai ? Un logement dans le village-même-que-tu-aimes-tellement-d’en-râler-quand-on-y-va-sans-toi ? » entends-je crépiter votre clavier.

Oui oui ! Tout à fait ! ( Enfin, question logement, façon de parler : c’est encore provisoire…allez, disons un abri)

 

Bhchandelles.jpg

 

Plutôt que de risquer l’overdose, il me faut vous raconter les cieux d’ici.

 

La rivière, la roche…et le firmament, un croquis de Aït M’Hamed.

 

Une différence de 400 mètres d’altitude, des affleurements de roche calcaire, le chêne vert qui cède place aux genévriers…

Plus proche de 400 mètres des étoiles !

En effet, l’éloignement des lampes-à-terre fait qu’elles sont là, innombrables, brillantes, toutes proches.

Suffit de lever les yeux et tendre la main.

 

Exit Azilal alors ?

Non, Azilal c’est astram niveau 3 tandis que Aït M’Hamed, c’est astrobsédé niveau 6 (sur l’échelle de Hubble, qui, je viens de l’apprendre, en compte 5)

Surtout le « plateau » Ahbab, l’endroit de mes plus magiques nuitées.

 

En détour par une piste en terre battue ou alors par le sentier des mulets, on y accède non sans difficultés.

Mais quel bonheur ce bout de grimpette !

Un paysage dont on ne soupçonne pas l’existence, là sur cette colline à 100 mètres vol d’oiseau depuis l’oued.

Totalement différent, une autre planète, un autre monde, dernière halte avant l’infini.

Dégagé sur des kilomètres, l’horizon Sud est partagé entre la massif du M’Goun et en cette saison, le fleuve Eridan.

Ma première impression était de me sentir tout petit. Petit mais en trop : comme une punaise sur le parquet.

Ce n’est pas d’avoir le souffle coupé, je le retiens.

Me faire discret, plus petit encore.

Car le silence est vivant, il a un message : faut écouter ce que la chaude brise joue dans les cheveux. Elle chante une invitation : « ouvre ton âme et laisse l’espace effacer les traces de tes soucis. Ouvre ton esprit. Oublie tes certitudes et laisse le ciel te répondre.

C’est bien, tu n’as pas emporté ta montre, tu as le temps.

Que serait-ce vaniteux tic-tac quand c’est la voûte céleste qui te transporte, irrésistiblement, dans son lent et silencieux mouvement. »

 

La voûte cristalline, envoutante, émouvante !

« Maintenant, ferme tes paupières et regarde : tu peux mesurer les distances dans le ciel. Tu n’es plus une punaise, tu ne représentes plus rien, mais tu es !

Bienvenue chez toi petite poussière des étoiles, viens visiter l’immensité de la maternité ! »

 

A y est ? Remis des émotions ? Môssieur réalise qu’il fait partie de l’Univers ?

Paaaaaarfait ! Pas oublier de reprendre sa respiration là, faut s’oxygéner et profiter de l’air pagne de la monture au lieu de faire de son Mayol de l’immersion dans le grand bleu nuit.

 

Tout cela pour dire que question émotions d’astram, j’ai été servi.

 

Après la patience dans la verdure, récompense dans l’azur !

 

Ah la voûte, sphère de cristal animée.

En promenant le regard du Scorpion vers l’Ecu, la Voie lactée se montre plus riche encore que la zone phare de l’été, le triangle Deneb Véga Altaïr.

La théière fait monter la vapeur et la pression de l’astram qui voudrait tout pointer.

Impossible, Trop à voir, il y a de quoi passer des nuits et des nuits, toute la saison, année après année.

Les papillons cosmiques M7 et M6 (oui, aux jumelles, je trouve que le nuage de Ptolémée ressemble aussi à un papillon) attirent l’attention dans ce champ fleuri d’amas.

A l’œil nu se distinguent les angles du parterre formé par M22, M8, M23 et M25.

Quant-aux fiestas de concentrations d’étoiles, M24 et le nuage de l’Ecu, waow !

C’était quoi encore l’expression ? Voir Capri et mourir ?

Taratata (ou lâlâlâlâ en arabe) : faut d’abord une baignade dans ce jacuzzi pétillant.

A l’œil nu (ça fait du bien), aux jumelles (extraordinaire), aux lunettes ou télescopes grand champ (fabuleux) ou alors détailler en poussant diamètre et grossissement (incroyable…je ne sais pas bien comment ça ira, de retour sous le ciel Boréal soi-dit en passant)

 

 

Tiens, à propos de diamètre…

 

La netteté des zones sombres style Barnards & Co m’a vraiment frappé.

Où c’est sensé être dark, c’est black.

Les zones cataloguées ne sont probablement que les plus étalées ou celles avec indice d’absorption les plus élevées, mais il y en a tellement d’autres !

Les répertorier rendrait un atlas illisible.

Tout au long de la Voie lactée, le ciel est un camaïeu argenté, parsemé d’étoiles brillantes qui se détachent du fond noir de chez noir ou alors au contraire plutôt grisâtre.

Le ciel y est jalonné de « nuages » plus clairs et partout partout partout décoré d’une infinité de filets, courbes, lignes et arabesques d’étoiles.

J’oserais dire que le semeur d’étoiles a commis une faute de goût là ?

La simple beauté d’un amas ouvert est noyée dans son riche environnement.

On dirait le gâchis d’un excès de zèle causé par l’artiste qui n’a pas déposé brosses et pinceaux à temps, quand l’œuvre était parfaite.

Un bémol alors devant ce spectacle hautement baroque ?

Oh que non évidemment : suffit de descendre en diamètre ! (J’ai osé)

Et c’est surtout valable pour l’astram débutant. Le double amas de Persée par exemple, au T300, ça donne : « Faut voir quoi exactement ? Il est où ? Il y a des limites ?»

 

Ma conclusion après ce superbe ciel: pour bien observer, il n’y a pas que le grossissement qu’on peut changer, le diamètre s’adapte aussi (j’ose encore !).

Y aller progressivement donc, souffler sur la harira, sentir, goûter, touiller, mélanger…puis déguster.

 

Et avant cela, dévorer des yeux !

Plus question de diamètre, l’observation à l’œil nu et aux jumelles est peut-être la plus fascinante..

Sur le plateau on trouve des dalles naturelles, endroit idéal pour se coucher et se laisser bercer par une divine bal(l)ade.

Le long de la Voie lactée, ou à la découverte des constellations chères à La Caille, aux noms « exotiques » comme l’atelier du sculpteur, le fourneau du chimiste, le microscope, le télescope…noms qui évoquent les grands voyages scientifiques du siècle des lumières.

Parfois l’aboiement des chiens rappelle qu’on est sur Terre, ou alors on se laisse surprendre par un berger matinal, sorti de nulle part et se rendant à dos d’âne au village encore endormi.

La chaleur emmagasinée par la dalle se distille doucement pour compenser l’air de plus en plus frisquet de l’aube.

 

Bileverplateau.jpg

 

Quand arrive le crépuscule, la nuit s’efface lentement. Les étoiles, brillantes jusqu’à travers les branches d’arbustes, s’en vont rejoindre le souvenir d’une nuit belle à merveille, leïla jamîla.

 

A suivre…

Modifié par astrAtlas
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Episode9 : au Sud, toujours plus au Sud

 

Inutile de faire un dessin : l’astram est bien plus gâté sous les latitudes Sud.

 

Pour les circumpolaires, on attend leur heure ou saison.

Pour les autres, ça monte grimpe culmine, rendant les classiques du ciel des latitudes moyennes plus détaillés et ouvrant de nouvelles fenêtres australes.

 

Ajouté à cela une excellente transparence de l’air sec quand le ciel est dégagé (ça brille jusqu’à l’horizon), c’est Byzance !

 

D’ailleurs, je ne sais pas par où commencer mes comptes rendus.

Par déclinaison ? Par hauteur sur l’horizon ? Par ordre de « découverte » ?

Alors j’y vais pêle-mêle…

 

La nébuleuse North America pour commencer, ça m’intrigue cette histoire de contraste entre nébuleuses obscures et zones brillantes.

NGC7000 est une nébuleuse claire, mais ce que je vois en fait, c’est le contour plus sombre.

Le Golfe du Mexique, la côte Atlantique : c’est l’océan et non le continent qui me semble bien dessiné.

 

Autre exemple de fond sombre dans les Pléiades.

J’avais déjà cette impression sous le ciel de Provence, elle se confirme ici.

A l’intérieur de l’amas, c’est noir profond, contrairement au « gris fond d’étoiles » en périphérie, que ce soit en vue d’ensemble aux jumelles ou en longeant l’amas avec le T300.

Les sept sœurs seraient-elles en avant plan d’une nébuleuse obscure ?

En tout cas c’est magnifique et pour ce qui est des nébulosités par réflexion, difficile de les distinguer de la diffusion (il est temps que j’envisage de nettoyer le miroir du T300…), à part pour Mérope, où la nébulosité se prolonge vers le Sud (toujours plus au Sud)

 

Passons aux « grands » classiques, nos galaxies voisines.

M31 et M33 méritent une longue halte quotidienne, il m’était impossible de ne pas leur rendre visite !

La galaxie d’Andromède dépasse allègrement les plus de 3° de champ des bigs binos.

Au pif et en vision directe, je dirais autour des 4°. En vision décalée, impossible de définir un contour : elle s’estompe à n’en plus finir.

Une bande sombre se détache facilement en vision directe du côté de la galaxie satellite M110, une deuxième nécessite de la concentration.

Les nombreuses étoiles en avant-plan ajoutent à la beauté de ce mastodonte, qui sous un bon ciel donne l’impression d’être vu avec des yeux longue pose.

Plus beau que sur les photos : les étoiles ne sont pas des tas de pixels. Puis, savoir que ce qu’on admire là, c’est un différé en direct ou le contraire…de quoi donner le tournis.

 

La spirale du Triangle, je vous l’avoue, c’est la première fois que je l’observe et l’admire.

C’est simple : sous le ciel du plat pays, M33 est à peine discernable.

Les bras, fantomatiques au T200, sont plus clair au T300, surtout celui qui abrite la plus grande fabrique d’étoiles visible par l’astram, j’ai cité NGC604.

Au pied d’un astérisme d’étoiles qui me fait penser à un mini-Orion, il y a ce bouillonnement d’énergie concentré dans ce qui au télescope ressemble à une étoile qu’on n’arrive pas à mettre au point.

Cette nébuleuse extragalactique serait une M42 facteur mille, difficile à imaginer mais elle est bien là, nichée dans un des bras d’une M33 qui est désormais inscrite parmi mes galaxies favorites.

 

Continuons avec des galaxies.

Il y en a dans Cassiopée. La reine des amas ouverts abrite aussi d’autres bijoux moins visités, comme par exemple la nébuleuse claire NGC 281, aussi nommée la « petite Californie » par référence à sa grande sœur NGC 1499 dans Persée.

(Perso je les nomme respectivement le petit haricot blanc et la langue verte.)

Des galaxies visibles dans Cassiopée donc, elles sont sur le chemin Schedar > M31: on a NGC 185 (assez facile) et NGC 147 (plus difficile).

Au T300, ces deux galaxies elliptiques sont perçues comme de faibles taches ovales.

Des petits bonbons extragalactiques en pleine Voie lactée, ça ne se refuse pas.

 

Une autre, qui vaut largement la visite car c’est du gros calibre: NGC 6946 dans la constellation du mec à Cassiopée, le trop souvent délaissé Céphée.

Très largement la visite je dirais : dans un champ de moins d’un demi degré, il y a aussi un amas ouvert, NGC 6939.

Pauvre Céphée qui vit à l’ombre de son épouse et de la riche Voie lactée le long du Cygne.

Eh bien, la faute sera réparée : allez lui rendre visite, ça fait du bien une zone plus sobre entre Cassiopée et le triangle d’été, comme une pause à l’ombre d’un arbre où il y a ce couple de fruits bien mûrs à déguster.

 

Un autre couple céleste figure dans les incontournables, cette fois un amas globulaire et une galaxie.

Non, il ne s’agit pas de la grande assiette de couscous M13 et la lointaine NGC 6207, faut chercher au Sud, toujours plus au Sud…

Vous ne trouvez pas ?

Autres indices, le globulaire surpasse les Messiers du bas du Sagittaire (M54, 69 et 70) en diamètre apparent et la galaxie est sculpturale.

Vue presque de tranche, elle est parcourue d’un gribouillis de zones sombres.

Il y a des choses à voir dans cette galaxie !

De son côté plus clair, cinq étoiles forment une mini Cassiopée.

Vous avez trouvé ?

Il s’agit de la galaxie du sculpteur NGC 253 et du globulaire NGC 288.

De quoi rester scotché à l’oculaire cette perspective cosmique !

 

Plus au Sud encore, près de la jolie orangée qui répond au doux nom de Ankaa (alias alpha du Phénix) se trouve NGC 55.

Une réponse automnale à l’aiguille à cheveux de Bérénice NGC 4565.

Longue, brillante…cette galaxie vue sur la tranche est à -39° de déclinaison.

La voir si nettement à même l’horizon promet pour la récolte du printemps et la randonnée découverte du Centaure.

 

Ce sera pour plus tard ça, oméga…

 

Revenons plus près, très près même, à quelque chose comme 600 années lumière.

Le dernier soupir d’une étoile, un souffle de vie qui nous semble destiné comme une bise venue de l’espace.

La nébuleuse Helix.

Hésitante entre le « 0 » du néant et le « 8 » horizontal de l’infinité.

Tout un symbole, une vue bouleversante je trouve.

La nébuleuse planétaire, très grande (rien à voir avec les petites boules turquoises) donne l’impression (et c’est la réalité en plus) de flotter entre les étoiles et nous.

Elle est timide, ne se dévoile qu’à celui qui insiste mais doucement, à faible grossissement.

Au T300, je vois un triangle allongé d’étoiles dans sa partie Ouest. Le duo formant la base clairement et l’étoile de l’angle étroit plus faiblement (voire seulement en vision décalée au T200).

L’étoile centrale se révèle par intermittence avec une autre plus proche du triangle.

Une nébuleuse pas facile à apprécier par rapport au célèbre anneau de la Lyre, la brillante Dumbbell et la surprenante nébuleuse Saturne.

Sa magnitude surfacique est faible. Si on grossit trop, on risque tout bonnement de passer à travers sans même la voir.

Au chercheur ou aux jumelles par contre, elle se détache bien du fond du ciel.

Mais elle est un peu perdue, loin des étoiles repères. Pour la repérer je pars de delta du Verseau direction triangle formé par 66, 68 et epsilon. Elle est là, au bout de la pointe.

Si vous la voyez, renvoyez-lui une bise de ma part !

 

Une fin d’étoile violente maintenant, les restes d’une supernova : les Dentelles du Cygne.

Vingt cieux qu’est-ce que ça va donner quand j’y retournerai avec filtre UHC ou OIII !

Sans filtre, au T200 : youplaboum, en vision directe, elles y sont et bien nettes.

Ce ne sont plus de chastes dentelles là, on est dans la lingerie sexy (j’aime bien, ça me plaît).

 

Place aux jumelles et quelques étendues stellaires originales.

Tout comme Céphée, l’Aigle est un peu mis en réserve, ceci à cause de l’étalage de son voisin l’Ecu.

C’est vrai, qu’est-ce qu’il y a d’intéressant dans cette zone ?

Faut commencer par une ex-constellation, le Taureau de Pavio-je-ne-sais-plus-qui (en fait un « V » avec comme pointe 68 d’Ophiucus).

De là vers l’Aigle, un amas ouvert NGC 6633 est le messager de l’arrivée d’un paquet surprise : IC 4756.

Un beau et gros paquet d’étoiles ! Visible à l’œil nu comme une étendue un peu plus blanche, aux jumelles le paquet s’ouvre sur un généreux semis de diamants sur velours noir.

 

Autre collection de pierres précieuses, cette fois pas en vrac mais passées entre les mains d’un habile bijoutier : la cascade de Kemble associée à l’amas NGC1502

Egalement située dans une zone un peu pauvre, la Girafe, cet astérisme forme un collier ondoyant, se profilant en « V » dans la poitrine d’une princesse imaginaire et portant comme pendentif une corne d’abondance transparente, mettant en valeur deux brillants sur une poudre d’argent.

 

Plus au Sud maintenant, dans la queue du Scorpion, la « fausse comète ».

Que c’est beau ce groupement !

La brillante double contrastée Zeta en guise de tête, des amas ouverts imbriqués comme chevelure.

Aux jumelles ou avec le chercheur, étape obligatoire avant d’y aller de plus près avec le télescope, voir un étalage d’étoiles de couleurs bien variées.

 

Bjlesud.jpg

 

Sur ce, il est temps de vous laisser digérer ce copieux menu.

Non, faut que je le dise…bibi pense avoir vu le canasson.

Pas sûr, juste une impression.

Allez, j’en ai trop dit, à taaaaaaaaable !

 

La première retrouvaille avec la fanébuleuse d’Orion, c’était avec Youssef.

Le T300 était déjà démonté, Youssef en train de détailler je ne sais quelle zone du ciel profond au T200.

Orion se lève, en même temps qu’arrive l’aube.

« Youssef ? Voilà le Maître de l’hiver, avec l’épée et la pouponnière d’étoiles ! On y va ?»

Il me cède la place et sans trop y croire (M42 n’était qu’à 5° au dessus de l’horizon), je pointe la nébuleuse.

Là j’ai balancé un wah suivi d’un mot que la décence m’interdit de citer : la nébuleuse est claire, flashy comme avec un filtre, les extensions se montrent sans chichi.

Changement d’oculaire et zoom sur la zone du trapèze : ça filamente, se tortille, s’enspaghettise, se met en pelote…

 

Mais c’est inouï, ce n’est pas normal.

« Youssef ? Dis-moi ce que tu vois ? »

Pareil mais avec des chebakyas au lieu des spaghettis.

« Et toi aussi, tu vois des couleurs ? »

La réponse : du vert, du rose.

 

Bon, je n’ai donc pas rêvé.

Première fois que je vois la pouponnière en bichromie, là aussi ça promet pour quand la nébuleuse passera au méridien.

 

J’y suis évidemment retourné à chaque sortie et ai pu m’y rassasier façon gargantuesque à mesure qu’Orion gagnait en hauteur.

La sixième du Trapèze manque encore comme accompagnement, mais sinon, le service est impeccable.

Va falloir bosser pour dessiner cela, idem pour tenter de rendre une photo aussi belle que cette vue (je ne sais pas si ce serait techniquement possible d’ailleurs).

Alors heureux d’avoir retrouvé M42 plus en forme que jamais, je vais rendre visite chez ses voisins que je ne connais pas.

La Flamme, du côté de chez Alnitak.

Yeeeees, accueillante, pas timide pour un sous !

Moi qui pensait devoir éteindre la lumière d’Alnitak avant qu’elle ne se montre, ben non. L’étoile brillante comme un projecteur dans le champ, mais la nébuleuse de la Flamme est là, la bande d’absorption centrale évidente.

Bien, fort bien, elle est belle cette nébuleuse, très belle !

Tenterais-je le canasson ?

Ben oui, ce serait étonnant que plus rien ne m’étonne ici.

Je pointe la zone supposée…rien.

Vision décalée à s’en ramasser un strabisme du cerveau…toujours rien.

Puis la bonne idée : retourner sur la Flamme et suivre la nébuleuse jusqu’à la tête de cheval.

Ce n’est pas facile, mais la nébuleuse donne une teinte verte, le célèbre Barnard est par contraste plus rose.

Au début ça marche, les limites sont encore visibles, puis ça devient plus vague, très hésitant.

Recommencer le chemin qui se précise en retenant les faibles étoiles du champ comme cailloux p’tit poucet.

Oui ? Là ?

 

Peut-être !

En tout cas, il y a une chose qui ne m’étonnerait pas ici : c’est de voir la tête de cheval lors d’une nuit d’hiver.

 

A suivre…

Modifié par astrAtlas
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