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Manent 110mm / 1600mm


Messages recommandés

Salut Sylvain

Que c'est Bôôô !

Ce serait une des dernières voire la dernière sortie des ateliers Manent. C'est ça ?

Je me sépare petit à petit de l'ensemble de mes instruments, il ne faut pas s'attacher mais j'avoue qu'en voyant une perle comme celle-ci l'envie me titille.

En tous cas que des astram sauvent et donnent une seconde vie à ces instruments historiques c'est chouette. Continuez, moi je passe la main.

C'est pour ces moments-là qu'on aime ce club vintage.

Modifié par bosgi
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Incroyable sur Ebay! Tu as fait une sacré affaire!:wub:

En plus c'est parfait si tu as été la récupérer toi-même chez le vendeur.

Aucun choc dans le transport.

 

C'est un héritage pour l'avoir vendue si peu chère?

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  • 2 semaines plus tard...

Manent 110mm / 1600mm

 

Compte rendu et petit test d'utilisation de la Manent 110/1600 de 1954.

 

Caractéristiques :

Doublet achromatique, très probablement formule Littrow, sans traitements anti reflets, calée d’origine et re collimatée par moi.

Ouverture 110 mm

Focale 1600 mm

Ratio focal : f/d 14.5 environ

Poids : lourde, peut-être moins de 10kg. 

Diamètre tube : 110mm

Longueur du tube : 1m50 environ

Coulant d’origine 27mm (et 31.75 via bague usinée par SkyMeca, que j’utilise sur la Manent 95mm)

Accessoires d’origine avec : chercheur, cinq oculaires orthos de 35mm, 20mm, 12mm, 7mm et 5mm, qui ont des grossissements de 45x, 80x, 133x, 230x et 320x.

 

Prix : elle était à un prix « correct », mais se trouvait en Bretagne, et il a fallu la rapatrier en Lorraine, avec monture alt/az et chercheur, mécanismes à chaîne et flexibles pour mouvements fins, calage d’origine complet, et avec sa facture d’origine datée de octobre 1954 et signée de Manent lui même, sachant que son atelier a fermé en décembre 1954 ! Et le nom sur la facture est le papa du monsieur qui me l’a vendue. Je l’ai à peine nettoyée à l’eau tiède et micro fibre pour la mécanique tellement elle était propre et en excellent état.

 

Introduction :

Après avoir passé quelques petites heures à essayer cette Manent en nocturne et diurne, j'ai décidé de poster ce premier test, que je ré-éditerai au fur et à mesure pour le compléter, pour partager un peu sur cette expérience de cette vieille lunette made in France... comme j’avais fait pour sa petite sœur de 95mm. J’ai du m’armer de patience parce que bon sang qu’il a fait moche !

Ce qui frappe toujours en premier sur une Manent, c’est l’élégance de ces vieilles lunettes, et comme sur la 95mm, son état de conservation et sa mécanique : quelle belle réalisation ! Les vis, le système de contrepoids, sa mise au point à crémaillère, ses bouchons en laiton (peints), ses systèmes de pincement pour le coulant, ses mécanismes de mouvements fins, sa colonne à élévation par chaîne, etc, quelle mécanique !! On se rend compte une fois de plus de ce que la mécanique de précision voulait dire à l’époque, mêlée à de l’esthétique ! Incroyable ! La plaque gravée est un chouïa moins esthétique que la « tout laiton » de la 95mm à mes yeux, de même que la peinture mate et non laquée sur le tube, et la peinture sur le trépied en chaîne, ah, pis le barillet et bouchons qui ne sont plus en laiton non plus, mais en alu (du coup elle est moins lourde que la 95mm).. mais sinon, quelle beauté !!

 

J'ai pu essayer pas mal de lunettes au fil des ans, et c’est ma cinquième vieille (pardon, vintage) achromatique longue il me semble. Cette Manent est elle aussi exceptionnelle de par son histoire et son état de préservation, elle est vraiment sublime à regarder et maintenant aussi sublime à regarder « dedans ». Je n’ai pas trouvé mieux que de copier coller ce que j’avais déjà écrit pour la 95mm.

 

110mm, c’est déjà imposant, cette lunette est lourde, tube en laiton peint, un peu d’alu, et basta ! Trépied en bois, mais la base et la fourche, ainsi que la colonne d’élévation sont métalliques.

 

Ces lunettes étaient recommandées par Flammarion pour commencer à faire vraiment de l’astro sérieusement. Bien sûr du lunaire et planétaire, des étoiles doubles, et les Messiers brillants. Le chercheur est petit et la monture alt/az ne sont pas idéales pour les cibles trop hautes et peu lumineuses...

 

Récupérée à plus de 900km de chez moi donc, vendue en occasion par le fils du propriétaire d’origine, c’est donc une deuxième main, 66 ans après, tout juste... le fils se souvient avoir regardé le ciel avec son père, beaucoup, jadis, mais là, il veut vendre et espère qu’elle continuera à voir les étoiles.

 

En pratique :

Je trouve que pour les soirées confinées ou de couvre feu, ou quand la Lune est trop présente, la lunette est top pour avoir plus de temp d’observation qu'au Dob, (c’est vite en température). Typiquement, on observe la Lune et les étoiles doubles les plus brillantes, quelques amas ouverts somptueux, du planétaire, et quelques carbonnées. Bref, beau diamètre, longue focale, imposante à manipuler, lourde, mais finalement vite domptée. Sauf que le premier soir, je suis resté sur ma faim : beaucoup de turbu et ça bavait : la collimation était bonne à refaire, le voyage et les années ont bougé le barillet... un après-midi, j’ai refait la collim avec l’étoile artificielle du club, et comparé la tâche d’Airy avec celle de la 95mm, et au bout du compte, c’est ce qui a été fait.

 

110 mm pour une lunette, c'est pas mal, c'est bien plus que les 63mm de la Telementor... j'en connais un paquet de forumers qui pensent le plus grand bien des 60, 70 et 80mm, alors avec 110mm, on joue en haut du tableau, je vais voir quelles doubles je peux séparer.

 

Sur les cibles du soir, et j’ai utilisé la vue en direct et l’adaptateur en laiton fait par Didier de SkyMeca pour coller mes orthos derrière, puis avec un RC à prisme...

Comme pour la 95mm, c'est beau. En tout cas avec les orthos modernes de 32 mm à 8mm. Pour les oculaires orthos d’origine, ça marche aussi super bien, mais le champ est petit, moins de 40 degrés, et on est un peu en dessous de ce qui se fait aujourd’hui en piqué et maîtrise de la diffusion... et comme sur la 95mm, je pense que le vrai potentiel de la 110mm s’exprime avec des oculaires et renvois modernes.

 

Le tube est long, presque 1m60 avec le RC et tout et tout, et en Alt/Az, l'équilibrage est facile avec le contrepoids coulissant à l’avant du tube. Mais il faut adapter sa position pour chaque cible. Les flexibles de mouvements fins sont très pratiques, la colonne qui se lève par chaîne est très confortable, et la mise au point est sans jeu malgré les années.

 

Le chercheur : j'utilise le chercheur droit d’origine, réticulé, de petit diamètre, un 35mm, grossissant 12x, sans éclairage. C'est une petite lunette Manent à elle seule, le réticule est fin et le doublet est calé lui aussi, mais ça reste assez sombre pour des Messier par exemple, sous mon ciel de village Lorrain.

 

La qualité des optiques :

Optiquement, je savais exactement ce que ça pouvait donner ayant la 95mm et ayant observé avec une Secrétan de 110mm, c’est sûrement ce qu’il se faisait de mieux à l’époque, de la marque française : quid du contraste, de la transmission, de la maîtrise du chromatisme ou de la maîtrise de la diffusion, idem que les deux autres ? 

Les faibles grossissements sont beaux (... à compléter plus tard, pas assez d’observation pour conclure...)

 

Edit : les oculaires : J’ai démonté et dépoussiéré / dégraissé les orthos Manent, au Purosol, il semble que le design soit comme le design de Abbe (Zeiss) ortho : un triplet (biconvexe/biconcave/biconvexe, collés) côté porte oculaire et une lentille plan/convexe côté œil, surface plane coté œil. Malheureusement, le voile que j’avais sur certains s’explique par des bulles et/ou vieillissement de la colle dans le triplet, comme si la colle ou baume du Canada avait mal vieilli. Mes orthos modernes montraient une image avec moins de diffusion et je pense savoir pourquoi maintenant.

 

 

Conclusion:

La Manent est une antiquité sublime à regarder et sublime à regarder « dedans », un régal pour le visuel, simple, solide, vite en température, bref, vraiment bluffante. Si je devais émettre une critique, ce serait sur l’encombrement et le temps de stabilisation de la monture à fort grossissement, mais sinon, c’est revivre l’astronomie comme dans le temps, avec un instrument qui était un réel gros investissement à l’époque.

Quelques photos

 

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Après ces nettoyages, réglages, essais, et des heures à en profiter, je ne pourrai hélas pas garder les deux, je devrai choisir d’en garder une et vendre l’autre... mais que choisir ? Une 95 de 1930 tout en laiton, peu d’accessoires, mais esthétiquement canon, ou une 110mm de 1954 laiton et alu, avec lot d’accessoires, un tout petit moins jolie selon mes goûts ? Dur dur... ça va être un casse-tête !

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Je tenterais ma chance chez Optical Repairs en Angleterre. Ils ont une solide expérience et du matériel adapté pour réparer et entretenir les instruments et accessoires optiques.

 

https://www.opticalrepairs.com/index.html

 

Il y a aussi un restaurateur d'optiques bien connu aux Pays-Bas mais je ne retrouve plus son nom. Ils font dans l'optique vintage.

Quelqu'un ici connaît peut-être?

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Ajout sur la qualité optique :

Enfin un ciel clair hier soir, un seeing très bon, une mise en température rapide, et une session d’observation d’une grosse heure. J’ai enfin pu vérifier que ma collimation a été bien faite : sur la polaire (et sa petite compagne), les anneaux légèrement défocalisés en intra et extra sont bien concentriques et circulaires. Quelques couleurs évidemment, c’est une achro longue, mais à focus, on a vraiment des étoiles ponctuelles et piquées sur un fond bien noir : diffusion très bien maîtrisée, image très piquée et excellent contraste.

Quelques cibles et leur observation : 

 

Double amas : superbe piqué sur tout le champ de mes orthos (Taka Abbe), et couleurs des géantes rouges très vives, bref, sublime vue, à faible grossissement à 50x pour que tout rentre dans le champ.

Double double de la Lyre : je m’attendais à avoir du mal à les séparer par peur du seeing, ou de la qualité des optiques, mais non, pas du tout, à 200x, on a 4 petites billes regroupées 2 par 2, sur un fond bien noir, ça ne bave pas, le contraste est excellent et les séparations sont nettes ! Et surtout hyper facilement... le diamètre de 110mm parle.

Saturne de 50x à 200x, la plus belle de la soirée, et pourtant elle est basse : division de Cassini bien évidente et bien marquée, de même pour l’ombre du globe sur les anneaux, une vraie image de diapositive !

Jupiter : ses satellites sont de très fines planètes, pas des points d’étoiles, ni des pâtés baveux ! Les bandes équatoriales sont bien définies, mais à 200x, avec une telle luminosité, le chromatisme est présent (bleu), et moi qui n’y suis pourtant pas trop sensible, je le vois bien, contrairement à Saturne au même grossissement.

M13 est facilement résolu ! Alors qu’à ma Taka FC 100, il me faut un seeing parfait, là, les 8 ou 10mm en plus permettent de résoudre l’amas avec un seeing pas parfait, comme un saut d’une lunette de 80mm à une lunette de 100mm. Finalement cet amas permet de voir assez facilement une montée en diamètre.

Albireo: sublime piqué et belles couleurs avec un excellent contraste.

Gamma du Dauphin : idem que sur Albireo mais en se pétant moins le cou, car plus basse, j’ai fait toutes ces observations en direct, sans renvoi coudé, simplement en levant la lunette sur sa colonne.

Carbonnée de la Lyre : hyper haute et bien pourpre, une de mes préférées, mais elle a des phases plus rouges, là c’était plus proche de l’orangé.

Plus qu’à confirmer tout ça sur quelques autres cibles et surtout sur la Lune.

 

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Merci Sylvain pour ce retour très intéressant mais pas surprenant.

Concernant ton choix cornélien de savoir laquelle garder, je te conseillerais la 110, pas tant pour le diamètre mais surtout pour la monture et son confort de suivi. J'ai possédé la 100mm Vion sans rappels fins, l'utilisation astro relevait de l'équilibrisme. La 95mm bien que plus rare n'a pas de rappels fins. La 110 marque aussi des points avec son système à chaîne de la colonne centrale. Le confort d'observation est sensationnel, je pense que tu as pu le vérifier.

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