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Il y a quatre cents ans aujourd'hui.


roger15

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Il y a quatre cents ans aujourd'hui.

 

 

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Il y aura quatre cents ans ce soir, le mercredi 13 janvier 1610 (calendrier grégorien, soit le mercredi 3 janvier 1610, calendrier julien) Galileo Galilei (dit "Galilée") pointait de nouveau pour la sixième fois (la première fois ce fut le fameux jeudi 7 janvier 1610 à 16h45 Temps Universel à Padoue) sa lunette (grossissant vingt fois) vers Jupiter afin d'y ré-observer les trois fameuses "étoiles de Médicis" qui accompagnaient la majestueuse planète dans son cheminement dans la voûte étoilée.

 

Mais, cette soirée du mercredi 13 janvier 1610, Galileo Galilei eut un énorme choc : Jupiter n'était point accompagné de trois mais de QUATRE étoiles de Médicis !!!...

 

 

J'ai déjà mentionné sur Webastro, les termes du premier "CROA" de Galilée concernant ses premières observations des satellites de Jupiter (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=33774), mais vu l'importance de ce quatrième centenaire vous ne m'en voudrez pas, du moins je l'espère, de vous le re-poster. ;)

 

Je signale que j'ai utilisé pour ce premier "CROA" de Galilée l'ouvrage paru en français aux éditions du Seuil (Sources du savoir) en septembre 1992 "Le Messager des Étoiles" traduit du latin, présenté et annoté par Fernand Hallyn. C'est un ouvrage très plaisant à lire !… :)

 

51JW2496J2L._SS500_.jpg

 

Voici donc ce premier "CROA" de Galilée :

 

 

Le premier "CROA" de l'histoire de l'observation du ciel avec un instrument.

 

Voici le récit des six premières soirées d'observation de Jupiter par Galileo Galilei à partir du 7 janvier 1610 :

 

Première soirée d'observation, le jeudi 7 janvier 1610 :

 

« Le sept janvier, donc, de la présente année 1610, à la première heure de la nuit, comme je regardais les étoiles célestes à travers la lunette, Jupiter se présenta ; et comme je m'étais fabriqué un instrument tout à fait excellent, je reconnus (ce qu'auparavant je n'avais pu réussir à cause de la faiblesse de l'autre lunette) qu'il y avait trois étoiles, toutes petites il est vrai, mais pourtant très clairement, situées près de lui. Je les croyais d'abord du nombre des fixes. Néanmoins, elles me causèrent un certain émerveillement, du fait qu'elles étaient disposées selon une ligne exactement droite et parallèle à l'Ecliptique et, bien qu'égales aux autres fixes en grandeur, plus resplendissantes. Voici qu'elle était leur position les unes par rapport aux autres et par rapport à Jupiter :

 

image018.jpg

 

A l'Est se trouvaient deux étoiles, mais une seule vers l'Ouest. La plus orientale et l'occidentale apparaissaient un peu plus grande que la troisième. Je ne m'occupai guère des distances entre elles et Jupiter, car je les avais prises, comme je l'ai dit au début pour des fixes. Or, comme le huit janvier, guidé par je ne sais quelle fatalité, je revenais à la même observation, je trouvai une disposition bien différente : en effet, les trois petites étoiles étaient à l'Ouest de Jupiter, plus proches les unes des autres que la nuit précédente, séparées par des intervalles égaux, comme le montre le dessin suivant :

 

image020.jpg

 

A ce point, bien que je n'eusse pas consacré la moindre réflexion aux mouvements d'approche mutuelle des étoiles, je commençai pourtant à être embarrassé et à chercher comment il était possible de découvrir Jupiter à l'Est de toutes les fixes mentionnées, alors qu'il avait été à l'Ouest de deux d'entre elles la veille. Et je craignis, par conséquent que sa trajectoire ne fût directe, contrairement aux calculs astronomiques, et que pour cette raison, de son propre mouvement, il n'eût devancé ces étoiles. Par conséquent, j'attendis avec beaucoup d'impatience la nuit suivante ; mais mon espoir fut déçu, car de tous côtés le ciel était couvert de nuages.

 

Mais le dix, les étoiles apparurent, situées par rapport à Jupiter de la manière suivante :

 

image022.jpg

 

Il n'y en avait que deux, et toutes deux à l'Est, la troisième étant cachée, comme je le supposai, derrière Jupiter. Elles étaient ensemble, comme avant, sur la même droite que Jupiter, et alignée au cordeau le long du zodiaque. A cette vue, comme je comprenais que les changements semblables ne pouvaient en aucune façon être imputés à Jupiter et que, de plus, je savais que j'avais toujours regardé les mêmes étoiles (il n'y en avait pas d'autres, en effet, que ce soit avant ou après Jupiter, sur une grande distance, le long du zodiaque), changeant dès lors ma perplexité en émerveillement, je découvris que ce changement aperçu était imputable non à Jupiter, mais aux étoiles que j'avais remarquées. En foi de quoi, je décidais de poursuivre, dorénavant, mes observations avec plus d'exactitude et de rigueur.

 

Le onze, donc, je vis une disposition de cet ordre :

 

image024.jpg

 

Il n'y avait que deux étoiles à l'Est ; celle du milieu était trois fois plus éloignée de Jupiter que l'orientale, et la plus occidentale était environ deux fois plus grande que l'autre, alors que la nuit précédente, elles étaient apparues à peu près égales. C'est pourquoi j'établi et décrétai hors de tout doute qu'il y avait dans le ciel trois étoiles errant autour de Jupiter, à l'instar de Vénus et de Mercure autour du Soleil. Cela est, enfin, ressorti, plus clairement que la lumière du jour, au cours des nombreuses autres observations faites par la suite ; j'ai découvert aussi qu'il n'y a pas seulement trois, mais quatre étoiles errantes qui accomplissent leurs circonvolutions autour de Jupiter. Le récit suivant fera connaître leurs permutations, observées de manière plus exacte par la suite. J'ai mesuré aussi les intervalles qui les séparaient au moyen de la lunette, selon la méthode expliquée plus haut. En outre, j'ai ajouté les heures des observations, surtout lorsqu'il y en eut plusieurs durant la même nuit ; les révolutions de ces planètes sont, en effet, si rapides qu'on peut la plupart du temps noter aussi les différences d'heure en heure.

 

Le douze donc, à la première de la nuit, je vis les étoiles disposées de cette manière :

 

normal_00041.jpg

 

L'étoile la plus orientale était plus grande que la plus occidentale, mais toutes deux étaient bien visibles et resplendissantes ; chacune était éloignée de Jupiter de 2 min. La troisième étoile commença à apparaître également à la troisième heure, d'abord très peu visible ; elle touchait presque Jupiter du côté oriental et était vraiment très petite. Toutes se trouvaient sur la même droite, alignées le long de l'écliptique.

 

Le treize, pour la première fois, quatre petites étoiles s'offrir à mon regard, selon cet arrangement par rapport à Jupiter :

 

image026.jpg

 

Trois étaient occidentales, et une, orientale ; elles formaient une ligne presque droite ; la médiane des occidentales, en effet, s'écartait légèrement de la droite, vers le Nord. L'orientale était à une distance de 2 min de Jupiter ; les intervalles séparant les autres de Jupiter étaient, chacun, de 1 min seulement. Toutes les étoiles se montraient de grandeur égale, et, même si leur taille était petite, elles étaient pourtant très brillantes, plus resplendissantes que les fixes de même grandeur. »

 

 

Voilà, vous savez maintenant exactement quelles ont été les observations de Galilée du 7 au 13 janvier 1610, il y a donc très exactement quatre cents ans... :)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Bonjour Roger :),

 

Merci pour cette belle leçon d'histoire qui remonte à 400 ans. C'est le 13 janvier que Galilée vit enfin les quatre satellites galiléens ensemble :be:. Mais je crois que, individuellement, il les avait déjà observés tous les quatre :?:. Deux d'entre eux étaient trop proches pour être séparés distinctement, compte tenu de la faiblesse de sa lunette.

Je sais que Jean Meeus :) (évidemment :be:) a étudié le problème et en a parlé en détail dans un de ses articles :p. Qu'en est-il exactement ?

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Salut ,

 

Super histoire , j'allais le 07 Janvier parler de ça . Mais je ne savais vraiment pas quoi dire . ( Enfin , aussi bien narrer que toi ) . Content que tu l'ai fait .

 

La folle épopée de Galilée commença enfin , il y a de ça 400 ans :) .

 

Jo ;)

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Merci Roger, très intéressant de pouvoir lire les mots de Galilée à l'occasion de ses premières observations :)

 

Par contre, je pense qu'il est utile de préciser que les noms des 4 satellites de Jupiter (Io, Europe, Callisto et Ganymède) ont été donnés par l'astronome allemand Simon Marius en rapport à la mythologie grecque, alors que Galilée les avaient initialement nommés en hommage à la famille de Médicis.

 

Simon Marius a toujours scandé haut et fort avoir observé les satellites de Jupiter avant Galilée, en novembre 1609.

Il affirmait ne pas avoir compris à l'époque ce qu'il observait, n'arrivant pas à la conclusion qu'il s'agissait de satellites, mais voulu être reconnu pour avoir été le découvreur de ces mondes lointains.

Malheureusement pour lui, l'histoire n'aura pas retenu sa version et aujourd'hui, c'est Galilée que nous célébrons.

 

Roger, est-ce que tu saurais nous en dire un peu plus sur l'histoire de ces découvertes controversées ? :p

Et notamment pourquoi Marius a-t-il eu le pouvoir de renommer les satellites en lieu et place de Galilée ? lot de consolation pour éviter le scandale ?

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Bonjour Sébastien, :)

 

Par contre, je pense qu'il est utile de préciser que les noms des 4 satellites de Jupiter (Io, Europe, Callisto et Ganymède) ont été donnés par l'astronome allemand Simon Marius en rapport à la mythologie grecque, alors que Galilée les avaient initialement nommés en hommage à la famille de Médicis.

 

C'est tout à fait exact. Galilée avait quant à lui nommé les quatre "étoiles de Médicis" (Medicæ sidera) "Principharus", "Victripharus", "Cosmipharus" et "Ferdinandipharus". L'appellation de "Io", "Europe", "Ganymède" et "Callisto" est due incontestablement à Simon Marius. ;)

 

 

Simon Marius a toujours scandé haut et fort avoir observé les satellites de Jupiter avant Galilée, en novembre 1609.

Il affirmait ne pas avoir compris à l'époque ce qu'il observait, n'arrivant pas à la conclusion qu'il s'agissait de satellites, mais voulu être reconnu pour avoir été le découvreur de ces mondes lointains.

Malheureusement pour lui, l'histoire n'aura pas retenu sa version et aujourd'hui, c'est Galilée que nous célébrons.

 

Le plus simple, Sébastien, c'est de se reporter au sujet de cette querelle à ce que disait François Arago dans son "Astronomie Populaire" paru à titre posthume entre 1854 et 1857 (tome IV [paru en 1857], chapitre IX "Historique de la découverte des satellites [de Jupiter]", page 350 à 355) à la page 352 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3468p.pleinepage.r=fran%C3%A7ois+arago.f360.langFR

 

François Arago indique : « Enfin, en Allemagne, Simon Marius affirma qu'il avait fait l'observation avant Galilée. Consacrons quelques lignes à ses prétentions. La publication de Simon Marius au sujet des satellites de Jupiter, son Mundus jovialis, est de 1614 ; elle est postérieure de quatre ans à l'apparition du Nuntius sidereus de Galilée, qui parut à la fin de 1610, et dans lequel ce grand homme faisait connaître le résultat de ses premières investigations sur les satellites de Jupiter. »

 

Si Simon Marius avait réellement découvert dès décembre 1609 (mais en utilisant le calendrier julien) le premier les quatre satellites de Jupiter il n'aurait pas attendu 1614 pour le faire savoir urbi et orbi.

 

Pour moi il n'y a aucun doute : Galilée est bien le premier qui a observé avec une lunette les quatre satellites de Jupiter. :be: :be: :be:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Voilà qui donne toutes ses lettres de noblesse au CROA! Le premier CROA écrit par un génie, c'est émouvant en diable... merci, Roger!

 

:cool:

 

Merci beaucoup GéGé. :be: :be: :be:

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Je sais que Jean Meeus :) (évidemment :be:) a étudié le problème et en a parlé en détail dans un de ses articles :p. Qu'en est-il exactement ?

 

 

Bonjour mon Cher Whiston, :)

 

Évidemment que Jean Meeus a étudié le fait que ce n'est seulement que le 13 janvier 1610 que Galilée a observé pour la première fois les QUATRE satellites de Jupiter (appelés alors "étoiles de Médicis" [Medicæ sidera] en l'honneur du prince de Médicis), alors que lors des cinq observations précédentes (depuis la première le 7 janvier 1610) il n'en avait vu à chaque fois que trois...

 

Il a publié pour la première fois ses calculs concernant cette période dans un article de "Sky and Telescope" en septembre 1962 intitulé "Galileo's First Records of Jupiter's Satellites" (les premiers rapports de Galilée sur les satellites de Jupiter). Malheureusement cet article est seulement cité et non pas numérisé sur le site du SAO-NASA-ADS (voir : http://adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-abs_connect?version=1&warnings=YES&partial_bibcd=YES&sort=BIBCODE&db_key=ALL&bibstem=S%26T..&year=1962&volume=&page=&nr_to_return=100&start_nr=1). C'était la toute première fois qu'un calculateur astronomique expliquait les circonstances de cette découverte.

 

Jean Meeus a toutefois repris (et modernisé) son article de 1962 dans son troisième "Morsels" au chapitre 54 (pages 347 à 362) sous le même titre "Galileo's first Records of Jupiter's satellites".

 

 

bk_MorselsIII.jpg

 

Et spécialement à la page 350, par un schéma très clair, Jean Meeus montre pourquoi Galilée n'a pas pu observer avant le 13 janvier 1610 les quatre satellites ensembles :

 

* le 7 janvier 1610 : Io (I) et Europe (II) étaient trop rapprochés pour être dédoublés ;

 

* le 8 janvier 1610 : Io (I), Europe (II) et Ganymède (III) étaient tous les trois à l'Ouest de Jupiter, et Callisto (IV) trop loin à l'Est pour attirer l'attention de Galilée ;

 

* le 10 janvier 1610 : Ganymède (III) et Callisto (IV) étaient tous les deux à l'Est de Jupiter, mais Europe (II)était trop proche de Ganymède (III) pour être dédoublé et Io (I) beaucoup trop proche de Jupiter à l'Ouest pour être visible ;

 

* le 11 janvier 1610 : Ganymède (III) et Callisto (IV) étaient tous les deux à l'Est de Jupiter, Io (I) et Europe (II) trop proches de Jupiter à l'Ouest pour être visibles dans la lunette de Galilée ;

 

* le 12 janvier 1610 : Ganymède (III) et Callisto (IV) étaient tous les deux à l'Est de Jupiter et Europe (II) à l'Ouest, mais Io (I) était trop proche de Callisto (IV) pour être dédoublé ;

 

* enfin, le 13 janvier 1610 Galilée observa pour la première fois les quatre "étoiles de Médicis".

 

Voici le schéma de Jean Meeus, dans "Morsels III" montrant ce que Galilée a observé et ce qu'il en était d'après les calculs modernes :

 

 

attachment.php?attachmentid=10370&d=1263399293

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Merci Roger pour tes explications d'une précision imparable :p. Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer :be::be:.

Il y a un autre sujet pour toi prochainement : le centenaire de la fameuse inondation de la Seine en 1910 :be:. Comme tu possèdes L'Astronomie 1910, Flammarion y parle très en détail de cette inondation record. En tant qu'historien-chef de Webastro :p, ce serait bien que tu nous en fasses aussi profiter :rolleyes:. C'est instructif et très intéressant. Presque autant que le IVe centenaire de l'observation des satellites galiléens que tu nous fais revivre ici

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Bien vu Roger ! :)

 

Je t'avoue que tu m'as devancer sur le sujet !! ;) J'étais prêt à ouvrir ces jours-ci un nouveau post sur cet anniversaire.

 

J'ai commandé et reçu ces jours-ci le livre "Le Messager des Etoiles", et la date m'a alors sauté aux yeux. ;)

 

Bon, je suis au bureau encore à cette heure-là, je n'ai pas eu le temps de tout lire. Mais j'y reviendrai ce soir. :wub:

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Il y a un autre sujet pour toi prochainement : le centenaire de la fameuse inondation de la Seine en 1910 :be:. Comme tu possèdes L'Astronomie 1910, Flammarion y parle très en détail de cette inondation record. En tant qu'historien-chef de Webastro :p, ce serait bien que tu nous en fasses aussi profiter :rolleyes:. C'est instructif et très intéressant. Presque autant que le IVe centenaire de l'observation des satellites galiléens que tu nous fais revivre ici

 

Bonsoir Whiston, :)

 

Effectivement, dans quelques jours nous allons célébrer le CENTENAIRE de l'inondation historique de janvier 1910.

 

Le "Bulletin de la Société Astronomique de France" pour 1910 (cela ne reprendra le nom de "l'Astronomie" qu'à partir de 1911) consacre évidemment une grande place à cet événement catastrophique que fut cette inondation de la capitale française. Le bulletin de mars 1910 consacre pas moins de 19 pages à cette inondation exceptionnelle (pages 123 à 142) sous la plume de Camille Flammarion en personne.

 

Ce qui est très intéressant dans cet article ce sont les données très précises indiquées par Camille Flammarion (à la page 126) sur les hauteurs que la Seine a atteint à Paris au pont de la Tournelle :

 

* 17 janvier 1910 : 2,35 mètres ;

 

* 18 janvier 1910 : 2,60 mètres ;

 

* 19 janvier 1910 : 2,78 mètres ;

 

* 20 janvier 1910 : 3,80 mètres ;

 

* 21 janvier 1910 : 4,62 mètres ;

 

* 22 janvier 1910 : 5,77 mètres ;

 

* 23 janvier 1910 : 6,08 mètres ;

 

* 24 janvier 1910 : 6,57 mètres ;

 

* 25 janvier 1910 : 6,92 mètres ;

 

* 26 janvier 1910 : 7,34 mètres ;

 

* 27 janvier 1910 : 7,98 mètres ;

 

* 28 janvier 1910 : 8,50 mètres (le record !!!...) ;

 

* 29 janvier 1910 : 8,35 mètres.

 

 

Le pont de la Tournelle en janvier 1910 :

 

pont_pierre_metal_r.jpg

 

 

Et la page 136 Camille Flammarion confirme que cette inondation de janvier 1910 fut, la plus importante depuis 1658, donc depuis 252 ans (hauteurs toujours pour le pont de la Tournelle) :

 

* inondation de 1649 : 7,66 mètres ;

 

* inondation de 1651 : 7,83 mètres ;

 

* inondation de 1658 : 8,81 mètres (le record absolu !!!...) ;

 

* inondation de 1690 : 7,55 mètres ;

 

* inondation de 1697 : 7,30 mètres ;

 

* inondation de 1711 : 7,62 mètres ;

 

* inondation de 1740 : 7,90 mètres ;

 

* inondation de 1751 : 6,70 mètres ;

 

* inondation de 1764 : 7,33 mètres ;

 

* inondation de 1802 : 7,45 mètres ;

 

* inondation de 1807 : 6,70 mètres ;

 

* inondation de 1836 : 6,40 mètres ;

 

* inondation de 1876 : 6,69 mètres ;

 

* inondation de 1883 : 6,24 mètres ;

 

* inondation de 1910 : 8,50 mètres.

 

Je veux bien m'associer à notre brillant "météorologue" auvergnat de Webastro (le célèbre Astrotophe) pour réaliser avec lui (du moins s'il est d'accord) un article plus détaillé sur cette inondation, en lui communiquant bien sûr toutes les données de l'article en question. Alors Christophe, d'accord ? ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Et spécialement à la page 350, par un schéma très clair, Jean Meeus montre pourquoi Galilée n'a pas pu observer avant le 13 janvier 1610 les quatre satellites ensembles :

 

* le 7 janvier 1610 : Io (I) et Europe (II) étaient trop rapprochés pour être dédoublés ;

 

* le 8 janvier 1610 : Io (I), Europe (II) et Ganymède (III) étaient tous les trois à l'Ouest de Jupiter, et Callisto (IV) trop loin à l'Est pour attirer l'attention de Galilée ;

 

* le 10 janvier 1610 : Ganymède (III) et Callisto (IV) étaient tous les deux à l'Est de Jupiter, mais Europe (II)était trop proche de Ganymède (III) pour être dédoublé et Io (I) beaucoup trop proche de Jupiter à l'Ouest pour être visible ;

 

* le 11 janvier 1610 : Ganymède (III) et Callisto (IV) étaient tous les deux à l'Est de Jupiter, Io (I) et Europe (II) trop proches de Jupiter à l'Ouest pour être visibles dans la lunette de Galilée ;

 

* le 12 janvier 1610 : Ganymède (III) et Callisto (IV) étaient tous les deux à l'Est de Jupiter et Europe (II) à l'Ouest, mais Io (I) était trop proche de Callisto (IV) pour être dédoublé ;

 

* enfin, le 13 janvier 1610 Galilée observa pour la première fois les quatre "étoiles de Médicis".

 

Voici le schéma de Jean Meeus, dans "Morsels III" montrant ce que Galilée a observé et ce qu'il en était d'après les calculs modernes :

 

 

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Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

 

Très très intéressant Roger ! Merci pour ces précisions :).

 

 

Simon Marius affirma qu'il avait fait l'observation avant Galilée. Consacrons quelques lignes à ses prétentions. La publication de Simon Marius au sujet des satellites de Jupiter, son Mundus jovialis, est de 1614 ; elle est postérieure de quatre ans à l'apparition du Nuntius sidereus de Galilée, qui parut à la fin de 1610, et dans lequel ce grand homme faisait connaître le résultat de ses premières investigations sur les satellites de Jupiter. »

 

Si Simon Marius avait réellement découvert dès décembre 1609 (mais en utilisant le calendrier julien) le premier les quatre satellites de Jupiter il n'aurait pas attendu 1614 pour le faire savoir urbi et orbi.

 

 

J'ai tout de même un doute là-dessus :refl: .

 

Simon Marius dit lui-même n'avoir pas compris vraiment ce qu'il voyait, donc compris l'importance capitale.

 

Simon Marius a toujours scandé haut et fort avoir observé les satellites de Jupiter avant Galilée, en novembre 1609.

Il affirmait ne pas avoir compris à l'époque ce qu'il observait, n'arrivant pas à la conclusion qu'il s'agissait de satellites

 

Je pense qu'il est plausible dans ses explications !?

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J'ai tout de même un doute là-dessus :refl: .

 

Simon Marius dit lui-même n'avoir pas compris vraiment ce qu'il voyait, donc compris l'importance capitale.

 

Je pense qu'il est plausible dans ses explications !?

 

Bonsoir mon Cher Willy,

 

La règle, pour savoir à qui doit être attribué une découverte est de se référer à celui qui la rend publique en premier. Or Galilée a publié le "Messager des étoiles" ("Sidereus nuncius") le 4ème jour avant les ides de Mars 1610 (12 mars 1610) et Simon Marius n'a publié son ouvrage "Mundus jovialis anno 1609 detectus ope perspicilli belgici" à Nuremberg qu'en 1614... :( :( :(

 

Or, ne crois-tu pas Willy que si Alex31 nous indiquait ce soir sur Webastro avoir découvert une nouvelle exo planète et qu'en 2014 j'écrive dans un livre qu'en réalité c'est moi qui l'ai découverte en novembre 2009, tu trouverais que je pousse le bouchon un peu loin !... :p :p :p

 

Désolé Willy, mais pour moi il n'y a aucun doute : la découverte des quatre satellites de Jupiter doit être attribuée au seul Galileo Galilei. :be: :be: :be:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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et Simon Marius n'a publié son ouvrage "Mundus jovialis anno 1609 detectus ope perspicilli belgici" à Nuremberg qu'en 1614... :( :( :(

 

Que ce cher Marius soit de bonne foi ou non, il aura apparemment réussit à ce que son nom reste dans les annales, puisque nous en parlons encore à ce jour :cool:

 

quoiqu'il en soit il me parait tout à fait justifier d'attribuer la découverte à Galilée, ça serait trop facile sinon ...

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Pour ceux qui s'intéressent à la vie et au travail scientifique de Galilée, je signale la sortie récente d'un livre superbe :rolleyes: intitulé "GALILÉE", avec en sous-titre "Vie et destin d'un génie de la Renaissance". Il a été écrit par un scientifique britannique, David Whitehouse, fait 256 pages et est édité en Suisse par les éditions Evergreen. Il est tout en couleur :p :p avec plein de photos :p:p et petit miracle :be: : il ne coûte que 15 euros. Une superbe affaire :p, la meilleure du moment :D:D. Evidemment, pour qu'un livre soit si peu cher, il a été imprimé en Chine :mad:. Mais c'est la rançon qu'il faut accepter pour bénéficier d'un tel prix modique.

Un livre à conseiller sans modération, idéal pour les petits budgets :be:.

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Will et toi, vous commencez à me coûter cher :(:be:

 

 

Mé heuuu, j'y suis pour rien moi ! :p

 

 

 

Pour ceux qui s'intéressent à la vie et au travail scientifique de Galilée, je signale la sortie récente d'un livre superbe :rolleyes: intitulé "GALILÉE", avec en sous-titre "Vie et destin d'un génie de la Renaissance". Il a été écrit par un scientifique britannique, David Whitehouse, fait 256 pages et est édité en Suisse par les éditions Evergreen. Il est tout en couleur :p :p avec plein de photos :p:p et petit miracle :be: : il ne coûte que 15 euros. Une superbe affaire :p, la meilleure du moment :D:D. Evidemment, pour qu'un livre soit si peu cher, il a été imprimé en Chine :mad:. Mais c'est la rançon qu'il faut accepter pour bénéficier d'un tel prix modique.

Un livre à conseiller sans modération, idéal pour les petits budgets :be:.

 

 

Tu vois que c'est pô moi !!! :be:

 

(merci whiston pour cette info ;))

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Bonsoir à tous

 

Un grand MERCI à Roger d'avoir démarré cette discussion.

 

Le "Sidereus Nuncius" n'est pas seulement un "super-CROA", c'est aussi un livre-clé pour l'histoire des sciences car il donnait des arguments très forts aux anti-aristotéliciens.

 

Dommage que le style de Galilée soit moins flamboyant que celui des aventures de Syldave !

 

Bonne lecture

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A propos de Simon Marius, il est à noter qu'il s'est en 1612 attribué tout seul comme un grand, le mérite d'avoir découvert la nébuleuse d'Andromède (on ne disait pas galaxie à l'époque et pour cause)

Or M31 Andromède était déjà découvert depuis longtemps (par l'astronome perse Al-Soufi en l'an 905) ;)

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J'ai trouvé et emprunté à ma médiathèque "Galilée, le messager des étoiles" de JP Maury aux éditions Découvertes Gallimard.

pas tout à fait le même, à priori, mais formidable quand même !

 

Je suis en train de le dévorer, :wub:

 

Merci encore à toi Roger !

 

Dire que l'année dernière j'étais à Venise en touriste ... si j'avais su, ... si j'avais déjà été mordu par le virus ... je me serais lancé sur les traces de Galilée, 400 ans aprés ...

 

ma femme avait été tellement enchantée, que je n'aurais pas de mal à la convaincre d'y retourner :rolleyes: ... à moins qu'un pèlerinage à Florence :):cool:

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Bonjour Comète54, :)

 

Je suis très content de savoir que tu as acheté "Galilée - Le messager des étoiles" de Jean-Pierre Maury (éditions Découvertes Galimard).

 

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Toutefois, j'ai un sérieux doute en lisant ceci (http://www.amazon.fr/gp/product/2070317137/ref=s9_simi_gw_s0_p14_i1?pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_s=center-2&pf_rd_r=0DNJ2MSQWMKPK6G2D6YP&pf_rd_t=101&pf_rd_p=463375533&pf_rd_i=405320) :

« Rome, 1633. Un homme comparaît devant le tribunal de l'Inquisition, accusé d'avoir soutenu que la Terre tourne autour du Soleil. Lors de quelques nuits claires de l'hiver 1610, à travers la lunette astronomique qu'il a lui-même mise au point, le mathématicien Galilée a observé les montagnes de la Lune, les phases de Vénus, les satellites de Jupiter... Le ciel n'est donc plus cette sphère parfaite, lisse et immuable que l'on croyait; le ciel et la Terre se sont rejoints; la Terre n'est plus le centre du monde, mais une planète tournant autour du Soleil, parmi d'autres, accompagnées elles aussi de lunes semblables à notre satellite. Copernic avait raison. Mais toutes ces idées sont incompatibles avec les dogmes de l'Eglise, d'autant plus sourcilleuse qu'elle est à peine remise des tumultes engendrés par la Réforme. Aux prises avec un clergé intolérant, des universitaires qui refusent de voir, lâché par le plus éminent de ses défenseurs au moment où celui-ci accède à la papauté, Galilée, à qui l'on a montré les instruments de la torture, abjure. Qu'importe, une révolution scientifique est en marche... Physicien et conteur hors pair, Jean-Pierre Maury fait resurgir l'aventure d'un savant impétueux, père de la science moderne. »

 

Je crains, d'après ce qui est écrit, que Jean-Pierre Maury ne fasse que disserter sur Galilée... :( :( :(

 

D'où ma question, Comète 54 : en plus de l'opinion de Jean-Pierre Maury sur Galilée, ce livre reproduit-il exactement ce que Galilée a écrit au jour le jour en 1610 (très précisément entre le 7 janvier et le 2 mars 1610) dans son "SIDEREUS NUNCIUS" sur la découverte des satellites de Jupiter ? J'ai bien peur que non... :( :( :(

 

C'est pourquoi je préfère nettement avoir sous les yeux le texte exact de ce que Galilée a écrit au jour le jour il y a 400 ans que de lire ce qu'un érudit en pense au 21ème siècle... ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Bonjour Roger,

sujet très intéressant,

 

C'est pourquoi je préfère nettement avoir sous les yeux le texte exact de ce que Galilée a écrit au jour le jour il y a 400 ans que de lire ce qu'un érudit en pense au 21ème siècle...

Le retour au textes originaux est important surtout quand ils sont traduits et que les passages intéressants peuvent être ainsi choisis et mis en valeur comme tu l'as fait.

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Je suis très content de savoir que tu as acheté ...

 

pas acheté Roger, juste emprunté à ma médiathèque.

 

en plus de l'opinion de Jean-Pierre Maury sur Galilée, ce livre reproduit-il exactement ce que Galilée a écrit au jour le jour en 1610 (très précisément entre le 7 janvier et le 2 mars 1610) dans son "SIDEREUS NUNCIUS" sur la découverte des satellites de Jupiter ? J'ai bien peur que non... :( :( :(

 

Si Roger, il décrit ce moment important, bien sur, en reproduisant les croquis de Galilée comme j'ai pu le voir sur les feuilles que tu nous a présenté

 

C'est pourquoi je préfère nettement avoir sous les yeux le texte exact de ce que Galilée a écrit au jour le jour il y a 400 ans que de lire ce qu'un érudit en pense au 21ème siècle... ;)

 

On est d'accord :rolleyes: : J'aurais préféré avoir aussi l'original (tout du moins celui que tu nous a présenté) mais à défaut je me suis contenté de celui la.

A mon avis, il est tout de même pas mal fait, richement imagé, et permet de cerner correctement ce personnage extraordinaire.

On va dire que c'est un ouvrage de vulguérisation sur la vie de Galilée, excellent pour une première approche.

 

Je ferais peut être l'effort de m'acheter l'édition du Seuil.

 

Amicalement

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